MICHAEL FRANKS - « Easy ?... pas tant que ça... »

MICHAEL FRANKS
« Easy ?... pas tant que ça... »

Coolitude absolue, ça va faire du bien en ces périodes festives et juste après (pendant) ces doutes, ces affres, ces maux difficiles à soigner.
Michael Franks,  ne surtout pas inverser avec notre homonyme frenchy pour mamies fans de sucreries parfois agrémentées de violonades en viennoiseries de Rieu.

Non là, même s’il cultive la légendaire image du playboy au public quasi exclusivement féminin (mais d’où peut bien venir une réputation pareille quand on feuillette le catalogue des pochettes aux photographies de looks toujours pile dans la décennie avec cette moustache si kitchchissime ?... Je laisse la réponse à son public féminin... un mystère de plus) – Michael Franks, côté musique c’est du très sérieux, du lourd et du respect... beaucoup de respect.

Très précisément je suis entré par hasard dans son univers en 1977.
Je cherchais un disque à offrir pour l’anniversaire de la petite amie d’un proche, ce couple avait pour habitude la trouvaille, le truc pas connu, pas forcément original musicalement, mais avant tout ce souci de découverte, d’inédit...
Il me fallait creuser...
Là dans le présentoir FNAC mural des nouveautés, ce live, cette photo d’un groupe bien bab calif’...
On s’était mis à aimer Steely Dan, on avait kiffé Doobie, on avait fumé CN&N ou mieux avec le Y, et puis on avait soapé avec le grand Al en déliriums vocaux live admirant l’arc en ciel -  ça paraissait impec.
J’arrive avec le vinyle de « test », je m’installe face à la banque d’écoute, oreilles bien placées en phase avec les petites enceintes rondes, blanches, high tech trônant sur leurs petites colonnes en inox... et là ! Pfft... après un « Don’t be blue » jazzy me replongeant dans les Crusaders,  voici que la soucoupe était pleine de cette excellente pop jazzy, de ce groove qu’on appelait pas encore ainsi, de cette voix si peu vocale, mais tellement soft, tranquille, douce et délicate.
Le groupe Crossfire, ces inconnus du bataillon me rallièrent encore d’avantage à cette importance du saxophone alto ou ténor dans ce « genre », à cet insert subtil du langage jazz dans la pop funkysée, menée riffs battants en sucre presque glace, du moins blanc. Finalement Al Jarreau et ses débuts... sans Al Jarreau... donc sans le démonstratif qui aura fini par nous user.


La discographie de l’artiste exigeant et subtil, toujours dans le temps qui le happe, réfléchissant afin de l’intégrer dans son propos, amoureux de Brésil et de jazz, du "funky sensation", de sons électroniques et de sidemen (women) récupérés en haut des podiums est impressionnante, tant par son foisonnement que par le choix proposé en chaque album.
Alors je ne vais surtout pas tenter de la décliner, cela serait vain et boulimique, mais je vais parcourir ici en désordre un peu beaucoup de sa carrière et de son répertoire sans cover, authentique, infiniment personnel et d’une qualité rare.
Les covers, ce sont les autres qui les font... en reprenant ses titres...
Et puis, au gré de ces choix totalement arbitraires et subjectifs on va aller à la rencontre des grands...
Non que dis-je ? des plus grands...

Allez, c'est parti.
Les deux titres que j’ai instantanément inscrit dans le classeur de mon répertoire sortent directement de ses deux premiers albums (« The art of tea » et « Sleeping Gypsy »).


« Monkey see, Monkey do », passé dans l’émission chorus en années télévisées tardives, renforçant le sujet de ce live initiatique aura été la route avec le panneau de direction « Michael Franks » que je suis encore à ce jour.
Tout est là...
Un riff syncopé et souple positionne l’incontournable sujet des chamailleries amoureuses et va soutenir en quasi continu refrain et ce solo... ah ce solo !...
Le texte expressif déclinant les singeries de la relation amoureuse aura évolué afin de ne pas choquer et permettre certainement de tourner internationalement sans se retrouver avec manifestants affublés de banderoles (l’éternel susceptibilité humaine) et il est auréolé d’une mélodie simple, efficace, qui accroche d’emblée le sifflotement du petit dej’, l’encouragement à la tâche ménagère, l’allégresse estivale ensoleillée... Calif’ quoi.
Allez, on s’approche de plus près.

