JEFF BECK – « Wired » / Epic 1976.

 JEFF BECK – « Wired » / Epic 1976.

Voilà, ce 10 Janvier, l’un des guitaristes emblématiques de la planète qui a amené le mot rock, Mr Jeff Beck, est parti…
Le nom de Jeff Beck, rien que son évocation et me voilà reparti dans l’adolescence où je l’ai découvert avec cet album « Wired ».

C’est là que mon penchant vers le jazz rock a été immédiat.
Je me suis demandé ce qu’était cette musique stratosphérique, sortie de nulle part me semblait-il alors, bardée d’une énergie et d’une électricité fusant en tous sens, impossible à imaginer jouer… Juste croire qu’un jour ce serait possible…

1976, j’entre dans le hall de la FNAC Grand Place, Grenoble.
Je me remémore parfaitement ce moment.
J’ai pour habitude d’y passer après avoir fait mes emplettes à la médiathèque.
A cette époque, Grand Place est un lieu moderne, avant-gardiste, tourné vers un futur avec pourtant d’immenses fresques en radeau de la méduse démontrant la dérive de notre société de consommation – un paradoxe pour ce lieu qui deviendra très vite le temple grenoblois de la consommation.
Tout au fond, en sortie d’escalator une immense place.
A droite la gigantesque médiathèque où l’on emprunte livre, bien entendu, disques vinyles, partitions en tout genre et qui fait également arthothèque, ce qui me fera avoir mon clou pendant un temps, bien plus tard, dans mon appart’ afin régulièrement d’y accrocher une nouvelle œuvre empruntée.
Un concept novateur s’il en est…
La médiathèque est au dernier étage, pour emprunter on utilise une carte à code, là encore en 1976, c’est une révolution car il y a là, en banque de prêt un véritable ordinateur, un truc fascinant pour les jeunes ados que nous sommes…

A gauche de la médiathèque, la FNAC.
Ils sont forcément liés…
Il semblerait que tout ce qui est trouvable à la médiathèque a été acheté à la FNAC.
Du moins pour l’essentiel.
Puis à gauche de la FNAC il y a le cinéma, ultra moderne, confortable. Le lieu idéal pour inviter une copine de cours et espérer davantage.

Je sors de la médiathèque et entre dans le temple de la culture à visée commerciale.
J’ai pour habitude d’aller directement à l’étage où se trouvent là aussi les disques, mais je suis happé, comme aimanté par un déluge sonique qui sort des enceintes de l’auditorium démonstration Hifi, là, en bas, sous l’escalier.
(Je revois chaque image… comme un film).
J’entre…
C’est fort, comme un adolescent aime que cela soit quand il a 15 ans.
C’est un choc, réellement, un véritable choc.
Je suis là, bouche bée face à ce déferlement de guitares qui hurlent en tout sens, de batterie qui inonde le spectre, de synthés percutants, de rapidité, de vélocité, de technique improbable, de ce qui est pour moi, intégralement nouveau.
Hors du prog des Yes, Genesis, KC et autre ELP auxquels je suis habitué, me voilà face à du « tout neuf ».
Quelque chose d’inédit vient en une fraction de minutes d’un « Led Boots » de s’imprimer dans mon esprit…
J’attends la fin de la face, mué en une statue qui n’aurait plus que l’ouïe connectée à un cerveau qui tente de décrypter ce qui se passe et parcouru de frissons électriques de chaque instant…
Je sors, profitant du temps infime permettant au vendeur de changer pour la face B, de cet état afin d’un moment de lucidité pour lui demander de me montrer le disque, qui c’est et d’envisager immédiatement de foncer me le procurer.
La face B passe aussi fascinante que la première.
Au passage, je remarque que les enceintes de démonstration sont des Cabasse et j’irais jusqu’à pousser l’obsession de ce jour exceptionnel en inscrivant dans mon esprit non seulement cette marque mais aussi la référence… Plus tard quand j’ai eu les « moyens » c’est l’une des premières choses que je me suis offert que ces enceintes Cabasse (je les ai toujours…), afin de retrouver cette immensité sonore et ces détails restés à jamais dans mon esprit.

