"LAURA" - Charlie Parker with Strings


LA CHANSON ASSOCIÉE A UN VOYAGE INOUBLIABLE

Laura – Charlie Parker / Album Charlie Parker with Strings
Charlie Parker : Alto Sax / Joseph Singer : Cor / Eddie Brown : Hautbois / Sam Caplan, Howard Kay, Harry Melnikoff, Sam Rand, Zelly Smirnoff : Violons / Isadore Zir : Alto / Maurice Brown :  Violoncelle / Verley Mills :  Harpe / Bernie Leighton: Piano / Ray Brown : Contrebasse / Buddy Rich : Batterie / Joe Lipma : Arrangement et direction / Inconnus : Xylophone et Tuba.


NYC…

Certainement à ce jour le voyage qui m’a le plus marqué.
Il fut fait en famille, avec tous mes enfants (4) et le plaisir d’être réunis pour un tel moment n’a fait qu’augmenter l’impact émotionnel de ce voyage.
Un appart fut loué, juste à proximité de Time Square.
Chaque matin chacun par groupe partait vivre son aventure new-yorkaise, à chacun sa façon de vivre la ville s’était-on fixé comme consigne.
Les téléphones portables permettaient régulièrement de savoir où chacun en était et de se retrouver si lieux proches, si envies de faire la suite ensemble…

La bande son de New York a été, pour ma part, une plongée directe dans le jazz et les nombreux rapports que cette ville a avec celui-ci qui est son identité culturelle, sa force, son omniprésence ce, encore aujourd’hui.
Harlem proposait la messe gospel façon touristique et à quelques corners de là une église Zion célébrait d’une façon bien plus authentique un jubilé. Trois heures de vie locale, de prêche, de transe et surtout le tout imbriqué dans le gospel.
Un chœur « classique » d'une rare perfection œuvrant en négro spiritual, avec soliste incroyable, grandes orgues et en bas un groupe plus actuel avec le gospel sous sa forme la plus "moderne" mêlant orgue hammond, rythmiques funk et solistes décapant ainsi que prêcheur habité…
Passionnant.
Central Park est la fourmilière du jazz, ici un soliste sous un pont qui rappelle Sonny, là un groupe de free jazz qui attise la foule, à l’angle plus loin le blues en dobro… tant de musique, tant de vie musicale… une population concernée, attentive et sachant s’arrêter pour la musique et lui rendre hommage.
Le métro est une scène à lui seul, pas une station sans son groupe, pas un carrefour de correspondances sans une action musicale, soul, jazz, rap, groove, electro…
L’hôtel Edison avec la magique Karen Brown qui enchante l’entrée de Broadway avec son orgue Hammond et sa sono antique, faisant répéter et se chauffer en live, autour d’un whisky le gratin des chanteurs des comédies musicales qui seront données là, sous peu, ce soir.
L’Apollo, le Cotton Club déplacé x fois mais toujours là, le Carnegie Hall avec en face la boutique Steinway, Chelsea Bridge, le A train, Harlem (nocturne ou en journée), le Madison Square Garden, Little Italy et le mythe Sinatra, China Town et la bande son enchantée du titre de Joe Jackson…

NY m’a réalisé le jazz que j’écoutais et fantasmais, de ma chambre, de mon appart, de ma vie.
Le jazz a pris là sa véritable dimension, sa véritable concrétisation et j’ai compris bien des choses que ce rapport ténu entre la ville et cette musique mettent en évidence.

A chaque moment de mes tribulations, un flash, un titre, une idole, une histoire, une anecdote…


Une BO d’infinies références a accompagné ce voyage.
Parmi celles-ci et au-delà de celles apparue en tel ou tel lieu un titre n’a cessé de me hanter, rappelant Bird/Eastwood, rappelant l’engagement tenace du be bop et de son étoile éphémère capable de l’excès et de tous les excès, brûlant sa vie pour la musique.
Et capable de la plus magique des nostalgies expressives.
Alors « Laura » est restée là, en coin de mémoire et a cheminé tout au long des rues infiniment longues et grandes, surplombées de ces gratte ciels mythiques… puis dans chaque ruelle, dans chaque recoin l’image de Bird m’est restée, comme si, malgré un Duke d’une présence impossible à éviter, une Billie forcément obsessionnelle et tant d’autres Ahmad, Miles et Trane, Bird avait finalement collé le plus à cette imagerie citadine démesurée par sa musique, par son expression, par sa présence, simplement fantomatique.