Vous voulez du zicos ? le plateau est servi...
Un mix entre les Jazz Crusaders et le LA Express, rien que ça en section rythmique et déjà, c’est le top du top.
Larry Carlton distille de subtils inserts guitaristiques, un peu rythmicien, un soupçon faux soliste, son mi clair, prêt à saturer, récupération du riff dès qu’il entre en lice...
Wilton Felder est le bassiste félin par excellence, rond, assis, groovy...
Son compagnon de croisade n’est rien de moins que le regretté Joe Sample, ce sideman à la discographie solo minimale qui aura mis une carrière au service de ses Crusaders et d’artistes comme Michael Franks, justement. Ici le Fender Rhodes est diaphane, aérien, bluesy, le parfait point d’équilibre avec... l’inqualifiable solo de David Sanborn.
En une poignée de mesures, installé volontairement au centre du propos et présenté en éclairage avec un retour en coda des plus pugnaces Mr Sanborn nous balance d’un jet un solo éructant, à sa sonorité reconnaissable entre mille.
En quatre riffs sur des sautillés pianistiques, c’est embarqué, pesé et inoubliable !...
On aura inscrit ce son, cette immédiateté, cette précision, cette approche systématiquement bluesy, ce don de soi unique comme si déjà, David inscrivait là son « dernier solo »...
John Guerin sort le grand jeu drummistique, le beat se densifie, il pousse le lascar au cul, l’incite au tracé rythmique, au phrasé syncopé, pêchu, hargneux...
Et si on arrêtait là cet article...
Finalement, en soi, tout Michael Franks (ou cette part de lui que j’aime plus que tout) est là.

Mais voici qu’ils ont réitéré avec « Chain Reaction ».


Je connaissais sa version cover par les Crusaders, justement, illuminée par la guitare resplendissante de Larry Carlton en cette époque où il « faisait partie » de ce groupe légendaire.
Section de cuivres trombonisée, drumming massif de Styx Hopper, gros son...


Puis voici qu’après l’épisode Crossfire je suis entré dans la version originale de cet album parfait, accompli, mélange subtil de parfum bossa popisée, de jazz west coast modernisé, de funk blanchi, de soleil étincelant ou déclinant en coucher sur plages s’étirant à l’infini.
La voix – cette voix...
Ce timbre si particulier qui mêle aigu et toile de fond grave, comme si, de deux en une l’on creusait le sens épidermique du viril mêlé de féminité.

D’emblée Larry Carlton et David Sanborn se tirent une bourre amicale, Joe Sample a troqué son Fender pour le piano qu’il joue plus honky que jamais et l’adéquation hybride Crusaders/LA Express en basse Felder (presque slap) et drums Guérin fonctionne à merveille.
Même schéma, principe structurel à l’identique sont de mise et le solo de David Sanborn (mis en haleine par un pont suspensif rythmique) est également ce point de lumière incandescente, brute, nerveuse et chargée d’une énergie bluesy urgente, vitale.
Là aussi John Guérin officie en booster aux cymbales d’allumage de mèche et ainsi va déjà l’addiction instinctive vers cet artiste à la voix de velours soutenu, entouré par ces valeureux fers de lance d’une fusion musicale montante, déviance du jazz dit rock et précurseurs de ce son classé hâtivement smooth.
On ne change pas déjà une équipe qui gagne...


