JUILLET … en fin de parcours.

 JUILLET … en fin de parcours.


Décidément Macron aime bien parler de loin et à midi…
Choix stratégique du public visé, choix stratégique du public qui prendra le résumé…
Jusqu’au choix des journalistes interviewers surtout celui de TF1, le gentillet de base…
Les vacanciers étaient au barbec’, tu parles s’ils ont envie de se taper sa tronche alors qu’ils en sont au rosé.
Les actifs eux, étaient justement actifs et je ne suis pas certain que de leur pause éventuelle méridienne ou qu’au boulot ils aient eu le temps de l’écouter s’autosatisfaire…
C’est ça un mec proche des gens… il s’adresse à eux quand ils ne peuvent pas l’entendre, vachement pratique.
Ceci dit il sait très bien qu’il aura été analysé, résumé, déformé, remodelé, récupéré lisse ou à son avantage par le relai médiatique TV du soir passant plus de temps à montrer les seuls qui l’auront écouté, à savoir l’ensemble de ses opposants, où encore le découpant en extraits.
Puis la soirée a passé, le ras le bol de ces journalistes qui ont eu là de quoi encore gratter pour justifier leurs salaires a fait passer le français à des sujets plus légers – ils verront à la rentrée…
Macron comme à son habitude nous a certifié que tout va bien, ou presque, qu’il a les situations en mains et qu’on soit rassurés il gère… notre argent en le ponctionnant un peu plus, nos vies en les guidant encore plus, notre avenir en le gratifiant de rêveries technocrate et technologique et en faisant l’autruche habituelle sur des réalités qu’il veut ignorer il a enrobé tout ça en parfait faux cul patriote, lui qui n’aime pas le français, qui n’aime que lui et qui est la huée du français et la risée de la France à l’étranger.
Il paraitrait qu’il a remanié son gouvernement…
Super, les mêmes sourds et malentendants ont fait un jeu de chaises tournantes et au passage on aura placé quelques potes de la finance, histoire de faire avancer un peu leurs dossiers persos, on aura tenté quelques trucs du genre alliances. Les mêmes et forcément, on recommence…
Et comment oser encore imaginer que la politique et son microcosme de chercheurs de pouvoirs puisse encore nous « intéresser » …
En haut de tout ça il a gardé la même, c’est tout dire.

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Ce matin le truc de fou.
Tu mets environ deux bornes (pas la ministre) à doubler un cycliste tout frétillant, te tapant au passage son cul en danseuse, pas franchement réjouissant comme vision matinale.
Enfin tu parviens en passant carrément sur l’autre bord de la route à le doubler et là, t’arrives au feu…
Le mec te double les 4 bagnoles qui ont réussi à faire comme moi, te grille le feu, manque - sous le pont où ne peut passer qu’une voiture - de se faire celle qui arrive en face, elle, dans son droit et pire il pose son vélo et engueule le mec…
La pire plaie de l’été…
Le cycliste, en grappe, solo, en duo qui tape la causette…
Les véritables dangers publics.

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On termine nos sets musicaux avec Jean Marc.
Un type arrive pour nous féliciter, le fait d’ailleurs et nous sort la plus belle de la saison…
Qu’il était prêt à nous filer un pourboire, mais que, comme il a assisté à un set musical de « passionnés », il ne le fera pas afin de ne pas… nous insulter… ou nous "vexer".
Ouais, mec, c’est sûr que la passion c’est juste amour et eau fraiche… et que, comme le dit systématiquement un des serveurs d’un autre lieu en nous accueillant nous ne sommes, à nos âges avancés, que des… saltimbanques ou parfois des troubadours.
On s’est regardés afin d’être sûrs qu’on avait bien entendu la même chose – oui…
Bon la prochaine fois on jouera en faisant la gueule et comme des robots.

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Heureusement ces petits détails ne gâchent pas le vrai plaisir de la musique live, car justement heureusement qu’il ne s’agit là que de l’infime pourcentage rencontré…
Pour le reste, ça va, et fort bien et c’est heureux – mais je l’ai déjà dit.

