J.O PARIS 2024 … polémique(s) autour de... l’artistique.

 

J.O PARIS 2024 … polémique autour de l’artistique.

La France, déjà complètement déboussolée par un président aux décisions egocentriques calculées imaginait se réunir et se retrouver lors d’une célébration nationale dépassant l’hexagone.
Que nenni…
C’est le bordel dés-orchestré et généralisé.

Je me marre, si, si… je me marre…

Bon, honnêtement, j’ai bien failli passer à côté de cette cérémonie des J.O.
Mais – et je l’en remercie – c’est mon épouse qui, alors que j’allais tourner le dos à la TV, rien qu’à la seule idée de voir encore Macron nous regarder solennellement avec son rictus méprisant, m’a incité à prendre une bière pendant qu’il était sous les caméras pour ensuite venir profiter du spectacle.
Car c’en était un, de spectacle…
Et des plus grands !
N'en déplaise à celles et ceux qui n’ont pas été aptes à en apprécier, accepter, admirer, comprendre, saisir, ou juste simplement voir… la dimension.

Enfin ! : l’art, le savoir faire également artisanal, ses emblèmes, ses symboles, et tant de qualités qui font que la France devrait rester un pays représentatif culturellement, historiquement et artistiquement étaient là, physiquement, symboliquement, réellement… sous nos yeux.
Tout ce panel a prouvé que Macron, même si on lui a attribué une grande part du résultat (et que de fait, on l’a placé – une fierté qu’il sait déjà récupérer politiquement – en « responsable » décideur de ce moment) est comme tant de politiques, un type qui passe… alors que la culture, l’art, le savoir faire eux, restent, heureusement, sans lui et sans sa clique de marionnettes.

Quatre heures avec un invité qui aurait pu tout faire foirer, la pluie…
Quatre heures de délire artistique, de débauche (prenez ce terme en son sens général) de magie, de « plein les mirettes », d’émotions, de surprises, de fantaisie, d’humour, d’importance, de recueillement, d’audace, d’avant-gardisme, de maitrise totale, d’organisation absolument phénoménale…
De fantaisie, de caricatural, de pluralisme, de message, de symbolique et quoiqu’on en dise, d’actualité humaine.
Les qualificatifs seraient encore plus multiples, mais je cesse là.

A l’issue … le frisson avec une Céline Dion dépassant tout ce que l’on peut imaginer de niveau, de degré d’interprétation, de force et d’émotion vocale, de maitrise absolue pour cette interprétation absolument hors normes de « l’hymne à l’amour ».
A tel point qu’aujourd’hui, après Piaf devenue indissociable, elle aura mis la barre de cette chanson à une telle latitude de hauteur que plus personne ne pourra prétendre, pendant des décennies à venir, avoir la capacité d’apporter quoique ce soit de « supérieur » à ce titre.
Au-delà du mot galvaudé de « star », Mme Dion a démontré d’un éclat de voix subliminal ce que pouvait être tant la stature que le degré de hauteur de ce terme en le replaçant directement à sa juste valeur.

Je me dois de ne surtout pas oublier en second lieu Juliette Armanet pour sa relecture discrète mais éminemment sensible de « Imagine », devenu hymne s’il en est, d’un Lennon visionnaire et utopiste.
Mais … la force des mots n’infléchira jamais le monde des politiques et du capital.
Si vous avez l’occasion de réécouter, penchez vous sur chaque détail de cette relecture subtile et intelligente avec ce troisième verse où la mélodie semble se détourner pour aller vers le message d’éternité.
Juliette s’est fait piéger par le passé par une polémique – elle aura eu ici l’occasion d’effacer d’un trait humaniste cette bévue.
Et nous a offert un véritable moment uni de recueillement « populaire ».
Magique.

Et je salue comme toujours Mme Lady Gaga pour son exubérance parisienne assumée, affirmée et en passerelle logique avec Broadway.
On l’aura pointée du doigt en playback… Hmm, pas si sûr.
Alors au milieu des plumes, soutenue par un big band (solo de trompette absolument à tomber par terre) et entourée de ses boys admiratifs et tout à elle, elle aussi n’avait strictement pas à démontrer que le terme « star » n’est pas donné à tout le monde.