"L’art du thé" se prenait en tailleur autour d’un cocktail pop/swing – funky, le gitan endormi va s’aventurer d’abord en touriste - mais il y reviendra très très souvent au fil de ses pérégrinations – le long des plages brésiliennes et s’amouracher du déhanché des filles d’Ipanema... et de cette langoureuse syncope hypnotisante qui les fait chalouper : la bossa nova.
Michael aime les femmes, l'amour qu'il décline en comparaisons récurrentes (love is like...), il aime la langue française qu'il glisse en rendez vous, en Côte d'Azur, il adore flâner dans les jardins... et... Michael aime le Brésil, Michael aime plus que tout certainement la bossa nova.

« Antonio’s Song » rend hommage à Antonio Carlos Jobim, Claus Ogerman a été sollicité pour la partie de cordes contre chantée et il offre là un arrangement comme sorti d’un Sinatra’s Corner...
Joe Sample offre un vrai solo de piano bossa, pas un de ces trucs jazz virtuose binarisés en mode récup’ jazzy, mais sensible, léger, de la dentelle...
Michael Franks se veut presque crooner popisant et effleure de très près James Taylor. Là encore David Sanborn reste égal à lui-même et propose une approche pas du tout ancrée dans le cliché Getz, ce qui serait pourtant commercialement de mise. « Antonio’s Song » s'avère bien plus qu’un clin d’œil.

« Monkey see, Monkey do », « Chain Reaction », « Antonio’s Song »...


Voici pour commencer une entrée en matière où le mot prometteuse ne peut même pas être imaginé, mais j’ajoute, pour compléter, le jazzy « Popsicle Toes » avec Larry Bunker au « riff » vibraphone, le cool jazz passe pop, Joe Sample en maitre du club à bord... et cette version originale il faut la compléter par cette reprise de Diana Krall qui tourne autour du texte original et en renforce le swing par la pompe guitaristique qui s’envolera vers les hautes contrées solistes...

Le sujet Michael Franks est donc posé et il n’y a plus qu’à se laisser faire, suivre en fan addict ou ponctuel sa carrière.
Les rendez-vous avec lui sont toujours moments de plaisir et de retrouvaille ou découverte de jeunes musiciens en vogue, en lumière...
Un voyage musical qui, de plus va couvrir, autour des pôles principaux, les innovations technologiques du moment, tant en insert d’arrangement - qu’en production sonore.

Les musiciens...
Certes j’ai focalisé sur David Sanborn en ces deux premiers opus, mais côté saxophone au gré des plages on va trouver son alter ego, Michael Brecker...
Mickael Brecker, chez Michael Franks, cela va devenir presque commun, logique et suscitera l’attente, le désir... car à chaque fois que l’immense saxophoniste apparaîtra dans ces écrits jazz/pop, ce sera... pour des moments à inscrire en histoire de l’instrument.
Les listes de musiciens participant aux albums sont de tels bottins qu’on va en sortir du chapeau quelques-uns, comme ça, au fil des titres de cette playlist pas vraiment best of, que je m’amuse à faire ici.

Michael aime les batteurs...
Il leur réserve un axe, une place de choix, un moment subtil, une touche particulière.


Un exemple, sous la guitare en BB King mimétisme d’Eric Gale au petit riff en vibrato, voici une chanson construite autour d’un simple fait drummistique, une ouverture de charley en fin de quatrième temps, rebondissant sur la basse en point de levée. Un rôle très écrit, très studio confié à Mr Rick Marotta, cet habitué des studios au CV de rêve...
Allez, en une petite montée de basse de Neil Jason, histoire de booster la section cuivre campée sur son riff et voilà que la simplicité devient désir, axe d’écoute, attente.


« Face to face » met d’entrée de jeu en un break fracassant la star des moments d’elekric band, Mr Dave Weckl, boosté par une section de cuivres genre grande limousine de luxe (Randy Brecker et Lew Soloff aux tpt, Lawrence Feldman à l’alto et Bill Evans juste sorti de chez Miles au ténor...) et là encore un Neil Jason (feu Brecker Brothers) qui n’en peut plus de slapper. 


