DE BOIS ET DE METAL – Compil’

 DE BOIS ET DE METAL – Compil’

Cadeaux des lecteurs (12): Vos compilations « De bois et de Métal  | «Les rubriques en vrac du rock

Comme à chaque fois, je me fais perso le petit ajout rapport à la compilation sur thématique proposée par ce blog participatif et (devenu) amical.
De bois et de métal c’était leur dernière suggestion et de suite j’ai été interpellé par cette phrase.

Voici comment j’ai présenté l’affaire sur leur blog :
« Ma première idée a été le son.
L’instrument bois (clarinette, marimba, contrebasse, quatuor à cordes…), qu’il soit de la même famille, fait de bois ou résonnant de bois, l’instrument métallique (cordes métalliques, vibraphone, steel drum, fender rhodes, synthétiseurs…) avec sa production sonore.
Mais il y a eu de temps à autre l’idée que l’on se fait de l’image sonore du métal (chrome/henry cow/john surman) ou du bois (henry cow/barre phillips) se recoupant aussi avec l’idée instrumentale.
Une seule exception avec Joni car je ne pouvais éviter « Woodstock »… et je n’ai pas eu, même si j’y ai pensé, l’idée initiale du rock affublé « métal ». »

Il est vrai que si l’on veut se focaliser sur le terme de métal le style en lui-même suffira largement et avec le paquet de groupes hard devenus métal ou heavy métal, sans parler du métal prog et toutes autres déclinaisons le format K7 2 faces de 45 mn n’y suffirait pas.
Si d’aventure on s’amuse à opposer l’acoustique, ce qui serait logique, avec le paquet rétablissant l’équilibre de productions dites unplugged donc acoustiques (puisque « non-connectées/branchées »), là je fais exploser le format…
Je me suis donc amusé à dévier l’affaire…
Et cette fois j’ai sorti CD, Vinyles, K7 et recherché dans le streaming si les quelques pépites qui me venaient au fil des réflexions étaient disponibles.

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01-   CHROME « I am The Jaw » - Album « Read Only Memory » / 1979 Siren Records
« C’est la première idée qui m’est apparue à l’évocation du mot métal.
Il y aurait dû y avoir l’album de Lou Reed « Metal Machine Music » mais il faut savoir commencer une compil’ « presque » en douceur… »
Bon, en douceur ne serait pas vraiment adapté…
Chrome avec Suicide ou encore The Residents font partie intégrante d’une période de ma vie post adolescent (un peu de Cure en émergence aussi, mais j’ai fini par en être lassé pour des raisons professionnelles que je n’étalerais pas ici).
Disons qu’il fut un temps de recherche de vérité ou de perdition existentielle où je vivais relativement reclus des réalités de la vie matérielle. A l’envers (mais ça n’est pas un scoop de dire que ça a perduré et l’est encore, la musique c’est le soir pour l’enseignement, la nuit pour le jeu), en enfermement mental et noctambule qui eut pu très mal se terminer on s’enfermait hors du temps et avec l’aide de quelques cachet colorés ces espaces soniques emplissaient nos esprits en mal d’être. Le soleil faisait mal, le jour était nocif, on était blancs comme des culs, livides et on vivait à la lueur de lampes de couleur en très basse tension.
Chrome a empli nombre de fois ces voyages vers nulle part où tout se déformait et où la tête semblait s’emplir totalement de sons obsédants, insistants, agressifs et urbains.
 

