Connaissez-vous la musique d’Alberic Magnard ?...

Connaissez-vous la musique d’Alberic Magnard ?...

Faute de passer pour un ignare…
Voici que j’ai découvert, cet été, sous l’expression agile et sensible du duo Païdassi (Solenne Païdassi – violon /Laurent Wagschal –piano) interprétant dans le cadre des Jeudis de la Nartelle (Sainte Maxime) : Alberic Magnard.

Découvrir un nouveau groupe, un trop rare univers créatif, cela est encore possible tant en jazz, musiques dites actuelles voire en musique contemporaine, mais découvrir un compositeur français semblant avoir été oublié des cadres de l’histoire de la musique, au détour d’un concert estival, voilà bien un fait enchanteur.

Albéric Magnard (Paris 09 juin 1865 – Baron/Oise 03 septembre 1914) dès la présentation par ce duo - dont la volonté clairement affichée est de remettre au répertoire des compositeurs français oubliés, inconnus ou négligés, si ce n’est méprisés – a attiré par quelques anecdotes et présentation de traits de caractère, mon attention.

Présenté comme un compositeur intègre, autonome jusqu’à l’édition par lui-même de ses œuvres (via une imprimerie coopérative communiste), soucieux d’une musique sans concession, sans appartenance réelle à un mouvement (bien qu’y étant générationnellement, socialement voire historiquement et par relations, associé), Mr Magnard m’est de suite apparu comme à l’âme artistique et créative sympathique (bien qu’il semblerait qu’il ne le fut guère).

Lieutenant militaire, premier choc musical affectif avec Parsifal de Wagner qui le pousse à s’inscrire en cours d’harmonie au Conservatoire (il avait étudié le piano) il va fréquenter non les moindres Chausson, Massenet ainsi que César Franck puis suivra les cours de composition de Mr D’Indy.
L’homme aura une carrière musicale très active (chef d’orchestre, compositeur d’opéras – « Yolande », « Bérénice », de merveilleuses symphonies, sonates  - dont celle pour violon et piano dédiée à E.Ysaye et autres mélodies, suites orchestrales…) et écrira un temps (jusqu’à la mort de son père haut placé et protecteur) de nombreux articles dans Le Figaro, qui ne lui vaudront, de par sa franchise et son intégrité artistique, pas que des amis…
Ses rapports avec l’administration militaire seront houleux et après avoir démissionné de celle-ci il tentera de se faire réincorporer lors du conflit de 14-18, ce qui lui sera refusé sous l’argument de son âge.
Il meurt dans l’incendie de son manoir de Fontaines, et avec lui disparaitront les copies de nombre de ses dernières œuvres.

Dans le cadre magique de cette pinède adjacente à la petite chapelle de la Nartelle, le programme initial fut donc chamboulé (fait audacieux) par ce duo afin de présenter, ce remarquable compositeur.
La lecture de l’œuvre était d’une rare précision,  ce malgré l’attention portée en présentation de Laurent Wagschal, précisant l’extrême difficulté pianistique de la pièce pas spécialement adaptée aux poncifs communs de l’instrument.
Attentif à toute note, mouvement harmonique (dont celui consistant à donner la sensation d’ascension alors que l’écriture est descendante), agencement des sonorités entre les deux instruments écrits de façon complémentaire et non sur des modes d’accompagnement ou de question réponse, j’ai découvert là un immense compositeur, de ceux qu’il m’est apparu comme inadmissible que je ne puisse d’une part le connaitre et d’autre part qu’il soit (certainement en partie dû à son tempérament volontairement intègre et  intransigeant) comme oublié des plus grands.

Quelques clics afin de recherches discographiques n’auront fait que confirmer ce que l’hallucinante partition papier posée sur le Steinway à l’équilibre parfait, reliée obligatoirement au format d’époque (impossible à ranger dans la moindre housse de transport actuelle) prouvait matériellement ce soir-là : Albéric Magnard est un compositeur "hors format" qui semble oublié des interprètes, des maisons de disque, sans parler des éditeurs puisque pour le présenter il faut arriver à se procurer l’une de ses éditions originales.
Ce fait à lui seul relève d’une sorte de périple tenant à la fois du passionné, de l’engagé artistique mais aussi du fin limier collectionneur et fouineur de brocantes et autres librairies aux étagères poussiéreuses.