Celui-ci je le mettrais presque pour l’évidence amicale de l’intervention de Randy Brecker à la trompette, mais le groove subtil (là encore la charley qui s’ouvre pour renforcer la caisse claire et un beat en doubles croches pugnace et funky) de Christopher Parker qui mène cet ostinato téléphonique de haute volée remporte mon attention.
Et il amène si bien – justement, ce solo breckerien...


« Flirtation », un tantinet kitch, avec là encore la luxure cuivrée invite Harvey Mason, le funkyssime headhunters  et là aussi un des frères Brecker sort du chapeau, en solo... Michael.


Il aime les bassistes aussi...


Mark Egan sort la fretless, associé à Andy Newmark dans ce « Wonderland » dont la mélodie chantée du verse s’efface finalement au profit de la ligne chantante de la basse, un bien curieux agencement mais qui prouve là encore cette faculté de mise en valeur des protagonistes qui chez Michael Franks sont plus que sidemen, ce sont des invités auxquels on réserve une place "de choix"..


« Please don’t say Goodnight » de l’album « Skin Dive » déjà chroniqué en l’ancien blog ravira les amoureux de Marcus Miller tant la ligne de basse - qui s’échappe vers la septième en un axe mélodique accrocheur pour ensuite groover de façon fédératrice et inoubliable - le met ici en valeur. Une valeur qu’il va d’ailleurs mettre au profit de la flûte de Bill Evans...


Autre exemple avec « The art of love »...
John Patitucci, échappé des aventures électriques de son patron Chick Corea vient s’amuser autour des programmations productives de Jeff Lorber, tout comme dans « Speak to me »... même album, mêmes synthèses soniques, mêmes délires... mêmes audaces calfeutrées.

La basse, la contrebasse...
Parfois Ron Carter vient prêter sa contrebasse et John Patitucci lui-même pose également l’électricité pour venir porter la touche jazzy en rondeurs de walkings ou de profonds soutiens pour de futurs standards qui, n’en doutons pas, seront bientôt inscrits en real books pour afficionados des jazz clubs.


Larry Carlton aura eu un rôle déterminant dans la carrière de Michael Franks et lui aura offert (comme Michael Brecker, David Sanborn ou Joe Sample) un savoir-faire, une musicalité et un engagement artistique qui auront augmenté le potentiel apparemment désuet et easy de ses compostions.


D’autres guitaristes auront contribué à étinceler de six cordes, qu’elles soient électriques, acoustiques, de métal ou de nylon, les compositions de Michael Franks et ce jusqu’à un album où lui-même prendra occasionnellement en mains le chaleureux instrument (« Dragonfly Summer »).


« Now that your joystick’s broke » m’aura certainement traumatisé...
Ce n’est pas la manette que j’aurais cassé après l’écoute de ce titre, mais la tirelire en achetant ma première Simmons SDS8 et puis au passage Hiram Bullock droit sorti des écrits de Carla Bley venait y ajouter  une touche hendrixienne décalée sur programmations humanisées, voix vocodées et sensations robotisées.


On ne le connait que peu Mr Jeff Mironov, mais sa délicate touche bossa à la guitare nylon « classique » fait de ce titre pur bossa nova (dans lequel on ira jusqu’à chercher rien que pour le bonheur "de la cibler", Astrud Gilberto, aux chœurs), un moment musical d’une rare sensualité.
« Amazon » est probablement le titre de Michael Franks que je peux emporter sur mon île déserte...
La guitare, les chœurs finaux, la flûte alto d’Eddie Daniels qui a rangé sa clarinette au placard, le reptilien Will Lee avec le puissant Christopher Parker et le véridique Nana Vasconcelos – le temps d’aller en fin de titre, ces voix complètement brésiliennes, ces percussions ancestrales...
On avait bien dit qu’on reparlerait Brésil...

