KEITH EMERSON (02-11-1944 / 10-03-2016)



KEITH EMERSON (02-11-1944 / 10-03-2016)

Ne pas transformer un blog en rubrique nécrologique, finalement au regard des actualités, cela semble compliqué...
Keith Emerson s’est éteint, là en Mars, sa mort aura ravivé les hommages, les débats sur le rock prog, les pour, les antis, les sans voix...
Mais ce n’est pas le temps du sondage.
Je m’en fiche...
Certains qui suivent ici mes divagations musicales savent que je suis un inconditionnel de ce rock dit prog.

Rendre hommage à Prince aura été immédiat et presque « évident », bien que j'en ai douté jusqu'au moment de me remettre "Parade"..
Honorer Mr Keith Emerson n’est pas vraiment simple.
Curieusement un de mes élèves vient de terminer un exposé/présentation de « Brain Salad Surgery » avec pour exemples deux de mes titres préférés d’ELP version récup’ classique qui a tant fait frémir les chroniqueurs rockeurs rebelles sapés de simili cuir.
« Toccata » - « Jérusalem »...
Deux titres à mon sens emblématiques de cette faculté qu’avait ELP de mettre en évidence la musique issue du classique en osant l’inédit, tant dans le traitement sonore que dans la réappropriation.

« Il faut voir que le rock était mal vu à l’époque. Les parents interdisaient à leurs enfants d’écouter du rock. Pour pouvoir durer, le rock a tout joué. Des groupes comme Emerson, Lake & Palmer se sont donc mis ni plus ni moins à faire de la « musique classique » avec de gros amplis [!], et les parents autorisaient les gosses à écouter ça. Les gamins étaient tout contents, ils « raccrochaient » le rock via la musique progressive. De la même manière, s’il le fallait, les groupes se mettaient à jouer des opéras rock, ou encore à reprendre des poèmes élisabéthains. » (Manœuvre, 2004)...

Notre philosophe de pacotille national du rock, P. Manœuvre, grand penseur autocrate et rebelle des salons VIP télévisuels et médiatiques a tenté de trouver là une piste d’explications à un succès apparemment incompréhensible de groupes tels E.L.P – il a peut-être oublié de considérer qu’encore une fois, la musique n’est barrières, n’est étiquettes, n’est cloisonnement et que l’artiste, qu’il soit punk, prog, funk ou classique n’a que faire de ces œillères dictatoriales de chroniqueurs en mal de stats.
Il crée, point barre...
Je ne peux pas blairer Manœuvre, mais ça, vous le savez.
Il représente, à mon sens tentant d'expliquer ce pur rejet épidermique, en matière de critique musicale ce que nombre de nos politicards aux retournements de vestes réguliers sont.

Je clos ce chapitre et préfère penser à un certain H.Picart, chroniqueur Best amoureux du prog, qui avait la plume favorable pour Crimson, Pulsar, ELP, Ange et autres Yes et surtout Genesis...
Un peu dithyrambique parfois, Mr Picart, mais il a contribué aux belles années du prog, très largement.

J’ai en leurs temps respectifs fait hommage à Mrs Manzarek et Lord, claviéristes et surtout organistes légendaires, je ne vois pas comment je puisse éviter Mr Keith Emerson, la troisième tête de ce triumvirat (écoutez au passage ce trio, « Triumvirat » aux influences totalement ELP) de coureurs sur touches blanches et noires, essentiel, capital, vital, mythique et forcément incontournable...

Keith Emerson...

Ça avait failli partir très mal, adolescent, avec ELP.
Un copain de bahut m’avait fourré dans les pattes « Pictures at an Exhibition » cette réincarnation moussorgskienne capturée en live (un DVD à visionner absolument, soit dit en passant) par le trio en croyant avec certitude que Greg Lake, transfuge de ce Crimson dont on parlait souvent, me serait une porte d’entrée bénéfique.
Raté !...
Non seulement l’axe Moussorgski m’avait totalement échappé, pire, ce déballage aux connotations classiques ne m’avait strictement pas touché, rien de rien...
Un coup de « Gnome », peut-être, mais rien de plus.
Je n’avais strictement rien capté, vaguement reconnu une certaine « Promenade ».
Entendre Greg Lake avec guitare et ce chant merveilleux même s’il me rappelait « Epitaph » n’avait pas changé mon écoute rapide qui avait failli être définitive pour ranger sur l’étagère un trio dont le sens, pourtant déjà mythique, m’échappait.
Il avait retenté l’affaire (j’avais des potes tenaces) avec The Nice et franchement, le Ba-Rock, à l’âge purplesque de mes 14/15 ans, ce fut, là aussi, le bide... j’avais trouvé amusant Ekseption, mais là, la farce tirait des ficelles que j’étais incapable d’attraper.
Gavé d’éducation classique par le Conservatoire, il était évident que je cherchais dans le rock une issue autre qu’un retour vers ces évidences tonales et harmoniques rebattues à longueur de cours hebdomadaires.
ELP, ça commençait donc très mal...