Il n’y a rien d’étonnant cependant que de constater que l’un des rares chefs ayant osé s’aventurer à interpréter l’intégrale de ses symphonies soit Mr Plasson à la tête du Capitole de Toulouse.
Il fallait bien un audacieux pour le faire…

Mr Alberic Magnard – comment ai-je pu ainsi ignorer votre existence musicale ?
Quoiqu’il en soit, puisque la réponse est certainement partiellement dans les méandres de l’éducation musicale dont vous semblez avoir été exclu, sachez que, depuis ce 23 juillet 2015, j’ai tenté largement de rattraper le temps d’ignorance de votre œuvre… une œuvre, poétique, savante, novatrice, différente, visionnaire, à l’équilibre orchestral, harmonique et mélodique parfait.

« Ma musique ne sera jamais digérée par le public le plus instruit à une première et unique audition » disait-il dans une lettre à Guy Ropartz en 1895…
Voilà bien pourtant ce que j’ai tenté de faire, humblement, lors de la première audition de cette sonate pour violon et piano et voilà bien une phrase qui est révélatrice de l’univers sonore proposé par ce compositeur – un compositeur qu’il faut écouter plusieurs fois avant d’en saisir l’essence.
C’est bien là ce qui est captivant…

Venez découvrir ses œuvres via ces quelques liens :







Commentaires

  1. Impression sur le premier morceau extrait symphonique d'un Mahler qui ne perdrai pas de temps à nous faire patienter dans l'attente de la dramaturgie imminente, je vais m'écouter cela le plus vite possiblle.

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    1. Lu ton comm' hier soir, mais, étais au travail (cours plus presta peu tardive d'ailleurs...)
      Du coup j'ai ré écouté A.Magnard pendant mes trajets de voiture (la magie d'avoir un tel qui se branche sur la prise aux de la voiture :)... un bon encodage, un peu de traitement à l'équalo et c'est très correct.
      Quelle écriture !
      J'ai aussi pensé du coup à Bruckner, parfois et bien sur ce dernier étant un admirateur absolu de Wagner, tout comme le fut dit-on de A.Magnard (cf Parsifal) de nombreuses connexions d'écriture et d'approche orchestrale me sont définitivement apparues.
      C'est amusant de constater Debussy/Magnard générationnellement contemporains... se souvenir Wagner au cœur des débats créatifs (et politiques/identitaires, tiens donc...) de l'époque et les polémiques entre debussystes et d'indystes...
      Si l'on ne doit ôter, car c'est bien plus que vérifiable, la révélation musicale qu'a réussi à réaliser Debussy, il est intéressant de se pencher justement sur A.Magnard, à l'écriture effectivement d'apparence ancrée dans les derniers représentants du génie (post)romantique allemand avec tout ce que la grandiloquence du sens du développement et de l'orchestration a pu engendrer et qui aura fait des émules chez nous.
      Chez A.Magnard on trouvera par exemple des principes de fugue absolument et parfaitement construits mais avec un souci de recherche, d'évolution de l'écriture.
      Passage du savoir, de l'école, de l'instruction à la créativité par le souci d'évolution du langage probablement.
      En écoutant son oeuvre on perçoit évidemment l'évolution du langage (solistes, association de timbres, éclat de pupitres...) et certainement ce souci de dimension, d'absolu, d'aller vers un ailleurs, sans concessions aucunes.
      Assez passionnant somme toute.
      Merci de ton passage et de commenter d'emblée.

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  2. On commence avec erreur de manip'...
    Faut se mettre sérieux à mieux gérer la tablette,
    Donc ci dessous recup' du comm' de Chris :

    D'habitude, c'est plutôt dans le rock que l'on découvre des artistes méconnus, oubliés, enfin surtout depuis les années 2000 je trouve, peut-être par lassitude du présent?
    En même temps je ne suis pas spécialiste en musique classique alors peut-être que ça arrive aussi parfois...
    J'ai juste écouté quelques minutes de piano (n'aimant pas écouter la musique sur mon ordinateur, j'attendrai les bonnes conditions pour découvrir...) et j'ai cru y entendre un petit swing qui doit provenir de mon esprit détraqué par je ne sais quoi...:)
    Et (rien à voir) tu finis en citant Guy Ropartz qui me font remonter des souvenirs de solfège car il y a bien une méthode de je ne sais plus quoi,non?! hi hi

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  3. Ce que j'ai pu glaner dans un ma "bible" qui m'a longtemps guidé dans mes choix, laissant à d'autres le soin de me guider "Les indispensables du disque compact" 1994.
    Un peu sévère avec la 3eme de Plasson jugée assez fade en appelant à la réédition de Ansermet.
    J'adore ces postures, et je dis ça sans ironie, préférer et défendre une interprétation me donne l'impression de parler de musique vivante. C'est subjectif, je ne me fais pas d'illusion, mais il y a de la passion dans certaines critiques comme ici et chez toi.
    Plus objectif: je lis l'existence d'un "chef d'oeuvre" lyrique Guercoeur.
    Mon commentaire n'est pas terminé... je reviens

