LIGNE D’HORIZON… 11 Mai.


LIGNE D’HORIZON… 11 Mai.

Tiens, d’un coup le temps qui commençait à devenir autre notion, à s’étirer ou à se rétrécir selon les moments journaliers vient de retrouver son état métrique, chronologique, ses balises…
Un mec moins bafouillant que d’habitude, soutenu par un traitement de texte un tantinet aléatoire, genre la grande dictée, a annoncé, encravaté et solennel à souhait une date butoir.

Bon si on sait lire entre les lignes il a prévenu…
« Les enfants, si vous êtes sages, si vous êtes capables de tenir jusque-là, alors… je lève la punition, vous pourrez sortir et aller retrouver vos petits copains ».
« Yessss ! » se sont écriés d’un commun accord les installés du canapés, médusés et hypnotisés par les beaux yeux bleus de cette couverture de magazine.
Puis ils se sont mis à réfléchir à leur engouement premier…
« Oui mais… » s’est quasiment de suite installé dans un espace appelé survie, confiné certes, mais à priori sécurisé…
Oui mais ok, je vais retourner bosser et franchement vu l’état de mes finances actuel c’est heureux que ça se fasse.
Oui mais, si je me souviens bien… c’est bien le même fanfaron au costard bleu qui nous avait dit y’a un mois que c’était dans les écoles que circulait plus dangereusement et plus librement, genre allez je saute partout, le fameux et célèbre virus, bien plus connu que Michael Jackson en personne.
Alors pourquoi annonce t’il qu’on va remettre à l’école tous les gamins, les plus petits, vous savez, ceux pour lesquels c’est déjà difficile de tenir un minima de discipline en ce moment à la maison le 11 Mai, alors qu’à ce jour pas de traitement officiel en vue, pas de vaccin imaginable avant des lustres…
Oui mais, même si mon boss établit des mesures, qu’en sera-t-il lorsque je vais retrouver, le soir, mes chers bambins qui se seront partagé en toute camaraderie la vilaine bête comme ces poux, ces rhumes, ces grippes, ces gastros qui voici peu, là, juste avant qu’on les renvoie chez nous, grouillaient dans les classes, les cours de récré, se régalant à passer d’un sourire, d’une innocence… à une autre…

En attendant, ceux qui, plus adultes, plus responsables, plus concernés aussi par exams, diplômes, études et capables de mettre en place les réelles mesures de sécurité… eux… doivent rester chez eux…
Bon c’est sûr pour le moment, coincés chez eux à réviser ce ne sont pas eux qui bloquent ou freinent l’économie… ce sont les millions de parents qui en ayant œuvré à la progression démographique voici peu, restent chez eux afin de couver leurs progénitures.
Mais bon, ça va un temps les nanas, les mecs… faudrait se remettre au boulot, là…
Et puis à force de râler que vous ne savez pas « faire l’école » et bien, on va vous les rouvrir les écoles.

Alors…
A quoi aura donc servi ce confinement si c’est pour renvoyer tout le monde dès le 11 mai au casse-pipe ? ...

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Depuis que j’ai écrit ce début d’article (le lendemain du discours Macron), je remarque que chaque phrase, chaque mot, chaque expression de notre Macron national est analysé(e) à la loupe, passé(e) au microscope de ces diplômés de l’info, de ces spécialistes aux appellations professionnelles chargées de salaires justifiant forcément leur pratique quotidienne du décryptage, du surlignage et du discours en pointillés, forcément en mode conditionnel et interrogatif et grands amateurs du partage de paniques et d’angoisses populaires.
Les mecs tournent en boucle, l’info s’auto-regarde informer et le ton est résolument pessimiste, ce, même quant on le dit optimiste…
Les journalistes, commentateurs prennent ces postures alarmantes, parfois pédagogiques et tentent d’expliquer l’inexplicable, incités certainement par les hauts lieux à modérer tant que possible leurs envies, comme nous tous, de ras le bol…
Mais comme tout à chacun faut bien gagner sa vie…
Je ne supporte plus ces donneurs de leçons interviewés, ces rois de la posture, ces faux altruistes, ces transparents du langage opaque, ces machin-truc…ogues dont on découvre que de tels métiers existent.
Oui, des personnes rament et chacun fait ce qu’il peut, à son niveau pour passer cela de façon correcte et certainement décente.
C’est certainement l’essentiel.