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« Laura »…

Nous sommes des jeunes gens jouant du jazz, pas ou si peu d’expérience…
On osera pourtant non seulement par passion créer en milieu rural un jazz club, mais ce jour là (le jour où l’idée est venue de se lancer dans une telle aventure), le maire nous a invité pour jouer lors d’une émission de radio populaire, particulièrement suivie en auditeurs dans tout le département isérois.
Il souhaite sortir des habituelles interviews et donner à son image un penchant culturel lisible.
Ce sont les années Lang et son parti, je vous le laisse deviner.
Il soutiendra le jazz club pendant tous ses mandats et celui-ci parti de rien sera positionné sur une bonne échelle régionale en se développant avec bonheur.
Un type arrive, genre VRP en costard, nous venons de terminer le premier set sur la place de la bourgade. Les moyens techniques de repiquage du groupe sont sommaires…
L’ingé son a placé un simple micro SM57 face à nous.
Mon ami trompettiste se tourne vers moi : « ce gars est un spécialiste de Charlie Parker, s’il bœufe avec nous va falloir assurer ».
Heureusement le pianiste avait son real book sur lui.
« Wah, les jeunes, j’étais en voiture et je vous ai entendu à la radio, j’ai filé chercher mon sax… on se fait Laura ? ».
On l’a fait ainsi que « Now’s the time » et jamais cette mélodie n’a pu sortir de ma tête depuis ce jour et quand Bird, le film est sorti j’en ai eu les larmes aux yeux de l’entendre encore sous son tapis de cordes soyeuses.


Plus tard l’un des plus beaux cadeaux qu’on me fit en matière de Cd fut le coffret intégral de Parker Verve.
Plus tard la radio nous offrit une séance d’enregistrement et le jazz qu’on aimait prit une réalité autre. Un cap fut franchi et on s’est engagé dans cette voie…
Certains en ont même vécu professionnellement.


Puis vint ce coup de fil de mon épouse :
« Dis, on peut partir à New York, j’ai une possibilité mais il faut répondre dans les deux heures ».
La réponse fut immédiatement positive, le téléphone en deux heures réussit à réunir une famille au complet et quelques potes de ces jeunes tout excités par l’idée.
L’arrivée à l’aéroport fut un flash ponctué de « Nougayork », mais dès la montée en taxi et le travelling des buildings défilant le long des vitres sur fond d’autoroute vint instantanément « Laura », pour ne pas s’enfuir de ma tête pendant 10 jours et même ensuite…

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"Laura" par Bird c'est ici le croisement, la rencontre et la quasi fusion entre l'écriture et l'improvisation.
Charlie Parker était un improvisateur de génie, un travailleur de la musique équivalent au forcené, obstiné par la perfection et le respect par la musique, de son peuple, des afro américains.
Avec Diz et une poignée d'irréductibles ils ont bougé les lignes, ils ont rebellé le jazz en l'accélérant, en lui créant un langage véloce, inimitable et unique, le bop.
Pourtant Bird restait obnubilé par l'écriture musicale, lui, autodidacte estimait que l'écriture musicale était la noblesse, l'installation pérenne de la pensée musicale.
Il vénérait Stravinsky et n'osa le rencontrer.