Ce Brésil qui est tellement présent chez Michael Franks et de bossa en samba, en loungitude il est toujours là  : 
I'd Rather Be Happy Than Right - Michael Franks
Samba Blue - Michael Franks
il l'a même décliné en grand écran.
Cinema - Michael Franks
ou Frankisé comme le fit Sinatra en un temps qui marqua de mémoire
Like Water, Like Wind - Michael Franks
Il nous a d'ailleurs directement donné, en 2006 rendez vous à Rio... sous le soleil, exactement.
Under The Sun - Michael Franks

Parlons jazz maintenant...


Je n’aurais qu’un titre à sortir ici : « When she is mine »...
Dès l’introduction par Michael Brecker, le jeu club Gadd/Ron Carter/W Bernhardt s’installe, trace sa route  et va progressivement faire apparaitre une douce section evansienne.
Michael Brecker s’impatiente, Warren Bernhardt lui pique la place, les cors insistent, Gadd pousse la balayette, appuie sur la caisse, Ron Carter glissande de toutes parts et enfin le voici, lumineux, impérieux, majestueux, reconnaissable lui aussi, entre mille.
Le jazz est culture américaine...
Il est bien là, caché ou détourné dans le moindre album de Michael Franks, ou clairement affiché comme avec ce titre miraculeux, glissé pourtant en pleines eighties synthétiques.

Michael Franks connait "son" jazz sur le fil de ses cordes vocales.
Crooner beatnick, certainement l'alter ego le plus plausible d'un James Taylor nasillard et s'approchant d'une Rickie Lee Jones en étoile ascendante, lui va chercher le double timbre en susurrant sensuellement quelques mélopées limpides, uniformes, peu véloces ou volubiles, juste expressives.
Le jazz chez lui devient alors smooth, swing, rarement bop, souvent West Coast, normal...
A Robinsong - Michael Franks
Il peut prendre l'authenticité de plein fouet comme avec ce "When She is Mine" ou flirter avec l'électricité seventies,
Il écoute Paul Desmond, Dave Brubeck et en cause comme Ben Sidran, le culturel jazzy de la relecture.
Hearing "take Five" - Michael Franks
Il traîne dans les clubs, la nuit, va jammer en brillante compagnie entraîné par les frangins Brecker, il débauche Mme Bley elle même, et se fait pousser en balais dans ses retranchements mielleux par Peter Erskine
A Fool's Errand - Michael Franks

Michael Franks est un habitué des studios, cela peut paraitre évident tant il a sorti d'albums en sa carrière.
La technologie, liée à, très souvent, son souci de mode, de "coller" à un son actuel placent certaines de ses chansons et leur traitement au premier plan de certaines avancées contemporaines de sa carrière.
En témoigne ce "Doctor Sax" qui flirte allègrement avec l'acid jazz séquencé fin eighties.
Michael Brecker encore de la partie a sorti la panoplie d'effets et l'affaire fonctionne à merveille sous le chanteur qui ne s'excitera pas pour autant, égal à lui même et à son débit vocal chuintant.
Doctor Sax - Michael Franks
On a parlé du Joystick précédemment, on aura trouvé amusant mais en même temps "sérieusement traités" les bidouillages téléphoniques de Sly et bien entendu l'ère de la programmation (Jeff Lorber en producteur, claviériste, programmeur aux manettes) aura fait place dans son univers (Woman In The Waves (Album Verson) - Michael Franks) - sans pour autant bouleverser les choses... et ce même quand il invitera Michael Urbaniak, ce violoniste habituellement débridé, délirant, exubérant, habitué à la démesure de sa compagne "à la vie comme à la scène" : Ursula Dudziak .
When I Think Of Us - Michael Franks
Magique !...