02-   M’BOOM « Circles » - Album « Collage » / 1984 Soul Note.
« Sous la houlette de Max Roach une bardée de percussionnistes se réunissent et frappent peaux, bois et métaux tout azimut. Hors du commun. »
J’ai découvert Max Roach, alors que j’étais ado (classe 3e), au festival de jazz de Grenoble, à la Maison de la Culture. Je dis ces détails parce que dans les années 70 ces espaces forcément politisés mais largement audacieux se permettaient d’offrir la musique et sa culture dans tous les bons et intrigants sens du terme.
C’est là que j’ai assisté aux premiers concerts « décentralisés » de l’IRCAM, par exemple.
On y venait avec nos profs du conservatoire, ça ricanait face à l’innovation – souvent le rire masque l’incapacité à la compréhension – c’était déviant, nouveau, inédit et vraiment du jamais entendu… et de pouvoir rencontrer et parler avec des compositeurs tous aussi barrés les uns que les autres quand on a 15-16 ans, ça peut être directement rédhibitoire ou immédiatement vous marquer. Ça m’a marqué…
Avec Max Roach ce fut identique.
Mon père voulait absolument que je découvre la batterie « autrement », sur ce point il ne s’est pas loupé – ce soir-là, de réaliser qu’avec une batterie des plus modestes et sommaire l’on pouvait produire l’infini par l’imagination et avec une technique au service de celle-ci, ça m’a fait pencher du côté jazz…
Le jazz rock a évidemment été la passerelle mais curieusement j’ai immédiatement - et je suis persuadé que ce concert a été déclencheur – adhéré au free.
Alors quand j’ai découvert M’Boom et son festival percussif, forcément j’ai mis en boucle et j’ai même failli me lancer dans le vibraphone, mais… (cf Chrome)…

03-   ANDY NARELL and CALYPSOCIATION « The Long Way Back » - Album « The Passage / Music for Steel and Orchestra » / Heads Up International 2004.
« Le Steel Drums sort de son emballage traditionnel et va se frotter avec le jazz fusion. Othello Molineaux l’avait fait avec Jaco Pastorius au sein de ses Big Bands en remplaçant les fonctions claviers. Andy Narell est un vieux routard du genre et a un paquet d’albums à son actif avec toujours des invités prestigieux. »
Il est vrai qu’il fut un temps où le Steel Drums s’est beaucoup invité dans les enregistrements à tendance jazz, avec Monty Alexander, je crois j’ai découvert cette sonorité lors d’une diffusion tardive d’un festival de jazz par A.Francis – je dois avoir la K7 quelque part car à cette époque j’enregistrais toutes c(s)es émissions de retransmissions de festivals.
Puis un jour une connaissance batteur m’a fait découvrir Andy Narell, en me prêtant une série d’albums…
Un must…

04-   HENRY COW « Ruins » - Album « Unrest » / Virgin 1974
« Entre les arrangements pour bois (avec l’extraordinaire Lindsay Cooper au Basson), les solos métalliques déjantés de Fred Frith et une écriture qui s’alterne avec un free pur jus, Henry Cow a bien bousculé les codes et fait débat. Eux ont vraiment été loin et artistiquement ont osé… »
C’est toujours pareil…
Il y a des moments où l’on est en quête d’autre chose, où la musique représentée par une esthétique, un style, un axe et même un projet, ne suffit plus.
J’avais la vingtaine quand, à force de croire tourner en rond entre King Crimson qui n’était plus, UK qui devenait, Miles qui m’envahissait avec Trane et Ornette et un jazz rock qui s’enfermait, j’ai découvert les albums à la chaussette.
Et tout un mouvement musical gravitant autour dont les Art Bears, Golden Palominos, Massacre, bref ce truc à part même pas cocktail de mélanges, juste rien à voir avec rien d’autre…
J’ai tout acheté, suis allé me voir et écouter Eltron Fou, Art Zoyd et autres Aksaq Maboul partout où je pouvais…
Boulimie…
Entré en Fac musico pour un laps de temps minimal mais chargé en rencontres on a même créé un groupe déjanté pour lequel j’ai composé « dans ce … genre ( ?) ».
Je dois bien avoir quelque part un bout de K7 d’un enregistrement de ces délires soniques…
De là j’ai rencontré quelques gars avec lesquels j’aurais fait un bout de chemin captivant – vous avais dit que la musique c’est avant tout une affaire de rencontre ? …
J’ai rencontré Henry Cow et de là…

05-   STEPHAN MICUS « Borkenkind » - Album « Implosions » / ECM 1977.
« Micus s’empare de n’importe quel instrument « ethnique », il transforme ses explorations de celui-ci en espace féérique, magique et fait embarquer vers un voyage imaginaire. »
Encore un pur produit ECM…
Lui ça fait un bon moment que je le suis en pointillé et à chaque fois c’est l’agence de voyage assurée, cool, on part où on veut et on se fait les paysages qu’on veut…