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J’en viens à ce qui fit polémique, en premier lieu et ce bien avant la cérémonie…
Et effectivement, ils y sont allés fort, mais au sortir, le résultat était artistiquement phénoménal, il s’agit bien sûr de Aya Nakamura avec, l’incongruité d’une association hors du possible, mais totalement réussie, avec… la Garde Républicaine.
Sous fond de samples du « For me Formidable » de Aznavour, les voici dansant, riffant, sortant de leur cadre officiel pour partager la musique avec son versant opposé pour finalement être dans une symbiose inédite entre deux visions, qui, par la musique, sont capables de s’unir.
J’en ai parlé à plusieurs zicos autour de moi et l’avis a été unanime – ça le faisait grave !
Et tant pis pour les détracteur !
Virez vos a priori, ouvrez ce qu’il peut être possible d’oreilles et vous entendrez, en place de seulement voir avec l’embrigadement de masse dans lequel on vous a fourvoyé et que vous avez, en bons moutons, suivi, qu’objectivement, ça a plus que fonctionné…

Oh scandale !
Un groupe de métal Gojira se mix(t)e avec « ça ira » sous/sur, selon le volume sonore, évocation de « Carmen ».
Là-dessus apparait Marie Antoinette décapitée et en quelques minutes une poignée de symboles qui auront été décryptés avec véhémence ou bonheur ou juste analyse professorale (à chacun son trip).
Ce moment ?
Artistiquement provocateur et réellement intelligent de mise en mixité, de fusion des genres et de mise en exergue des « idées » et de symbolique de l’histoire de France.
Les politiques s’étouffent, le peuple se rappelle qu’un jour il a lu ça dans son livre d’histoire, les jeunes se marrent et font tournoyer leur chevelure dédiée au métal …
Division, opinion, révolution, changement.
France…
« ils ont décapité une seconde fois Marie Antoinette » aura-t-on pu lire…
Peut être que notre roi Macron, lui, avait, en ce moment, la déglutition difficile…
L’histoire…
Quelle histoire !
Et pas la peine d’en faire toute une, d’histoire…

Barbara Butch, DJ-ette féministe, activiste, aux formes généreuses, enflamme une Cène qui devient dancefloor multigenres, un truc à la Fellini, complètement déjanté, barré, orgiaque à la façon antique. Tout le disco à la « french touch » va y passer, Sheila, Cloclo et tant d’autres passés en moulinettes dans nos mémoires et ça va barrer grave en défilé de mode aux tenues toutes aussi extravagantes les unes que les autres, démontrant là encore que la mode française est et reste tenante du titre de la création sans limites dans le monde.
Et puis, le voilà, peinturluré en bleu, doté de son humour tant décadent que décapant, magnifique trublion fantasque, fou du Roi délirant exprimant et exposant haut et fort la nudité…
Philippe Katerine, unique, excessif et si décalé naturellement.
J’éclate de rire et d’admiration face à tant d’audace.
Le monde planétaire quant à lui… censure !
Mais qu’avons-nous pu accepter dans cette société pour que la censure puisse à ce point s’enflammer face à une si minime humoristique et cliché « caricaturale » évocation ?
Il fut un temps pas si lointain on clamait haut et fort être « tous Charlie » - bande de faux-cul !...
Et… j’ai dansé !

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Ravel par Kantorow, des « jeux d’eau » sous une pluie battante pour une exécution/interprétation avec un piano forcément détrempé et aux touches glissantes (j’en sais qq chose…) absolument magique !
Debussy, Dukas…

Et le désespoir de ne pouvoir écouter véritablement l’interprétation de ces œuvres de façon pleine et réelle… parce que ces crétins de présentateurs ne savent pas respecter l’art, s’écoutent parler pour ne rien dire ou pas grand-chose et que, dès qu’il s’agit de musique classique, c’est pour eux, en place de laisser s’exprimer l’artiste et que le public mondial puisse écouter ce patrimoine musical français, l’occasion de profiter de ces œuvres pour les reléguer en tapisserie, en easy listenig, en musique de « fond » pour déblatérer leur fiches de « savoir » sportif…
Je hais ces abrutis.
Et là, question irrespect, connerie, débalage égocentrique, paroles inutiles et prises de pseudo non opinion, mais ressenti dont on n'avait rien à cirer, on a été largement servis…
Le pouvoir télématin omni-crétin a encore malheureusement frappé.
Mais quand la télévision française et qui plus est le service « public » sera-t-elle à la hauteur de ce qu’elle présente et représente ?

Un grand respect au compositeur Victor Le Masne (et Thomas Jolly), pour une B.O sous perfusion répétitive absolument adaptée et remarquable.
Là encore noyée sous l’incessant verbiage du trio France 2 des « présentateurs » sans parler de l’invitée « présentatrice » qui a enquillé conneries sur conneries et malgré le fait qu’il était ainsi très difficile d’apprécier totalement la qualité de son (leurs) œuvre (s) – ce que j’en ai entendu plus qu’écouté réellement (je me rattraperais via forcément un streaming qui permettra de le faire) m’a totalement embarqué et laissé admiratif.

