ECM – Voyagiste sensoriel – séquence 2.

ECM – Voyagiste sensoriel – séquence 2.

Bon, la vie continue...
Ecrire sur la musique, à quoi bon, ou pourquoi pas...
Finalement, ne pas céder.
Ecouter, se produire, penser, oui penser.

Il y a quelques mois j’ai ouvert un opus ECM, cette agence de voyage musicale aux propositions si vastes qu’il semblerait être impossible d’en faire le tour en une vie de passionné de découverte musicale.
Nana Vasconcelos avait alors servi de balisage.
ECM est un vaste territoire, une surproduction qualitative, un espace intemporel magique.

J’y retourne.
Vous me suivez ?

---

ANJA LECHNER – Moderato Cantabile – 2014

De suite emporté par ce duo où j’ai retrouvé avec grand plaisir le pianiste François Couturier que j’avais perdu de vue depuis les années 80 où il officiait avec son ami Jean Paul Celea.
Ce duo était également associé à l’un des albums d’une exceptionnelle musicalité de John McLaughlin, enregistré avec les sœurs Labèque, écrit et composé avec une précision méticuleuse : « Belo Horizonte ».

François Couturier donc, pianiste à la carrière à peine suivie, mais resté inscrit en mémoire de par ces années 80 où le jazz français s’émancipait de l’emprise du standard américain pour explorer les défrichements magmaiens, davisiens, coltraniens mais aussi insuffler en lui son patrimoine et celui d’une Europe multiple aux couleurs musicales ré-exploitées tant rythmiquement qu’harmoniquement ou en systèmes modaux.

L’affaire n’était pas nouvelle, Bartok, Orff, Stravinski, Dvorak, Ravel parfois, Debussy aussi, Ropartz sans parler de Bach en suites diverses... l’empreinte de la musique « populaire » ou traditionnelle comme usage dans la musique « savante » n’est pas une révélation il me semble.
Le jazz, la musique improvisée, alors... savants ?
Je ne vais pas ici lancer le débat sinon on va s’égarer de cet album, mais il est bel et bien là, tant musicalement que « comportementalement », l’ignorer est oublier qu’à cause de cette récup’ du jazz par une frange musicale voulant se distinguer intellectuellement, aujourd’hui, ce même jazz continue à s’élitiser et rompre avec ses fondamentaux.
Ici, pourtant derrière un propos rigoureux et encadré de fondements classiques, la limpidité, le plaisir, l’ouverture, l’émotion aussi.

« Moderato cantabile », annotation que nombre de musiciens ont pu lire au cours de leurs apprentissages classiques, inscrite en entête de partitions et au sens parfois négligé sous un entrelacs de notes véloces pourtant dédiées à un renfort d’expression est un album qui en est chargé, justement, de cette expression chantante et offerte avec modération.

Anja Lechner est une violoncelliste qu’il m’aura fallu aller découvrir sur le net, pas réellement médiatisée, pas franchement déployée au grand jour.
Elle fut active au sein du Rosamunde Quartett, un quatuor à cordes que j’ai découvert par le biais d’un enregistrement de Dino Saluzzi puis fouillé pour le découvrir sous une liste discographique conséquente, ce jusqu’à le mettre dans les sommets de mes quatuors à cordes préférés...
Un panel impressionnant de répertoire, ratissant le XXe siècle, le romantisme et la création avec rigueur, justesse et implication.

On aimerait « classer » cet album dans un quelconque casier afin de lui donner un « sens » et attirer par-là certains auditeurs plutôt enclins à ceci ou cela...
Ce sera difficile, même si l’évidence de la connotation contemporaine est logique (Edition of Contemporary Music oblige).

De toute évidence improvisation et liberté d’expression se mêlent à une écriture pouvant être stricte ou ouverte, preuve flagrante de l’évolution réelle des compositeurs qui induisent désormais la marge de liberté dans leur concept.
L’idée de l’improvisation à l’intérieur de l’écrit est donc claire et les langages se fondent non en un collage ou encore une vaine rencontre mais bel et bien en la possession d’un propos assumé, combiné, associé et maîtrisé.
Les réminiscences d’esthétiques puisent jusque dans le classicisme (« papillons »), empruntent au jazz et bien entendu au répertoire contemporain, mais peu importe car elles ne sont ici effet de style, plagiat ou même récupération.
L’axe musical des pays de l’Est, inscrits ici comme une couleur, comme une aura, emplit l’espace et ajoute à ce mélange de langues, à ce duo au caractère cosmopolite de fusion culturelle qui me remet les pendules à l’heure en ces temps où l’on veut faire se dresser les humains les uns contre les autres.

