FARNIENTE : "BLUEBIRD" - Jim White

Farniente : La chanson parfaite que l’on écoute le dimanche matin en traînant dans le lit, pour une grasse matinée bien méritée (ou pas).

JIM WHITE :  "Bluebird" album "Drill a Hole in that Substrate and tell me what you see" - 2004.

Jim White - Bluebird - YouTube

Je pense que j'aurais pu mettre tout l'album pour ce dimanche matin de farniente.
La grasse matinée n'a jamais été vraiment mon trip, sauf si j'ai joué le samedi jusqu'à une heure impossible, mais en tout cas, un lever de la sorte à heure dominicale tardive n'est pas pour glander au lit...
Pas mon truc.
Par contre traîner tout court, le dimanche ça oui, c'est même plutôt fréquent et ça additionne la flemmardise due à l'âge et au besoin de réel repos jusqu'à l'après midi... le farniente peut aussi s’additionner d'une bonne sieste.
Il faut même parfois se forcer pour décoller et/pour... faire quelque chose.


On va tout de même nous coller le boulot obligatoire jusqu'à au mieux soixante deux balais, au pire soixante cinq (pour le moment...), donc le dimanche, c'est un espace privilégié et nécessaire de repos.
Dans cet espace, la prise sonique énergique n'a pas vraiment sa place, il faut installer calme et bien être, enluminer l'espace quotidien, cocon bienveillant qu'il est toujours plaisant d'apprécier avec une notion de temps, d'un lissage sonore pas forcément easy, pas nécessairement simpliste, mais qui donne de la valeur au temps.
Eno et son Budd de confrère, avec toute cette électro ambient que j'affectionne sont souvent les refuges vers lesquels je m'incline avec facilité et plaisir renouvelé.
Cette musique a le don de bienfaisance et elle a aussi même après des écoutes répétées cette faculté de n'installer aucun "par cœur", juste une atmosphère...
Le baroque également, tout comme Mozart, vont vers mes préférences.

Mais là on parle chanson et depuis le début de ce jeu, même si l'instrumental pouvait en faire partie, j'ai préféré opter pour la part vocale...
Il y en a un paquet de ces chansons endimanchées, j'aurais pu puiser dans ce jazz qui m'est cher, mais d'instinct j'ai pensé à cet album de Jim White, découvert par pur hasard, au détour d'une compil Rock 'n' Folk à sa sortie.
Il est des sons, des ambiances, des voix et des traitements qui attisent, attirent et font aller plus loin.
J'ai donc immédiatement acheté l'album et me souviens d'un long trajet avec départ très matinal, d'un dimanche, justement, vers Grenoble, où il n'a pas quitté l'habitacle de la voiture, sorte d'obsession sonore, de havre paisible permettant d'apprécier les paysages changeants, avec ce point culminant de plaisir visuel et sensoriel que me provoque à chaque fois le passage du col de Lus la Croix Haute.
Non, je ne vous refais pas le coup du TF1nisme "Là où je t’emmènerais"..., mais dans un sens comme dans l'autre le passage de ce col le Lus reste toujours un grand moment de plaisir et d'amour envers la nature.


Cet album de Jim White a été longtemps posé en platine, par la suite, at home, afin de décoller lentement les matins endimanchés, afin de donner à l'esprit du temps pour s'ouvrir sur ces guitares slidées et banjos en fils de lin, transporté en paysages à l'immensité spirituelle (et américaine) à perte de vue, charmé par cette voix de creux d'oreille "hiphopée", trafiquée, chuchotée, murmurée, qui semble prendre sa place sans vouloir déranger, sans heurt, juste avec calme pour couler de source du côté de Kerouac, par exemple...
Il est des chansons dont on sait immédiatement qu'elles ont fixées par la direction poétique.


Des nappes synthétiques immenses traversent la pièce de toute part.
Elles vont se nicher jusque dans les plus infimes recoins de mon esprit en (r)éveil, elles ont la beauté d'une aurore boréale, d'un ciel vierge de toute turbulence, d'un horizon qui s'étire à l'infini, d'un petit coin de paradis qu'on croyait perdu :

"Bluebird" en plage 02 pourrait rester en replay des heures matinales entières, on n'a pas vraiment envie de s'en échapper, on est dans cette torpeur d’entre deux mondes, hésitant entre un reste de sommeil rêveur et un lever de paupières attiré par la pâle et attirante lumière qui traverse la pièce.
Rien, pas grand chose et tellement de musique contenue dans ce petit écrin à bijoux qui, en s'ouvrant sur un infime drumming presque rationnel, va proposer à l'esprit, à l'âme, de divaguer et de flotter dans l'intemporalité.
L'odeur du café, pourtant matérielle, prend des airs de nébuleuse,
Le petit coin de terrasse installé de façon vagabonde à l'entrée du Motor-Home conduit par un prophétique personnage légendaire, nomade des temps modernes, chanté un peu après, parcourant l'Amérique des espaces cinématographiques incite et invite au farniente,
Le temps s'étire... rien n'est pourtant infini, mais certes, c'est si bon d'en prendre un peu, de cet infini...


