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SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (08)

SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (08) Reprenons le fil estival pour le jazz. Format K7, comme toujours ici. Face A. 01- JEFF LORBER : « A Night in Tunisia » - Album « BOP – To help fund the cure for PKD » | Water Sign Records 2015. Jeff Lorber, keys / Brian Bromberg, bass / Harvey Mason, drums / Chuck Loeb, guitar / Till Brönner, trumpet / Rick Braun, trumpet, trombone / Everette Harp, saxophone. Les causes et les réunions pour les défendre, les soutenir et récolter des fonds. Fréquent dans la pop, le rock, la variété internationale ou de chaque pays (en France les restos du cœur, un exemple parmi tant d’autres), ce genre d’action caritative est plus rare en jazz (ou du moins plus confidentielle). Ici, sous l’initiative de Jeff Lorber ils se sont réunis pour aider la recherche pour soigner la polykystose rénale. Dois-je rappeler que Jeff Lorber est l’un des pianistes jazz fusion que je préfère ?... son style, son jeu limpide et chargé d’emprunts blues,...

24 PRELUDES & FUGUES op 87 – DIMITRI SHOSTAKOVICH

 24 PRELUDES & FUGUES op 87 – DIMITRI SHOSTAKOVICH - Yulianna Avdeeva / Pentatone 2025 - Alexander Melnikov / Harmonia Mundi 2010 - Keith Jarrett / ECM New Series 1991 - Tatiana Nikolayeva / RCD 2023 Je repars fébrilement à la (re)découverte du grand compositeur russe Dimitri Shostakovich et à la lisière d’un album sorti ce mois-ci, subtilement interprété par la jeune pianiste Yulianna Avdeeva je me retrouve plongé dans la poésie pianistique de ces préludes et fugues que le compositeur sortit de son intellect créatif entre 1950 et 1951. Comme toujours dans le processus créatif, il faut un élément déclencheur, une idée. Puis cela fait son chemin et prend tournure, s’auréole d’un travail souvent acharné permettant de « mettre » en formes diverses ce qui n’était, au départ, qu’une simple suggestion mentale. Nous sommes en 1948 et Shostakovich est accusé par le pouvoir soviétique - cela allant jusqu’à l’indexation dans un rapport dit « Jdanov » - de ...

DU BLUES, DU BLUES, DU BLUES !…

DU BLUES , DU BLUES , DU BLUES ! … 1/ THE ALLMAN BROTHERS BAND : « Live at Fillmore East » - UMG 1971. Je ferme les yeux. Je vois cette immense scène. Je suis entouré par la foule. Face à moi, une énergie dévastatrice. Des doublons, deux guitaristes qui lâchent à profusion leurs gimmicks, pentatoniques en tous sens, saturation obligatoire, mise en place et organisation des rôles de chacun absolument impeccable … deux batteurs enfonçant le clou tels des charpentiers imperturbables, d’un geste précis, d’une parfaite cohésion et complicité. Il faut bien un harmoniciste - il est là, organique. La basse se fraye lignes, chemins et routes au milieu de ces doublons et l’orgue crache tout son venin blues, funky et churchy. Cet album est légendaire. On s’accorde à lui octroyer ce statut et quelque part il signe les bases d’une fondation qui s’affirmera et s’affichera « southern rock », ce mélange de blues profond, de country et de whisky-bourbon. Ces g...

# SOLFEGE (2) … (!).

 # SOLFEGE (2) … (!). Vu de l’intérieur. J’ai commencé la musique à l’âge de cinq ans, environ… Et le solfège a été, presque avant le piano qui est mon premier instrument, mon premier rapport direct avec la musique. Au milieu des années 60 on acceptait docilement ou on fuyait. J’ai d’abord fait l’un (le piano) puis à 7 ans, l’autre (le solfège), puis j’ai voulu arrêter … Mais cela n’a duré qu’une poignée de mois et comme je passais mon temps sur le piano, mon père comprit très vite qu’il fallait me changer d’école de musique pour entrer dans un « conservatoire ». Changer de cour, et de cours. Question, comme pour les maths ou le français (selon les apprenants) et d’autres « matières », au sortir, simplement, de personnes. Et de leurs compétences. Mais curieusement, pour mes tout débuts, ce n’était pas le solfège qui me rebutait, mais … le piano. Ou du moins la « façon » dont on me l’enseignait. Une méthode rose séculaire, un bon vieux pro...

SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (07)

SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (07) Allez, on fouille dans le stock K7. Ah voilà… C’est reparti. --- FACE A 01- DON WILKERSON : « Poor Butterfly » - Album « Elder Don » | Blue Note 1962 Don Wilkerson, tenor saxophone – Grant Green, guitar – Johnny Acea, piano – Lloyd Trotman, bass & vocals – Willie Bobo, drums. Une intro diaphane, un ténor qui vibre dans la nuit, une contrebasse qui installe chacune de ses notes, une batterie qui lisse le sujet en caressant les peaux de ses balais, une guitare qui égrène ses subtils accords... Le décor est planté, le rideau s’ouvre et le swing, pur, dépouillé, expressément expressif entre en scène. Le thème mérite d’être soulevé par un stop orchestral. Le jeu pianistique de Johnny Acea est perlé, les gouttelettes de ses notes subtiles rafraichissent le jeu sentimental de Don. Belle entrée en la matière, la matière jazz, bien sûr. 02- FRANK SINATRA : « A Foggy Day » - Album « Ring-a-Ding-Ding...

Joni Mitchell - Matala - Carey.

 Joni Mitchell - Matala - Carey. Une semaine de vacances en Crête et si les sites archéologiques, lieux chargés d’histoire et bien sûr paysages somptueux sont à l’honneur avec des plages toutes aussi sauvages que magnifiques les unes que les autres il est un endroit que le musicien nourri au rock, la pop et autre jazz ne peut ni doit éviter : le village de Matala. Il le concerne. C’est là qu’à la fin des années soixante une communauté hippie a posé ses coccinelles, ses vans, ses clarks et autres pattes d’eph’ et a décidé de faire halte pour certains, de s’installer, pour les autres. C’est là qu’un certain Cary Raditz, baroudeur muni de sa canne, à la foisonnante chevelure rousse décida de rester et, débrouillard, homme de tout savoir faire, il fut la personne centrale de cette communauté cosmopolite et bigarrée. Joni, Graham, Steven, David et même parait-il Neil, Bob, Janis et Cat, usés par les tournées et autres festivals que ce folk à la starification tentaculaire impliqu...

SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (6)

SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (6) Oh, vous ne croyiez pas qu’on allait aborder les beaux jours sans petites playlists jazz, histoire de les agrémenter de quelques tracés swing, blues, bossa et même un peu funky … Alors enclenchez ce vieux truc antique appelé lecteur de K7, qu’il soit dans la vieille caisse que vous sortez uniquement l’été pour réchauffer ses vieux os, que ce soit entre potes – de tous genres - autour du barbec’ (n’en déplaise à Mme Rousseau – mais ça je l’ai déjà dit) en mode radiocassette, ressorti du fond du garage où il dormait, et bien sûr pour les maniaques de ce son, la HiFi où il suffira de tourner d’un cran l’habituelle habitude vinyle, cd et se rappeler qu’elle est toujours là, cette bonne vieille platine. Et puis si vous n'en avez plus, pas de panique, ces playlist en respectent au moins, simplement le format. Deux faces de 45 mn et c’est parti pour une heure trente de jazz. --- FACE A 01- PAUL CHAMBERS AND TOMMY FLANAGAN : « Let’s Play one...