06-   KEVIN PUTS « Marimba Concerto – III with Energy » - Album « The City » / Naxos 2023.
« La nouvelle école américaine. A découvrir. »
Je ne connais strictement rien de ce compositeur, je viens juste de le découvrir et c’est d’autant plus captivant que de savoir que la musique symphonique peut encore nous toucher en dehors des usages récupératifs de l’écriture de-pour films.
Donc presque au-delà de l’argumentaire si aisé pour écrire, là, on est face à un véritable espace créatif où l’improbable se mêle au connu.
Reprendre Bach en virtuosité marimba c’est une chose… et après tout à chacun le droit d’avoir ses discutables goûts…
Ecrire un concerto pour l’instrument avec ce niveau de créativité et de science de l’écriture orchestrale… c'est ... autre chose ...
Je dis merci et chapeau Mr Puts.
Puisse ce concerto entrer de plein pied dans le répertoire symphonique de concert.

07-   STEVE REICH « Nagoya Marimba » - Album City Life » / Nonesuch 1996.
« Répétitif, minimaliste, inventif… Steve Reich, l’un des grands de l’école américaine… »
Le minimalisme, le répétitif, gros débat…
Les fans d’un côté les sceptiques de l’autre.
Personnellement j’ai très tôt été attiré par cette mouvance musicale, peut être ma passion Krautrock qui en est responsable, car ce mode loop en mode réel, avec instruments, c’est juste addictif.
Et puis j’ai fait l’expérience de jouer l'un de ces musiques en orchestre et là, ça m'a complètement bouleversé une certaine vision de la musique et surtout de son écriture, codage et bien entendu concept et direction.

08-   EDDIE DANIELS, GARY BURTON « Stompin’ at the Savoy » - Album « Benny Rides Again » / Verve Reissues 1992.
« Le bois d’ébène de la clarinette et le cristallin métallique du vibraphone associés pour une relecture de ce standard intemporel. »
Le face à face de deux pointures.
D’un côté Gary Burton qui est tout de même l’un des plus grands représentants de l’instrument vibraphone, à tel point qu’il a inventé sa propre technique de mailloches…
De l’autre le bien trop méconnu Eddie Daniels dont je vous recommande le « To Bird with love », hommage à C.Parker.
La clarinette comme ça, tous les jours…

09-   IGOR STRAVINSKY & BENNY GOODMAN « Ebony Concerto – I. Allegro Moderato » - Album « Collectors Edition » / Sony Classical 1986.
« Igor Stravinsky a composé ce concerto pour Benny Goodman qu’il admirait. L’écriture contemporaine savante s’inspire du jazz et de Broadway, une rencontre inédite et unique. »
On pourrait inscrire ça au cabinet des curiosités si cela ne dépassait pas largement ce simple fait.
J’adore constater comment le compositeur savant aborde le jazz et comment il se l’approprie, l’entend le réécrit avec sa pâte, sa sensibilité et surtout sans déroger en quoique ce soit à sa personnalité et à son authenticité créatrice.
Beaucoup de compositeurs de musique savante du XXe siècle ont tenté de mêler le jazz à leur langage…
Mais là…

10-   GONG « Expresso » - Album « Gazeuse » / Virgin 1976
« Pierre Moerlen et ses comparses percussionnistes reprennent la direction du bateau en dérive intitulé Gong. Ils intègrent au passage l’unique et inimitable Alan Holdsworth à la guitare et le résultat sort des sentiers battus du jazz rock en décrépitude et du prog où ils étaient assimilés. La présence de Holdsworth et le déluge de vibraphones, xylophones et marimbas font de ces quelques albums de la nouvelle planète Gong des objets artistiques à part, inattendus et rares. »
Que ce Gong là a été critiqué, vilipendé, désapprouvé !…
Et pourtant, c’était avoir des œillères que de ranger ces pépites dans le casier des rebuts…
Oui, ça déconne moins, oui c’est moins barré, oui certes ça n’a finalement pas grand-chose à voir avec David, etc, etc…
Mais une fois qu’on oublie les tracasseries genre Gala du bab club de la famille royale du chichon purée, avec Alan Holdsworth en plus et ces fracasseurs issus tout de même des percussions de Strasbourg, quel pied !
La musique donc… et pas l’idée qu’on s’en fait ou que l’on aimerait qu’elle soit.
L’éternel débat contradictoire qui a fait tort à tant d’artistes.

