A DAVID BOWIE : merci…

A DAVID BOWIE : merci…

David Bowie s’est éteint ce 10 janvier 2016 – l’éternelle réalité du cancer… une fois de plus.
Les hommages pleuvent, les larmes aussi, cela m’est d’abord apparu irréel.
Les artistes déifiés ne meurent pas.

David Bowie fait partie de ma vie depuis que j’ai 12-13 ans…
Une grande part de mon adolescence a été bercée par sa musique, ses engagements, ses recherches, ses interviews, ses looks, puis il m’a accompagné jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce 10 Janvier et je sais que je l’écouterais encore comme d’habitude, souvent.
Il est, comme Miles, l’un des quelques artistes essentiels qui m’ont aidé à me construire musicalement, artistiquement, mais pas que.

Décidément l’actualité nécrologique de ce début d’année 2016 est chargée…

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I / Je suis en quatrième la première fois où je rencontre sa musique.
L’album ? : « Aladdin Sane ». 


C’est la « boum » de mon nouveau camarade de classe, Mehdi, il fête son anniversaire et l’assistance est clairsemée, normal, c’est le fils de la prof de math et les enfants de prof n’ont jamais eu la cote.
Je suis descendu en vélo depuis Chennevières vers Sucy. Mehdi habite là, juste en bas, petit pavillon de banlieue cossu, typé – la boum se fait dans le garage, les parents sont chargés de jouer les invisibles et c’est son frère aîné qui gère le petit comité.
J’ai amené avec moi quelques disques, le dernier Floyd, lunaire qu’il m’a justement offert le mois dernier, à mon anniversaire, ma bardée de Purple, Slade, Mungo Jerry, les Who et bien entendu Led Zep – si jamais quelque copine voulait bien danser avec moi Stairway ce serait cool.
L’électrophone stéréo est là, j’ai également prêté mes spots qui clignotent avec la musique et on est passé dans la semaine chercher des ampoules de couleur dans le terrain vague derrière l’usine Mazda qui balance à même le sol ses résidus inusités avec spots, lampes et tout un tas de matos électrique.
Une bleue, une rouge, une verte… ça suit les riffs – il a recouvert les murs de draps blancs et il y a des gâteaux et de la boisson à profusion – je me suis occupé du reste.
J’arrive, je fais la bise, je suis nouveau dans ce collège dit expérimental mais j’ai déjà des amis car mon look très inspiré Roxy Music n’a laissé personne indifférent.
Les filles sont venues, c’est un bon point – comme toujours me voyant avec mon look salopette pat d’eph’, moonboots et toison très longue jusqu’à mi dos, elles m‘observent, discutaillent, rient, normal.

Je pose mes albums contre ceux de Mehdi et de son frère. Mehdi m’a chargé de gérer la musique…
Il y a là Roxy Music, tiens donc… mais aussi Claude François, Sheila, les Martin Circus – je passe tout ça et ça danse puis je me fixe sur un album, une pochette sur laquelle je reconnais ce mec dont mon père, horrifié par une chanson passée dans la semaine sur la TV (« Jean Genie ») avait dit « de pire en pire cette pop musique, maintenant ils arrivent à te faire des trucs où on répète en permanence la même chose avec en plus des chanteurs habillés comme des abrutis »…
J’hésite – je ne connais pas du tout.
« Mehdi ! C’est à toi ce disque ? » - « Non c’est à mon frangin, il m’a dit que c’était bien pour danser, on n’a qu’à le mettre ! ».

Et là… et bien… je suis resté d’abord figé, comme ahuri par ce que j’entendais, ce rock, ce piano décalé, cette voix, cette pochette avec cet Alien zébré, androgyne (l’intérieur de la pochette – hypnotisant à 12-13 ans dans ces années 70 truffées encore de tabous sexuels).
Je crois bien que personne n’a dansé, à part moi complètement sous dépendance de cette musique…
Les filles étaient parties, je repassais « Jean Genie » en boucle et je dansais à l’infini.
David Bowie - The Jean Genie - YouTube
Mes copains me regardaient ne cachant pas leur surprise, mais j’étais ailleurs et la perspective du slow langoureux s’était échappée dans la foulée.

Je sais avoir demandé au frangin de me prêter le disque et je sais l’avoir gardé toute l’année scolaire – lui rendre en Juin fut un lourd sacrifice.
Dans le tourbillon de cette découverte je venais de changer radicalement ma vision du piano, je découvrais le cabaret dévié issu de Kurt Weill, je compris pourquoi il me fallait aimer les Stones, je durcissais définitivement mon look mais aussi mon langage, mes convictions qu'elles soient sociales ou artistiques,et ce, pour longtemps, je perçus qu’il me fallait travailler le chant, non pour bramer, mais pour s’envoler comme lui savait déjà si bien le faire – tout cela je ne le savais pas encore vraiment mais ça s’est dessiné là, ce jour-là, cette année-là et avec cet album.

II / Lycée Stendhal, Grenoble…

Je suis en première, c’est presque un mi-temps car je vais bientôt quitter le lycée pour passer en cours par correspondance. Mon professeur de chant, Paul Guigue m’a trouvé du boulot, je pars en tournée, choriste d’opéra, une semaine sur la route, un peu de cours, mais aussi mes premiers cours comme prof remplaçant en école de musique – ce passage est transitoire mais marquant.
La bataille est rude, il faut arriver à convaincre mon ami Fred, un caricaturiste hilarant qui est dans ma classe, que le rock prog n’est pas encore fichu, que les « anciens » ne sont pas si has been que ça…
Lui est un amoureux de la mouvance punk-new wave, moi, j’y viens, lentement, mais surement.
Mais on est d’accord sur un point qui nous fait passer des soirées d’écoute infinies (mes premiers cachets m’ont permis de me payer des enceintes Cabasse de premier choix et en plus j’ai maintenant mon deux pièces car j’ai un salaire) : on respecte, on aime, on adule Bowie.
Au passage il me fera découvrir Iggy, loin d’être si idiot que ça et puis les Stooges.
On adorera écouter le "David Live" celui... "au costard classe bleuté par les projos"...
David Bowie: Live at the Tower Theater Philadelphia.(74) - YouTube
Ensemble on sera les fondateurs d’un journal du bahut chroniquant la vie du lycée, des infos mais aussi des critiques de disques et bien entendu truffé de caricatures, le tout supervisé par la proviseure, pas spécialement tendre ni sympathique, mais qui nous avait « à la bonne ».
Une professeure de français  passionnée de musique qui me fait parler de Wagner, de Schubert/Schumann mais aussi de Miles et de Bowie et voilà comment une demi année de lycée reste un souvenir éternel non transitoire, mais capital.
J’y ai donc pris là le goût à écrire et chroniquer, mais aussi à enseigner.