Un rapide coup d’œil au fond du porte-monnaie résumant les quelques économies faites sur l’argent donné chaque jour par mes parents afin de manger en ville et éviter la cantine scolaire du lycée, infecte… de pièces de un franc en pièces de cinquante centimes, j’arrivais ainsi à me payer mes disques, à chacun sa méthode.
Monter à l’étage sans avoir la somme qui me permettrait d’acheter « Wired » (nom désormais inscrit en mémoire immédiatement)  est inenvisageable…
Mais par chance la somme est bien là et je file donc à l’étage afin de payer ce qui je sais, sera désormais un changement musical dans ma vie.
Je ne sais pas vraiment ce qu’est encore le jazz-rock.
J’en ai écouté (Cobham, Mahavishnu, Corea, Weather Report…) – j’ai beaucoup aimé et même j’ai pu inscrire ces artistes dans mon quotidien d’écoutes aux côtés de ce prog dont je reste un fidèle adorateur.
J’ai essayé Miles – je suis devenu fan de « Live Evil » en un « Sivad » là aussi inédit à mes oreilles…
Mais cette fois, je peux réellement accoler et estampiller un mot, un terme souvent lu et pas forcément apprécié dans les revues spécialisées : Jazz Rock…

Donc « Wired » représente pour moi une étape fondamentale de mon évolution de musicien, d’auditeur aussi.
Il y a là un jeu de batterie qui va m’obséder et dont Narada est le responsable.
Plus tard à la fac musico je rencontrerais Jeff, tiens donc… et notre amitié se fera autour de « Black Dog » et… « Come Dancing ». Notre groupe, The Cousins, jouera beaucoup au sein de la scène des squats industriels grenoblois (situés à l’époque derrière la gare).
Jeff debout sur ses deux wahwah tel l’était Gaumont dans le Maïsha de Miles, faisant gueuler sa strat depuis ses deux énormes Marshall, Claude à la basse, pilier et moi qui ne jurait que par Tony, Billy, Narada et Lenny…

C’est toujours pareil, il y a des albums dont l’axe musical est primordial et qui s’envisagent tels quels.
Mais il y a aussi des entrées subjectives en une musique, liées à une découverte, un moment de vie, un flash et une époque.
« Wired », je ne peux avoir strictement aucun recul musical sur cet album, c’est juste qu’à ce moment-là, ce jour là en 1976, cette musique a traversé mon esprit et avec cette poignée de titres elle a inscrit un nouveau comportement, une nouvelle direction et par la suite, j’ai joué dans de nombreux groupes avec cette direction cet objectif et cette volonté de jeu engagé, puissant technique et incisif.
Et… c’était loin d’être une musique simple à défendre.
D’ailleurs aujourd’hui, encore… 

- « Led Boots » est le titre incroyable qui dès l’entrée de batterie fait tout basculer. Pourtant si l’on y réfléchit bien (chose que j’étais alors incapable de faire face à ce fracas drummmistique), il ne s’agit que d’un rythme rock basique joué avec bouillonnement de cymbales et décalé un quart de temps en arrière… Mais il y a ces breaks, ces glissandos de guitares, ce moog sautillant, ces clavinets…
Bref tout un univers sonore, bref bien plus que du Mahavishnu que je n’avais absolument pas saisi de la sorte en 76.

- « Come Dancing » prouve qu’à deux batteurs on peut faire un carton…
Ce truc groovy, funky, cette rythmique de plomb pour un solo de Jeff absolument décoiffant.
Cette ligne de basse...
J'ai joué ce titre de nombreuses fois...

- « Good Bye Pork Pie Hat » est là l’une de mes influences majeures. De celles qui restent dans un coin de mémoire de façon éternelle.
D’abord la curiosité va m’amener très vite à découvrir le jazz, par Mingus et l’album que j’achèterais.
Cela va m’amener aussi vers la version de John McLaughlin et ainsi cela va me permettre d’entrer dans l’univers du Mahavishnu, pas le premier, mais avec Narada, je ferais fixette sur le second… (« Visions of Emerald Beyond »). Je ne suis pas encore apte en 76 à comprendre le jazz (c’est pour ça qu’aujourd’hui, quand on veut me faire imaginer qu’un ado puisse « aimer » le jazz j’ai des réserves… c’est un long chemin et une culture…). Une fois le thème magistralement exposé, la grille embarque un blues… c’est anodin mais c’est bien le schéma qui, à force d’écoutes répétées finira par inscrire cette progression comme « normale ».
Et puis le son de Max Middleton avec ce Fender Rhodes dit tremolo, sera l’une de mes fixations futures… retrouver ce son…
Un titre, un standard, une vision et tant d’influences.

