Enième Eté …

 Enième Eté …

Chaleur,
Torpeur,
Climat…

Foule,
Travail,
Bouchons,
Excitation tant positive que négative,

Musique, live bien sûr, en voiture, encore plus…

Fatigue,
Sommeil,
Sieste…

Fête,
Retrouvailles,
Partage,
Amitié…

Le nouvel été est arrivé.
Avec son lot d’habitudes, de plaisirs et d’usages.
Ce bel espace bleuté, ensoleillé, optimiste, vacancier.
Piano et micros ont repris leurs droits, le rosé coule à flot de cubis, le mot apéro est dans toutes les conversations.
Plage, soleil, rires et cris des enfants, vacances.

Et si on le voyait un peu autrement... côté nuit...

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Craig Armstrong « Nocturnes – Music for Two Pianos » - Label Modern Recordings 2022.

Il faut que je vous dise un truc…
L’écoute de cet album est essentielle.
Elle va apaiser votre vie, la rendre non plus heureuse, mais plus sereine.
Une sorte d’introversion va se faire lentement, progressivement et la magie d’un voyage en soi, intemporel et nécessaire sera le rendez-vous, que ces dix-neuf pièces, nous donne.
Vous renseigner sur le pourquoi du comment, le travail de composition en amont qu’a fait cet artiste exquis et à l’intelligence émanant de chaque son, de chaque note, vous pourrez avantageusement le faire au fil de chroniques, toutes finalement identiques et peu évocatrices (les ayant lues en diagonales) de l’essentiel que met en avant cet album, au nom qui forcément évoque directement Chopin, à savoir l’idée de Nocturne.
J’ai chargé l’album depuis mon streaming, l’ai laissé en stand-by quelques bonnes journées, comme si d’emblée je savais qu’il fallait attendre le « bon » moment pour s’en imbiber.
Une sorte de d’instinct prémonitoire…
Puis par ce beau soir d’été d’un lundi, après quelques cours chargés de conseils et de décibels, je me suis installé au volant, j’ai puisé dans la liste de ces nombreux albums que j’ai envie d’écouter et que je charge et j’ai décidé que c’était « le bon moment » …
Ce soir-là, en redescendant de la Garde Freinet, le coucher de soleil remplissait de couleurs fantastiques l’horizon. Les nuages s’étiraient dans le ciel, prenant des couleurs orangées, violacées, jaunies et le dessin presque pastel des monts et collines passant en pleine vue ou au travers de la forêt renaissant de ses incendies ravageurs de l’année dernière avait quelque atmosphère intemporellement magique.
Cette musique aérée, nocturne et apaisée collait parfaitement à l’atmosphère ambiante transformant le paysage, lui accentuant délicatement ses contours, sa beauté et sa plénitude.
Découvrir un album, par association esthétique, de la sorte est chose plutôt rare.
Il s’est forcément directement inscrit dans mon esprit et la forte sensation ressentie en ces fugaces moments du quotidien l’a immédiatement placé parmi ceux que je sais devoir écouter souvent, longtemps et de façon addictive.
Au départ, j’avais simplement décidé de creuser « techniquement » la prise de son que j’imaginais forcément du plus haut niveau, du (des) piano(s) – au sortir cet axiome est apparu bien longtemps après déjà nombre d’écoutes, tant la musique ici a un pouvoir irrésistible, ce, pourtant en toute simplicité.
Il faut que je vous dise donc un truc, un truc qu’aucune chronique destinée à présenter succinctement cette magie sonore n’a véritablement perçu, si ce n’est par la bouche du compositeur lui-même… cet album va vous envouter, vous faire le bien que, depuis longtemps, la nouveauté musicale n’a réellement pu ou su faire.
C’est en cela qu’il faut se le garder là, pour soi, en son âme et en son cœur.

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Melody Gardot/Philippe Powell – « Entre eux deux » / Label Decca 2022.

Décidément, intimisme, délicatesse et douceur restent mes rendez vous favoris de ces derniers temps.
Ce moment où, en voiture, là encore, le ruban d’asphalte s’étire lentement (à 2€ le litre de gasoil on lève définitivement le pied), dessinant autour de lui, à la nuit tombée, les paysages qui changent au gré de la lumière déclinante et de la couleur des cieux.
Là encore, les renseignements divers glanés afin de présenter l’album – Melody et son amour pour la France, le Portugal et son pays, Philippe, enfant d’un très célèbre…
Oui, mais… la musique alors.
Ici, l’on est dans l’intimité d’une chambre amoureuse. Deux êtres s’aiment et échangent, parlent, s’enlacent et profitent calmement, hors du temps et dans leur propre temps, de leur vie.
Ils se sont trouvés, ils caressent avec un plaisir évident chaque note que leur esprit distille.
C’est un album d’amour, de passion où l’amour est plus fort « que nous » …
Et si « qu’y faire ? » semble la seule question – au final – leur réponse en intimité musicale tellement sensuelle et sensible me convient plus que tout.
C’est doux, soyeux, érotique et sensuel, amoureux et passionnément simple.
Chant(s), piano… le parfait couple que l’on admire et avec lequel, même en cliché à la Tour Eiffel, l’on aime divaguer.

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Sabrina Claudio « Based on a feeling » - Label SC Entertainement / Atlantic Records 2022.

Sensualité et érotisme, décidément…
Mais si l’on reste dans l’idée de nocturne…
Le dernier album de Sabrina Claudio happe directement.
Cette voix retenue, sensuelle au point le plus ultime, qui vous chuchote ou parle, susurre à l’oreille « Kiss Me », le tout sur ce fond r’n’b à la production moelleuse, soft et smooth, difficile de résister.
On m’argumentera le packaging forcément commercial.
Il faut savoir passer outre et laisser la musique prendre son pouvoir.
Cela fait bien longtemps que j’ai dépassé ces approches toutes faites, ces aprioris de base, ces clivages relevant presque de l’idéologie sectaire.
Ici tout est chargé d’un feeling bien sûr exacerbé, travaillé, mis en relief et volontairement mis en avant.
Mais, ça marche…
Ce, directement et, de titre en titre, on se fait envouter, embarquer sur ces rythmiques doucereuses, dans cet environnement « artificiellement naturel ».
Tout ici est distillé avec un soin méticuleux qui est juste destiné à mettre en exergue cette voix, cette délicieuse féminité faite voix…
Pas besoin d’image, le son suffit et le fantasme nocturne est évidence.
Faut-il un âge requis ?

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Pour moi l’été reprend donc son chemin nocturne et il lui faut, après des déluges de notes, des décibels contrôlés… la quiétude du soir, quand fort tard, le calme s’installe et que la relative fraicheur de la nuit prend place.
Couchers de soleil, puis cieux étoilés.
L’été est là, un énième.
Je l’essaye version nocturne.





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