Puis il y eut une pochette, celle de Giger en « Brain Salad Surgery ».
Yes me faisait rêver à d’autres espaces planétaires en « Heroic Fantasy »...
ELP me fit entrer dans les affres mythologiques.
Il en faut peu... ce peu fit quasi tout.
Je lisais beaucoup tant les « légendes » mythologiques (j’ai dû adolescent lire Homère des dizaines de fois) que la science-fiction avec des cristaux songeurs, des K Dickeries, Sprague de Camp ou Hammilton voire Andrevon et bien sûr Lovecraft... et puis l’imagerie Druillet, Moebius ou le naissant Bilal...
« Brain Salad Surgery » est resté à mon box-office un nombre incalculable d’années et cette « Toccata » issue d’un Concerto pour piano de Ginastera me laisse encore complètement béat face à tant d’esprit innovant et audacieux.

Emerson, Lake, and Palmer Brain Salad Surgery Full Album - YouTube

Alors il y eut l’autre album, celui dont le titre premier fut une sorte de boucle inépuisable... « Trilogy » - ah ce solo d’orgue je peux vous le « réciter » par cœur...
Je peux en trois coups de tirettes sur mon CX3 vous le retrouver, vous le jouer, à fond, avec ce genre de truc qui s’appelle le plaisir... « The Endless Enigma ».
Carl pousse ça en paroxysme, Greg se shuffle-ise – pied intégral.

Trilogy Full Album [2012 Remaster] - Emerson, Lake & Palmer [1972] - YouTube


Ce fut aussi la découverte de la suite "Tarkus", ce "monument" en forme d'épique représentation similaire à une pièce de Stravinsky mais rock...
Cette entré lourde, à 5 temps, ce chant de Lake, ces méandres en solos d'orgue animés de points orchestraux, de synthés baveux, de guitares incisives, soutenus par de puissantes basses tant de "pédaliers" que de moogs que de quatre cordes...
Je crois que dès la pose du saphir dans le premier sillon je suis capable de chanter chaque recoin, chaque détail, chaque partie instrumentale...

"Tarkus" est bien le genre d'album (sa suite éponyme du moins) que j'ai parcouru comme un livre merveilleux. Lake y retrouvait ses épiques envolées crimsoniennes faisant chanter tant sa voix que sa guitare.
Palmer pilier indispensable inondait de fracas percussifs cette martiale épopée.
Quant à Mr Emerson, en maestro des claviers il était un orchestre symphonique à lui seul.
Le brio, la classe, la grandeur qui devint décadence.

Tarkus Full Album [1971] [2012 Remaster] - Emerson, Lake & Palmer - YouTube

Pour mon BEPC, chargé en souvenir d’une année caniculaire où, coincé dans un chalet en banlieue grenobloise, je révisais au son de « In the court », de « Emile Jacotey »,
de « Trilogy », de « Fragile », de « Selling England by the Pound »... ma grand-mère Suzanne pour laquelle je vénère encore et toujours la mémoire m’avait promis un très beau cadeau de mon choix si ce brevet m’était accordé...
Dès la remise du précieux « diplôme » ce cadeau fut de suite foncer à la FNAC pour acquérir le somptueux triple Live « Welcome Back My Friends to the show that never ends »...
Plus qu’un cadeau, une complète révélation...
J’y retrouvais sur un tempo plus « engagé » la suite délectable : « Tarkus ».
Emerson Lake and Palmer (ELP) - Tarkus Live (Welcome back my friends...) Pt.1 - YouTube
Elle se trouvait positionnée parmi de merveilleuses improvisations pianistiques et bien sûr l’intégrale de « Brain Salad Surgery » avec en prime cette « Toccata »...
Quelle claque !
Tant en version live que studio, ce titre, je le redit, m’a toujours fasciné.
Il y a là certainement un parfait « résumé » des audaces dont était effectivement capable ce trio.
Les synthétiseurs encore à l’encore à l’échelle de prototypes y plaçaient les « chercheurs » ircamiens enfermés en laboratoires stériles comme des petits rats détachés du monde, pas vraiment utiles, juste des chercheurs de pas grand-chose, Mr Emerson avait trouvé depuis longtemps la « voie ».
Emerson, Lake & Palmer - Toccata - YouTube


En suivant la carrière du trio, ce « super groupe » à trois têtes, je ne pouvais échapper à ce projet démesuré qui sonna le retour des égo et excentricités de chacun d’entre eux.
Cet énorme gâteau en forme musicale s’intitulait : « Works ».
Je me suis précipité sur le « Works I », mais mon budget d’adolescent me fit négliger l’achat du Vol II.
Je le regrette encore amèrement... d’autant que ces albums sont désormais bien difficiles à trouver...
Le Vol I me fit découvrir le concerto pour piano composé par Mr Emerson, une œuvre néo-classique frôlant parfois l’axe contemporain, de toute beauté, et d’une écriture tant savante que précise.
Zappa aurait dû écouter...
Mon peu de recul à cette époque me fit ranger ce merveilleux moment musical au rang des pièces que j’écoutais, « comme ça », sans réel discernement ou attention particulière.
Désormais ce Concerto, je l'écoute souvent et véritablement dans le même état d'esprit que quand j'écoute une pièce classique - il suffisait de trouver le bon angle d'approche...
C'est une oeuvre d'une grande qualité.
Piano Concerto No. 1 - Emerson, Lake & Palmer - YouTube