Ma voisine est médecin et je peux juste vous dire qu’elle n’a pas le temps de disserter sur les phrases macronistes aussi difficiles à avaler qu’un mauvais médoc au goût dégueu, de synthèse, fait pour, en fausse fraise, masquer la réalité.
On aura donc vu de celui qui s’est propulsé là, arrogant et pédant à souhait, un cirage de pompes en bonne et due forme, une volonté pédagogique ratée (comme prof y’a vraiment mieux), un appel à la raison et une incitation à rester sage sous peine de sanctions et un mea-culpa franchement pas crédible, sentant déjà le positionnement en tête de prochaines présidentielles (chacun n’a pas les même attentes de « l’après »).
Une petite fixette sur ceux qui critiquent, et au passage un petit rappel à l’ordre citoyen…
Un petit éclairage sur une gestion se disant professionnelle et formidable, histoire qu’on sache vraiment qu’ils font le max… pour qui ? ça reste à vérifier… et ceci dit encore heureux s’il /qu’ils le font…
Enfin, ça valait le coup de se battre, mec, pour être là-haut… climat, gilets jaunes, bourbier des retraites, et au sommet du gâteau, virus…
Bah, bah, bah…

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La semaine musicale a été bien remplie.
Pédagogiquement, et c’est normal.
Musicalement et ça va avec.
Entre lister des œuvres, titres, morceaux à faire jouer, découvrir et user du virtuel devenu véritablement essentiel, voilà qui remplit ce temps qu’on croit infini et qui en tout cas a pris une autre valeur.
Les élèves manquent, le lien donc, manque... emails et virtuels conseils ne changent rien à l'affaire...
Je préfère les avoir là, face à moi. 

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La pianiste Sophie Hutchings a sorti un petit écrin de limpidité « Scattered on the Wind » …
Une sorte d’ambient music façon post classique, tonal, aérien, un son atmosphérique et une sorte d’aura en mode dreamy qui reste en suspens.
C’est bien réalisé, idéal pour le cocooning, ce sport de canapé qu’on affectionne certains week end mais qui aujourd’hui, de par sa récurrence confinée oblige, devient vraiment lassant et passerait bien en mode dispensable, désormais.

La prod est ample et soignée, le sens du détail et la prise de son du piano, instrument roi ici est époustouflante… ça fait donc rêver, à bien des égards…
Cela aurait bien accompagné les « longues soirées hivernales », mais on se contentera d’accompagner les longues journées de confinement par ce petit bijou ciselé aux multiples facettes resplendissantes. Pas une once d’agressivité, pas une once de négativisme, juste ce piano, posé là comme sur un nuage porté… par le vent…

Extra.

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« I called him Morgan » est un reportage sous un angle vraiment osé (à voir sur Netflix).
Helen, son épouse et assassin de Lee Morgan, ce trompettiste si prometteur de la nouvelle génération, est au centre de l’argumentaire.
Elle raconte et avec elle les amis, les musiciens…
Lee Morgan… la fougue, la haute voltige et l’âme…

J’ai ressorti mon bon vieux Art Blakey « Moanin’ »…
Lee Morgan, Benny Golson, Bobby Timmons, Jymie Merritt et Art, le pavé Blue Note incontournable par excellence… tu parles… « Blues March »…
Art et son chabada ne lâchant jamais la prise du shuffle…
La grande classe et toujours la même claque.
et puis j’ai remis « The Sidewinder » cet autre versant du côté groovy, funky de Herbie en Cantaloupe… et ce flashback m’a directement replongé à New York, si malade aujourd’hui…
Lee ? son jeu, c’est perçant, pugnace, sensible et bourré de feeling… sans parler du reste avec cette virtuosité aisée et frimeusement juvénile comme son beau costard, ses chemises à quatre épingles, sa coiffure gominée et ses pompes rutilantes.

