SEUL (e) et EN PAIX…

 

SEUL (e) et EN PAIX…

Un vœux pieu ? ...
Une réalité confinée ? …

L’accalmie n’est pas spécialement autour de nous, pourtant il suffit simplement d’aller la chercher…
Ils ne nous lâcheront pas, alors, lâchons les…
La musique peut y aider.

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DINO SALUZZI « ALBORES » - ECM 2020.

Le bandonéon…
Dino Saluzzi, 85 années... s’est enfermé dans son studio, à Buenos Aires et seul sur cet instrument merveilleux dont il reste l’un des derniers grands interprètes et créateur, il a enregistré neuf titres qui plongent l’auditeur dans l’absolu, dans l’intemporelle nostalgie de la vie. Neuf moments qui, d’un trait, emplissent nos âmes d’un kaléidoscope de sentiments, de sensations et de souvenirs…
Chaque pièce est une escale, un voyage et pas forcément de celles/ceux chargés d’images…

Ici l’on voyage au plus profond de soi tant il fait appel et rappel à nos sens, qui, enfouis parfois en nous vont se redécouvrir par la magie de ces vagues mélodiques, de ces respirations, de ces enchainements harmoniques sereins et limpides.
Kancheli ouvre cette plongée dans cette autre dimension sous la forme respectueuse d’un hommage.
« Adios Maestro Kancheli »…
« Intimo » sera l’île déserte sur laquelle on s’arrêtera pour se poser, en paix et réfléchir.
Peu importe qui est cette « Ecuyère », mais dès qu’elle apparait, elle sait nous happer et nous inviter à l’admirer…
« Ofrenda-Tocata » nous laissera sur ce parfum de légère amertume, de paisible rythme porteur d’enchevêtrements mélodiques qui se démêlent en un mystérieux contrepoint tels des sentiments qui se croisent, se contrarient, veulent se réunir en un seul pour choisir de s’unir pour la paix, dans... l’harmonie conclusive.

Un délicieux voyage introspectif…

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BIRDY « PIANO SKETCHES » - Atlantic Records 2020.

UN EP…
Quatre titres et cela doit certainement suffire et suffira en fait à me ravir.

Birdy, c’est une élève qui me l’a fait découvrir.
A cette époque son « succès » auprès des adolescentes n’était pas encore une actualité mais il était évident que cette voix diaphane, chargée d’une rare émotion, palpable, directe, à fleur de peau serait dans les écouteurs de nombre d’entre elles, sorte de miroir des affres de leurs vies, de leurs doutes, de leurs sentiments, de leurs quotidiens...
La voici donc de retour derrière son piano, certainement un de ces vieux pianos droits à l’accordage difficile et à la sonorité qui immédiatement balance un flot de rappels, de souvenirs, d’images, de sentiments…
Alors sa voix, imbriquée dans cette atmosphère sonore, vient charger d’émotions ces quatre chansons.
Cette voix qui s’avère tellement indissociable de ces accords plaqués, arpégés, qui suivent le chemin de ces mélodies et vocalises aux contours émouvants.
Cette voix, ce piano, ces mélodies et harmonies, ces textes qui ne font plus qu’un et laissent la musique flotter là, dans l’atmosphère, irréelle.

Un instantané de pureté.
Rare et précieux… oui, précieux comme un objet donc on ne veut se séparer et qui est un rappel, un souvenir, un symbole… 


Le mystérieux pouvoir des sentiments.

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JONI MITCHELL « Archives Vol 1 – 1963/1967 »

Joni Mitchell est née un 07 novembre en 1943…
Ca tombe pile… pour lui souhaiter son anniversaire ce que je fais avec le respect et l’admiration des plus réels.