Bowie vient de sortir "Low", on aura vu le film de cet homme venu d’ailleurs, on aura réécouté Roxy, découvert Eno et au milieu des Talking Heads, en lien direct, on aura pris de long trips ambient d’enossification de face B en partant à Varsovie sur des chœurs extraterrestres, on se sera baladés en mode Krafwerkien, la tête hochant robotiquement sur des drums massifs et pesants.
Il enregistre en France, on pousse un presque cocorico, Eno explique comment il a conçu cet album, je suis fasciné – je le reste aujourd’hui.
Les légendes ne s’effacent pas, elles sont faites pour durer et rester et elles ont le pouvoir de faire de leurs héros, des dieux.

III / Longues soirées estivales ternes et blafardes.

Ma copine d’alors aime CSN&Y – entre hard/métal et cette nouvelle mouvance new wave, punkoïde et Miles, mon cœur ne cesse de rebondir, de balancer… Serge est parti relifter la Marseillaise, Marianne a débauché Steve Winwood pour des spleens de junky, les têtes causantes trépignent les soirs de longues débauches acides ou enfumées…
Les murs se déforment, l’espace se confine, change, s’éclaircit jusqu’à un blanc neutre, lumineux, blanc comme cette poudre, bleu comme ces pilules, vert parfois en accalmie comme cette herbe qui nous plonge au milieu de la jungle reggae.
Nous sommes de pâles figures d’une société en mutation, des oiseaux de nuit, enfermés sur eux-mêmes.
Tout est rejet, tout est exécrable – la seule issue est l’évasion substantielle et la musique.
Les tournées m’épuisent, l’opéra m’use, le jazz est venu me débaucher, je drums autant que je vocalise, quand je rentre, j’ouvre l’appart, il est habité de parasites qui y vivent librement…
Je m’enfuis je m’évade et je trouve refuge chez le frangin et sa copine pour de longues nuits d’errance.

Il nous faut un héros, David Bowie a dépassé « Exposure », outrepassé la dureté du rock, il l’a acidifié et « Heroes » sera notre bouée, notre espace salutaire (B side) ou magnétique (A side) – je ne les plus jamais revu, j’ai fui cet enfer social et destructeur. 
ROBERT FRIPP Exposure - YouTube

David Bowie - "HEROES" (Full Album 1977) - YouTube

Les tableaux du frangin devenaient des déformations de ces espaces, je n’arrivais plus à « chanter », je jouais de la batterie comme un dément - ma sortie a été salutaire, nous nous détruisions.

David Bowie - Heroes - YouTube
« Heroes », l’une des plus belles chansons ?
« Heroes » l’album déterminant de David Bowie, dans ma vie – je ne sais pas ce que sont devenus les autres.
Puis je l’ai vu, là, en concert, sous ces néons blanc ravageurs que je connaissais si bien, il était « On Stage » - un flash, la lumière.
« Lodger » nous aura fait transiter, mais les petits monstres inquiétants ont mis du temps à se ranger dans mon esprit.


IV/ On danse ?

Chic inonde la piste qui brille de mil feux pailletés, un mot nous révulse, mais il fait cachetonner, il s’appelle « disco ».
YMCA, Cloclo, Cerrone… je suis batteur dans l’orchestre de… l’armée, service oblige…
Je « solde » ma dernière tournée d’opéra, pas franchement simple à gérer avec le service militaire et le groupe de bal du régiment anime les soirées des officiers (et au passage va arrondir la solde la semaine ou les week ends sans perm’).

« Let’s Dance »
Le miracle !
Et puis, Omar Hakim aux drums, ça va encourager, motiver, susciter là où le désintérêt s’installe, où la critique se fait acerbe.
Alors je vais m’amouracher de cette « China Girl » - souvenir d’Iggy oblige et puis il passera le 25 Mai 83 à Lyon – je fugue la caserne, tente le look le plus civil possible, chope un train direct Lyon avec ma carte de bidasse gratuité et me voici au Palais de Sports.
D’immenses tentures pendent des cintres – tout est infiniment Chic et beau…
L’album sera en paroxysme, « Fame » sera mon étoile ce soir-là… et j’ai bien failli louper mon train…
1983, année de naissance de mon aîné – Tony.


V / Il fallait bien l’initier…
« Outside », la critique rappelle la légende trilogique, Eno, du conceptuel…
Je l’achète à mon fils ainé – je sais qu’il l’écoute toujours.
Moi aussi en me demandant encore comment on peut être capable de réitérer un coup de génie sans faire de la redite… Il est des albums qui se méritent.
« Outside » en est un – mais une fois que l’univers qu’il dégage est entré en vous, alors encore une fois, la vie prend un autre sens.