Chaque protagoniste d’ELP s’étant octroyé l’espace d’une face de ce double album tant ambitieux que salutaire pour leurs égos respectifs, je passais allègrement la face de Greg Lake.
Ses chansonnettes, ou du moins ce que je considérais alors comme tel, même somptueusement orchestrées et enrobées de l'orchestre de l'opéra de Paris ne me faisaient guère m’évader...
En les réécoutant aujourd'hui, je me dis "quel dommage !", ces chansons sont finalement très belles... rappelant parfois le rêve de "in the court" puisque associées à Pete Sinfield et la magie de l'orchestre transparait en une écriture remarquable pour ce format song dans, par exemple "hallowed be the name"...
Greg Lake - Lend Your Love To Me Tonight - YouTube
Closer to believing - Greg Lake - YouTube
Emerson, Lake & Palmer C'est la vie (lyrics) - YouTube
Hallowed Be Thy Name - ELP (+ Lyric) - YouTube
EMERSON LAKE & PALMER ::: Nobody Loves You Like I Do - YouTube

Celle de Carl Palmer par contre requérait toute mon attention car il représentait une forme d’idole de l’instrument batterie à mon sens, du fait que son parcours et son jeu mêlaient la percussion classique (j’étais encore au Conservatoire en percussion classique) et la batterie pour un jeu que maintenant l’on qualifierait de fusion... d'ailleurs Carl lorgnait sans vergogne vers un jazz plutôt rock et se prélassait avec délices sur des tapis dignes d'un Jeff Beck, d'un Billy Cobham, de Mahavishnu... invitant son pote Joe Walsh à jammer furieusement et Keith à se prendre pour Stevie... profitant au passage du plaisir d'être entouré d'un grand orchestre.
Cette face était particulièrement décousue musicalement, mais elle me permit de considérer Bach sous un autre angle, là encore, l’incursion du classique dans un contexte lui étant non réellement dédié avait fait mouche.
L.A. Nights - Carl Palmer - YouTube
ELP - New Orleans - YouTube
ELP - Two Parts Invertion In D Minor - YouTube
Carl Palmer - Food For Your Soul - YouTube
ELP - Tank - YouTube

Mais ce qui tourna en boucle fut la quatrième face, le groupe pour deux titre s’y adjoignait là encore l'orchestre symphonique, en grande pompe symphonique, un luxe dont beaucoup rêvèrent, que certains réalisèrent, qu’ELP fixa avec brio.
Fanfare for the Common Man - Emerson, Lake & Palmer (Olympic Stadium Montreal) - YouTube
d'Aaron Copland en est un exemple particulièrement brillant, ce détournement shuffle installe une immensité exceptionnelle.
PIRATES - EMERSON LAKE AND PALMER - YouTube est une véritable histoire, un film à la BO introduite par des accents dignes du grand Vangelis et somptueusement dimensionné par l'orchestre de l'Opéra de Paris, ici grandiose.
Un véritable acte testamentaire de rock symphonique que ce "Pirates" chanté théâtralement par Greg Lake, mêlant musicalement ritournelles pseudo celtiques et trad, fanfares, écriture hollywoodienne, rock prog pur jus et comme toujours des incartades de Mr Emerson, inoubliables. Carl Parlmer y fait montre de son jeu débordant d'activités multiples passant allègrement des percussions orchestrales à la puissance de la batterie.
Un bel exemple, un point culminant avant la chute.

Le Vol II, je serais bien incapable d’en parler, je l’ai entendu, mis sur K7, je sais l’avoir quelque part dans mes HD... je ne vais pas en discourir, je parle ici, de mémoire, donc en matière de Vol II celle-ci est ... presque vide.
Un vague rock honky par ci :
Emerson, Lake & Palmer - Tiger in a Spotlight (Lyrics) HD - YouTube
Une pensée fusionnelle très réussie sur laquelle j'ai bloqué, solos Emerson moog oblige:
Emerson, Lake & Palme_Radio Anarchia Rock_When The Apple Blossoms Bloom In The Win - YouTube et ceci : Carl Palmer close but not touching - YouTube, très Blood Sweat and Tears... ou cela très ELP, très super trio avec l'orchestre... : sofartofall - YouTube
Des chutes de studio ou des bouts de ficelles toujours bien exécutés où Mr Emerson triture ses jouets synthétiques :
Brain Salad Surgery ~ The Single - YouTube
et les éternelles fanfaronnades honky-western mâtinées ragtime jazzyfiant et virtuose :
Keith Emerson - Barrelhouse Shake Down 1976 Manticore Stereo - YouTube, s'amuser ainsi c'est carrément le luxe tout de même... mais avec le recul, sans m'enthousiasmer outre mesure, ça m'interpelle malgré tout... un sacré virtuose touche à tout, Mr Emerson.
Et Greg Lake, en fleur bleue romantique au milieu de cette profusion égocentrique :
Watching over you - Emerson lake and palmer - YouTube
...

A ce stade de mon suivi du groupe j'avais bien compris que chacun était désormais parti de son côté...
Mais...

J’ai investi dans un « 3 - The power of Three » racheté à un pote dégoûté, Lake était parti, ELP n’était presque plus et 3 se positionnait dans la lignée d’Asia (ni pire, ni meilleur) ou des Toto hésitant encore entre un prog à l’américaine et une Rosanna tiroir-caisse.
3 - Talkin' bout [lyrics] - YouTube
3 - Lover to lover [lyrics] - YouTube
3 - Runaway [lyrics] - YouTube
Pourtant un bel essai, Robert Berry y apportait une touche vocale bien eighties qui aurait pu marcher... et Mr Emerson quand il symphonisait avec tout ce nouvel attirail numérique ou balançait ses éternels magies d’orgue, ça restait tout de même la grande classe.