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ELINA DUNI « A Time to Remember » - ECM 2023

Chouette, Elina Duni a sorti un nouvel album.
Elle nous offre comme à l’accoutumée un florilège musical multiculturel (et linguistique) qui, passé dans le moule artistique et créatif de sa merveilleuse approche, de sa voix envoutante et de son groupe céleste, offre un voyage en cartes pastel, en miniatures soignées et détaillées, en pointillés pointillistes.
Un album qui prendra toute sa réelle dimension à l’automne prochain tant sa poétique esthétique ne peut que s’y accoler.
Est-ce qu’on peut encore dire « c’est beau » quand c’est beau…
Je crois bien que oui et que parfois ça devrait suffire.

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NILS KUGELMANN « Stormy Beauty » - ACT 2023
Nils Kugermann / Bass – Sebastian Wolfgruber / Drums – Luca Zambito / Piano.

Un trio en configuration « classique » mais mené en lead par le bassiste.
Les compositions sont de haute volée et leur exécution pleine de brio, de détermination, de précision  incite à la découverte.
Je vais parfois fouiller chez ACT, un de ces labels qui propose une véritable mine de talents, de mise en avant d’une scène active et volubile, inventive et mordue à l’hameçon de la conviction artistique.
Jamais déçu, toujours conquis et embarqué par ces artistes émergents, aux projets bien définis, aux contours précis et parfaitement lisibles.
Ici leur musique, en osmose parfaite entre eux, trois amis, est défendue avec certitude et une certaine foi qui agrippent instantanément l’auditeur et je me suis mis l’album en boucle plusieurs fois d’affilée afin de me laisser embarquer par eux, en toute confiance musicale.
Luca Zambito est un pianiste fédérateur, au langage foisonnant tant que nuancé, un incitateur de couleurs.
Sebastian Wolfbruger à la batterie possède tout ce que la technique actuelle est en mesure de proposer et il met ce tout au service du trio, avec une lecture musicale d’une écriture parfaite et soignée assortie d’un jeu libertaire des plus déterminants.
Le leader, Nils Kugermann, à la contrebasse, est finalement le pilier central et le point d’accroche sur lequel, sans que cela ne soit affirmé réellement, tout repose.
Du grand art !

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Il s’ajoute à la liste de ceux qui sont partis et laissent une trace dans les souvenirs, les mémoires, de certains d’entre nous.
Tony Bennett, mon papy jazz préféré est parti rejoindre le bataillon des crooners.
96 ans, il a bien vécu et fait vivre le jazz notre grand père jovial, blagueur, dragueur, charmeur, enthousiaste, fringuant, revigorant, tellement tendre et qui inspirait l’affection.
Bien sûr on pense immédiatement crooner dès que son nom est évoqué et qui mieux, finalement que lui pouvait prétendre être le représentant le plus authentique de cet « esprit ».
Il a porté le « great american songbook » à son plus haut degré lui imprimant sa marque de fabrique vocale et musicale, car quel interprète…
Il a été l’un des représentants les plus fidèles du simple mot « swing ».
Chez Tony chaque enchainement de syllabes swingue…  
Tony Bennett c’est aussi le roi du partage en duo, ses albums « Duets » l’attestent et il y a invité des artistes de tous bords les faisant sortir de leurs registres, de leurs zones de confort ou d’usage pour les embarquer dans ce tourbillon swing irrésistible dont lui seul savait être élément fédérateur lors de ces occasions d’échanges et rencontres inédites et savoureuses.
Un album où il pousse ses invités est bien celui intitulé « Sings the blues ».
Il a collaboré avec les plus grands…
Count Basie, Bill Charlap, Diana Krall, Lady Gaga, Dave Brubeck ou encore Bill Evans !
A chaque fois les standrads, à chaque fois une nouvelle vision, un nouvel axe et toujours cette voix inimitable.
Il a fait passer - comme le fit avec My Way, Frankie pour Claude François - « La belle Vie » de notre cher Sacha Distel, d’une chanson française à une aura de standard international celle-ci devenant « The Good life ».
Et en bon papy il a divinement chanté Noël, le réitérant sur nombre d’albums.