VI / 2012 – Le Carré Gaumont invite une pièce de théâtre sur le personnage bipolaire de Ziggy.
David Bowie 1983 - Ziggy Stardust - The Motion Picture – 16 Titres MP3 - YouTube
En première partie on nous commande un concert parcours de l’œuvre de l’artiste et puis il me faudra jouer des variations Bowie au piano afin d’emplir de sa musique un apéritif où l’on vient, maquillé, en Bowie de son choix.
C’est fou, extravagant, arty, déjanté.
J’y ferais « TVC 15 », « Space Oddity » mais aussi le solo de « Aladdin Sane » - puis le concert nous installera dans l’énigme Bowie tant ce programme nous aura posé l’obligation de répétitions, de rendu, d’analyse pour comprendre la forme toujours opaque des chansons…
Mike Garson - Life on Mars - YouTube
Ce concert aura été un souvenir et un stress, Bowie est tout sauf simple et ce jusqu’à l’évident « Rebel Rebel » et « Heroes » impose la performance vocale…
Il nous aura aussi permis d’imaginer un projet pédagogique le concernant, l’année suivante en 2013.
En réalisant là, d’une façon plus « concrète », l’apport musical, artistique et culturel qu’il a amené sur une carrière innovante, il nous est apparu fondamental de transmettre à des élèves cette conscience et cet esprit tant rock que créatif, tant expérimentateur que ludique, cette jeunesse idéalement éternelle.
Alors transposer David Bowie d’un concept de pôle culturel intellectuel en un concept pédagogique ludique et multiforme a été un vrai plaisir et pour une fois, il ne s’agissait pas d’hommage posthume, juste de reconnaissance envers une des plus grandes icônes de cette musique étiquetée rock, mais ayant été bien au-delà de ce seul axiome.
J’aurais pu faire overdose suite à cette intrusion de la passion dans le travail (comme je l’ai eu fait avec d’autres « projets » - M.Jackson, Sting…) mais curieusement je n’ai jamais cessé par la suite de l’écouter, le ré-écouter.
La richesse de son art est intarissable.

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Embrasser la carrière de David Bowie en un article est une bien complexe affaire, rien que sur sa trilogie berlinoise, j’avais passé quelques heures sur l’ancien blog.
Je vais juste - comme ça devient finalement l’habitude - mettre ici quelques-uns des titres (en tentant d'éviter à l'occasion, les "tubes") qui m’ont profondément marqué, laissé une trace, qu'elle soit affective, souvenir, d’intérêt musical, artistique ou encore simplement pour cette seule raison qui ne s’explique mais se justifie par « ça j’aime »…

A / « Space Oddity » - je l’ai découvert sur le tard et d’emblée ce titre m’a happé.


Ce texte délirant et de comics-SF (un Major Tom qui reviendra se pointer dans "Ashes to Ashes"), ce passage central anarchique, ce décompte NASA, cette forme musicale tripartite, cette mélodie qui décolle, ces accords de 7e Majeure éblouissants, il y a tant dans ce seul titre qui me font m’y replonger avec systématismes du plaisir et j’ai le souvenir d’avoir pu le chanter dans des conditions formidables, entouré de mes amis totalement en possession du sujet.
Un must.

B / « The Width of a Circle » - ce cercle bien large qui ouvre un monde vendu par un homme...


Le pouvoir du larsen, du delay puis cette gratte sèche qui va porter le tout, devenant percussive sous un axe rock funkysant à la basse rappelant les lignes de John Paul Jones (Visconti)...
Le solo de Ronson est un précurseur des étranges positionnements que proposera bien plus tard Adrian Belew, le pont harmonique coloré et puis cette fin où la gratte prend une dimension spatiale...
Comment happer un auditeur dès l’ouverture d’un album (le second de D. Bowie, ça laisse pensif), voilà bien peut être là, l’une des solutions, en l’intriguant, en l’accrochant au riff, en l’invitant au voyage et ce, tout en un...
Ce cercle est encore large, vinylique et noir, comme la pochette qui le contient – Ziggy y est déjà tout proche, en tête et qui sait ? David Bowie vient d’arriver sur terre, d’une planète inconnue il va tenter de communiquer avec l’humain à travers un langage qui lui parait dès son arrivée, universel : la musique.

C / « Breaking Glass ».


Mi rock, mi funk, poussé en avant par une batterie massive et mixée discoïde bavante et nerveuse, c’est bien le titre de la face A de « Low » qui m’a de suite fait entrer dans l’album.
La basse virevolte, ça riff à tout va, c’est tendu, direct.
Les synthés éructent en descente acides.
Cent fois écouté (ou plus).
Je tourne la face et même si elle est en son entier un véritable voyage à commencer par cette étape polonaise aux chœurs grandiloquents sur minimalismes synthétique je retiens la dernière invitation étrange « Subterraneans », vocaliste et enoïfiée à l’infini d’espace blanc. David y ressort son saxophone pour un solo chatoyant, il y explore les registres vocaux, les tessitures, les espaces sont vierges et ouverts. « Low » reste ainsi en suspens dans la pièce et il est difficile de se soulever de cette léthargie installée et bienfaisante.
Il nous a donné un aperçu de sa prodigieuse planète d’origine.
Enfin.

D / « Win » est le titre aux envolées féériques de cordes viscontiennes qui m’a fait aimer « Young Americans » cet album que détestaient mes parents, crispés par chaque intervention de David Sanborn, acidifié comme jamais.


Il est ici quasi libre de toute contrainte et laisse au long de l’album échapper son lyrisme, répondant ainsi à David Bowie en alter ego, partenaire de choix.
« Win » le noie dans un delay reverb surdimensionné qui donne une vision aérienne au titre groové par des choristes funky-gospelisants à souhait, contrastant habilement avec le chant qui s’émancipe funk de Mr Bowie.
Encore une fois petit coup de génie d’une poignée de mesures sur la fin, inattendue, brouille piste bowien.
Luxe et glamour au service d’un érotisme soft.
Alomar est arrivé, Dennis Davis aussi, les sessionmen de haute volée Weeks-Newmark installent en alternance un beat inimitable et souple.
Garson est toujours de la fête et en « Fame » comme en « Across the universe », un invité de marque va inonder de sa présence cet album : Mr John Lennon lui-même.
« Win », je plane ado, dans ma chambre, casque sur les oreilles, les devoirs attendront, il faut savoir savourer. Bowie fume sur la pochette... moi aussi.

E / « See Emily Play », « a Syds Pink Floyd » précise bien le responsable d’un album (« Pinups ») de « reprises » (aujourd’hui on dit « covers »...).