11-   STEEL BAND DE LA TRINIDAD « Liza » - Album « Steel Band de la Trinidad » / Arion 1994.
« Un orchestre métallique, un chant envoutant… voyage… »
Il y a bien longtemps lors d’un projet musical à l’école je cherchais une chanson traditionnelle langoureuse, insulaire et ensoleillée avec un brin de nostalgie amoureuse.
Les recueils 1000 et 1  chants me fournissaient très souvent l’excellente matière dont j’avais besoin, une sorte de bible des musiques de tous pays, y compris hymnes et preach songs – je tombe sur ce titre, cherche un vinyle (à l’époque soit on l’achetait, soit médiathèque…), j’écoute ce Steel band et de suite deviens sensible à cette énergie très positive.
J’ai donc acheté l’album – génial, il est encore trouvable en plateformes.

12-   CHICK COREA « Crystal Silence » - Album « Return To Forever » / ECM 1972.
« Certainement l’une des compositions de Chick Corea - ici en première mouture d’un return to forever qui n’a pas encore excédé vers le jazz rock démonstratif – d’une rare expression poétique. »
Chez Chick Corea même si je reste un grand admirateur, plus du musicien que du pianiste d’ailleurs, je ne peux « tout prendre »…
Les traits de génie sont parfois masqués par ce côté foire qui est arrivé à m’exaspérer au fil des années de démonstration en mode salon de la musique…
Je suis dur et ingrat, je sais. Et Dieu sait si j’admire Corea…
Mais, justement et heureusement, avec lui, quand la musique et la création, l’interprétation et la finesse parlent, immédiatement ma sensibilité est à fleur de peau.

13-   JONI MITCHELL « Woodstock » - Album « Ladies of the Canyon » / Reprise 1970
« Certains préfèrent la version de CSN&Y plus rock. Joni aurait pu/dû y chanter à Woodstock, mais le destin des embouteillages en a voulu autrement… »
Joni c’est une somme artistique qu’on réalisera incontournable de la musique dite populaire du XXe siècle. En attestent les récents coffrets sortis de ses archives de bien avant qu’elle ne soit connue qu’elle enregistrait sur son magnéto, comme ça…
Cette incroyable identité créative, ce monument de la musique américaine à l’égal d’un Dylan.
Ce titre plus connu en version plus électrique par CSN&Y possède ici une autre dimension, forcément plus féminine, de fait plus sensible et réaliste.

14-   BARRE PHILLIPS « Part V – to Aquirax Aida » - Album « Journal Violone » / ECM 1979.
« J’ai une affection toute particulière pour Barre Phillips, l’homme est un sage, un shaman du jazz, un vétéran du free, un artiste engagé et d’une extrême gentillesse et certainement l’un des plus immenses contrebassistes de jazz au monde. »
J’ai eu l’immense honneur de croiser musicalement Barre et de jouer un peu avec lui lors de sessions improvisées (à tout point de vue). L’homme, l’artiste, le partage, l’expérience, le dialogue et la bienveillance de ce shaman du jazz…

15-   JOHN SURMAN « Wild Cat Blues » - Album « With Holding Patterns » / ECM 1984.
« Là où certains en sont à faire mumuse avec des loopers et découvrent ces outils magiques, John Surman utilise cette technologie depuis des lustres et a autour de lui un système électronique innovant et créatif qui lui permet d’associer le synthétique forcément analogique avec l’improvisation free de la plus haute volée. Un précurseur. »
J’ai presque tout dit…
John n’a pas attendu que ça se démocratise ces usages technologiques dont on se sert à tort et souvent à travers…
Il en a fait depuis son premier album ECM avec un titre destiné à un ballet de Carolyn Carlson sa marque de fabrique créative, sa pâte, son axe solitaire et méditatif.
Il excite le tout parfois en triturant les petits boutons et en se barrant pour retrouver son école délibérément free – chacun de ses albums est une pure merveille.

