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Affichage des articles du 2021

CARLA BLEY – Saison 4 « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 3.

  CARLA BLEY – Saison 4 « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 3. --- MIKE WESTBROOK – « The Cortege » / ENJA 1982. Pas certain que l’on veuille bien faire un rapport direct avec dame Carla, concernant cet album de Mike Westbrook, pourtant, dès que je l’ai découvert cette « filiation » parallèle m’est immédiatement venue à l’esprit. L’écriture certainement… La philosophie, aussi… Cette écriture et cette conception semblant droites sorties de l’époque d’escalator, avec là encore, un opéra jazz. Celui-ci a été initialement imaginé sur le socle des processions funéraires de la Nouvelle Orléans. Il faut un argument. Une idée… Et de la matière… Un opéra / théâtre musical burlesque… qui va s’élaborer au gré de poésies mises en forme mélodique sous un art orchestral typiquement jazz-européen. Des poèmes de Garcia Lorca, Rimbaud, Hesse, Blake … chantés, déclamés, interprétés, scénographiés vocalement par Kate Westbrook sorte de mix entre Dagmar Krause (Henr

ROBBIE DUPREE (cf Robert Dupuis – 23/12/1946) – Part one.

  ROBBIE DUPREE (cf Robert Dupuis – 23/12/1946) – Part one. On le retrouve souvent dans les compilations sous-titrées « Cali’f », en général avec des « tubes » qu’il a concocté dans les années 80 comme « Steal Away » (plus de 4 millions de passages radio aux States), « Hot Road Hearts » … Et… c’est à peu près tout. C’est de là que j’ai décidé de me pencher sur la musique de cet artiste, chanteur à la voix soul blanche souvent soutenue par des amis pour lesquels j’ai une grande admiration, à savoir, Michael McDonald, Bill LaBounty ou encore David Sancious. Avec ces maigres mais brillantes cartes en mains, j’ai fait ma chasse au trésor. Et forcément, j’ai trouvé des pépites scellées sur cet artiste qui a commencé sa carrière en chantant a capella au carrefour des rues de l’Eastside de Brooklyn, puis comme (ex) chanteur du groupe d’Atlanta « Yacht Rock Revue » puis de « New World Rising » (avec Nile Rodgers qui y fit ses débuts) et qui revendique comme influences Marvin Gaye, Curtis

CARLA BLEY – Saison 4 (2) « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 2.

  CARLA BLEY – Saison 4 (2) « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 2. JIMMY GIUFFRE 3 « Fusion » - « Thesis » - Verve 1961 – réédition E.C.M 1992. Jimmy Giuffre/Clarinette – Paul Bley/Piano – Steve Swallow/Contrebasse J’aime à penser que ; quand on parle d’avant-garde, de contre-courant, d’innovation, de nouvelles directions, de liberté aussi ; l’on ne sache se contenter que de musique à priori « engagée », entendant par cela volontairement agressive, nerveuse, peu accessible, usant de modes de jeu accentuant dissonance, aigreur, expérimentation… Explorer c’est aussi faire autrement, poser une philosophie tranquille, une direction différente qui ne sera pas forcément choquante, mais juste proposer une autre vision. En cela les albums à trois (3) de Jimmy Giuffre posent bien la déviance tant que l’idée. Carla Bley y a participé en tant que compositrice (« Jesus Maria », « In the Mornings Out There », « Ictus », « Temporarily ») et Paul Bley lui rend un hom

CARLA BLEY – Saison 4 « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 1.