Le titre est placé en position stratégique (plage 4). Il se retrouve  chargé d’un traitement barré en cordes désincarnées puis classifiées et désorienté par un Garson se baladant entre le free et le baroque juste avant la reprise des Mojos (« Everythings alright ») opérant un retour sans transition au rock jubilatoire.
Everything's Alright - Pin Ups [1973] - David Bowie - YouTube
Ansley Dunbar, figure marquante de la montée zappaienne est chargé de secouer le cocotier, sa sonorité de drums est déjà en avance sur des temps de mix mat et secs pour batteurs précis et virtuoses (Gadd/Porcaro/Bozzio).
Avec cette version je suis repassé par la case départ floydienne réalisant là que Syd... tout de même...
Je devais avoir 15 ans, j’avais épuisé mon « Dark Side » jusqu’au trognon, une petite virée vers les origines fut bénéfique et du coup, je découvrir dans la foulée ces Zappa poussés par la période Dunbar (« Chunga’s Revenge » - à découvrir en version original mais aussi pour sa reprise, puisqu’on parle reprises, par Gotan Project), ce batteur qui faillit être celui du premier Hendrix Expérience et qui démarra Journey (« Look to the future », plutôt magistral), découvert dans la foulée.

F / « Amsterdam »...


Album « Bowie rare »...
David Bowie en singles, faces b de 45 tours, en langues diverses (italien - allemand), un album de bric à brac que j’ai acheté en 1982, fan depuis presque longtemps, cette opportunité de découvrir Bowie sous cet aspect inédit et rare ne pouvait être évitée.
Au milieu de ce kaléidoscope j’ai longtemps tenté de passer outre cette version du « Amsterdam » de Jacques Brel, face B du single « Sorrow » poussée par les guitares de Bowie et Ronson, mais l’énergie et la foi des protagonistes ont vite fait de remettre à sa juste place cette chanson qu’écoutaient trop souvent mes parents.

« Ces gens-là » par Ange m’avaient réconcilié avec ce Brel qui aux côtés de Brassens, Mouloudji, Montand, Moustaki s’invitait en permanence dans le cadre communisto/syndicaliste familial – « Amsterdam », repris par mon idole de la sphère rock et, ne devant être choisi par celui-ci, par hasard...  me fit réviser la copie Brel.
Au passage Kurt Weill commença lui aussi à s’installer durablement (« Moon of Alabama ») et « John I’m only dancing (again) » fut une quête afin de trouver le vinyle de ce single parallèle à « Young Americans » - complément me paraissant obligatoire de l’album.
David Bowie - John, I'm Only Dancing - YouTube
David Bowie "John, I'm Only Dancing (Again)" - YouTube
Encore une fois, grâce à Bowie des barrières et a priori tombèrent et l’esprit put s’ouvrir.
C’est cela aussi être un grand artiste.

G / « The Drowned Girl » fait également partie de ces trouvailles bowiennes nichées au cœur d’un album inhabituel, atypique et cependant passionnant. 


Court, mais passionnant.
David Bowie y côtoie de très près le lyrique (son chant aura toujours tendu vers cette tendance), et en cinq chansons  signées Berthold Brecht/Dominic Muldowney - sous couvert d’un Visconti retrouvant là ses bois et ses visions d’orchestres telles qu’en aventures Lou Reed - il présente (sous la forme d’un maxi 45T) ses échappées théâtrales.
Le résultat est n’est pas anecdotique, il est surprenant, attirant et quelque part me fait penser à ce dernier Sting « The Last Ship », bercé entre traditionnel, populaire de taverne et théâtre de rue.
Il transcende là le sujet brechtien en récitatifs solides et hargneux, à l’articulation théâtrale sans faille et son chant prend une place inédite dans ce contexte, comme l’atteste ce « The Drowned Girl » aux clarinettes aussi savantes que populaires.
Piano et guitare minimaux soutiennent cette scène, ces cinq échappées.
Nous sommes en 1982... la taverne sera bientôt bar et l’on y dansera, mais pour l’instant le théâtre s’im-pause...

H / « Wild is the wind » ...

Wild is the Wind - David Bowie - YouTube

Parmi les "performances" vocales de David Bowie, « Wild is the wind » est une sorte "d'étalon".
Cette ballade, mi slow, mi rhumba au drumming volontairement poussif, aux arpèges guitaristiques balluchards met en évidence un aspect totalement lyrique de l'artiste.
Ce n'est pas nouveau que ces écarts/envolées vocales, mais ici il pousse - à mon sens - le plaisir à l'extrême, presque à l'excès et se laisse emporter par cette mélodie majestueuse à laquelle il donne une personnalité exacerbée, une dimension finalement très "crooner".
L'album "Station to Station" joue d'ailleurs entre les "époques", il est souvent funky, chanté oldies comme si  un lointain Presley débarquait dans le futur musical et il jette un regard vers le futur dont notre David Bowie sait parfaitement qu'il en détient une part des clés.
Entre un train allant en vapeurs synthétiques de station en station, des "wap,wap,wap" sympathiquement kitch, l'éternel amour du cabaret et cette rhumba grand écran variété cet album, presque à part, est une promenade dans les multiples univers bowiens sous lumière d'un Thin white Duke, funky, certes, plus vraiment rock (quoique tout de même resté : 'n roll).
George Michael aura repris cette délicieuse ballade se voulant sucrée, mais de glace.
Les vocalises par paliers sont un casse tête de justesse pour chanteur exigeant.
Bowie était un artiste d'une infinie exigence, envers ses acolytes, envers lui même.
 « Wild is the wind » est quelque part le témoignage de son exigence vocale et de son pur plaisir de chanteur, probablement.

I / « Rebel Rebel »

David Bowie - Rebel Rebel - YouTube

L'archétype du morceau facture pur rock de Bowie qui me fait triper.
Il y joue les grattes, trois positions que l'on croirait basiques (D-A-E) pour un riff stonien en diable, incisif, répétitif à l'inlassable, poussé au cul par une pulse caisse claire/cowbell de drumming implacable et une ligne de basse tortueuse et excitante.
Stratosphérique, ziggystique, à chanter en chœur pour un karaoké interplanétaire et à emporter dans son vaisseau spatial le jour où l'on partira le rejoindre en quittant cette terre de désolations idéologiques et théologiques.