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    1. ce que j'aime dans ces positionnements c'est à la fois l'engagement déterminé et le genre "moi je sais comment faut faire... "assez typique des "critiques" en classique comme si l'archétype, le normatif reposant sur le subjectif terme d'interprète faisaient foi...
      harnoncourt disait qu'il y avait en gros deux approches lorsque qu'on aborde une oeuvre...
      soit tu tentes au mieux de te référer à l'idée du jeu de l'époque (les baroqueux paraissent les spécialistes du critère...) soit tu tentes ta vision de l'oeuvre...
      l'idée de la faute de gout semblant bien entendu à éviter...
      mais que veut dire faute de gôut ?
      habitude d'écoutes ? imprégnation auditive qui se voit brisée par une approche autre, différente ?
      j'ai eu cette sensation avec les préludes de debussy l'autre fois...
      emprunté en médiathèque par un illustre pianiste de la génération nouvelle, je n'ai pu en écouter plus de trois...
      le son sec et la vision radicale m'ont d'un coup gommé tout ce que j'avais pensé comprendre en bossant ces préludes quand j’étais plus jeune et ont aussi gommé mes référents (michellangeli, s françois, etc... et helfer) alors qu'est ce qui m'a choqué ?...
      je ne sais si c'est finalement le fait de radicalité du propos ou réellement l'interprétation me semblant inadaptée...
      dans ce cas donc si vraiment ça m’apparaît digne d'intérêt je vais plus avant, sinon je zappe et laisse le soin de la critique, car en classique elle est aisée, se réfère à des quantités de passéisme, de symbolisme, de poussière...
      et ne voulant pas entrer là dedans, je tente juste la sensation.
      ça me plait, ça ne me plait pas et ça m'intrigue, voilà en gros...

      je repense en te disant cela à une critique dure envers hogwood et sa vision historique de la 9e de bbethoven...
      ayant suivi depuis longtemps le chef regretté, j'ose penser qu'il n'a pas présenté une telle version sans un énorme travail de détail pour en arriver à cette vision...
      de là à dire et de quel droit qu'il est à côté de la plaque - je pense que certains critiques classiques feraient bien de sortir de leurs encyclopédies et écoutes référentielles pour plonger un peu dans les méandres de l'histoire et des partitions des compositeurs, rien que la graphologie en dit long... parfois...

      pour les interprétations de magnard, vu le côté tellement rare de celles ci, oser une critique tranchée m'apparait comme vraiment prétentieux, voire stupide...
      j'imagine plasson face au score tentant d'en faire surgir une lecture plus proche et digne de la découverte que d'un quelconque système référentiel, si ce n'est celui d'un cadre d'école esthétique...
      alors 5, 10 versions qui sait, de ces symphonies...
      le recul est maigre et peut être le seul serait une étude approfondie et analytique voire historique du compositeur, de sa vie, de son environnement, etc...
      alors là peut être le mot fade/raide (?) collerait finalement à son esprit militaire, à son sens d'un langage autre donc savant, à sa volonté progressiste d'écriture, etc...
      bref, j'extrapole, mais après tout, M Plasson a peut être été chercher par là... et Ansermet étant de la veine des chef qui imposent leur vision leur axe, (comme certains grands acteurs qui font le film - Gabin par exemple...) tels Toscanini... en moins autocrate, certes, il reste à penser que l'un a eu finalement sa vision de la musique et l'autre peut être une recherche plus globalement historique...
      bon, ce que j'en dis...