J’ai également réussi à raccrocher plus tard en 1992, par hasard.
La lune était noire sur le thème principal du « Romeo et Juliette » de Prokofiev... grandiose, comme il se doit,
Emerson Lake & Palmer Romeo & Juliet - YouTube

En 1978 ils s’étaient tous retrouvés pour s'aimer en vieux potes à la plage, comme quoi, les vacances, le soleil... mais, je négligeais totalement "Love Beach" en 1978... j'étais bien trop focalisé par l'arrivée des derniers héros du prog : UK...
Emerson, Lake & Palmer - Love Beach - YouTube
pourtant :
Emerson, Lake & Palmer - Memoirs of an Officer and a Gentleman (Part 1 of 2) - YouTube
Emerson, Lake & Palmer - Memoirs of an Officer and a Gentleman (Part 2 of 2) - YouTube

Bon...

Chacun était parti, on s’est rejoint, s’est reformé, la vie des groupes quoi...
J’ai suivi, accroché parfois, découvert un Works live absolument extraordinaire malgré une prise de son plutôt désastreuse.
Un album de Greg Lake aura été acheté, histoire de constater que l’éternel troubadour de feu « in the Court » à la voix intemporelle pouvait encore charmer et j’ai suivi avec acharnement les premiers Asia, cette espèce d’hydre synthèse qui faillit redorer le blason du prog après son déclin eighties.
Yes et ELP s’y côtoyaient pour une série de tubes FM, on y croyait, eux aussi, même Roger Dean avait ressorti ses mythes et dragons pour l’occasion. « Ah si Keith avait accepté » - me suis-je dit « qui sait, le prog serait finalement reparti de plus belle et on aurait gagné dix ans d’avance sur nos nouveaux investisseurs du genre »...

Je dois à ELP et en particulier à Keith Emerson nombre « d’empreintes » tant musicales qu’instrumentales que comportementales marquantes. J’étais fan inconditionnel, alors obligatoirement mimétismes et assimilations sont venues « naturellement ».

Son jeu d’orgue reste pour moi un véritable monument du genre, une sorte d’étalon du jeu rock. Il est à l’orgue ce qu’Hendrix est à la guitare en ces années de délires expérimentaux permissifs.
D’une part il joue essentiellement sur le registre de l'écriture classique, avec modes tant majeurs que mineurs harmoniques, ce qui lui confère un « style » particulier mais normal du fait que Keith Emerson est en majeure partie influencé par les grands maitres classiques.
Il a une rapidité plutôt pianistique pour un organiste ce qui rend la chose encore plus compliquée à réaliser... La gamme blues pentatonique n’est pas son crédo et d’ailleurs il n’est pas, sur les motifs éculés du rock-blues, un grand spécialiste, il préfère l’écrit, le détaillé, le développement à l’improvisation pure, ce qui ne l’empêche pas de se lancer au piano, justement, dans de grandes improvisations de style néoclassique auxquelles il aime toujours acoquiner le piano bastringue, le honky tonk, le ragtime et le boogie woogie.
Normal, c’est un virtuose et ces musiques sont virtuoses.
Côté synthétiseurs Keith Emerson fut un précurseur et je réfute la critique qui le disait incapable de programmer ses synthétiseurs... tu parles, il suffit de voir quelques prises de concerts anciens où il triture son polysynthé pour se rendre compte du contraire...
Keith Emerson était avant tout un artiste visionnaire et expérimentateur qui savait aussi prendre de malins plaisirs à s’amuser, à inclure une forme d’humour certainement très british – puisque je suis passé totalement à côté – dans par exemple ces pièces de piano bastringue western qu’il avait la fâcheuse manie de nous refourguer au beau milieu de pièces musicalement colossales, ambitieuses et grandiloquentes. On pardonne tout ou presque à une star...
Ces pièces, je n’arrive toujours pas à m’y faire, mais quand juste après être passées on se retrouvait avec un « Bitches Crystal » alors finalement, comme un morceau de poivre éclatant sous la dent et inondant le palais le temps d’un instant elles finissaient par être totalement oubliées.
Pas de limites, donc, de l’audace, une virtuosité qui me fait toujours pâlir, un engagement musical et un plaisir évidents sous un sérieux et ce malgré une capacité à se donner au-delà du raisonnable, en concert pour des performances inoubliables, voilà un peu ce que Mr Emerson m’aura laissé...
Ce n’est pas rien et c’est presque beaucoup si l’on ajoute que je lui reconnais un véritable talent de compositeur, sorte de continuité des grands maitres classiques, influencé par l’école russe et baroque, pour la puissance des uns qu’il a su retranscrire en électricité avec les outils claviéristes dont il disposait alors, pour le sens contrapuntique des autres dont il a toujours fait preuve. Et ceux qui se sont frottés pianistiquement aux fugues qu’elles soient de Bach ou autres savent de quoi il en retourne surtout quand on sait qu’il intégrait ces modes d’improvisation issus du classique et communs à ces époques anciennes dans son jeu, tant en live qu’en studio.