- « Head for Backstage Pass » m’a fait réaliser qu’une basse… c’était fondamental et pouvait largement prendre une place prépondérante.

- « Blue Wind » ouvre la face B et aura un effet rock mélodique dévastateur avec ce gimmick puis cette mélodie en questions réponses avec Jan Hammer sur beat rock.
Jan Hammer… là aussi un nom, un son, un jeu… l’idée d’identité, d’une telle imprégnation que dès qu’on entend on sait de qui il s’agit.
Un modèle… et pas que musical donc, mais de direction identitaire à suivre.

- « Sophie », c’est une délicieuse balade, au thème minimaliste en partie A, développant une ligne de basse des plus tortueuses et qui va très vite se barrer (partie B) de clavinets et Rhodes funky vers un solo de Jan Hammer débridé… sautillant comme à l’accoutumée et avec cette sonorité si unique. Le Rhodes Max circule de gauche à droite et enveloppe la stéréo…
Le tempo a envie d’accélérer et cette partie B sert maintenant à Jeff qui balance tout son attirail et s’offre un luxueux dialogue avec Jan…
Une jam session spatiale.
« Sophie » l’autre morceau de prouesse de « Wired ».

- « Play with me », l’autre versant funky…
Jeff a joué chez Stevie, repris « Superstition » - on avait failli l’oublier…
Et ce solo de moog de Jan, ce motif mélodique les unissant, cette basse de Bascomb…
Jan a pris le pouvoir – ce n’était pas pour me déplaire… et dans ces temps où l’on ne jurait que par Joe, Herbie ou Chick, moi je l’avais placé dans cette équipe de croiseurs de fer digitaux.

- « Love is Green » conclut l’album, Jeff s’acoustise. Tiens, un piano… Puis il va saisir à nouveau sa Strat et flirter avec les étoiles…

Les étoiles…
Jeff Beck en fut une et pas des moindres.
Je l’ai suivi longtemps et ce jusqu’encore récemment où il avait enregistré un live mémorable au Ronnie’s Scott, faisant émerger Tal Winkenfeld.
Jeff Beck- Performing This Week Live at Ronnie Scott's. Full Show HD Dolbby 5.1 - YouTube
Une performance d'un tel niveau!.. 

Après ce choc de « Wired » je me souviens cette boulimie Jeff Beck.
La sortie rapide du « Live with the Jan Hammer Group » où, malade et fiévreux le guitariste avait pourtant fait les concerts. Puis ce fut la découverte de « Blow by Blow » et de ce titre « ‘Cause we’ve never ended… » mettant en avant un instrumental ballade digne d’un Europa.
Je mis du temps à trouver le « Live » du Beck Boggert and Appice qui n’était qu’en import japonais…
Mais celui-ci une fois sur la platine le » Superstition » débridé reste dès que je l’évoque, immédiatement en mon esprit.
Jeff Beck aura au-delà des seuls guitaristes amené le rock au travers de son instrument symbolique vers d’autres sphères, d’autres espaces, d’autres ouvertures d’esprit…
J’ai eu la chance à un moment précis de mon adolescence de bénéficier de l’étincelle que sa musique a pu allumer de curiosité et de passion.
Durablement.

Aussi Merci Mr Jeff Beck, maintenant vous allez pouvoir retrouver un paquet de ces grands qui vous ont précédé dans ce paradis où peut être tant de musiciens n’attendaient que vous pour continuer cette jam session divine.
Moi je vous revois souvent avec les Yardbirds dans « Blow up » pour cette scène culte avec Jimmy Page… inoubliable !
Blow Up - 1966 - Yardbirds - Jimmy Page & Jeff Beck - YouTube

Un vrai rocker.
Vous me manquez déjà... mais heureusement, restent les souvenirs.