16-   JOHN LURIE « Car Cleveland » - Album « Stranger Than Paradise » / Strange and Beautiful 2006.
« Jarmush, en noir et blanc… L’Amérique profonde en mode rêve du côté de la cousine et de sa famille polonaise… la vie quotidienne où il ne se passe quasi rien, l’ordinaire… petites magouilles, galères, vaisselle, frigo vide, neige, pokers…
On regarde ce film et on se marre, décalé… John Lurie n’est pas qu’un saxophoniste, musicien, compositeur de génie, c’est aussi un grand acteur…
Il faut revoir ce film, écouter la BO à part, puis y prêter attention « dans »le film et se demander comment ce quatuor, bartokien d’écriture, a pu si bien coller avec un tel truc.
Un miracle ! »
C’est un pote qui m’a offert à sa sortie cet album, pour mon anniversaire.
Pendant des années je ne l’ai écouté que pour la musique qui m’a donné de nombreuses pistes de dépouillement et d’efficacité d’écriture pour le quatuor à cordes et un jour j’ai enfin pu voir le film et là…
Bon, faites l’expérience, ça vaut largement le détour.

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Compil dispo sur le site mais aussi sur Qobuz où je l’ai mise en mode public.
Bonne semaine à tous.

 

Commentaires

  1. A part John Lurie et Woostock, je ne connaissais rien à ta compilation. A la première écoute, je n'ai pas capté trop le thème. Mais c'est Francis qui me l'a expliqué et c'est làà où je me suis dit qu'il fallait une immense culture musicale pour arriver à nous balader sur des paysages sonores aussi vastes.
    Tu proposes ici un vrai voyage. Parfois exigeant mais toujours passionnant.
    Un grand merci pour ta compilation pour avoir donner une vision du thème aussi complexe.

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    Réponses
    1. Merci pour ce retour,
      Bien plus constructif que le dernier d'un certain Keith, mais de sa part je n'en suis absolument pas étonné, d'ailleurs c'est bien à cause de lecteurs/commentateurs comme lui (et aussi le souci que j'avais eu avec un copyright) que j'ai décidé de créer ce blog seconde mouture avec plus de matière, de réflexion, d'écrit et rien, strictement rien d'accrocheur genre liens ou autre. J'en avais ras le bol de ces commentaires stériles et superficiels, genre blagounette de comptoir de bar à potes rock.
      J'aime le rock, j'aime toutes les musiques et même le rap, la techno, l'électro bien entendu mais aussi l'univers des DJ (à ce sujet j'ai un de mes -anciens- élèves 16 ans toujours en études au conservatoire que je suis et soutiens du mieux que je peux qui est un DJ extraordinaire)...
      Donc je ne m'intéresse pas qu'à des musiques soit disant "intello"...
      Sais tu que désormais les "intellos" subissent les pires discriminations et harcèlements scolaires ?...
      Plus largement donc ce sont ces comportements adultes enfermés qui ont fini par créer ce désaveux, cette réelle discrimination et ce nivellement par le bas - une forme d'irresponsabilité innocente, qui enferme l'éducation au lieu de l'ouvrir, juste par confort personnel, parfois même et c'est pire... politique. Je ne vais pas trop loin en disant cela car j'ai passé ma carrière de prof à me battre réellement contre ces comportements finalement autocrates tant que réellement destructifs. Le pire est qu'il(s) n'en a(ont) nullement conscience.
      Bref, ces mecs à œillères tout sauf constructifs je n'avais qu'une seule solution pour les dégager de mon espace - sans systématiquement penser supprimer leurs comm's après lecture, procédé que je n'ai utilisé que lorsque c'était spam ou limite insultant - c'était de durcir les propos et de n'aller que dans le sens qui me plaisait, sans jamais me poser la moindre autre question. Juste parler de musique avec mon "expérience".
      Après tout je suis ici... chez moi !