Si j’ai voici plusieurs années investi dans mon orgue fétiche le CX3 de chez Korg, c’est pour deux principales raisons : on y retrouve des presets créés par Jon Lord et Keith Emerson, certains intitulés « Smoke » ou « Hush » et d’autres nommés intentionnellement « the Nice ». Ils sont saisissants de réalisme pour des fans nourris à ces sonorités authentiques, personnelles, estampillées...

Keith Emerson a été l’entrée principale qui m’aura donné un sens sérieux à défendre socialement et familialement pour mes choix musicaux vers une musique qui alors était pointée du doigt comme débauche, amusement, futilité...
Rockeur apparemment coincé entre deux mondes, j’ai toujours adoré cette image cette stature engagée au milieu d’autres figures tels Stones, Hendrix et autres Clapton...
Arriver à faire sa place sur l’échiquier international et vendre des milliers(ons) d’albums en s’affichant organiste et en reprenant Moussorgski ou en pastichant merveilleusement
(« Tarkus »), Stravinsky, ça a forcé mon plus haut respect.

Je veux simplement lui rendre ici un respectueux hommage et lui dire tout le bien musical qu’il a pu apporter à de jeunes pianistes estudiantins en ces seventies adolescentes.
ELP n’est plu depuis bien longtemps... ou presque.
Il me reste cette poignée de perles que je sors rarement mais toujours avec délectation...
Elles se nomment « Trilogy », « Tarkus », « Brain Salad Surgery » et « Welcome back My Friends... », je leur ajoute certains tableaux d’une exposition perdue dit-on...
Alors une force surgit des enceintes, une énergie brute et brutale, physique et pourtant cérébrale pénètre mon corps et mon âme, une voie diaphane s’élève au-dessus du fatras organique et percussif, des chapelets de notes tarabiscotées tournent dans l’espace, des roulis orchestraux ponctuent, irisent, ondulent, jaillissent... 

ELP... un super groupe disait-on alors...













Commentaires

  1. Un phénoménal showman aussi, Keith Emerson. L'alliance de la virtuosité et de la folie furieuse. Je suis d'accord avec ta sélection, et même l'album à la plage (Love beach) n'est pas aussi honteux qu'on a pu le lire un peu partout.
    Reste que tu contournes l'autre axe majeur de Keith Emerson, les dingues de The Nice, auxquels il faut se frotter pour mesurer toute la violence du bonhomme. Ars Longa Vita Brevis fait toujours parfaitement l'affaire, ainsi que le fabuleux album moitié live au Fillmore East de Bill Graham, et moitié studio, sorti en son temps sur Charly records.

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    1. Effectivement, The Nice, je me dois de les réécouter d'ailleurs, mais je les évite parce que... ils ne m'ont pas vraiment bercé, voir je les ai carrément ignorés ado, puis adultes d'ailleurs.
      Je m'y suis remis récemment mais il faut vraiment s'y plonger, ces musiques nécessitent une entrée, une envie, une motivation, une "préparation"...
      Tellement d'albums aujourd'hui s'écoutent en consommation pure, sans rien d'autre que du easy listenig... que de savoir qu'on peut encore hésiter puis entrer dans... un album, comme dans un univers, ça fait du bien.
      Ce matin presque parallèle je mes suis écouté les compositions instantanées de Patrick Moraz "Future Memories"...
      Un autre de la sphère Emerson, qu'on aurait tendance à négliger, pourtant... il a fait des albums magnifiques (dont ceux en duo avec B Bruford)...
      Bon, "The Nice", je vais me décider... même si il m'en reste un souvenir vague d'ado... il faut que je creuse.
      J'aime "la violence du bonhomme"...
      Oui Keith Emerson était et est resté rockeur...
      Cette violence en est une part évidente et indéniable... et on peut être violent dans toutes les musiques ceci dit (Stravinky et son Sacre le fut... Beethoven l'est souvent... Miles l'était fondamentalement... et bien d'autres).
      La violence est un vecteur de l'art destiné à la réaction... du moins en partie.

      merci d'être passé ici.

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  2. Salut Pascal,
    Je réagis bien plus à ta chronique sur Keith Emerson que sur Prince. Je n'aime pas Prince. Je n'y ai jamais trouvé ni groove, ni mélodie imparable, ni quoi que ce soit qui provoqua autant d'excitation que les merveilles de musique noire comme James Brown, Curtis Mayfield, ou Funkadelic. C'était un instrumentiste ultra-compétent, un producteur doué, un perfectionniste maladif, mais sa musique m'a toujours laissé froid. Je ne partage donc pas la douleur ambiante, car en fait je m'en fous.
    Keith Emerson, je devrais m'en foutre un peu aussi, car je n'ai jamais été un grand fan de ELP. Pourtant, j'adore leur tout premier disque, et j'aime aussi The Nice.Sur les autres albums, je pioche, il y a des trucs supers, et d'autres plus égocentriques. Pourtant, je respecte ce groupe, d'abord pour le talent individuel de ces membres, et aussi parce qu'ils étaient un pan de folie du Progressif, cette absence totale de limite dans l'approche musicale. Cela semblait trop virtuose, trop pédant par rapport au bon goût subversif d'un David Bowie, mais ils étaient là, et personne d'autre depuis n'a franchi cette ligne blanche de la retenue comme eux l'ont fait.
    Les reformations de ELP sont un peu pathétiques, trop FM dans les chansons, trop de synthés clinquants, et puis surtout un Greg Lake dont la voix magique semble s'être enfuit à jamais. Il n'est pas toujours facile de retrouver cet état de grâce total qui fut le leur entre 1970 et 1975.
    Pour preuve que Emerson était un musicien passionné et impliqué, il décida de mettre fin à ses jours alors qu'une maladie lui faisait perdre la mobilité de ses doigts à petit feu. Ne plus pouvoir jouer du piano comme il en avait l'habitude lui était insupportable.