Aborder un duo est souvent chose revêche...
En général on s’attache à une œuvre comme certaines pièces de musique de chambre en classique, on écoute alors quelques plages, on favorise tel ou tel moment.
L’écriture dans ce « genre » a besoin de nombre de ficelles pour attiser, attirer, soutenir l’intention et l’attention.
Ici rien de méthodique, rien de stylistique, juste l’évidence de la musique qui avance au fil du temps, exprimée par ce duo en osmose parfaite.
Des compositeurs à découvrir absolument sont à l’honneur pour ce voyage poétique, culturel et géographique à deux et leur propos est merveilleusement mis en valeur : Gurdjieff, Mompou, Brahem et François Couturier lui-même éclairent cet album que j’écoute régulièrement, empli d’impressions qui ne sont pas que titres de pochette.

Anja Lechner / violoncelle – François Couturier / piano

Anja Lechner / François Couturier: Moderato cantabile (Album EPK) - YouTube

---

IRO HAARLA – Northbound – 2005

L’école de l’école, l’école dans l’école...
Le style du genre, bref, je m’explique.

Première écoute de cet album, on est de suite dans l’espace familier ECM, on cherche où est Don, si c’est bien Jan qui gémit ainsi (« veil of mist »), si Eberhard s’est lui aussi glissé dans la session...
Puis on va voir la pochette et on est là face à un paquet d’inconnus, à part Jon Christensen, batteur maison ECM dès la plus tendre époque. Un batteur auquel il faudra d’ailleurs que je consacre un billet tant il m’a influencé, non techniquement (quoique), mais surtout musicalement et sans lequel très certainement l’a notion d’espace et de chant chez ECM ne serait pas à ce point identitaire.

Iro Haarla est une harpiste et pianiste finlandaise, je ne sais pas grand-chose sur elle à part qu’elle ait étudié à l’académie Sibelius, logique. J’ai découvert qu’elle était l’épouse de Edward Vesala dont elle a été interprète, là j’ai de suite reconnecté des informations éparses dans ma mémoire...
Vesala, j’ai découvert sa musique au gré de ECM et c’est un compositeur rare.

Cette artiste instrumentiste mais également compositeur a peu enregistré sous son nom chez le label mais son approche, en tout cas sur cet album, est justement ce que j’appelle "sous influence totale" d’école et de genre. Je n’y vois là aucune critique négative, aborder l’idée musicale ECM et en tirer substance créative à un tel niveau relève d’un engagement qui ne peut être surfait, ni superficiel.
Frôler Garbarek, approcher Cherry, caresser Eberhard Weber, tout cela dans un propos où encore une fois l’espace est maître du jeu est une gageure.
Alors si l’on aime le hors temps, la suspension tendant vers l’infini, la souplesse et admirer les grands espaces à l’horizon lointain, ces paysages immenses nordiques et solitaires, on entre à fond dans cet album.

Cet album chante, avec forcément féminité, de son début à sa fin, au gré des vents, des vagues, de barcarolles, de nymphes, de rocs, du temps bien sûr.
Le tempo est la phrase musicale.
Elle opère unifiée, contrapuntique, suspendue dans l’air, comme flottant par miracle et elle ne tient qu’à un fil, celui de la batterie, totalement anti-usages(« Waterworn Rock »), sorte de contre chant, délicat, s’interdisant le moindre pattern, la moindre insistance pulsée, restant au service de longues envolées parfois lyriques (« Time for Recollection »), agitées (« on a crest of a wave »), souvent libérées.

Le jeu de la leader est d’une fluidité pianistique de harpiste (« Waterworn Rock »), d’une richesse de pianiste, d’une délicatesse féminine à fleur de touches ou de cordes.
En soutien comme en improvisation son jeu est inédit, d’une personnalité qu’il faut creuser et appréhender car inhabituel comme peut l’être celui d’un Paul Bley, par exemple, autre école, autre trait d’influence et pas des plus simples – d’une véritable fausse liberté.
On aimerait penser free, on pensera plus largement liberté d’expression...

On se remémore lors de l’exposé des thèmes les volontés aléatoires d’un quintet chez Miles avec Wayne, où la mélodie s’installait sur le drumming profond de Tony, tentant l’unisson, l’écrit stable et pourtant jamais vraiment rigoureuse, volontairement instable, presque hasardeuse.
Les vents sont ici des chorals fixés sur une ligne, une direction, chacun peut s’en émanciper, y revenir, en user, en jouer et surtout s’en exprimer. Ils ne sont que deux, on aurait tendance à l’oublier tant leur participation est riche et dense, complémentaire et en osmose.