      Tu parles de culture et je t'en remercie.
      Ce débat de la "richesse" culturelle liée forcément à une curiosité et une envie de connaitre, découvrir, sortir de cette fameuse zone de confort dont parlait à juste titre Sorgual, je l'ai très souvent avec l'un de mes meilleurs amis (et musicien avec lequel je joue très régulièrement, ce qui explique qu'on a largement le temps de parler de notre passion musique mais aussi heureusement de nos vies). Cette envie de te dépasser et de connaitre, comprendre, d'être curieux, intéressé, tu l'as dès gamin(e) ou pas.
      Autrement dit sois tu en restes à, sois tu essayes de...
      Une image...
      Tu le sais j'aide beaucoup mon jeune fils (21ans) patron d'une boulangerie artisanale, donc tout fait maison avec une volonté curieuse de faire toujours mieux, autrement, de creuser pour proposer, etc...
      Il y a des gens (une clientèle dit-on) pour cela et pourtant il n'est pas là question de prix car la différence est minime... La différence est entre l'industriel avec le pire type grande surface et le savoir faire artisanal qui prend soin, qui tente, qui ose et qui propose.
      Keith lui c'est Lidl - un constat, pas une critique, après tout il en faut pour tous les mauvais goûts et puis moi aussi quand je suis à la bourre il m'arrive de m'arrêter au drive de Mc Do... mais ça tous les jours !!!

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    2. Un vrai voyage est le second point qui m'a interpellé.
      Là encore, tu peux te contenter de réserver au camping des beaufs le même mobil-home, au même emplacement tous les ans, forcément au mois d'aout et d'aller de temps à autre à la brasserie du camping pour écouter le pseudo groupe sur tablette qui détruit Nirvana et au mieux les Stones, de rouge écrevisse tu passeras progressivement ambré... car chaque jour tu vas t'entasser sur la plage à 30m.
      Ou alors, tu essayes chaque année l'ailleurs, pas forcément loin mais de juste "découvrir"... Au sortir forcément y'aura des fois où bah... ça t'as moins plus mais d'autres fois c'est un choc, visuel, culturel, sensoriel, peu importe... mais t'en sors grandi(e).
      La musique c'est pareil, l'art en général c'est pareil.
      Et puis oui, je suis exigeant... ça c'est sûr.
      Mais respectueux.

      Merci pour ce retour éminemment constructif.
      Bon je file travailler mon Faton car ce soir émission radio en direct live avec le trio...
      Faut assurer.
      Amitiés.

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    3. Constructif, je sais pas... car c'est quand même très court alors que je voudrais dire plus...

      Pour ce qui est de Keith, c'est quelqu'un de spontané, il faut le prendre comme il est . Ce qui compte à mes yeux le plus, c'est que les personnes aiment authentiquement la musique et, ça, on ne peut pas le lui ôter. L'autre point, c'est aussi son immense envie de partager. Parce qu'il en faut du temps pour faire des compilations comme il en propose.

      Mais on sent dans ta compilation une certaine cérébralité. Et en même temps, elle ne prend pas de haut (ou disons une volonté d'étaler), on sent l'envie de partager et faire découvrir. Et à nouveau cet immense amour que tu portes à la musique.

      Pour ta compilation Soul, on sent une nouvelle fois le musicien derrière. Car même si c'est un format plus défini que le jazz ou le classique, il y a des morceaux où on devine la technicité des musiciens qui n'ont pas envie de se contenter de couplet, refrain, couplet? pont/refrain etc. D'ailleurs, l'instrumentalité y a une place importante là où la soul était pour moi surtout dans la dimension vocale.
      Et l'agencement, toujours d'une grande élégance.

      Moi, j'ai souvent une approche autour des émotions (triste, mélancolique, euphorique) qui se dégagent des titres pour organiser une compilation. Avec aussi un schéma autour des modulations des rythmes (genre lent puis accélération progressive pour re-ralentir ou l'inverse), histoire ne pas saturer et d'enrichir les émotions dégagées par la musique. Le voyage est pour moi autour des émotions dans lesquelles j'aimerais entrainer l'auditeur.