Tony Bennett, je l’ai vu, à Vienne il y a bien longtemps.
L’été ne lui avait pas ôté sa classe avec son costard trois pièces et cravate. Il nous avait offert là un show d’une rare volée, comme s’il avait transporté tout Broadway dans ses bagages. Un festival de swing, de balades et de ce truc que lui seul savait porter à un certain paroxysme : la romance…

Tony aimait les femmes, toutes les femmes et passionnément.
Il leur a dédié de nombreux albums, a « duettisé » avec nombre d’entre elles et toutes ont succombé, en interprétant de façon magnifiée en sa présence, à son sourire charmeur et à sa voix de velours…

Tony Bennett me manquera comme un grand père affectueux manque à ses petits-enfants.
Il leur reste des souvenirs, des sourires, des moments inoubliables passés ensemble.
Avec mon épouse on a passé de longs moments en compagnie de sa voix d’or, de son charme et de son interprétation sensible, réelle et unique…
Il nous manque donc mais son opulente discographie est et reste et il ne faut pas se priver de ces moments romantiques que lui seul était capable en tout swing délicat, de procurer.

Merci Tony, merci Mr Bennett, vous restez à jamais dans mon cœur.

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Bon, ça y est, je vous ai bien plombés…
on enchaine

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NANA VASCONCELOS « Saudades » - ECM 1979.

Magnifique tant que totalement insolite, ECM réédite le hors champs de toute appréciation musicale « Saudades » du regretté percussionniste, spécialiste du Berimbau, Nana Vasconcelos.
Egberto Gismondi a participé amplement à cet intriguant projet musical et arrangé les cordes, absolument originales, qui interviennent telles des inserts de musique contemporaine dans un enchevêtrement percussif improvisé et évasif, qui l’est tout autant.
Le soin ECM de la prise de son, remanié en mastering ici fait pénétrer et s’immerger dans le jeu de dentelles chantantes de Nana Vasconcelos, qui loin de ce qui sera la mode de la « world music » importe et fusionne simplement son immense savoir faire ancestral pour un contexte insaisissable, parfois presque « dérangeant », mais qui pour autant n’autorise pas à penser « décrocher ».
J’ai redécouvert avec plaisir cet album que j’avais à sa sortie beaucoup écouté pour, justement, sa totale originalité.
Les cordes sont absolument remarquables de « caractère » d’écriture et de texture et finalement l’univers percussif tant que vocal que Nana Vasconcelos embarquera partout avec lui au fil des années futures et des collaborations les plus diverses (Metheny, Codona, Gismondi…) est là, juste là, complètement représenté dans cet album de jungle sonore et sauvage pour le moins inhabituel.

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KIP HANRAHAN « Vertical Currency » - Pangea/Yellowbird 1684.

Je reste dans les percussions avec le chef de file d’un mouvement de renouvellement eighties s’emparant du free jazz, des réminiscences rock et bien entendu des rythmiques cubaines, Kip Hanrahan.
Des invités prestigieux, de tous bords, comme ici l’hypnotique Jack Bruce qui chante et basse, bien sûr.
Un album plus « sage » d’apparence que le premier, carrément barré où le free sur foisonnement de congas et bongos avait la part plus que belle (« Coup de tête »).
Salsa, Mambo, Son, bref tout l’apanage latino sort du chapeau et c’est juste un régal.
Le plus surprenant étant justement Jack Bruce qui s’éclate dans ce contexte forcément pour lui inhabituel, et c’est carrément là, quelque part, la magie indicible du truc.
Cette voix et cette basse Hohner, plus guitare basse que basse (« Two heartedly, to the other side ») qui serpentent sur ce tapis de percussion, ce chant qui lyrise dans ces enchevêtrement de cuivres syncopés et omniprésents d’où s’échappent les solos les plus libres et ensoleillés.
Cette originalité décisive de chaque instant (« Smiles and Grins ») qui nous oblige, nous appelle, nous interpelle.
Au fil des plages, du très beau monde (Airto Linsey, John Stubblefield, David Murray, Lew Soloff, Milton Cardona, Ignacio Berroa, Steve Swallow) et une filiation Carla Bley en lointain filigrane qui n’est pas (et ne fut pas) pour me déplaire.

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Bon, c’est fini pour juillet.
Méfiez vous des cyclistes, des sangliers, des trottinettes électriques, de Macron et profitez bien…
Bonnes mi vacances à toutes et tous.



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