Mais c'est Noël, alors je vais laisser la touche funky aux curieux car finalement une fois qu'on est entré ici, chez Michael Franks, pousser le bouchon syncopé vers un funk soyeux ou un jazz jamais rock mais simili fusion (Il ira pousser Toots Thielemans à œuvrer en ce sens l'occas'... histoire d'alternance vocale complémentaire - Michael Franks - Never Satisfied - YouTube), tout comme aller de ballade en ballades (parfois même jusqu'au Japon - Michael Franks- Rainy Night in Tokyo - YouTube ou encore en vacances à travers l'univers des toiles de Gauguin) n'est que l'une des routes de croisière qu'il nous offre au passage de ses albums tous aussi raffinés les uns que les autres.

Et, comme un artiste américain n'oublie jamais Noël, il est cette évidence à laquelle il n'aura donc échappé.
Le sapin est là (le vrai, pas en alu), il trône, étoilé (de plastique ou autre), au beau milieu du salon, les cadeaux sont prêts à être posés à son pied, la cheminée attend le froid qui peine à s'installer et nous aussi on attend de pouvoir "regarder" la neige, ici, à LA, NY, Kyoto, "rêver"sur une île ou ailleurs... du moment que ça swingue et qu'on fasse un bonhomme, même en polystyrène (pas obligé qu'il chante...)...
Mais en attendant Michael a pensé à nous et nous offre un voyage en "Christmas mode", forcément chargé de douceurs et de rêverie...
On en avait bien besoin... Noël déjà... et bientôt 2016...

The Way We Celebrate New Year's - Michael Franks
Watching The Snow - Michael Franks
Christmas In Kyoto - Michael Franks
My Present - Michael Franks
I Bought You A Plastic Star (For Your Aluminum Tree) - Michael Franks
Said The Snowflake - Michael Franks
The Kiss - Michael Franks
When The Snowman Sings - Michael Franks
Island Christmas - Michael Franks
My Present (Prerise) - Michael Franks

Et un cadeau, pour l'humanité, Santa Claus, c'est possible ?...
Bon, je le met sur ma liste...
Je suis à la bourre, mais ça, ces derniers temps faut surtout pas oublier de le commander...

Allez, si je ne reviens pas écrire musique d'ici là, bon Noël à tous... avec Michael soyez tranquille, ça va bien se passer...






Commentaires

  1. Houaaa, je n'en suis qu'à "Monkey See-Monkey Do". Il se trouve que j'avais quelques albums de lui, pris pour sa similarité proposé par un petit bouquin (les xxx like) dans le chapitre Harry Connick Junior's Like. Ça vaut ce que ça vaut, mais comme j’aimais bien le Harry.
    À l'écoute de ce "Monkey.." je me disais que j'entendais tout le "groove" repris dans pas mal de chanson jazzy française. Jonasz, Sanson.
    Du coup, le rapprochement avec Harry-Connick est plutôt étrange, plus swing à la Sinatra, là où je découvre grâce à toi - car très très peu écouté - que le Michael c'est le croisement Cat Stevens Meets la Bossa Nova.
    Du coup, sans t'avoir suivi jusqh'au bout des titres, tu m'as organisé la ballade cool. « Popsicle Toes » En écoutant la version de Diana Krall, je découvre qu'à être très très cool, on fini par ne pas bien l'écouter
    « Bad Habit » L'allusion à BB King m'échappe. Quoique non, si on écoute bien, mais le style musical étant moins épais. Mon oreille entend Georges Benson …
    « When Sly .. » a déjà plus d'arrangements, abandonne un peu, juste un peu, le nonchalant.

    Bon je fini sur un « Songbirds » période probablement moins créative, mais tant pis, j'aime les sucreries et je vais cesser sur celle là... passe de Bonnes Fêtes.