L'album Charlie Parker with Strings est une pause douceur émotionnelle dans sa discographie.
Il était inquiet des séances car il savait devoir se frotter à des musiciens lecteurs, lui qui était un sommet d'improvisation.
Ce paradoxe existe encore entre les musiciens de culture et de langage classique et écrit et les improvisateurs. Une admiration et souvent un immense respect s'établit entre eux, les uns enviant la liberté, les autres enviant la rigueur et la précision du texte laissant pourtant place à la personnalité d'interprétation.
Aujourd'hui ces frontières tendent à se franchir, nombreux sont les musiciens qui naviguent d'un univers improvisé à un langage écrit rigoureusement - le mot musique, parfois au pluriel commence enfin à prendre d'autres droits et la musique dite savante ou sérieuse ainsi que la musique dite populaire n'ont plus d'identité réelle.
Nous n'avons plus de Stravinski entends-je parfois dans ces débats, je rétorque que des Pärt, des Adams sont pourtant des compositeurs savants, mais que leurs musique a dépassé cette sphère d'initiés pour aller vers un plus grand nombre d'auditeurs. A l'inverse Bowie, Eno et tant d'autres ont insufflé une dimension intellectuelle et savante à la musique dite populaire en se positionnant comme chercheurs ...
Internet et l'évolution sociale ont permis par la suite et progressivement cette démocratisation et d'avoir un recul qui, à l'époque de Bird semblait difficile à prendre.

Bird a donc réalisé ces séances avec cordes, cette sorte de "Graal" pour un artiste de jazz était de réaliser des albums de ce "genre".
Les arrangements sont délicats et correspondent parfaitement au jeu de l'altiste.
On note que la section cordes n'est pas magistrale mais plutôt de chambre avec un effectif réduit permettant une intimité qui ici dans ce titre charge d'émotion et de vérité le jeu sublime de Bird qui n’évitera pas ses incartades bop. Mais l'on sent ici qu'elles sont calculées, maîtrisées et qu'il a choisi soigneusement le placement de ses us et coutumes de langage bop pour les inclure dans ce contexte, restant principalement enfermé dans le thème.
Les contre-chants sont placés avec subtilité s'échafaudant par solistes et l'ouverture avant l'entrée de l'altiste est juste un petit joyaux d'attente, de préliminaire avant la magie de son phrasé.
Le thème est ponctué, jouxté, le jeu de questions réponses est installé de façon à ce que l'espace soit dédié au saxophone, opérant en quelque sorte comme un concerto pour soliste au sein duquel le dialogue est de mise.
Les pizz et harpes rythment le sujet puis Buddy Rich va exciter le tout swinguant nonchalamment pour embarquer Bird vers une latinerie rhumabaïsante de courte durée revenant vite au swing.
Le trémolo des cordes relance alors l'affaire et le hautbois se permet de marcher sur les plate-bandes de Charlie Parker, l'incitant à tirer profit fugace de cette prise de position.
Ces quelques minutes je les ai gravées à jamais dans ma tête et si par un heureux hasard je sors Laura du real book pour le jouer ou même le lire c'est avec cet axe déroulant de musicalité parkérienne que je me dois de l'imaginer avec un respect qui s'impose.

"Laura", ce brin de nostalgie m'envahit dès les premières mesures...
"Laura", j'y associe cette envie quasi obsessionnelle de revoir New York...
"Laura", c'est finalement le romantisme et le lyrisme sous la carapace rebelle, l'engagement politico-musical, la vie passée à la même vitesse que les traits fulgurants de ce langage qu'est le bop, un langage dont le jazz ne sait ou ne peut encore s'émanciper tant il est vivace et vivant.
"Laura" c'est "l'aura" de Bird en quelques minutes et la magie de sa musique.