Cet album une fois installé dans l’espace de mon quotidien, j’ai eu du mal à le quitter, il représente finalement peut être synthétiquement cette génération ECM unie autour d’un langage improvisé chargé d’Europe, de culture européenne.
On y est en espace familier, du son à la conception musicale et pourtant rien n’y apparaît comme cliché, comme déjà entendu...

Il respire... il est tant aventureux que reposant.
Oser sans choquer, interpeller sans agresser, positionner ses idées en sachant les faire écouter, avec le temps, la patience et en profitant d’une notion hors de l’urgence : l’infini - voilà un peu de ce qu’il me laisse comme trace sonore.

Le détour est à faire, partir au soleil, c’est bien, mais s’offrir de grands horizons de fraicheur, parfois, cela peut être tellement bienfaisant...

Iro Haarla / Harpe & Piano – Trygve Seim / Saxophones – Mathias Eick / Trompette – Uffe Krokfors / Contrebasse – Jon Christensen / Batterie

---

JULIAN PRIESTER « Pepo Mtobo » – « Love love » - 1973/74.

Quand on découvre ce genre d’univers en 1974, sans aucune disposition préalable, sans avertissement, juste poussé par la curiosité, juste parce que, un jour Miles et son Live Evil, puis Herbie et Weather Report et tout un foisonnement fusionnel mêlant ce qui reste jazz avec l’aventure électronique, la jam session psychédélique mâtinée de ce rock qui en fera une double étiquette de jazz-rock – on adhérera ou on restera hermétique, peut-être à jamais.

Ce train utopique, nouveau, futuriste et aventureux est passé, j’étais sur le quai et je suis monté dedans... j’ai eu la chance de le faire jeune à l’adolescence où l’on imbibe son esprit de nouveau, d’essai, d’expériences et d’amour.
Il m’a embarqué vers des contrées inédites, vers des espaces complètement nouveaux à mes oreilles, à ma culture, à mon éducation. Ils se sont additionnés avec ce rock heavy puis métal qui a bercé l’adolescence en évoluant vers le prog, ce mouvement qui enfin reprend du filon, des adeptes, de la création et de nouveaux artistes, nouvelles générations...

Julian Priester, tromboniste, bien loin de mes aspirations adolescentes et cet album « Love love » ont contribué largement à m’inciter et m’engager dans l’aventure de ce nouveau jazz, celui qui peut, sur une seule et simple ligne obsessionnelle de basse, soutenant foultitude d’accords ou un seul au choix, permettant une évolution à contre effet, proposer le voyage de l’esprit, de l’imagination, de l’âme...
Miles / « Bitches Brew »-« On The corner », Herbie et son Septet dont Julian Priester fit partie, ce terrain de jeu expérimental préfigurant les Headhunters, à cheval entre le quintet de Miles et l’expérimentation électronique funkoïde, les premiers Weather Report avec ces voyageurs venus d’autres galaxies... et puis les débuts d’ECM, Rypdal / Sart-Garbarek...
Tu parles d’une époque ! On osait, là...

Pas vraiment peur, juste se laisser porter par ce mouvement et cette vague hyper créative, aventureuse – « Love love » est juste là, installé dans ce foisonnement créatif.
Il n’est pas vraiment mis en avant, connu ou encore plébiscité, c’est juste une des pierres de cet admirable édifice qui a permis à la musique improvisée, de part et d’autre de la planète, de se rencontrer et de fusionner, cassant les barrières, effaçant les étiquettes, détruisant les clivages et se fichant des a priori.

On y trouve quelques figures emblématiques du « genre » de cette époque...
Ngudu, Eric Gravatt, Henry Franklin aux côtés de jeunes en devenir dont le fantastique Bill Connors, ce guitariste qui participa à la naissance de Return to Forever avant les dégringolades hispanisantes de Al Di Meola mais aussi Ron McClure à la contrebasse et un claviériste nourri à la pâte hancockienne Umbra Zindiko (Todd Cochran)...
Et puis il est auréolé de la houlette créative synthétique de Pat Gleeson, ce sorcier des machines synthétiques pas encore évidentes à inscrire dans l’univers musical hors l’expérimental, créateur d’insolite et de tourments soniques, de bizarreries et de spectres inédits... génial.

Tous se rebaptisent volontairement de pseudos africains, revendiquent racine, culture et authenticité et ce simple fait additionné de cette mixture entre futur, urbain et jam interstellaire, nous trimbale dans un pays, une contrée, une planète tour à tour luxuriante, désertique, ésotérique, tribale, minérale...