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    1. Merci de passer un moment ici.
      J'avais déjà évoqué M.Franks sur l'ancien blog, mais au passage d'un seul album je crois.
      Pour les amateurs de jazz rock, fusion et autre rock dit Calif', via les pointures de la génération de musiciens américains touche à tout et étiquetés "requin de studio" , M. Franks est un passage incontournable.
      La plupart des héros musiciens (présents effectivement chez Jonasz et sous-jacent chez Sanson - sa tournée "américaine" que j'ai eu l'occasion de célébrer en concert le prouve) qui sont sortis des universités mythiques (Berklee school) apparaissent, toutes générations confondues, un jour ou l'autre chez lui.
      Certains furent les piliers de CTI, d'autres seront passés chez ECM ou encore furent dans les années 90 les incontournables de GRP. Jonasz les avait rêvés et se les est offerts (Gadd, Laboriel, Carlton...), ça pose...
      Mais ce que j'aime par dessus tout chez cet artiste est qu'il sait mettre les talents et compétences respectives de ces musiciens sachant tout jouer avec une infinie personnalité au profit de chansons simples d'apparence, de contextes limpides et comme tu le dis nonchalants...
      Alors on les guette, on cherche le solo, le groove, l'insert sublime ou sublimé et on ne sera jamais déçu, bien au contraire.
      Sanborn en albums solos est magistral, Sanborn en soliste chez des artistes comme M.Franks est tout simplement génial.
      Brecker, en albums solo, cherche, explore, expérimente et pousse le langage du saxophone et du jazz dans des recoins infinis et en repousse les limites cherchant l'alternative coltranienne et pourtant chez M.Franks il est quasi proche du résultat, comme si ces quêtes (Quest, l'axe de D.Liebman) trouvaient là une vérité au sein d'une proposition musico-commerciale.
      Cela, tu peux le décliner au cours des albums à quasi l'infini et pour chaque touche musicale éminemment audible et présente, qu'elle soit soliste (plus simple) mais aussi en background (il n'y pas d'accompagnateur chez M.Franks, il y a des personnalités qui accompagnent de leur identité musicale le titre, le chanteur, le compositeur, l'artiste et qui sont choisis en fonction de cela, pour tel ou tel critère musical).
      Je le soupçonne à peine de composer en fonction d'un tel ou une telle tant l'évidence des choix saute aux oreilles.

      Moi aussi j'aime les sucreries, mais je n'en abuse pas trop, car à force, on arrive à s'en écœurer.
      J'aime trop cet artiste pour en arriver là, alors, de temps à autre je le sors, comme là, des rayonnages CD ou vinyles et parmi ses amis - Michael MCDonald, Patti Austin, Chaka Khan (concert sur DjazzTV hier soir merveilleux), Steely Dan, Jazz Crusaders (idem ces derniers temps sur la même chaine), Al Jarreau, George benson (justement) ou encore Bill LaBounty voir Ben Sidran, ou encore en les fusionnant avec ces mythes que sont Steps Ahead, Spyro Gyra, Sanborn, Yellowjackets, Corea E Band, etc - il s'installe, prend sa place brésilienne américanisée, pose son funk doucereux et nonchalant (encore une fois), jazz sans l'être vraiment, hésite entre slow et ballade.
      Un diaporama musical qui a commencé très tôt à préconiser la HD tant en prod qu'en couleurs et procédés.

      Passe toi aussi de bonnes fêtes.
      Merci de ta fidélité lectrice, commentatrice et musicale.

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  2. Yo Pax.. je relis tes pages avec dans les oreilles "The sleeping woman" en pleine découverte. Whouahhh. Bah en fait c'est une découverte totale. Peut être je m'étais laissé négliger par les pochettes, souvent passé à côté sans m'y arréter. Du coup j'ai trouvé qq albums pas cher chez Gibert, et je dois dire que "The art of tea" m'a fait un bien fou. Comme Tonio j'entends du Benson, du Jonasz (les années 80 commencent, avec cet orgue magnifique), puis un peu de Steely Dan quand ça s'emballe dans le sensuel et le rythme. Je vais avancer doucement à travers la suite de sa discographie, même si j'ai l'impression que je vais beaucoup aimer, voire préféré le début, comme ces opus 75 et 76 qui me bercent. Encore un préjugé sur les 80's ;D
    En tout cas merci pour cette immersion totale, cette grande douceur de son qui va surement du coup envelopper le Noël familial vendredi.
    Ah oui, les violons, l'orchestre derrière, un truc ..je peux pas résister. Sublime.
    Bon Noël à toi Pax
    Biz