      merci de ton passage et de tes envois.
      à +

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    2. Plus facile de relancer sur la critique que sur mon écoute d'Alberic.
      Sur Alberic: C'est tout le paradoxe de la distribution aujourd'hui, j'imagine qu'à son époque son talent, ses choix et ses relations peut-être n'étaient pas suffisant pour attirer l'attention, en tout cas se faire représenter, cela ne devait pas être facile. À part faire circuler des partitions, je me demande si il ne jouait pas une musique d'un genre bien "rabâché" (gommons le péjoratif pour garder le sens de familier) pas innovateur?
      Aujourd'hui on a les moyens de distribuer ces artistes qui auront la chance - en les imaginant réceptif après leur mort- d'atteindre des auditeurs qui prendront le temps de les apprécier. Comme c'est ton cas. La contrepartie c'est l'abondance qui se heurte au temps que nous avons à consacrer. Pire!! Avec le peu de temps que nous (Je?) consacrons aux écoutes de nouveautés nous serons davantage sensibles à des oeuvres qui exploitent des références acquises plutôt qu'à nous bousculer dans notre mémoire d'écoute ou de savoir.
      La boucle est bouclée. Avant tu n'avais qu'une seule occasion d'écouter un opéra entier de Mozart, alors je comprends aisément la remarque du "Trop de Notes" Aujourd'hui nous avons tellement à écouter, si peu envie de sélectionner, que l'on se contente de peu d'écoute en pensant à la suite...
      Ha les critiques!! Moi je les aime souvent. Soit quand ils veulent faire aimer - hors promotion - soit pour le mordant du texte, et on tombe là dans la littérature: Lester Bangs, Bernard Shaw... L'essentiel est de forcer sur la subjectivité ça aide à prendre du recul pour celui qui lit. Bon, FADE est injuste pour le travail de Plasson, mais je n'ai pas pris le terme au pied de la lettre, je vois ceci comme une humeur pour mettre en avant une autre interprétation? Et comme ils ont peu de lignes pour s'exprimer. J'imagine aisément qu'il s'agit d'opposer des grands, alors soit on en tient compte et on se contente de vanter ceux que l'on aime, ceux que l'on pousse et le silence par défaut est une critique en creux, soit on se risque à critiquer le haut du panier. Les mêmes ont encensé Plasson dans ses opéras de Massenet et je les ai suivi sans regret. Des noms? JC Hoffle et P Kaminski. Et quand je vois la quantité de disques qu'ils critiquent... plus ou moins 30.000 oeuvres, tu imagines bien que l'on nage en pleine subjectivité de première écoute pour la plupart.

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    3. je te suis complètement quant à tes avis sur les critiques...
      moi aussi, bien sur j'ai eu (je n'ai quasi plus) l'influence de celle ci.
      je n'aurais jamais adoré le prog sans la plume de Picart par exemple, mais aujourd'hui je réalise que la verve de certains ont influencé vers en place de faire découvrir d'autres et que certains ont même réussi à détruire l'éclosion d'artistes...

      aujourd'hui découvrir est complexe.
      d'ailleurs, que découvre t'on ?
      ayant fait une pause pour mieux revenir sur cette blogosphère que je re-parcoure quand justement le temps le permet, je me rends compte par exemple de la confiance accordée à certains d'entre (v)nous qui chroniquent tel ou tel album, nouveau, ancien, ressorti du placard ou découvert, peu importe.
      c'est un fil d'orientation que j'aime à considérer.

      suite à des jeux qui prenaient là aussi du temps en écriture mais qui avaient le bénéfice d'aider à se creuser et à creuser, je me suis donc "abonné" tout azimut jusqu'à des espaces consacrés à - par exemple- l'electro (mode)...
      alors tu vas découvrir l’engouement des fans du genre pour tout (et n'importe quoi quasiment) ce qui sort...
      je peux comprendre, fan de jazz, de miles, je guette encore toute édition d'un concert retrouvé, oublié, d'une chute de studio qu'on ose sortir etc...
      mais je reste mitigé et fan, c-a-d que je m'autorise même si j'aime à ne pas crier au génie...
      la vraie problématique restera donc le recul...
      nous, petits écrivains blogueurs passionnés, on a / ou pas - le temps d'écouter, de piocher, chercher, tenter de faire valider par le lecteur puis auditeur, notre coup de cœur, découverte, affect, etc...
      le critique qui se tape effectivement 30.000 œuvres dans diverses interprétations (restons en au classique) a effectivement du taff sur la planche et peu de capacités de recul si ce n'est des référentiels, des comparaisons et bien sur et heureusement son propre "sentiment"...
      la musique "savante" nécessite écoute mais aussi contexte, et lecture analytique approfondie d'une partition car c'est bien là le nerf de la guerre, la partition... et l'intention cachée derrière, explicite (des termes choisis par le compositeur à tenter d'exprimer) ou pas (des indications de nuances, tempo et autres traits d'articulation).