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La danse est un savoir-faire « à la française ».
Une emblème artistique international.
Louis XIV brillait tant artistiquement que politiquement par la danse.
Lyon, cité de la danse, Paris et l’école de son Opéra Garnier…

Celle-ci était largement à l’honneur et démontrée sous quasiment toutes ses déclinaisons, qu’elle soit populaire et de salon, urbaine, de cabaret, classique et contemporaine, avec des chorégraphies réelles et également sportives.
Encore une fois j’ai été totalement époustouflé par cette autre « débauche » de qualité, d’inventivité, de perfection…
Prenons ce Versailles break dance, sports urbains et resté baroque !
Prenons ce très long et épuisant mais admirable et énergique moment pour les danseuses et danseurs sur cette barge luminescente ! Un pur régal.
Prenons ces figurations représentatives illuminant de patrimoine les quais…
Et bien entendu, ce « French Cancan » !

Bref en danse je ne suis pas du tout calé, mais je me suis bien calé pour admirer la force artistique qu’elle a représenté lors de cette cérémonie.
Ce même quand l’artisanat de maitre d’œuvre (Notre Dame) s’est additionné avec gestique précise de métiers, chorégraphie et mise en place musicale bruitiste.

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Alors, si au-delà des hurlements et vociférations autour des symboliques - prises différemment de part et d’autre ce qui, justement me fait penser qu’enfin l’art cette fois, en 2024 a repris ses droits et posé le débat, choqué ou être source d’admiration, bref n’a pas été présenté de façon lisse et uniforme, dans un sens de l’acceptation unilatérale, politiquement correcte – peut être ces crétins aux œillères seront t’ils d’accord sur le travail de l’ombre, mais redoutable, de la technique, des régies et du timing absolument ahurissant qui a été montré là, à la face du monde.
Etant tout de même du spectacle, je ne peux qu’être au-delà d’admiratif face à cette perfection de chaque moment, de chaque tableau, de chaque mise en évidence de l’art.

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Alors on aura vu un danseur de cabaret glisser sur les marches trempées lors de la chorégraphie avec Lady Gaga – Zizi… et alors ? Y’a-t-il vraiment de quoi en rire ? ou en faire un plat ?
La critique est aisée.
Faire, c’est autre chose…

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Incroyable ce festival de lasers sortant de la Dame de Fer sur Cerrone.
Hallucinant ce cavalier mécanique cavalant sur la scène.
Magique cette montgolfière pour la flamme.
Fantastique de suive de ces porteurs, de toits en rues, de monuments en filins.

Je ne dois pas oublier ces funambules, démontrant là encore le haut niveau de nos écoles de cirque.
Et penser que nos Minions ont bien dû faire rire encore une fois les petits et les grands.

Et puis…
Admirer et être touchés par l’enthousiasme de ces sportifs naviguant sous la pluie battante et faisant partager leur bonheur d’être ici, à Paris, pour défendre leur pays mais partager – oui partager avec nous cet amour du sport…
Tiens en parlant d’amour  - ce triangle amoureux, j’avais presque failli le zapper.

Et puis, le final des porteurs avec ce Zizou, si populaire, si ému et partageur, qui a ouvert en dynamisme et presque fermé en émotion avant le duo conclusif…

Et puis, cette somptueuse Marseillaise.
Dépassant la symbolique, chargée de musique et auréolée d’une orchestration moderniste des plus originales et contemporaines, sans pour autant que son pouvoir initial n’en soit atteint…

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Allez !
J’en reste là.
C’était unique, magique et magnifique et enfin, oui, enfin, réellement artistique, donc déviant, n’en déplaise aux con(s)-formistes de tous genres, car le conformisme, lui justement, c’est tous genres confondus et la connerie est, elle, également l’autre réelle et malheureuse universalité.

à très vite !



Commentaires

  1. Eh, j'ai pensé la même chose quand je les entendais parler sur la musique, des porcs. A part ça ce fut une grand envolée, époustouflé, sur le séant j'étais. Le bashing général et virulent qui a enflé depuis des années m'a fatigué plus que tout. Que ce soit les JO ou autre, c'est devenu un sport national. Plus rien n'est crédible à force d'aboyer sans cesse. Je bosse à la Ville de Paris, c'est du matin au soir, c'est des hurlements permanents. J'ai rien contre la critique, mais il l'a faut fondée, constructive. Elle devient systématique pour tout, un bruit de fond qui noie tte possibilité d'évolution. C'est à tel point que les gens "positifs" et en permanence satisfaits, on les regarde comme des gogols. Je ne me suis pas excité plus que ça pour les JO, j'ai attendu le lancement et j'ai pris une claque. Et pour l'instant, on peut qd même dire que c'est une fête totale, et je ne suis qu'un observateur (je n'ai pas répondu à l'appel de bénévoles). Et même la pluie est venue ajouter un côté grave et romantique.. je trouve ;D

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    1. merci pour ton comm'
      véritablement "réaliste".
      je suis heureux d'être enfin sorti de la vie "active" et tout cela en fait partie raison.
      car on est au delà comportementalement de l'iceberg JO, mais bel et bien dans cette sournoise réalité.
      bonne journée et encore thx

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