      Voilà, j'ai essayé de faire plus long ^-^

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    4. Bonjour Audrey,
      On pourrait débattre ici des heures et en long, large et même travers.
      Je ne défends plus l'affichage de la connerie, que celui ci soit ou non justifié et que la personne, sous prétexte que... se permet de l'être.
      Le seul fait "d'aimer" et de penser "partager" la musique ne m'apparait pas comme une légitimité à celle ci. Il y en a bien qui affichent "aimer" la France et ils font tout pour elle en partageant cet "amour"... à chacun son angle d'attaque et de vision...
      Certains bloggeurs partagent ce qu'ils "aiment" en détruisant, en critiquant de façon péremptoire et hautaine à force de "moi je sais" (cf un excité jaune sur rouge vif), d'autres en ouvrant fort leurs gueules -genre celui qui l'ouvre le plus fort- imposent le non débat (car ils en font cloture dès qu'ils affichent leurs opinion réac') et en préconisant leur pensée unilatérale unique ils s'imaginent que seule leur vision rétrograde a foi.
      A quoi bon tenter quoique ce soit de minimal courtois face à ces comportements ?...
      J'ai cessé.
      Je les laisse avec leurs "j'ai raison".

      J'entends la cérébralité...
      A chacun son domaine...
      Mon métier est et fut l'enseignement de la musique, alors forcément, heureusement que je connais un peu mon sujet et que j'en parle effectivement différemment.
      Mais cela est transposable dans n'importe quel domaine.
      Si je vais voir un bloggeur chef de cuisine étoilé pour choper un cinquième d'une de son merveilleux art culinaire je vais de voir faire un effort. il ne me prend pas de haut, il parle juste en professionnel et c'est à moi certainement de faire - ou pas - un effort... Sinon y'aura la recette astuce TikTok. Et il y a d'autres blogs de professions bien plus spécialisées, complexes et autre.
      En musique y'a un prof d'harmonie que je suis très attentivement.
      Les sujets sont ciblés, le propos didactique, l'approche souhaitée se veut vulgarisation et ludique - pourtant quand je sais aller le lire, pour le plaisir, je me prépare à être disponible afin de rassembler ma vision des connaissance et la mettre en face de son approche. Cette approche m'incite parfois à quelques minimes divergences - je ne vais pas le brancher pour autant car à relecture de ses propos son approche reste toujours respectable et forcément envisageable même si la mienne est disons, différente.

      Pour conclure avec les compils qui curieusement font donc débat.
      Une compil' je la fais avant tout pour me l'écouter, une forme égoïste peut être que d'assembler des titre puisés ça et là pour se faire un voyage varié.
      Vos argumentaires permettent l'orientation de ce voyage et forcément ça incité à ma réflexion.
      Une sorte de thématique en fait...
      J'ai travaillé pour une grosse médiathèque pour leur faire régulièrement des conférences.
      Le thème devait coller à leur thématique annuelle et au lieu de proposer une conférence sur tel ou tel sujet de mon choix, je devais me creuser les méninges pour coller parfois à une thématique à mil lieux de l'idée musicale.
      Mais quand on réfléchit, on trouve et forcément on se barre dans des trucs improbables...

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    5. suite pour exemple et te dire comment j'arrive parfois à construire mes enchainements.
      une année c'était le langage des mains...
      donc j'ai cherché toutes les expressions utilisant le terme de main...
      voici quelques exemples de ce que ça a donné :
      "applaudir des deux mains" m'a embarqué vers l'écoute d'albums live.
      "parler avec les mains" m'a fait expliquer l'évolution de la direction d'orchestre.
      "haut les mains" m'a fait décrypter les musiques de westerns et leurs symboliques.
      "mettre la dernière main à" m'a fait parler des oeuvres achevées par un élève, un ami, un proche... d'un compositeur...

      "de bois et de métal" m'a inspiré cette succession...
      c'est aussi simple que cela.
      et ce voyage certes peut être culturel, en dehors des sentiers battus de mobil home, plage, barbecue, sieste, pétanque, brasserie le tout en mode Steve Reich répétitif mais avec thongs et demi ou rosé de comptoir.

      bonnes vacances il va de soit.
      Et merci de ces retours.

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