      l'an dernier j'ai dirigé deux pièces pour ensemble de guitare de kindle, lors d'une master classe et ce, devant le compositeur lui même...la situation est stressante, car d'une part c'est une sommité dans le domaine, et de plus face à un tel personnage on sait qu'il va falloir "assumer ses choix".
      j'ai dû le faire sur plusieurs passages, sous son oreille intriguée, puis attentive, puis compréhensive quant à ma lecture de ses pièces.
      finalement il a interagi dans le sens de mon travail, plutôt que le remettre à zéro pour revenir en son sens initial.
      si je me suis permis des choix arbitraires, c'est parce que sa partition et le contexte des titres aux connotations directes (berimbau l'a de suite référé à vasconcelos chez ECM et kalimba à l'usage de l'instrument chez....EWF) et je m'en suis exprimé.
      une direction orchestrale doit se faire avec une matière culturelle pour obtenir un rendu soit "personnel" de la part du chef d'orchestre, soit, historique ou socio-culturelle, soit encore de mimétisme esthétique.
      je viens de terminer les répétitions d'une pièce de musique trad d’Ukraine et de suite certains passages m'ont inspiré le Balalaïka ou le Cymbalum, donc vive youtube et faire entendre (et montrer aux protagonistes instrumentistes le rendu de ces instruments afin d'obtenir un "résultat" sensible à ton image sonore du propos.

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    4. suite :
      si je te dis tout ça c'est que en chaque choix d'interprétation il y a réflexion, analyse, travail, références, et instinct, émotion, désir de ...
      puis production et là... c'est à l'auditeur (et à la critique) de faire son choix affectif...
      et à l'interprète si on lui demande - mais il se doit d'être en capacité de le faire - de se justifier quant à ses choix.
      donc la critique c'est le dommage collatéral du truc, mais si le choix parait (à mon sens) juste et légitimé par l’interprète, finalement il y aura bien du public pour l'apprécier, car subjectivité oblige, c'est bien cela qui compte.
      alors comme pour Gould avec Bach ou encore Mozart (l'intégrale des Sonates que j'adore...) on pourra hurler au scandale, on pourra comprendre la démarche mais rester sceptique, ou pourra juste ouvrir ses oreilles et se rendre compte qu'il y a là un propos réfléchi juste digne d’être accepté et surtout considéré avec intelligence, comme tel.

      ton retour ici est formidable, mais ça tu le sais.
      à +

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  4. Figures toi Pascal que je n'avais pas vu que tu avais commencé tes articles. Par habitude (car maintenant c'est là bas que tout se passe) je pensais que tu signalerais tes parutions sur facebook. Albèric Magnard, content qu'il t'ait séduit. Moi j'éprouve une véritable fascination pour sa 4 ème symphonie. On retrouvre dans son oeuvre le souffle, le romantisme allemand allié à la finesse française (cocorico !). Tu n'imagines pas le nombre de fois où j'ai écouté cette oeuvre. Grand, pas grand, quelle importance. Je pense à un petit Bruckner en plus doux (petit n'étant pas péjoratif, juste un constat de dimension). J'attends Indy parfois mais tu l'as dit c'était son professeur. Indy dont tout le monde écoute la symphonie montagnarde, alors que sa deuxieme est encore plus exquise

    https://youtu.be/aYAXhD_iCE0

    Je te signale aussi "l'Hymne à la Justice" d'Abéric Magnard que j'ai découvert par Plasson tardivement car le titre m'inspirait moyenement ;) Moi j'ai l'intégrale de Sanderling fils, bel orchestre, on baigne dans de la soie. Contrairement à Indy dont je me suis lassé à force, je réécouterai dès demain Magnard

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    1. bonjour Alain,

      heureux de ta visite.
      je n'ai absolument pas communiqué sur le retour du blog, en fait, je n'avais pas plus envie que cela...
      je laisse faire les choses - j'écris, certains passent et lisent, comme toi, voilà bien l'état du lieu.

      en tout cas ta visite et tes appréciations augmentées de référence sont comme toujours (toujours ?... et oui malgré la pause annuelle d'ici), pertinentes, utiles, intéressantes.
      l'hymne au titre rébarbatif (il faudrait pas que le FN en cocorico mode le découvre...) est un joyau.
      alors oui grand ou pas, référence à Bruckner (Wagner donc), c'est moi aussi ce qui m'est apparu après les écoutes nombreuses de l'oeuvre de Magnard.
      d'Indy ne m'a jamais vraiment attiré, je dois l'avouer, mais là encore cela fait partie des lacunes à combler...
      j'ai fait une fixette sur Cyril Scott, je peux bien prendre du temps pour nos chers français oubliés ou négligés.
      Magnard, Massenet et quelques autres Koechlin, bref, le plaisir de parler découvertes en classique, et le plaisir de te voir ici, revenir en comm's ça fait deux agréables faits du jour.
      amitiés.

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