J / « (When you) Rock n roll with me »

David Bowie - Rock 'N' Roll With Me (Live) (Great quality) - YouTube
David Bowie - Rock 'N' Roll With Me - YouTube

Puisqu'on parle rock voilà bien un titre qui m'a fasciné, pas dans sa version studio ("Diamond Dogs"), mais plutôt dans sa version du "David Live".
Construction formelle parfaite, là encore performance vocale, beat se voulant lourd mais restant enlevé mais surtout pour cette fin en riff guitaristique si jouissive, si "rock" si ancrée dans le pouvoir du riff - un moment addictif qui ferait presque commencer la chanson par la fin à tel point ce riff une fois découvert est attendu, culminant, incisif.
Encore une fois le coup de génie de la maîtrise de la forme permettant à l'intelligence calculatrice de placer là, à l'endroit inattendu le coup d'éclat, l'élément dont la mémoire ne saura se défaire.
Ce riff aura été amené au préalable par des incursions zébrées de Ronson, inserts solistes, solo héroïque - cela eut pu suffire... non il fallait enfoncer le clou. Et l'empoignade finale de ce qu'on attend, le rock, nous achève en quatre minuscules rappels à l'ordre des choses.
Si peu pour rester en empreinte mémorielle...
Irrésistiblement Bowie.

K / « Working Class Hero »

Tin Machine-Working Class Hero - YouTube

Bowie veut oublier ses personnages, ses doubles, il se fond dans un groupe, chante, a ressorti sa gratte et s'éclate.
Il aime Lennon, musique, respect, amitié.
Son nouveau fer de lance rock est un certain Reeves Gabrels - un retour aux sources bienfaiteur, bienfaisant, une source de jouvence.
Les frères Sales ont décuplé le propos, ils cartonnent et le boss fondu dans leur masse les a laissé faire, trop heureux de ce retour terrestre aux racines
Les albums de Tin Machine je les ai usés, ce titre en ligne de mire - on les aura un peu négligés, oubliés, mis à l'écart de la carrière de Bowie, c'est une erreur, ils lui ont permis de se ressourcer, de rebondir et de revenir.
Je me fais le parallèle Miles en "arrêt maladie" se soignant par le silence et l'absence de fourmillement créatif musical cérébral - Bowie soigne le mal par le bien, il se fait plaisir.
Ce plaisir là, avec Tin Machine il ne faut pas le bouder, il faut en tirer, comme lui, jouissance.
La pause de dix années bowiennes ce sera... pour plus tard.

L / « Sunday »

David Bowie - Sunday - YouTube

Le dépouillement, des nappes blafardes, une mélodie neutre sur electro beats et guitare faussement U2, "Sunday" ouvre l'album "Heathen" et l'on sait dès ce morceau que le voyage sera là aussi fantastique.
Ici l'idée de futur est, à l'entrée de ce millénaire, totalement hors fantasme, nous y sommes musicalement de plein pied, David Bowie est tellement et comme toujours "en avance" sur les temps que de toutes façons, alors que "les autres" en sont encore à faire joujou avec des boucles drummisitiques sur leur Protools,  lui, a déjà une ère d'avance.
Il a toujours eu une ère d'avance... tout en restant un compositeur de véritables chansons dont en voici un parfait exemple.
La batterie a bien failli emporter l'électronique sur son passage fracassant, là encore un positionnement lumineux, mais il reste que cette enflée d'énergie n'aura pas réussi à détacher l’ouïe de cette atmosphère mystérieuse, de cette lévitation, de ce mouvement qui serait presque perpétuel.

M / « Brilliant Adventure »

David Bowie - Brilliant Adventure - YouTube

Deux petites minutes instrumentales de semi japonisme, une mélodie minimaliste orientalisante, l'espace s'est ouvert - deux minutes seulement de voyage désertique, ou vierge, avec David Bowie les influences réinventées sont multiples. Pas étonnant que nombre de chansons de cet album "hours" aient été utilisées pour les video games ou encore le cinéma...
Reeves Gabrels est le partenaire guitariste et producteur de cette aventure à l'angélisme paradisiaque à facettes multipolaire.
A remettre, encore... et encore.

N / « Telling Lies »

David Bowie - Telling Lies - YouTube

1997...
Gail Ann Dorsey cette fantastique bassiste au groove qui n'est pas sans rappeler celui d'une certaine Meschell a désormais pris place dans le nouveau paysage bowien...
Les machines en tout genre electro sont omniprésentes, l'album "Eart hl i ng" que je découvre cette année là restera longtemps en platine CD, cette fascination pour l'envahisseur électro-sampling-house technoïde qui prend pouvoir sur le rock certainement,
Bowie maîtrise le sujet, s'en empare et comme toujours l'assimile à la vitesse lumière, excité... excitant.

O / « Where are we now »

David Bowie- Where Are We Now? - YouTube

"T'as écouté la nouvelle chanson du dernier Bowie ? " me jette mon ami Jean Marc.
Nous sommes en 2013, dix ans sans album studio, c'est long...
La sortie de cet album va coïncider, curieux hasard, avec ce fameux projet pédagogique et cette chanson dont on retiendra une émotion nous ayant tous touchés sera le clip d'ouverture d'un hommage qui pour une fois ne fut pas posthume.
Un hommage simple, respectueux et patrimonial à l'un des artistes qui nous aura marqués.

Jean Marc vient de m'offrir le "nouveau" Bowie, je vais prendre le temps comme à chaque fois qu'il a sorti un album de l'écouter, à tête reposée.
Il est des artistes qui se méritent et ne doivent se découvrir au gré d'un trajet en voiture, dans l'espace de conversations ou autres faits sociaux de zapping.
Un album de David Bowie est un acte artistique authentique, réfléchi, travaillé et ciselé avec intelligence.
Ces constantes de son parcours d'une carrière de vingt cinq albums studio dit-on via le net (je ne les ai pas comptés...) sont vérifiables - qu'elles soient dans le drumming de "Five Years", dans le funk hypnotique de "Fame", dans le lyrisme de "Wild is the Wind", dans les recherches de "Moss Garden", dans le beat rock de "Diamond Dogs" ou encore dans son travail de producteur en Lou Reed aventures, en Iggy rédemption... on peut les décliner à l'infini au fil des titres qui parsèment son art (dans les "tubes", comme en chaque recoin d'un album).