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Du temps il en faut pour s’attaquer à un oratorio qui plus est pas vraiment des plus connus…
« Theodora » de Haendel…
par Gabrielli Consort and Players sous la direction de Paul Mc Creesh.
Une œuvre mature du grand compositeur qui fait partie de mon panthéon des grands baroqueux.
Il l’a composée à l’âge de 64 ans.
Les moyens déployés sont énormes et préfigurent véritablement ce que sera la période classique.
Cette œuvre, considérée en son temps comme l’une de ses plus abouties n’aura pourtant pas eu le succès qu’elle méritait. Elle ne fut donnée que trois fois et son manque de succès auprès du public (Haendel était une véritable star à Londres) s’explique aujourd’hui de deux façons. D’une part le sujet narratif éloigné des autres oratorios du compositeur mettant en scène une héroïne et son amoureux converti, plus proche finalement d’un synopsis d’opéra a bousculé les habitudes du public. Et d’autre part la semaine précédent la première il y eut un tremblement de terre et nombre des soutiens financiers de Haendel avaient fuit la ville… le public était dans une actualité plus concrète et ce qui aurait dû être un évènement musical ne put le devenir de ce fait.
Si l’on aime la grandeur du Messie, si l’on aime ses concertos grosso, bref, si l’on aime Haendel, alors… avec cette œuvre on va découvrir un monument, tout simplement…

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Je vais terminer avec cet album qui à sa sortie m’avait vraiment fasciné…
« Something There » de Michael Mantler, compagnon des routes multiples de Carla Bley, au même titre que Steve Swallow.
Ce qui est captivant ici c’est la rencontre de cultures…
Nick Mason de Floyd est à la batterie, avec à ses côtés Carla, bien entendu, mais aussi Steve, évidemment. Quant aux guitares elles sont offertes au jeune Mike Stern.
Michael Gibbs dirige une part du London Symphony Orchestra.
C’est rock, jazz, symphonique à la fois…
Mason est massif et le propos l’est tout autant.
Un album ambitieux et parfois étrangement exécuté, une particularité qui lui confère une couleur comme nul autre, une dimension inédite et une saveur vraiment différente si ce n’est divergente.
A compléter avec le « Fictitious Sports » de Nick Mason tant ils m’apparaissent comme complémentaires voir indissociables.

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Bon, j’en ai terminé pour cette semaine.
Pour ma part elle a été brisée par la mort du chanteur, compositeur et grand artiste Christophe que j’ai eu la chance de rencontrer il y a quelques années déjà.
Il était venu assister à un spectacle de danse dans lequel sa nièce (je crois) dansait.
A cette occasion j’avais fait bosser à un groupe d’élèves deux titres pour accompagner des chorégraphies (un de Fiona Apple et l’autre de Tori Amos).
A l’entracte il me fait appeler avec Damien, devenu aujourd’hui un batteur professionnel de haute volée et nous offre un verre.
On a causé, musique, électro, pédagogie musicale, valeurs artistiques et avenir pour les jeunes…
Puis un salut chargé d’émotions de part et d’autre.
Un grand homme, lui, pour sûr…

L'autre nouvelle bien triste, celle de la mort de Lee Konitz... un saxophoniste qui apparaît sur tellement d'albums que j'ai écouté...
Décidément...
Quelle m...


Je vous espère en bonne santé.
Portez vous bien et prenez soin de vous.









Commentaires

  1. Bien d'accord avec toi.. je commence à flipper rien qu'à imaginer le retour sur Paname, train, métro... quant aux gosses baveux à l'école !!!! libérer les parents pour qu'ils aillent turbiner.

    Sinon, Tarantino aléatoire sur Spoti pour moi ;D

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    1. Ouai, compliqué...
      Le flou complet...
      Tu parles de mesures... !!!
      Allez courage , bizs.

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  2. C'est difficile de se projeter avec toutes ces infos contradictoires...
    chaque jour devient un peu plus compliqué voir opaque...

    j'ai écouté aujourd'hui plusieurs de ses albums, c'est vraiment très sympa.
    bonne soirée.
    bizs

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