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Avec ce titre s'achève ici notre et ma participation au jeu des blogueurs, une quinzaine de jours chargée de musiques et de rencontres avec la découverte de nouvelles sphères, tant musicales que de passionnés s'exprimant sur le net.
J'ai d'autant plus apprécié cette édition du jeu qu'elle s'est faite dans le plus grand des respects et sans polémiques stériles ou provocatrices, ce qui change d'éditions précédentes - une conscience de chacun d'entre nous que ce respect qui a donné à la poignée de participants passionnés l'occasion d'échanges constructifs, passionnants et passionnés, attentifs et bien sûr heureusement humoristiques.
Chacun ayant ses obligations professionnelles j'ai aussi remarqué que la course à la publication n'était plus de mise mais que l'espace des deux jours a permis à chacun de publier selon son humeur, son envie et de façon détendue. Là aussi c'est un changement révélateur.
Personnellement j'ai commenté chez les participants de façon peu prolixe, j'étais intéressé par cette nouvelle édition mais un emploi du temps très chargé m'a limité dans les échanges, ce qui ne m'a pas pour autant empêché de noter et mettre en listes dans mon streaming les nombreuses découvertes faites chez chacunes et chacuns afin d'enrichir le lot de mes écoutes quotidiennes.
Les choix couvraient toutes les esthétiques et c'est vraiment intéressant que de le constater.
Merci à El Norton initiateur de cette belle affaire.
Et merci à vous tous pour cette quinzaine musicale chargée en écoutes, dialogues et je le redit... respect mutuel.
Je crois que je vais m'octroyer une pause d'écriture mais pas de soucis, à très vite.















Commentaires

  1. Super titre que je devais connaitre je pense...je suis contente d'arriver à enfin apprécier le jazz (je découvre Wayne Shorter en ce moment), j'en écoute beaucoup plus qu'avant, tout comme le classique en fait...;)
    Je me doutais que tu parlerais de NY et évidemment tu donnes envie d'y aller...
    C'était toujours un plaisir de te lire, à bientôt...

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    1. Hello Chris,
      Déjà merci de prendre le temps de me lire...
      Oui NY ça fait partie des souvenirs restés en place et en suspens car l'envie d'y retourner est absolument intacte.
      Wayne Shorter est un de mes saxophonistes préférés en même temps que le compositeur pour le jazz que je mets au plus haut degré...
      Adam's Apple, Juju et Supernova ...
      Native Dancer... avec Milton Nascimento...
      Et puis Endangered Species (vérifier l'orthographe, j'écris de mémoire) pour sa sortie de Weather Report...
      Speak no Evil ou Ecceterra...
      Bref... lui aussi a été compagnon newyorkais avec en particulier 502 Blues...
      à +

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  2. moi aussi j'ai découvert de sacrés gus dans cette blogosphère et de sacrés talents d'écriture tels que le tien. Amitiés et à bientôt. Tu es dans mes liens

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  3. Haaa "Laura" C'est bien simple je t'ai lu dans le silence, pour une fois. Rare. Mais "Laura" je l'ai en tête, le film m'avait marqué déjà et cette mélodie, qui s'imprime en soi. "Laura" par Charlie Parker c'est juste d'une intimité magique, je vais finir par croire à de la réincarnation en vibration. Pour en citer un autre qui a su aussi donner de l'émouvant Don Byas et "sa" Laura.
    J'ai aussi passé quelques jours à New-york. d'autres sensations, moins de musique que toi (dommage) je t'avoue que de retour à Paris je me suis jeté sur les quais, une bière Normande (Paillette) à la terrasse, j'avais besoin de retrouver ma dimension, NY c'est toujours un regard vers les hauteurs.

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    1. NY tu passes ton temps la tête en l'air...
      Tu reviens avec un torticolis...
      Mais la musique, le jazz dans cette ville sont indissociables.
      Bird est accroché en image et sons à NY, pour ma part.
      Impossible de ne pas l’évoquer, de tt. Il est essentiel !
      à +

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  4. Je dois avoir une compil live de Parker qu'il y a très longtemps que j'ai écouté. J'avais en tête une image très impro, beaucoup moins mélodique. Ici, c'est limite "sage". J'ai aussi souvenir d'une phrase d'un artiste (je ne sais plus qui), qu'il n'avait compris la musique de parker que le jour où il a été défoncé. Je repnse aussi au film d'Eastwood qui disait que lui uassi n'avait pas compris tout de suite ce qui se passait quand il avait vu Parker la pemière fois de sa vie.
    Bref, je connais le film (j'ai dû le voir plusieurs fois d'ailleurs) mais je n'ai pas en mémoire le morceau. Tout ça, pour dire que, maintenant que j'écoute du free, je ne vois plus de raison de laisser Parker de côté. Juste que contrairement à d'autres artistes où j'avais quelques disques de référence pour y rentrer, je n'ai aucune idée de la disco de Parker pour la visiter.