Bowie peintre se disait amateur rapport à la musique car il ne savait prendre le recul pour une oeuvre picturale afin de savoir quand l'arrêter... chose qu'à l'inverse il savait pertinemment faire dans son travail de création musicale, lui au départ, autodidacte éclairé.
Eno ayant mis couche par couche les synthétiseurs de "Warsawa" expliqua que l'arrivée de David Bowie en studio était un raccourci temporel. Des mois de surcouches de synthèse, une poignée d'heures pour un chant en choeurs superposés...
Ce sens du recul, ce sens de la direction à prendre, du chemin immédiat, de l'abouti en place de l'expérimental m'est devenu légende mais aussi réflexion.
On aura parfois dit que David Bowie expérimentait, je crois que ce terme est incorrect, de tels créateurs n’expérimentent pas, il créent, tout simplement - leurs visions artistiques ne sont pas essais, mais réalisation.
Pour ce faire Bowie aura synthétisé nombre d'influences sans pour autant les afficher telles quelles, il aura posé des avancées futuristes en extrapolant le présent en perpétuelle mouvance, une constante là aussi particulièrement visionnaire.
Cette faculté d'être en avance, d'anticiper, de savoir où aller et mener son art en aura fait un artiste d'influence, lui qui, paradoxalement a usé (comme tout créateur) d'influences mêlées.
Il aura traversé toutes ces musiques dites actuelles en posant à travers les décennies des albums tantôt historiques, tantôt légendaires, tantôt incontournables, mais jamais dispensables.
Qui peut dire cela au faîte de vingt cinq albums ?

David Bowie, on le sait, restera un artiste essentiel ce toutes musiques et toutes esthétiques confondues et bien au delà de la musique.
J'aurais pu parler de sa plastique entretenue par son légendaire et mystérieux regard, de ses apparences dédoublées mythiques, de sa carrière cinématographique, théâtrale, de peintre aussi, ces arts auxquels ils s'est inscrit en passionné et qui ont contribué, lors de ses réappropriations personnelles, à enrichir, au fil des années, son oeuvre.
J'aurais dû évoquer la façon là encore particulièrement riche et créative avec laquelle il a investi l'art visuel du clip.
David Bowie aura été un personnage faisant presse, scandale, bousculant les règles sociales et le conformisme, là encore cela fait partie d'un tout...

J'ai rejoué ces tous derniers temps quelques titres de lui - un exercice difficile car sa musique m'est très chère et il faut vaincre l'émotion pour la laisser transparaître dans une autre dimension que celle du ressentit personnel - chaque fois la surprise, le "petit truc" qui rend unique (cet accord de do dièse au milieu de "The man who sold the world", incongru mais réel ou encore dans le même morceau cette mesure à 2 temps, fourrée là, de façon apparemment anarchique... cette fabuleuse progression pianistique en notes communes dans "Life on Mars", dimensionnée baroque par un Rick Wakeman important, débarrassé du pompiérisme qu'on lui a très souvent affublé, cette mesure à trois temps en tête de "Fame" - chaque titre de David Bowie recèle une petite invention, un petit trait de génie musical).

A force d'habitude de le suivre et de se demander ce qu'il sera capable de nous sortir comme nouveauté visionnaire, je réalise que là s'arrête le chemin, l'oreille tournée vers l'innovant, en quête de déceler la vision du futur vers laquelle on s'était habitués à lui donner les clés, l'assentiment, la responsabilité peut être, ou encore, l'intelligence.
L'intelligence est un mot qui me vient systématiquement quand j'évoque David Bowie...
L'hyper activité cérébrale...

Alors je lui dit juste et simplement "merci" pour ces années en sa remarquable et "accompagnatrice" compagnie.
Il a effectivement "accompagné" ma vie musicale et c'est ce que j'ai voulu écrire et tenter d'expliquer ici.
Chacun aura fait son deuil de lui, le mien est globalement artistique.
La perte d'une l'entité créatrice est un vide pour l'humanité et le trou qu'il laisse est en moi bien béant aujourd’hui.







Commentaires

  1. Je me suis arrêté à l'évocation de tes souvenirs. Et à l'idée que OUTSIDE est à découvrir, c'est noté.
    Étrange comme un artiste peut être tant présent dans notre vie, surtout quand son art nous suit au lieu que cela soit à nous physiquement de le rejoindre. Car mentalement, le chemin est souvent inversé. Je pensais à ton "palais des sport"... Catherine aimait bien Bowie, mais je n'ai jamais réussi à la faire décrocher de "Let's Dance" Catherine avant tout pour le musique, c'était la danse et ce Bowie forcément. Le reste de sa musique, si elle savait rendre hommage, la faisait peu bouger. Et puis il y a eu ce concert catastrophe, hippodrome de "chai plus", du coup je pense que tu as eu la chance de "voir" Bowie, une présence mais pas un "sportif" à la Jagger, alors tu penses les grands espaces pour une musique si proche. La bio de Nile Rogers est passionnante à plus d'un titre. Sur Bowie il raconte que David Bowie qui demandait à faire des "Tubes" s'est ensuite senti malheureux, Nile pensais même qu'il lui en voulait d'avoir "manipulé" ses chansons comme un sorcier si on en croit sa bio. En fait non, mais il vaut mieux la lire pour avoir la suite. Le jeu avec David Bowie, un peu comme pour Gainsbourg, est de "sentir" ce qui fait que c'est Bowie, malgré toutes les influences qu'il a su s'approprier. La question en forme de devinette: Quel est son "L'homme à la tête de chou" "Melody Nelson" à lui? Ce moment où à force d'avancer il fini parfois de devancer?