Pile surtout pour parler ici d’une sorte de pavé d’enregistrements qu’elle a réalisé avant son premier album réunis ici – cent dix neuf titres en tout que l’on feuillette réalisant l’immense artiste, l’immense créatrice, l’incroyable personnalité…
Assise en tailleur, guitare en mains la pochette la présente face à son magnéto à bandes, sorte de témoin de sa verve créatrice d’alors, jeune femme qui certainement enregistrait tout ce qui lui passait en l’esprit.
Une somme de chansons dont il m’est difficile d’un moindre choix et qu’il convient de parcourir comme l’on sent… le côté chronologique ou méthodique ne sert ici pas à grand-chose.
Chaque instant capté, chaque miniature est un moment de grâce…
Des live représentatifs, des enregistrements témoins, des démos…
On se laisse embarquer, Joni Mitchell reste pour moi l’une des plus grandes créatrices tant de chansons que de musique encore en vie.
Son sens mélodique est inédit, sortant du moindre sentier battu et allant chercher des détours improbables, des chemins inhabituels, des contours inattendus…
Son accompagnement de guitare usant de l’open tuning permet des paysages harmoniques inédits, uniques et contribuant à renforcer cette personnalité créatrice éminemment originale.

Aborder un tel pavé peut sembler une escalade avec l’envie d’un sommet à franchir…
Cela peut sembler une contrainte que seuls de réels fans seraient capables de s’imposer…
Cela pourrait s’apparenter à l’un de ces menus trop copieux au point de friser l’indigestion…
Cela s’auréolerait d’un aspect historique pour futur musicologues en quête de thèse pour un pas qui serait vite franchi.
Pourtant… ce parcours en chansons interprétées avec un souci de justesse, d’implication et de perfection jusque dans les moindres détails se fait de façon simple, immédiate et ces petites perles s’enchainent et s’entremêlent avec un naturel qui, tant d’années après laisse admiratif.

La voix quasi virginale de l’artiste interpelle en permanence, entre légèreté et densité, entre pureté et insistance, entre beauté et réalité.
L’un des plus formidables retours en arrière qu’il m’ait été donné d’écouter depuis bien longtemps…
119 chansons et la sensation qu’on avait déjà là… une œuvre… avant l’œuvre...
Juste incroyable…

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BEN HARPER « WINTER IS FOR LOVERS »

Seul avec sa guitare Ben Harper voyage.
Il voyage en quinze titres…
Et nous fait voyager.
Un titre, un lieu, un flash guitaristique sonore enregistré à la « lap steel guitare » et voici qu’il nous envoie des cartes postales, des photos musicales de son ressenti.
Un prétexte que l’on pourra oublier ou s’amuser à situer ou l’un et/ou l’autre, peu importe car ici la plongée dans la musique est ce qui fait, là encore, la "rareté musicale".
Nous voici au cœur de la guitare et peu importe les usages de jeu dont elle sera honorée, nous voilà happés par elle.
Le voyage est bien le maître mot et chacune des pièces de ce puzzle cosmopolite s’assemble  finissant par tisser une toile qui nous attache par ces six cordes intimistes.
Une présence sonore qui prend tout le sens du propos, un jeu dénué de toute supercherie, un sens donné à chaque note, à chaque accord, à chaque vibration de la corde, voilà qui va certainement placer cet album sur le haut de la pile et pas que celle des albums de guitaristes…

On a besoin de voyager et là le billet permet quinze destinations… alors profitons.

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Allez, usez de ces moments solitaires, de ce calme introspectif… pour vous sentir bien, pour éclaircir ces cieux que l’on veut nous obscurcir…
  
Et surtout… portez-vous bien.



 

 



Commentaires

  1. Je me tue à chercher la tranquillité au quotidien.. on à beau vouloir se poser, y'a toujours qqchose pour briser l'harmonie. ça me fait penser au film "une heure de tranquillité".. quand tu veux écouter un bon disque et qu'avec le recul ça devient impossible.
    Sinon je suis en train de ranger tous mes disques.. et je plonge, je suis tombé sur "Andina" de Saluzzi y'a qq jours.. génial, on est là où il faut ECM.
    Ben Harper, bizarre sans sa voix ?? et Joni, je vais y aller sous peu, un cadeau de Francis :D

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    Réponses
    1. C'est sûr qu'elle n'est pas simple à trouver...
      La nuit, peut être ?....

      J'ai fait le même rangement il y a plusieurs mois, ça permet d'y voir clair, de redécouvrir, de réorganiser...
      Pff, ça m'a pris du temps...

      Oui B Harper, sans la voix... captivant.
      à +

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