Humanoïdes et créatures diverses se côtoient pour une BO de SF kaléidoscope synthétique nourrie de leitmotivs, de liberté, d’asymétries, de giclées analogiques.

De vagues thèmes architecturaux servent de réunification (« love,love »), de longues improvisations s’installent sur l’omniprésence rythmique ancestrale.
Julian comme Miles en électricité absolue, joue l’ambiguïté, se surpasse guitariste, s’émancipe tromboniste, se noie dans les effets de synthèse.

« Images » est un étrange voyage dans une jungle où abonde et déborde ce jazz du septet de Herbie, où le free prend enfin une voie émancipée de ses arriérés pour s’engager vers de nouvelles langues musicales – la liberté y apparaît totale, presque accessible.

« Eternal words – Epilogue » opère un retour inattendu vers des influences bop.
Paradoxe, ce titre au langage éternel et aux critères relevant d’us communs pour ces défricheurs du jazz aurait été, présenté, en soit comme véritable axe avant-gardiste d’une forme issue de la new thing.
Arrivé à l’issue d’un voyage innovant il apparaît là presque « classique », comme un retour à la terre nourricière commune...
Les avancées et recherches d’un Cobham en « Crosswinds » se sont glissées dans le parcours rejointes par une réminiscence d’Art Ensemble débridé...
Pat Gleeson vient alors interroger tout le monde sur la nécessité d’un tel acharnement sur le passé et transgresse la thématique en ritournelle polyrythmique, la transposant par paliers.

Je réécoute souvent cet album qui me plonge dans un jazz à l’univers inhabituel et qui même aujourd’hui ne trouve que peu de points comparatifs, peu de réelle école, resté comme figé dans ce moment où l’on expérimentait sans vergogne, tentant d’aller chercher ailleurs en créant de nouvelles donnes sur le terreau d’un langage improvisé qui même chargé d’une appellation free puisait malgré tout dans les racines du blues.

Le label chercheur ne pouvait dans ces années mi seventies que s’intéresser à de tels projets et les inscrire dans son catalogue de contrées à visiter.
C’est le hasard qui m’aura mis face à Julian Priester – il fait parfois bien les choses celui-là.

Julian Priester - Prologue / Love, Love - YouTube
Julian Priester (Pepo Mtoto) - Images - YouTube
Julian Priester - Eternal Worlds / Epilogue - YouTube

---

RALPH TOWNER / JOHN ABERCROMBIE – « Sargasso Sea » - 1976.

L’impression de parler d’un album mythique, d’une sorte de moment musical qu’on croirait/voudrait, à tort, chargé de musique « pour musiciens ».
Deux guitaristes aux univers lointains l’un de l’autre s’unissent et le font jusqu’à électrique sur acoustique, acoustique sur électrique, chacun de plus ayant un langage trempé d’une puissante personnalité, d’une forte identité.
Ralph Towner dont l’album « Diary » fut l’une de mes premières entrées dans le label...
John Abercrombie, ce guitariste pro des aventures telles que Cobham « Crosswind » (le riff...), rejoint par Jan Hammer et Jack Dejohnette pour « Timeless », là aussi album mythique du ECM version outre atlantique.
« Sargasso Sea » un album de rencontre, de partage, austère, froid aura-t-on dit, contemporain, pour sûr penseront certains.
« Sargasso Sea » est peut être bien un album qui se mérite, qui se doit d’être écouté, réécouté, qui impose à l’auditeur de trouver la porte d’entrée, l’axe...
Se désintéresser de la guitare, premièrement... et s’intéresser exclusivement à la musique que celle-ci porte.
Oublier la connotation jazz volontairement estampillée à la sortie de la galette vinylique, car, même si l’improvisation semble dominer  (alors qu’une écoute attentive et scrupuleuse témoigne d’un codage ou d’un cadre particulièrement jalonné), car, même si le caractère modal prédomine permettant un large champ d’expression... cet album est avant tout un grand moment de musique instrumentale et peu importe le sceau qu’on veuille lui donner afin de se rassurer, de croire en, de chercher à... justifier son oreille aimant le classement académique.

Les rencontres de guitaristes, voilà bien un projet qui peut frôler la catastrophe, le célébrissime « Friday Night at San Francisco » déballage de frime et d’amusette virtuose par De Lucia, Di Meola et Mc Laughlin n’aura pas dépassé dans mon estime (même les ayant vu en concert croyant assister à du légendaire) le stade de la gonflette, de la course virtuose vers l’inutile, vers... le vide musical sidéral chargé du plein de dollars.