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    1. merci de ton passage.
      je souscris à tes remarques, Bowie a suivi, plutôt même accompagné une grande part de ma vie, ce que j'essaie de dire ici.
      dans accompagner il y a cette notion d'aider, de faire réfléchir, une forme éducative en quelque sorte, peu commune quand tu es "formaté" l'éducation musicale du conservatoire comme j'ai pu l'être.
      justement, quelques rares artistes comme lui (Miles, un peu plus tard ou encore effectivement notre Serge national) m'auront aidé à compléter ce qu'un enseignement ne peut réellement réaliser, ce d'autant plus dans ces années seventies où l'artistique ne s'invitait pas encore concrètement et avec authenticité dans l'espace formatif.
      alors on se tournait vers des artistes qu'on sentait par affinité, par virtualité, capables de combler ce manque.
      les musiques rock et pop proposaient nombre de ces transferts, mais des artistes comme Bowie sont restés rares de par leur intelligence et l'exemple de contrariété commerciale dont ils firent toujours preuve, même en faisant des tubes...

      sans plus réfléchir, Melody Nelson - Heroes/low et 'l'homme à la tête de choux - the rise and fall of ziggy stardust/outside.
      mais sa production charnière XXe et XXI est captivante et nécessite encore du recul, à mon sens.
      heathen, quel album !

      j'ai eu cette chance de le voir 2 fois...
      pas de gros souvenirs de la 1ere car période liée comme tu l'as lu à heroes par contre la tournée let's dance était une tuerie... et là c'est marqué.
      Bowie sur scène c'était juste l'élégance, la classe et toujours la musique, sans parler des performances vocales (écoute le heroes de l'album stage côté vocal...).
      son dvd de la tournée reality est exemplaire.

      à +
      je ne suis pas encore prêt à transiter b jovi, mais ça peut venir (c'était en tout cas très audacieux que de jeter cet artiste à la lecture et audition publique...) - trop de Bowie à ré écouter... et un weather report à finir et puis Boulez, aussi... pff quel mois !

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    2. Pour le Bon Jovi, je dois cette curiosité et surtout d'avoiroublié mon à priori à l'article plutôt inspiré de Ranx

      http://ranxzevox.blogspot.fr/2016/01/bongiovi-une-histoire-de-famille.html

      Il a ce don pour nous pousser gentiment là où on n'irait pas spontanément. C'est quand même lui qui m'a revenir sur les solo de Mick Jagger. Ensuite, je comprends, par semaine, en fait, je ne tente de découverte qu'autour de deux ou trois albums, pas davantage, et je picore par ailleurs, mais ce n'est que pour m'inciter à passer à la découverte instantanée pour un futur candidat à l'écoute attentionnée.

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    3. Je pensais te retrouver une interview de Philip Glass parlant de Bowie et je découvre deux de ses symphonies tirées de LOW et de HEROES... À suivre
      L'anecdote, le souvenir, était d'entendre M. Glass agréablement surpris de l'intuition musicale de David Bowie et de son travail avec Eno? J'avais cru percevoir à l'époque une petite réserve à propos d'autodidacte talentueux ... mais autodidacte.

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    4. j'ai lu cette interview à la sortie des heroes et low symphony de glass que l'on trouve enfin par nombre (limité certes, mais nombre tout de même) d'interprètes.
      il y disait que eno et bowie avaient pu créer une telle musique innovante du fait qu'ils étaient de réels autodidactes, ce qu'un créateur issu de la musique "savante" comme lui eut été incapable de faire de par son éducation, son instruction musicale qui force à rédiger l'instinct et le codifier alors que les compères se jetaient dans l'inconnu sans la moindre "vergogne"...

      c'est en cela que l'innovation émergeant des musiques dites populaires a été plus rapide et souvent plus efficace que celle de la musique savante dite contemporaine car elle s'est directement affranchie des limites éducatives et sociales, d'une forme d'instruction...
      l'ircam en était à chercher des algorithmes avec des moogs et des synthés quaternaires que riley, schultze et eno avaient déjà dépassé ce stade avec des outils tout aussi neufs, mais qui leur servaient à créer de la musique intuitive alors que dans un espace universitaire et de recherche celle ci était sous l'emprise des savants (de ceux qui s'autorisent l'acte de "savoir")...

      ce distinguo est arrivé sur le tard entre musique dite savante et populaire...
      Bach pourtant particulièrement savant s'inspirait des suites de danses....
      Glass s'est inspiré des avancées de la trilogie berlinoise...
      une reconnaissance légitime mais également un bon rééquilibrage des valeurs comme une réelle prise de conscience avouée et actée.

      à +

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  2. Marrant comme moi aussi il m'a accompagné, initié, surpris, incité, déçu, réconcilié, ému ... une bête à émotion. A treize ans quand je découvre la musique, elle repose sur un quintet : un fond de blues avec Canned Heat, une aération avec Pink Floyd, une base psychedélique avec la bande son d' Easy Rider, un ancrage pop avec les Beatles, un peu de rock américain avec Creedence...
    Et rapidement, les après midi musique entre copains et les explorations vers le progressif (Genesis et le krautrock), vers les bases (Stones, faces, Rockabilly et principalement Little Richard), et puis cette case hétéroclite allant de Soft Machine au velvet mais centrée sur un duo majeur : Reed et Bowie. Il y avait deux clans, les "Bowie" et les "Lou", les mélodiques et les hypnotiques, tous deux aussi viscéraux, envoûtant. "Transformer" nous a réuni, et c'était une surprise pour nous tous de voir se rapprocher ces deux mondes. Je souris en repensant à cela. Nostalgie d'un temps de partage intense et d'émotions de découverte.Je regrette de ne pas arriver à me passionner plus pour les musiques actuelles, sans les rejeter bien sûr, ce rap, hip hop, electro .. et de m'éclater dans mes vieilleries des années 60-70 avec la profusion des blogs spécialisés sur cette période. Bowie était un lien qui pouvait m'attirer ailleurs, ce que n'as jamais fait Lou avecMetallica .., je devais donc être du clan des Bowie...