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    1. Hello,

      Je te réponds en vrac.
      La maladie, quand tu te sais diminué et surtout quand cela touche physiquement ce qui te parait essentiel, c'est vraiment et forcément une crise, un désespoir.
      Je suis pianiste et j'ai une attention quasi maniaco-maladive envers mes doigts...
      Et je n'ai pas /jamais eu ou prétendu avoir le niveau d'un K Emerson...
      Donc voilà bien quelque chose que je comprends.
      J'ai dû arrêter de jouer de la batterie comme j'aimais le faire (c'est à dire dans le style jazz "moderne", jazz rock ou encore prog) suite à un problème irrémédiable au coude... Du coup, un temps assez long j'ai tenté d'y croire en me lançant dans le jazz New Orléans ou même le musette car dans ce style si l'on tombe sur des musicos respectueux et le faisant non baluche mais avec sens qualitatif on s'éclate, mais impossible de ne pas penser à ces heures de descentes de toms à la Cobham, ces roulements crescendo à la Williams, cette énergie à la E JOnes, bref, j'ai préféré laisser tomber... et les claviers que je faisais en dilettante sont devenus alors ma priorité.
      Maintenant c'est la batterie qui est en dilettante... (récemment un trip trio genre Frisel, Holand Jones... le pied mais toujours la vigilance quant à ce satané bras...)

      ELP - Leur premier album je le connais très peu, curieusement...
      Il m'aura donc été difficile de l'évoquer car j'ai écrit la plupart de ces lignes avec la volonté de souvenir de leur musique, sans ré écouter préalablement, ce n'est finalement que Works que j'ai repris (le 2) au fil des recherches d'ex sur Youtube.
      Pour le reste j'ai fait appel à la mémoire, j'ai tellement écouté voir sur-écouté ELP que rien que de voir la pochette d'un album, son contenu musical s'inscrit dans ma tête...
      Un fan, quoi...
      Dès l'annonce de son décès, j'ai branché mon orgue et j'ai joué Tarkus, de mémoire, pour te dire...

      Tu parles des limites qu'ils ont franchi allègrement, c'est bien réel et c'est certainement ce qui m'a toujours plu en eux.
      Oser - toujours oser et ce, sans aucun a priori, juste pour avancer...
      C'est une époque je dirais bénie... 70-75 et un peu après, on pouvait encore imaginer faire cela.
      J'ai eu la chance d'être de cette génération de musiciens qui, adolescent a pu profiter pleinement de ce genre de modes comportementaux artistiques - j'essaie du mieux que je peux de transmettre cela que j'estime comme étant de réelles valeurs artistiques mais pas que, à mes élèves...
      Dans le domaine artistique, le formatage, devenu au fil du temps une norme inscrite quasi naturellement, a sclérosé la notion d'oeuvre, l'a réduite, ou carrément annihilée...
      Je me bats contre ça, j'estime que l'artiste a droit mais aussi devoir de savoir et pouvoir développer...
      Je ne rêve plus sur une chanson formatée de 4 mn... ou si rarement et alors il me faut la remettre...
      Pour rêver, il faut de l'espace, du temps...
      Des groupes comme Yes avec un titre une face... ELP, Genesis (The Lamb) et tant de ces Crimson ou autres me procuraient ce rêve.
      Ces dimensions manquent à la jeunesse d'aujourd'hui tant en éducation qu'en besoin d'évasion...
      La PS4 a compensé l'énergie créatrice que générait ces faces vinyliques.
      Je m'égare sans pour autant dénigrer ces nouveaux axes sociaux, il faut de tout, je ne veux pas être passéiste, mais je préférerais que la musique soit encore susceptible de générer le rêve...
      Quand en session d'atelier de groupe la partie solo est attribuée à un(e) élève, je lui laisse un temps incommensurable pour s'exprimer, essayer, développer, oser et si celle ci ou celui ci alors je le sollicite, lui propose des solutions afin d'aller chercher d'avantage, de vraiment prendre possession de l'espace et d'aller au bout de ses idées...