  CARLA BLEY – Saison 4 « Origines, déviances, influences et parallèles » - Chapitre 1. Une école, un modèle, un style, un savoir-faire… SI l’on veut bien creuser un peu, il a largement de quoi graviter autour du « monde » musical de Carla Bley. De ses influences à ceux qu’elle a influencé. Ses participations, aussi… /// NICK MASON « Fictitious Sports » - 1981. C’est le premier album du batteur de Floyd, par ailleurs excellent producteur. Une sorte de mix entre une école dite de Canterbury et un jazz américain à l’écriture européenne. Ici les chansons sont de Carla Bley, son « band » habituel est aux manettes de cet écart rapport à leurs chemins presque habituels. Ici Carla vogue entre « Hapless Child », ses albums « conceptuels » et l’écriture qu’elle a installé avec son « Carla Bley Band », plus réduite, dense et compacte. A la guitare œuvre Chris Spedding et cela vaut largement le détour en plus-value, si l’on veut considérer, qui plus est, que le chant de Robert W

CARLA BLEY – Saison 3 - « Il était temps »

  CARLA BLEY – Saison 3 « Il était temps » C’est certain, il était temps de réaliser que sa musique est incontournable. De s’y pencher plus que sérieusement et de prendre enfin en compte son écriture. Il s’agit bien de cela en effet. D’écriture. De compositions certes, aux volutes complexes et à l’apparat épuré et simple – tout un art ("Lawns"). Et ayant récupéré nombre de ces écrits en partitions souvent manuscrites, j’ai été interpellé par cette distance entre une écoute en général aisée et une écriture ardue, complexe à jouer, aux harmonies truffées d’extensions, de chemins modulants, de chant et contre chants permanents, de rythmes déboussolés, de voicings organisés en sections… « Dreams so real » … un parfait exemple. Une mélodie d’une apparence claire et minime sous laquelle se glisse la progression harmonique la plus retords qui soit, usant de notes d’extension communes afin de moduler à foison. Sans parler de la grille qui, une fois ce thème, en fait, ancré

CARLA BLEY – Saison 2 - « Le temps des études ».

CARLA BLEY – Saison 2. « Le temps des études ». Se poser, écouter, comprendre, étudier. Cérébral pour apprécier davantage ? Mais où est donc passé le… « jazz » ? /// Milieu des années 80, je me retrouve à la direction d’un big band. Beaucoup de culture à rattraper, une « jazz attitude » qu’il faut désormais avoir. Connaitre ses classiques et en écrivant cela on implique « tous » ses classiques… Et s’intéresser à tout ce qui est actuel, évolutif, ayant prise sur ces socles … ou pas. Basie, Duke, Woody, Buddy, Lalo, Mel, Glenn… et les autres… Bobby, Carla, ONJ, Instabile, Vienna Art, Antoine Hervé, Laurent Cugny… et tellement d’autres… /// Comprendre pour mieux diriger. Lire et décortiquer tout en remodelant, réarrangeant, arrangeant aussi, parfois (à la table, pas encore de Finale/Sibelius ou autre). Lire des bouquins, des articles s’y référant. Et travailler sa direction, sortir du poncif « battue », chercher l’inflexion, trouver la dynamique, le moteur, la sollici

CARLA BLEY – Saison 1 / « prémices en deux actes ».

CARLA BLEY – Saison 1   « prémices en deux actes ». Impossible de se dessaisir du triptyque sorti récemment : « Trios / Life goes on / Andando El Tiempo » avec Andy Sheppard et Steve Swallow. Trois albums qui résumeraient presque en version chambriste le génie de la dame. De là j’ai fait un retour en arrière. « Mais quand ai-je écouté (et apprécié) Carla Bley pour la première fois ? » … De là j’ai songé à reprendre le chemin de quelques albums et de là je me suis rendu compte de la somme d’œuvres qu’elle a pondu, déviantes, révolutionnaires, free, magistralement écrites. Des années phares, des années émergeantes, un flirt avec tant de musiques réapprivoisées sous son sceau d’écriture et d’arrangeuse inimitable. Des albums en vrac, souvenirs… les siens, mais aussi ceux des musiciens qui l’ont accompagnée, l’accompagnent encore. Des albums qui m’ont rappelé à quel point j’aime sa musique, j’ai toujours aimé sa musique… /// Il y a longtemps… bien longtemps… /// « The Hap