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  5. La remarque d'Eastwood me rappelle celle de Sting face à Hendrix...
    tellement en avance, tellement ailleurs que dans les sentiers battus, tellement autres...
    Tu écoutes du free ?... whaou j'adore le free... bon on en reparlera plus tard autour d'un... Barre Phillips ou d'un bon vieux trane om ou interstellar space... sans oublier ornette forcément et même un song x de metheny (ref à chris) dédié à sa zic...
    pour visiter bird, tu te chopes sa totale en verve et go !...
    à bientôt merci d'être passée ici pendant ce jeu.

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  6. Tiens je lis Sting et Hendrix ici et pas plus tard qu'avant hier, j'ai écouté "Little Wings" de Hendrix et je suis revenu à la version aérienne de Sting.
    Pour revenir au thème, c'est quand ton bouquin Pax ?? un truc qui allie contextes, techniques, expériences, feeling, jeux, émotions, flash, histoire....
    Comme je ne connais pas du tout ce morceau, je prends et je l'associe à ton texte.
    Quinzaine douce et enrichissante ;D
    Biz

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    1. Hello Vincent,
      À vrai dire côté bouquin je suis en stand by...
      En ce moment j'enregistre avec le duo Electro MidiSet-Electro l'album qui doit sortir pour mai aussi rien que ça c'est du temps ... Car on est en autoproduction totale ...
      L'idée est là mais à chaque fois un projet la repousse...
      C'est ainsi
      Merci d'être passé
      Bizs

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  7. Très beau texte qui donne envie de prendre le 1er avion pour NY. Moi j'y ai passé 3 jours durant mon voyage de noce. Pas la même ambiance que toi (si tu vois ce que je veux dire :-) ) Mais j'en suis revenu enchanté et émerveillé par cette ville magique. Et Bird pour le morceau colle parfaitement à NY.

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    1. NY. . .
      Tant de BO à se créer pour accompagner cette ville
      En voyage de noces ?
      Super ..
      À très vite merci beaucoup de tes passages pendant le jeu.

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  8. Merci Pascal pour ta participation à cette dizaine. Chacun de tes articles a constitué un vrai plaisir de lecture (et d'écoute). Celui-ci ne manque pas à l'appel, mais je dois avouer qu'avec le jazz, même si je trouve ce morceau beau, je dois me forcer. Je n'ai pas encore la maturité musicale pour apprécier ce courant, mais je pense que j'y viendrai un jour. Tant mieux. C'est beau de se dire qu'il reste des paysages à défricher.
    Je n'ai jamais été à NY. J'imagine qu'une énergie particulière se dégage de cette ville. Sans doute qu'assister à des gospels intimistes constitue une expérience bouleversante. Que j'aimerais vivre, en tout cas.

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    1. Merci à toi d'avoir relancé sainement ce principe de jeu.
      Y participer booste un peu et fait sortir de la zone de confort et en même temps ça permet des échanges riches et sympathiques.
      Découvrir de nouveaux horizons musicaux c'est ce que je fais toute ma vie et parfois même si tu effleuré - comme je l'ai fait avec l'électron en suivant mais sans implication réelle - ça finit par te rattraper au point carrément d'enregistrer un album estampillé tel...
      Alors t'en écoute tu replonges dans ton home studio tu lis des tonnes de notices. ..
      Et tout prend un axe passionnant et du coup vos blogs prennent une autre dimension car là c'est un sujet à vif...
      À très vite
      Merci

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    2. Message par tel
      Electro effleures ... Pff...

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  9. ah, le voyage à New York en famille, c'est un rêve... peut être un jour aurais je le temps et l'argent, en tout cas ton article prouve que c'est possible.. et sympa !