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    2. je continue,

      Pour Prince, je peux te comprendre, d'abord parce que tous les avis sont à prendre en compte et ensuite parce que l'unanimité n'est pas de ce monde et encore heureux.
      Il faut juste tenter de rester honnête...
      et tu l'es.
      Ce barda de re découvreurs, de fans addicts qui pleurent et dansent, cette révélationnite aiguë au génie posthume, je n'entre pas trop là dedans.
      J'ai comme je le dit, bcp aimé Prince et je lui confère une aura de génie, c'est totalement subjectif, à chacun d'avoir son sentiment à cet égard et de nombreux comm's ici sur le sujet l'auront prouvé.
      Quant à passer le reste de mon temps à tenter de prouver que tel album, titre, passage, solo, etc est empreint de ce génie... je préfère lui foutre désormais la paix qu'il mérite bien, le remue ménage planétaire qu'il a suscité peut se passer que j'en rajoute une couche...
      J'ai décortiqué ce qui m’apparaissait pertinent dans son oeuvre de façon désormais professionnelle.
      1/ Pour trouver des titres justement pas connus à faire bosser à mes élèves, car, quant une telle actu tombe il faut un degré de réactivité légitime.
      2/ Pour faire idem car on va nous demander de jouer du Prince, de fait, cet été... Alors, autant se faire plaisir et user d'un choix qui évitera de refaire ce que le groupe de la terrasse d'à côté joue, lui aussi, à savoir Purple Rain ou Kiss...

      Comme toujours quand tu passes me rendre visite, c'est du plaisir à dialoguer...
      Bon si cet été tu passes vers le sud, qui sait ?

      Bien à toi.

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    3. Ce sera avec grand plaisir, Pascal.

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    4. impec...
      tu trouveras mon adresse mail via le profil envoie moi la tienne et en cas on se cale ça.
      à +

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  3. Alors là, ton texte ne pouvait mieux tomber pour moi. ..depuis quelques semaines je me suis lancée dans la découverte du rock progressif, en partant de ce qui se fait de plus récent et j'irai plus tard vers les origines. ..parce que je me rends compte que je n'arrive pas à en sortir. ..! Je ne connaissais pas (vraiment )ce genre musical et le peu d'a priori que je pouvais avoir a disparu. .. du coup ça me fait encore plus de choses à découvrir que je n'avais deja. ..😀
    Concernant Emerson je suis forcément tombée à plusieurs reprises sur son nom lors de mes recherches et j'en ai peut-être quelque part dans mon DD mais je ne connais pas encore. ...Je vais le noter sur ma "liste ", vu comme tu donnes envie d'en découvrir. ... et j'avais oublié que tu étais fan de ce style. ..😉

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    1. Yes, Genesis, ELP, Gentle Giant, Ange, Pulsar, Manfred Mann, UK... King Crimson, bien sur...
      Ce style regorge de groupes c'est sur que c'est un peu la jungle.
      Je dois avoir un article de l’ancien et excellent magazine Muzik qui traitait du sujet, si je le retrouve je te le mail.
      Bonnes écoutes.
      à bientôt.

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  4. J'ai noté une phrase ... belle de double sens dans ton texte, je voulais la sortir du contexte : « Bitches Crystal » & "Comme un morceau de poivre éclatant sous la dent" éclatant comme un cristal?
    Le triple LP je l'avais acheté, avec sa pochette qui se déplie et moi qui ai pu m'approprier le triple YESsongs, mais pas le ELP
    Je pense - tu me donnes l'envie - moi aussi aborder encore mon amour pour cette musique. Mais admettons le une fois pour toute, cette période finalement aura été la plus .. hum ... subversive. Mais oui, pas respectant les canons du classique, du jazz mais encore moins du rock, ce que nos punks conservateurs vont rappeler. Revenir à l'énergie brut - bien aussi - et rejeter tout ses artistes MUSICIENS qui touchent leurs billes mais qui... Nous gonflent!!
    J'aime rappeler (en fait c'est Aymeric qui souligne) qu'un album comme "A passion Play" de Jethro Tull a été #01 au billboard 200 comme nos Daft Punk.
    ELP ne m'a pas fait rêver, leur seul défaut en fait, problème de look, quand tu avais la folie de Peter Hamill, le théatre de Gabriel et le dandysme de Bryan. T'as le look coco, sera une de mes prochaines chroniques. Mais j'étais quand même gourmand de ses musiques qui proposaient de sortir. D'un carcan.. en 77, en plein Sex Pistols, j'ai acheté le 1ER UK à Londres.
    Moi, je pense, que la prog a eu cette chance de profiter d'une époque,d'un moment improbable, à l'époque de Elvis personne ne l'aurait parier, même après les Beatles... Alors? Alors rien ;-)

    Deux fausses conclusions:
    Je voulais encore défendre Manoeuvre à la barre de la rock critic, mais bon...
    Et aussi; Le formatage a une vertu, énorme, celle de pousser à en sortir.
    Je crois

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    1. Là aussi je réponds en vrac.
      La folie des triple albums... les live en première tête de gondoles qui ravirent nb de fans... et tout de même de sacrées pépites comme (tiens donc franchissons le pas punk ou assimilé...) le "Sandinista" extraordinaire des Clash.
      je ne peux que partager cet avis du musicien en mode déballage qui gonfle à force de démonstration salon de la zic instrumental...
      Le problème est que j'essaie de distinguer la boulimie live qui autorise ce genre de frime démonstrative pour fans béats...
      le jazz rock soit dit en passant est un archétype du genre (l'autre jour re-essai d'une album avec Percy Jones - bassiste de brand x - ce mortel ennui comme dirait Serge... des notes partout et même pas utiles à quelque chose) et aura tellement mis cette première couche d'écoute (Mc Laughlin) qu'on en aura oublié d'écouter la seconde qui parfois, heureusement, sous ces artifices, propose de sacrées compositions.
      On trouve la même chose en classique dans certains concertos, c'est bien pour ça qu'en général on se rue pour la fibre émotion, sur l'andante....
      C'est donc certainement toujours la vérité d'une composition qui renverse la vapeur, ça tous styles confondus (ré-écoute The Lamia de Genesis, Carrying no cross de UK ou encore de ce même groupe nevermore...)