Vivement dimanche... prochain...

Commentaires

  1. Matinal Pax.. moi si je suis debout, c'est que je suis en week déménagement (j'ai loupé ta Madona hier).. ça aurait pu fausser mes choix, trouver du carburant pour les lombaires.. bref, ds 1 h je décolle et j'ai besoin d'un Beatles :DD
    J'ai beaucoup écouté Jim White une période, c'est tout comme tu dis, c'est parfait pour la pause dominicale.. d'ailleurs là, j'écoute avec mon 2ème café.

    A très vite

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    1. je n'ai pas vraiment écouté Jim White aujourd'hui... trop crevé...
      mais le w end dernier, dimanche, justement, il est apparu comme évidence, alors la chronique s'est vue logique.
      THX

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  2. Après avoir dansé toute la nuit avec Madonna, il fallait bien qu'un oiseau bleu vienne se poser à l'angle de l'oreiller, pour siffloter sa douce mélopée.
    Une paupière se lève… puis l'autre. Le soleil filtre à travers les volets, l'odeur du pain grillé envahit la maison. Une paupière se referme… puis l'autre. Le soleil attendra, le pain grillé aussi !

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    1. Ça pourrait être ça...
      Un lendemain bienfaiteur, je suis sur que si Jim White était apparu du temps de ce mariage, le dimanche matin, sur la sono, en simple appareil dans la piscine... un vrai luxe.

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  3. Un peu comme toi, l'âge peut-être? Philosophons un peu sur le temps qui passe. Hier soir avec mon fiston couché à 2h ... étirer un samedi et aller se coucher avec regret. Dimanche levé à 9h15, zut, d'habitude c'est 7h car chaque heure du dimanche c'est la musique, les copains virtuels (Le samedi ils sont davantage là..) et chaque heure qui me rapproche de 17h... hein.
    Tu m'as remis ce bel album en ligne, l'évocation de ta route, je me la suis appropriée facilement, comme quoi. En attendant que moi aussi j'ai le permis... pour rouler en écoutant de la musique... what else?

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    1. What else ?
      Pas grand chose...
      il est des albums qui défient le temps...

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  4. Un nom que j'ai souvent croisé. Une musique que j'imaginais plus lézardée, un peu Tom Waitsienne. Et là, je découvre cette balade, belle comme du Sparklehorse des mauvais jours. Complètement sous le charme. Je vois très bien la faille temporelle que cette musique peut produire, le genre de boucle qui tourne sans fin mais qui rassure. Une douce addiction qui effacerait toutes les autres.

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    1. J'ai écouté cet album en boucle des heures durant, un peu comme certains album de Budd (Jane) - pas envie d'en sortir...
      Curieux sentiment.
      Mais tellement bon.
      THX

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  5. Je termine cette belle semaine avec ta proposition qui est plutôt une découverte. ..toute en douceur. ..j'aime déjà. ..c'est le genre de truc à écouter tranquillement un dimanche pour bien l'apprécier. ...merci pour cette note finale. ..;)

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    1. Je pensais que tu aimerais... ce genre de trip tu le chroniques souvent.
      Tant mieux si c'est une découverte...
      Cette découverte m'a suivi pas mal de temps et j'y reviens souvent.
      Autres albums du même acabit... pas de modérations à les consommer.
      THX

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  6. Hey très bon ça. Un vrai réveil en douceur [même si j'avoue je l'écoute en soirée là mais bon un petit effort d'imagination...]. Tout en volupté. Faudrait faire une compil des morceaux folk ou approchant qui ont été choisis aujourd'hui et se faire une play-list spéciale réveil en douceur.

    De mon côté j'ai opté plutôt un retour de soirée compliqué.

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    1. Oui, en douceur...
      l'idée de la playlist est bonne, car il y a eu pas mal de propositions conjointes il me semble (pas eu de temps pour tout approfondir...).
      THX

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  7. Découverte pour moi aussi. Magnifique et rêveur, d'une grande poésie. Ca conviendra à merveille pour un de mes futurs dimanche !

    Merci pour toute cette semaine en ta compagnie, c'était fort agréable. Belles fêtes de fin d'année à toi ;)

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    1. Merci de ces échanges.
      Bonnes fêtes de fin d'année à toi également

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  8. Je ne me souvenais plus à quel point ce titre est beau, merci de me l'avoir réimplanté dans le cerveau.
    Je te souhaites avec retard de bonnes fêtes et plein de musiques.
    A plus.

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    1. Merci à toi.
      J.White n'est pas vraiment au programme musical des fins d'années...
      mais se l'écouter après les folies festives ça fait du bien.
      bonnes fêtes de fin d'année à toi également.
      à +

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