Commentaires

  1. Hi Pax. Le hasard du calendrier.. Jeff Beck disparu le jour anniversaire de Rod Stewart. Justement, j'adore Beck quand il y a une voix dans le groupe .. jusqu'en 72. Je le voyais un peu comme Santana. Je me suis collé "Blow by blow" et "Wired", puis j'ai lâché prise..un peu, tout en gardant qq écoutes grâce au bibliothèques. Aussi, son arborescence artistique est abyssale, en plus d'être un hero de la gratte, un virtuose.. Les Paul.. J'ai maté les 4 supers docs Rolling Stone sur canal.. le casting pour remplacer Taylor, y'avait Beck dedans, et il avait vraiment le look pour le job je trouve, comme Ronnie. Mon premier souvenir de ce hero, c'est un vinyle "Beck Page ..." et je ne souviens plus du 3ème (Clapton ??).. on le trouvais partout , un disque crème, lettres en rouge.. bref, une révélation blues comme il se doit. Je vais fouiller pour retrouver. En tout j'adore ton parcours grenoblois.. des déclics.. Je sors mes Beck pour le week. La biz

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    1. Salut Vincent,
      Oui, quelle carrière, tu y trouveras toujours de quoi te satisfaire il a ratissé tellement large...
      Le disque dont tu parles doit être Beck Boggert and Appice, à écouter (celui studio comme le live) sans modération sonore...
      Et...
      Il y a des albums liés à la vie, c'est ainsi...
      Et Wired en fait largement partie.
      Merci de ton passage et bon week end de guitares - ;) bizs

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    2. Oh la la .. tu as fait mouche Pax.. c'est exactement ça.. en lettre rouge. Va falloir que je ressorte ça. Appice..Boggert.. pourquoi j'avais Page ?? bref..merci ;D

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  2. Le disque que j'ai le plus écouté de ma discothèque assurément avec le premier Mahavishnu
    C'est encore aujourd'hui une des prestations de batterie que je préfère sur disque (Narada)

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    1. Complètement d'accord avec ça...
      Narada, mais quel batteur !
      Bon, c'est qui l'anonyme...
      le b... ces enregistrements de comms...

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    2. Un bonheur de vous lire en écoute, retraite moi aussi et davantage de temps... Donc Wired, je rebondis sur ton doute ado+jazz, je n'ai pas d'opinion mais. WIRED c'est mon vrai premier Jeff Beck, avant? Oui bien entendu comme une quasi légende, quelques disques écoutés chez les copains "Truth" "Beck-Ola" mais sans les acheter et mes potes l'écoutaient pas tant que ça. Donc le jour où j'ai mis WIRED j'ai craqué, mais tu as raison, manque d'initiation - et pourtant Zappa déjà - je n'ai pas été creuser côté Jazz-Rock qui était pourtant la tiquette convenue.
      La petite boulime j'ai eu comme tu le racontes, jusqu'à "There And Back" je m'étais attaché à ces instrumentaux comme une échappée à mes écoutes. Ensuite, biens plus tard, la légende se forge, nous vieillissons et apprécions les valeurs qui l'ont animées. Evidemment pas les Stone!! Pas une critique des Stone, mais qu'est ce qu'il aurait été faire la dedans. En cas de doute, il sait s'amuser "crazylegs" ... A=