      Manoeuvre, tu as raison de t'en faire l'avocat...
      J'aime l'avocat, en salade, un régal, et plein de vitamines... je le manoeuvre avec une petite sauce, extra...
      Le formatage, ta phrase est carrément idéale.
      le pb c'est qu'il est devenu tellement ancré dans nos habitudes d'écoute que, pour s'en sortir il faut vraiment désormais (c'est du moins ce que j'ai constaté avec les "jeunes") ré-éduquer pour faire comprendre que l'artiste doit absolument... oser !

      merci d'être passé, comme tj, ça débat ferme, j'en suis ravi...
      Je n'aurais pas imaginé en relançant le blog que ça bousculerait encore à nouveau ici, ça fait plaisir... énormément plaisir.

      Tiens je te livre un coup de tranche de vie d'hier... comme ça, j'ai envie.
      Hier, contrat duo avec mon amie La Diva Chic.
      UN gars seul est là il écoute, observe, acquiesce... Il sort les billet pour l'achat de l'album, nous invite à sa table à la pause.
      Il est américain et c'est... l'ancien guitariste de ... Jefferson Airplane...
      J'ai faille tomber à la renverse !...
      On a parlé zic, prog (il est fan...) psyché, bien sur, etc... marché musical,et tutti quanti et mon tel réactivé pour prendre la photo de circonstance bip... alerte comm'... Life sensation...
      Chris, Ranx et toi vous affichez et je me dis, Whao... y'a des connexions dans l'air...

      bonne journée à +

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  5. Il manque un bout à mon texte, il démarrait avec
    Haaaaa. Oui. Le "prog" parlons en. Je t'ai parlé d'un bon bouquin de Leroy Aymeric (collection le Mot et le reste) Pourquoi? Quel argument pour lire ce passionné de Prog? Parce que il est né en 1973!! Voilà c'est tout
    ELP, moi c'est le premier qui m'a mis l'envie, un pont de "The court" à leur futur envolée

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    1. In the court, va falloir que je me décide à le mettre ici comme un obligatoire, incontournable, essentiel, etc...
      pff, les mots me manquent...

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  6. Eh..je fais pas exprès Pax.. mais je commente un billet juste après le poste d'une nouvelle chronique chez toi ;D
    Il faut que je me débarrasse de mes obsessions musicales du moment.. avec en finalité le retour vers Keith Emerson. Et je tombe sur un article qui avant de lire le tien, avait zoomé sur sa carrière et justement le "the thoughts of emerlit davjack" de 67 de The Nice. Pour un grand consommateur de prog comme moi, ne pas connaitre cet opus, ce groupe, et même avoir qq lacune quant aux écoutes de "Tarkus" (que j'ai pourtant),fait plutôt mauvais genre sur la toile. Ceci dit, il parait que plein de style sont obsolètes, le punk, le post qqchose, le rock-prog... que nenni, qquns écoutent encore.. et le prog vit toujours .. j'en ai pour preuve la carrière de Steve Wilson.
    Merci Pax.. j'entends parler de The Nice en ce moment.. je vais tout fouiller pour me choper cet opus 67.. et ressortir les ELP pour ce week end.

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    1. Le prog vit toujours... en fait, ça reste une orientation très vivace, sauf que médiatiquement avec le formatage radio incluant durée, type de structure (pas trop d'instrumental, des refrains qui accrochent, etc...) il est passé en mode zic pour accros, spécialistes, etc...
      Il y a des radios pour le classique (où on passe peu de contemporain - pas faire fuir l'auditeur...).
      Il y a des radios jazz (où le free c'est comme l'opéra à la télé, vers 02h du mat').
      Faudrait se lancer dans une radio prog - là tu passerais Tarkus en entier, tu oserais Tales of Topographic de Yes, pour 20 mn (un peu +) par face...
      Tu te ferais Fripp et Eno - bref...
      Les éclairages changent d'orientation, mais les musiques restent et avec elles des personnes qui se reconnaissent en elles autant l'auditeur que le musicos d'ailleurs.
      Post prog, qui oserait encore un truc aussi long que Bohemian Rhapsody de nos jour ? avec des lalala, des changements de ouf et des tas de trucs symphonico-bordéliques ?...
      Surement pas Kenji G... :)

      Pourtant le prog en pleines années 70, ça cartonnait grave !...
      c'est cyclique, ça reviendra, peut être...

      Bonne replongée, bon week end ELP/Nice...
      merci du passage.

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    2. Mais oui Pax, faudrait créer une radio où l'on puisse passer du prog, du classique, du rock, des paysages multicolore.. .. encore plus mieux que FIP que j'adore.
      Ceci dit, j'ai entendu que Radio France vendait ses qq milliers de disk aux enchères !!!
      Une radio Classique, Jazz, rock, Pop.. tout quoi, un gros bouillon en mode tsunami..
      Par contre, je comprends un peu le fait que les radio ne passe pas du prog.. pas le temps les gens de prendre le temps d'écouter.. même une intro trop longue dérange. ?
      En parlant Eno.. tu as écouté le "The Ship" 2016 ?

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