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  10. Merci Pascal pour les posts et commentaires, un autre voyage à NYC : https://www.youtube.com/watch?v=ny6hwUOFvlw

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  11. Encore une fois, tu nous proposes un très beau texte dans ton style si personnel, dense, riche et pertinent. J'aime ce mélange de souvenirs personnels, d'érudition, d'anecdotes artistiques et de connaissances musicales techniques.
    Sacré voyage que ça dut être, de plus en famille. Je comprend que ce voyage soit inoubliable !!

    Perso, j'ai toujours ressenti une attirance pour l'Amérique et surtout New-York. Une attirance surement amplifiée par le cinéma (Scorsese, Cassavetes, Lumet..) - tous ces films ou séries, mais aussi par la musique (le Jazz, le rap, le punk & le CBGB...), la littérature (Paul Auster évidement - auteur new-yorkais par excellence, Hubert Selby Jr, Bret Easton Ellis...) ou même l'Art (avant-garde/performance, Keith Haring, Wahrol et la Factory, Pollock...). Même si je n'y suis jamais allé, j'ai l'impression de connaître "un peu" chaque lieux dont tu nous parles. Et c'est inouï à quel point cette ville "qui ne dort jamais" semble être une si formidable source d'inspiration créative.

    Même si je suis "un enfant du rock", j'aime autant le Jazz que le rock. j'en écoute régulièrement mais je l'apprécie au feeling, à ma façon car je ne suis pas musicien comme toi. Mon approche et mon histoire d'amour avec le Jazz et surtout émotionnelle, peut être moins réfléchie que toi.
    Je connais Charlie Parker surtout de l'anthologie en 10 volumes "Bird - Complete Charlie Parker On Verve" (que j'ai eu par toi il me semble, période Grand Jeu 2014).
    Ma dernière découverte du moment : les travaux de Sonny Stitt "Only the Blues" ou son hommage à Charlie Parker justement, le très beau "Stitt Plays Birds". Mais sa carrière discographique est si immense que la tache sera longue pour tout explorer, sorte de quête perpétuelle.

    Ce Jeu palpitant s’achève hélas mais cette édition fût captivante, remplie de découvertes musicales, de nouveaux blogs, d’échanges passionnants....Ce fût aussi l’occasion d’en redécouvrir certains comme le tiens, tes papiers pleins d’érudition et de passion.
    A très vite j’espère, ici, chez moi ou ailleurs.

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    1. Merci pour ce message très sympathique qui fait plaisir.
      La relance de ce jeu a été particulièrement agréable à suivre, pas de polémiques stériles, pas d'égocentrisme, pas d’œillères et beaucoup de respect envers les uns et les autres.
      Il y a bien un zozo qui s'est immiscé pour se la jouer et ensuite faire des excuses pas franchement crédibles chez fracas, mais ça a été propre et sain.
      J’avoue que j'ai longuement hésité lors de l'invitation d'El Norton, rompu et déjà fatigué par les jeux précédents et certaines dérives qu'ils avaient engendré.
      Mais il suffit que certains s'abstiennent de participer et d'un coup le paysage s'éclaircit.
      Je m'étais même préparé à, une fois le deal accepté, me retirer en cours de parcours, te dire...
      Cette fois les échanges étaient effectivement intéressants voir passionnants, les découvertes réelles pour ma part, même si il va me falloir un peu de temps pour en ingérer certaines...
      De nouveaux blogs sont apparus, toutes générations confondues et c'est preuve que la blogosphère musique reste vivace, face à celle en high position (cuisine et mode) et qu'elle permet une vision différente de celle du journalisme professionnel, plus enclin et c'est logique, à l'actu, souvent écoutée à la va vite avec plein de références bio ou autre, mais assez peu de fond réel côté musique.
      Comme toi j'a été peu réactif en comms car le temps professionnel ne me laisse que peu de place entre mes cours, mes prestations et en plus projets musicaux de réalisation d'album - il m'a fallu jongler et écrire bien à l'avance mes chroniques...