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    1. j'aime bien ton analyse "clan bowie"...
      lou reed la rencontre j'ai adoré mais j'ai tenté de le suivre, souvent impossible, bowie j'ai directement avancé avec lui (à défaut de le suivre...), les choix, les engagements, le sentiment d'authenticité aussi, de vérité qui sait ?
      alors transformer, berlin, coney island et metal machine puis...
      retour à bowie, sans réfléchir plus avant, juste parce que...

      je tente moi aussi de "suivre" ce qui sort et pourrait être captivant actuellement.
      mais comme toi, les racines...
      et crois bien que même les ados que je côtoie au quotidien penchent plus certainement vers ces années que l'on aime à classer vieilleries comme tu dis... ils s'y retrouvent et elles ont pour eux, souvent, un axe authentique qui fait aujourd'hui bien souvent défaut...
      mais en creusant on trouve...
      le problème est d'avoir le temps de creuser et aussi l'envie.

      merci de ton comm' et de ton passage amical.
      à +

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  3. Je me disais bien que tu allais parler de Bowie mais je ne savais pas que tu étais si fan... tu en fais d'ailleurs une belle évocation...
    Pour ma part, j'ai vraiment découvert à la sortie d'"Outside" (je connaissais évidemment les tubes avant mais c'est tout...), qui reste un de mes albums préférés, j'ai eu la chance de le voir sur la tournée qui a suivi, un grand souvenir de concert également... puis "Earthling" ensuite, en pleine période druum&bass pour moi, il tombait à pic, entretemps je me suis intéressées à la trilogie berlinoise (parce que Eno évidemment!)et ensuite j'ai un peu suivi de plus loin (ça veut dire que je n'ai pas acheté les albums suivants!!)...et maintenant, je me dis qu'il me reste pas loin de 20 albums à découvrir (j'en ai pour le reste de ma vie!) alors j'ai commencé par les 2 derniers, "Blackstar" est juste magnifique avec une chanson toujours aussi émouvante après une dizaine d'écoutes ("Dollar days"), mais ça tu verras quand tu l'écouteras!!

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    1. Découvrir l'univers de Bowie hors tubes par "Outside" !
      Veinarde !
      J'aime particulièrement cet album, mais dans sa globalité, difficile pour moi d'en extraire un moment, une chanson, un détail...
      Je l'écoute en intégralité, c'est tout - donc, de fait, je ne l'écoute pas souvent, mais à chaque fois, une multitude de choses nouvelles pas remarquées, pas entendues avant, etc... et puis en tournée ce devait être quelque chose.

      Marrant en rentrant tout à l'heure me suit fait le DVD (1) de clips intitulé Best Of (qui existe aussi en Cd mais également en songbook, que j'ai d'ailleurs et forcément...) - je me suis dit que j'aurais aussi pu parler plus sérieusement de son art visuel.
      Tellement complet et complexe que cet artiste...
      Le clip de Look Back in Anger, ou celui de Fashion... brr...
      Et puis toujours la pointe d'émotion avec Heroes, mais ça, c'est pour la vie.

      Son nouveau c'est pour ce week end, le temps me presse de le mettre en platine et de partir à la découverte.
      S'il t'en reste environ vingt t'as effectivement du boulot...
      Un de mes élèves adultes m'a dit hier qu'il adorait Young Americans (sur le DVD on y voit une session TV avec Sanborn au taquet comme toujours), c'est un album dont j'ai évité de parler car relié à des points relationnels d'ado familiaux que je ne veux plus évoquer (je l'avais fait dans le précédent blog) - mais ça ne m'a pas empêche de remettre le couvert sur Fame dès cette semaine avec mes ados, ils ont un projet funk... alors avec ce paquet de grattes qui cocottent en tous sens c'était juste l'évidence.
      Perso je te mettrais direct "Stage" entre les mains - avec lui tu fileras direct à Ziggy et tu te feras un gros résumé jusqu'à Berlin... et puis là encore heroes pour son interprétation, la tuerie, un sublime TVC 15 et un Station to Station porté par Belew au sommet pré-crimsonnien sans parler de Fame, inoubliable par ses synthés sortis de l'espace...
      Earthling a été un choc, je m'attendais à de la redondance et voilà qu'il investissait les nouvelles donnes musicales.
      et puis je n'ai pas causé de Black Tie Noise White, passé aux oubliettes (pourtant Nile Rodgers et Philippe Saisse) et il faut absolument réhabiliter Tin Machine...

      Bon courage pour le choix, ça va être dur...
      Merci en tout cas de ton passage, ces temps je suis à la bourre et pas vraiment de temps pour aller fouiner chez les amis, mais il faut que ça se calme et que je me rattrape...
      et ce sujet m'a pris des plombes de ré écoutes et de réflexions...
      Bowie, quoi, tenter un bel hommage...

      à +

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    2. Ah oui, j'avais oublié "Black tie white noise" (que j'ai réécouté la semaine dernière), je l'avais découvert à sa sortie en fait et j'avais beaucoup aimé , le saxo, le reste...
      En fait j'ai déjà essayé d'écouter quelques autres albums tels "Ziggy.." des années 70 mais j'avais pas trop accroché sur la longueur donc je considère que je ne les connais pas, je retenterai bien sûr...
      Comme ils ont passé pas mal de docs la semaine dernière à la TV, j'ai regardé et c'était très intéressant de voir cette carrière impressionnante et son évolution, c'est le genre de trucs qui me donne envie d'aller voir...
      Bon weekend....et belle découverte!!

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  4. Pax, tu nous a pas dit si t'avais finalement trouvé une pépette pour danser sur Stairway ???.. et surtout comment tu finis techniquement ce slow endiablé ;D

    Ils étaient tous à la bibli de Chartres les vinyls de Bowie. J'ai lâché mes premieres thunes sur "Black tie.." le grand redémarrage pour moi.

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    1. Pour la réponse à ta première question - top secret mais quand t'es motivé, crois moi, peu importe le tempo...
      Les vinyles de Bowie, j'ai ressorti (forcément) les miens...
      Du bonheur.
      merci de ce passage.
      à +

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  5. Je vois que tu as déjà sacrément bossé! Chez toi, c'est toujours aussi foisonnant: bravo!

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    1. Merci,
      Le cap à tenir, se maintenir, trouver des sujets, bon là en janvier et même déjà fevrier on peut tenir des rubriques posthumes et nécrologiques...
      Bref, comme tu le dis et je te remercie de le constater ... du boulot a été fait...
      Il y a tellement de sujets à traiter. ..

      Merci d'être passé, c'est vraiment sympathique de ta part.
      À très bientôt donc.
      Bien à toi

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    2. Merci,
      Le cap à tenir, se maintenir, trouver des sujets, bon là en janvier et même déjà fevrier on peut tenir des rubriques posthumes et nécrologiques...
      Bref, comme tu le dis et je te remercie de le constater ... du boulot a été fait...
      Il y a tellement de sujets à traiter. ..

      Merci d'être passé, c'est vraiment sympathique de ta part.
      À très bientôt donc.
      Bien à toi

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