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    1. Ça fait du bien, hein ? Un peu de douceur, de sensualité, de perfection aussi.
      J'ai forcément eu un gros faible d'entrée pour les premiers albums aux sons seventies, les références Jazz Crusaders, Groover Washington et même les premiers Brecker Brothers (le mix, la prod, les cuivres...) et bien sûr les premiers Sanborn (Hideway en chef de file) - je mets tout cela dans un même "panier".
      Puis les années 80 m'ont littéralement happé avec SkinDive et The Camera never Lies...
      Elles ont happé Jonasz, c'est sur et le Nougaro de Nougayork aussi.
      Un album qui m'a laissé un temps de côté a été Object of Desire, par exemple, puis je l'ai en qq sorte redécouvert et là...
      Puis il y a eu Passion Fruit, celui là heureusement que je l'ai en Cd car en vinyle il serait usé jusqu'au fond du sillon... :)
      Rien que pour "Amazon" et je fonds...

      Noël en mode M. Franks ?
      Ça va être cool dis donc, et avec le beau temps annoncé ça va sonner comme des vacances d'hiver à la plage, ça.
      Passe de bonnes fêtes, prends du plaisir et à très bientôt.
      Merci de ton passage parmi nous.

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  3. Ce Michael Franks, c'est du miel pour les oreilles...
    C'est un son (d'époque?) que j'aime bien, une certaine idée du cool aussi (peut-être que tous les albums ne le sont pas...)... grand merci pour cette découverte!!!

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    1. Coolitude absolue...
      Si, si tous ses albums le sont, ou presque...
      Une certaine idée de la vie, probablement.
      En tout cas, ils font du bien en ces temps maintenant post festifs.
      Merci de ton passage.
      à +

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  4. Connais pas bien ce bonhomme. Je vais écouter plus attentivement. Dans le même genre, j'adore Tom Scott, et tout particulièrement l'album "Blow It Out" de 1977, et le fameux thème de Starsky et Hutch (version US hein). Je trouve ça irrésistible. "Tom Cat" avec le LA Express est très agréable aussi.

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    1. Alors ça va te plaire.
      Tom Cat est un album que j'ai beaucoup écouté et même j'en ai joué des extraits (Good evening mr & mrs america"), justement tu y trouves le LA Express, l'alter ego blanc des Jazz Crusaders présents dans les deux premiers albums de M Franks.
      Ce son est inimitable et tellement "authentique", tu en retrouves l'essence dans les "inspecteur Harry" via Schiffrin.
      T.Scott a plutôt beaucoup arrangé pour Steely Dan dont il est la clé de voûte des arrangements cuivres, la grande classe (Gaucho...).
      Ce rock dit Calif' aura bercé mes oreilles ado en quête de jazz daont il est une excellente transition initiatique et continue de le faire.
      merci du passage et bonne découverte.
      Tu y reviendras je pense.
      à +

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  5. Je profite de ce post sur notre "ami" Michael Franks pour te souhaiter Pascal une bonne année 2016 dans un monde un peu plus tranquille. Je ne dirai rien de plus sur cet artiste délicat dont je possede tous les 33 tours (sauf le 1). Je les ai même (tous) racheté 25 ans plus tard, c'est dire le plaisir qu'il me procure.

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    1. A mon tour de souhaiter une bonne et heureuse année dans ce monde au sein duquel effectivement un peu de raison et de tranquillité seraient les bienvenus...
      M Franks, je me doutais bien que tu en étais admirateur, à ce point peut être pas, mais, en ayant plusieurs en vinyle, je sais effectivement le plaisir que ce support procure avec un artiste si attaché à la qualité et au soin tant musical, exécution ou production.
      La grande classe...
      à bientôt et merci de ton passage.

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