      Je continue plus bas.

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    2. Hier j'ai pris le portable et répondu vite fait, la moindre des politesses, mais le petit format du tel n'est pas ma préférence et en plus l'orthographe avec peu de recul sur ton texte, laisse passer tes fautes de frappe...

      Sonny Stitt, j'ai quelques albums de lui, il est dans la lignée parkerienne mais qui ne l'a pas été ?...
      Ce coffret, je l'écoute souvent - il ratisse les prises définitivement choisie, les essais, les drops, etc...
      Il est intéressant comme plongée dans les méthodes de cette époque pour le studio, mais je lui préfère les albums "réels", sans ajouts, tels que sortis initialement, là je m'y retrouve mieux et j'ai une autre authenticité, celle qui a fait les suiveurs, toutes générations confondues, de Bird. Mais c'est réellement complémentaire.

      Pour ma part, j'ai toujours bougé dans toutes les musiques aussi je veux considérer la musique comme un ensemble avec non des clivages, mais des orientations, des histoires, des esthétiques...
      J'ai été éduqué au classique, je me suis rebellé et ai pas mal vécu du rock, puis le jazz m'est tombé dessus et il m'a fallu m'y assimiler... Mais je n'ai jamais dénigré l'un pour l'autre ou fait de réels choix et c'est un peu une mauvaise stratégie de carrière artistique que cela que je me dois d'assumer car le public a besoin d'étiquettes alors que cela reste la force de ma pédagogie. On ne peut pas tout avoir...
      Aujourd'hui les musiciens en France vivent plus correctement de leur art et peuvent s’engager dans des voies personnelles et avoir une certaine intégrité car la démocratisation de la musique à laquelle justement nous participons avec ces blogs permet un public plus large et une reconnaissance (comme se faire connaitre) plus ouverte.
      Je ne dis pas que c'est la panacée mais l'intermittence du spectacle est devenue si ce n'est commune, du moins acceptée et quotidienne, cela est une évolution réelle vers la reconnaissance de la professionnalisation que j'ai constaté depuis environ cinq à dix ans.
      Quand j'ai décidé de devenir professionnel de la musique la seule alternative réelle était l'enseignement, lui seul véritablement déclaré comme axe professionnel, le reste c'était la débrouille et l'intermittent était affiché chômeur profitant de la société...
      On a évolué car les gens ont besoin de musique et qui plus est je le constate chaque semaine : de musique live...
      Cette vie est lisible et elle m’apparaît comme une évolution positive dont peu ont réellement pris conscience, restant sur le passéïsme et les a prioris antiques.
      J'ai donc bon espoir et la vivacité de la blogosphère participe à cette émergence de nouveaux comportements.
      Je n'aurais pas dit cela à la sortie de mon premier blog, en une petite décennie le besoin musical et le besoin de qualité, ainsi que le respect de l’artiste (je me suis toujours battu contre ces blogueurs qui mettent en lien le téléchargement gratuit de la propriété musicale d'un artiste - un paradoxe si l'on se dit respectueux et aimant la musique que d'agir ainsi) se sont installés dans l'ensemble des consciences.
      C'est un début mais passé la boulimie du mp3 et justement du téléchargement, on est arrivé à un meilleur équilibre, même si le streaming reste à poser sur la table des discussions, il a contribué à cesser l'irrespect individuel de la production des artistes.

      Je m'écarte du débat, mais tu vois je reste engagé sur des valeurs que j'essaie ici en écrits, ou comme dans mes cours et bien sûr dans ma vie musicale donc professionnellement dans son ensemble, de faire valoir.

      J'ai redécouvert également avec plaisir ton blog et en ai découvert bien d'autres.
      c'est donc particulièrement positif que ce jeu.
      Je te souhaite une bonne continuation et bien entendu on tache de se suivre mutuellement, avec nos emplois du temps qui on le sait, ne permettent pas forcément de le faire régulièrement.
      Bien à toi.
      Pascal.


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