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    3. Bonjour Audrey,
      tu soulèves là un débat récurent et à mon sens qu'il faut prendre avec des angles d'entrée différents.
      mettre la "virtuosité" en face de la créativité est à mon avis une erreur d'appréciation.
      derrière ce que tu mets en évidence je préfèrerais - et je suis le premier à ne pas le supporter - tirer à boulets rouges sur le déballage technique inutile et peu constructif, si ce n'est donc, créatif, que mélanger cela avec l'idée de virtuosité.
      la virtuosité n'est pas un vilain mot en musique, il faut, comme tout, que le musicien ait l'intelligence de savoir qu'en faire.
      alors parlons de réels virtuoses capables sur leurs instruments, de dépasser les limites de ceux ci et pourtant, par ce biais mais pas que, ayant, avec une intelligence créatrice, une pensée artistique et une dimension visionnaire apporté une pierre à l'édifice de l'art musical.
      je commence par John Coltrane dont aucun ne pourrait dire que son langage du saxophone, du blues, des modes et du free n'est pas virtuose. pourtant... quel créateur.
      je continue avec Charlie Parker dont les solos sont transcrits et répertoriés dans un livre appelé l'omnibook, une sorte de bible des us du bop. tout musicien qui s'est plongé dans ce langage qui, ne l'oublions pas est devenu fréquent au point qu'on n'y fait plus réellement attention (et pas que dans le jazz) s'est escrimé techniquement et de façon donc virtuose à en sortir non l'entièreté mais un minima d'usages et y a laissé des crises de nerfs, des heures de taff, des questionnements aussi. mais ce langage très virtuose est pourtant la base d'un mouvement on ne se peut plus créatif qui s'appelle le be bop.
      je parle de jazz...
      bon penchons nous vers le classique et écoutons la virtuose du piano Khatia Buniatishvili interpréter la sonate en si mineur de Franz Liszt, l'une des oeuvres les plus romantiques, créatives (ici Liszt a transformé la carrure de la sonate la réduisant en un seul mouvement) du XIXe... Liszt était un virtuose du piano - après un de ses concerts il était commun de dire que le piano (qui à l'époque n'avait pas la robustesse mécanique et technologique de ceux d'aujourd'hui) était bon pour la casse... tant la virtuosité qu'il mettait avec l'énergie et l'implication dans son jeu étaient "violents".
      à côté de cela, donc cette sonate merveilleuse, il y a chez Beethoven des ouvrages techniques, virtuoses, dans lesquels je n'entre pas et n'entrerais jamais, le déluge de notes pour le déluge de notes n'est pas à mon goût (et je te parle de Beethoven, là...).
      c'était en son temps l'un des plus grands virtuoses du piano... il a écrit pour mettre en évidence cette virtuosité et s'en est vanté d'ailleurs, mais en même temps écoute une de ses symphonies (la 7e par exemple) et quel créateur il est...
      si je te parle d'un sujet qui toujours fâche c'est bien sûr dans le rock prog qu'on va s'en mêler... j'aime Yes et de fort nombreuses créations du groupe, mais Steve Howe m'insupporte, je lui préfère largement Robert Fripp chez KC ou encore Hackett chez Genesis. Howe est aimé, apprécié, mais je trouve que souvent sa virtuosité masque l'essentiel musical qu'il devrait avoir en tête.
      Steve Vai m'énerve car tellement surfait et pourtant ses titres sont remarquables de créativité.
      Satriani, je suis inconditionnel, efficace, direct et infranchissable côté technique.
      Tiens je n'ai parlé que des guitaristes... mais c'est vrai que eux sont spécialistes de ce qui fait ici débat.

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    4. Je suis d'accord sur tout. Pour refiormuler ma pensée, je trouve que la virtuosité dans le rock me touche peu, car c'est une musique basée sur une approche très simplifiée de la musique et qui lui donne son caractère populaire. Couplet/Refrain.Couplet/Pont/Refrain, c'est l'essentiel de ce qui se chante. Et le tout sur 3 ou 4 accords.
      Donc le rock n'a pas besoin de virtuosité pour exister. Et la virtuosité dans le rock est souvent lié à un complexe d'infériorité par rapport aux autres genres musicaux que sont le jazz ou le classique.
      Bien entendu qu'elle n'est pas un mal par définition. Mais je pense qu'il y a des virtuoses dont on ne connait pas les noms (les musiciens qui travaillaient pour Motown par exemple). et qui mériteraient autant l'attention que Jeff Beck, Clapton ou le claviériste de Deep Purple.
      J'ai plus de fascination pour la simplicité géniale que personne n'a pensé avant que la virtuosité géniale que personne n'avait réussi à jouer avant... On parle de rock. Pour le jazz ou le classique, on est de facto sur des musiciens formés depuis des années qui ont assimilé une technique (et une musicalité) que peu de musiciens rock ont. Disons que tous les musiciens de jazz ou de classique peuvent jouer 99% du répertoire du rock sans trop de difficulté (mais peut-être sans le feeling adéquat), l'inverse n'est pas vrai.

      Mark Hollis qui citait son prof de piano disait "Avant de jouer un accord, il faut savoir jouer une note". Je trouve cette approche de la musique très belle. Et quand tu sais comment il a utilisé ce principe pour créer une musique aussi unique que celle de Talk Talk, c'est presque de la magie pour moi. Et c'est bien cette créativité qui m'intéresse et me touche avant tout dans le rock. Bâtir une œuvre avec trois fois rien.

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