Ici la musique est partout et la volonté de la mettre sur un chemin permettant d’oublier la formule instrumentale afin de produire une atmosphère, une ambiance particulière, une aura, un véritable concept artistique, en fusionnant tant deux personnalités que styles musicaux pour un dialogue les réunissant en impro balisée est évidente.

Cet album est poétique, là aussi, il opère à mon sens comme des tableaux, des sensations, des moments de voyage croqués par un aquarelliste musical.
Les croisements se font, au fil de la trace qu’il laisse... folk par ci, saturation rock par-là, classicisme épars, jazz circonspect, touche pianistique, même... juste pour imager tel « Parasol », tel « Escalier », tel « Espace Vital », telle « Fable »...

John et Ralph survolent cette immense mer des Sargasses argumentaire par touches de sensations très personnelles.
Leurs doigts agiles et tour à tour lyriques, romantiques, expressifs ou délicats se posent au gré d’un voyage sans réelle escale, sans réel point d’arrêt, juste un diaporama musical dont extraire un titre serait bien vain et inutile.

Comme dans une exposition de peinture, je m’arrête, passe, reviens, réfléchis, m’imprègne, zappe pour au bout du compte rejoindre de peur d’avoir loupé une étape, qui sait... cruciale.
Là, je vais voyager, là être intrigué, là chercher le sens, là m’asseoir et attendre que le temps me laisse une trace en mémoire, une sensation, une impression, un souvenir...






Commentaires

  1. Sur Anja Lechner. Que je viens de finir. j'ai déjà expliqué ce ressenti de fraîcheur qui semble être la raison d’être de cette maison. Pas froideur, mais fraîcheur, un premier printemps. Et aujourd'hui que j'ai écouté cet album, j'ai ressenti un côté positif à ma solitude de ce samedi. Comme un bien-être, comme une potion qui élimine tout les malaises et les tensions. J'étais dans la cuisine à faire couler l'eau froide sous les seiches que je nettoyais et le tout à formé un bon moment.
    A contrario, je jugeais aussi cette musique comme asexuée, comme une émotion venu du futur où tous les conflits, surtout les intérieurs, sont résolus ... attention à l'ennui ;-)
    Je te renvoie à la chronique de Charlu, c'est par lui que j'avais eu ce disque.
    http://leschroniquesdecharlu.blogspot.fr/2015/02/anja-lechner-francois-couturier.html
    Super, merci et à suivre, car c'est un papier gourmand que voilà.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cette définition du ressenti du label me convient plutôt bien, il a trop été démonté par le mot froideur, alors, fraîcheur, c'est une bonne alternative.
      Pour le contrario je dirais presque "pudique", à défaut, car il faut lever certains voiles.
      l'ennui est peut être un vecteur qui pourrait se faire croire glisser ça et là, mais je crois que comme les propositions musicales et artistiques du label sont tout sauf faciles de prime abord, il faut alors chercher ailleurs, trouver des entrées là où l'on croirait la superficialité et donc trouver par soi même où est l'intérêt, meilleure façon certainement de rompre avec l'ennui, ou ce qui est perçu comme tel.
      Le son dégageant l'émotion entre présent et futur, sans conflits tant internes qu’externes, d'ailleurs, après tout là aussi une piste d'écoute...
      Ce type d'expression émotionnelle n'est pas là aussi simple à prendre, elle n'est pas directe, rarement du moins...
      tel accord éthéré, tel gémissement de sax, telle pointe de cymbale au milieu d'un jeu aérien, l'expression individuelle est souvent au profit du projet collectif, alors peut être est-elle disséminée, éparse, par touche "impressionniste"...
      Sur un album ECM (celui chroniqué par Charlu dont je n'ai pu m'empêcher de positionner mon ressenti - oublié dans les méandres puis ressorti pour focaliser mon attention - ou un autre) je crois qu'on aborde des univers rassemblés sous une égide, un monde, mais distincts, et dans chacun de ceux ci il y a des individus au service de ces univers (même les plus "trempés" comme Garbarek se mettent à ce service architectural), là aussi c'est une piste possible car les pistes d'écoutes ECM sont multiples et tu ne vas pas aborder l'ECM américain (et ce jusqu'à Watt) de la même façon que l'européen...
      En tout cas, à chaque fois que j'ouvre un volet, un album, un projet, hop, je pars tant en voyage qu'en musiques...

      bonne gourmandise et à bientôt.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

« A EUX LA PAROLE » - ELOISE MINAZZO : « En Boucle ».

FELICIA ATKINSON.

REDECOUVERTES, REDECOUVRIR… (Syndrome de l'île déserte ?)