CHRISTMAS TIME – is here.


CHRISTMAS TIME – is here.


A noël : cadeaux, moments de partage, repas de famille, saveurs, l’éternel sapin et tant, tant d’autres de ces choses enchantées.
Et toujours…
Ces musiques de Noël qui vous accompagnent partout, gaies, entêtantes, chantantes…
Spirituelles aussi.

Alors je ne résiste pas à une petite playlist.
Y’en a pour tous les goûts et les couleurs de Noël.

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01. JILL BARBER : « I’ll Be Home for Christmas » - Ouside Music 2025.

La chanteuse canadienne sort un album de Noël.
Une petite voix sucrée qui susurre, un petit côté pinup bcbg, la frimousse mutine…
L’album est d’un rouge clinquant et l’orchestre arrangé sur la même touche colorée.
Cordes de velours aux vibratos surannés, piano floconneux, rythmique à l’ancienne.
Les clichés sont réunis.
Elle sera là pour les fêtes.
Elle illuminera de son charme, de ses rires et sourires la tablée.
Et le générique du film défile, étoilé.

02. TOM WAITS : « Christmas Card for A Hooker in Minneapolis » - Asylum 1978.

Comme souvent Tom est bien seul, même à Noël.
Alors il va oublier ça dans un pub, commande un whisky, se met au piano et chante.

Elle écrit à Charlie, son « client » et lui raconte que sa vie va désormais « bien ».
Mais au fil de ce fantasme de vie normale où elle vivrait avec un boy-friend tromboniste, aurait un appart’ … elle finit par lui avouer qu’elle a besoin d’argent pour sortir de taule payer son avocat et se racheter de la drogue.
Tom a imaginé cette chanson quand il était à Minneapolis, en tournée, à Noël.
Une bagarre de rue, « Our Day will Come » de Dina Washington, le froid de l’hiver, pénétrant et glacial…
Et comme toujours avec Tom Waits, le fond du trou de la vie, chanté comme personne au monde.

03. MICHAEL FRANKS : « Christmas in Kyoto ». Columbia Japan 2003.

Sur ce bon vieux beat swing leadback Michael, toujours classieux, qui fait avec strictement rien, des chansons superbes, tant charmeuses que charmantes.
Un petit hôtel, une créature de rêve, la neige qui commence à tomber, Noël improbable au Japon, au-dessus de la pagode, sans sapin, décalé.
Une autre carte postale de Noël… chantée par cette voix doucereuse, bercée par ces cuivres jazzy, emportée par ce piano brillant, puis le tapis de cordes tel cette neige qui va recouvrir le sol vient feutrer le cadre musical.
Et ce bugle ...
Magnifique.

04. CHER : « DJ Play a Christmas Song ». Warner 2003.

Si, comme moi, vous avez aimé plus que raison et sans honte aucune son album « Believe », très electro, dance, alors ce seul titre vous fera lever et filer direct sur le dancefloor.
C’est en fait sa seule intention et, on en a tellement marre de Maria Carey, qu’après tout un peu de voix autotunée et vocodée, des ambiances claviers plugs féériques et ce beat massif de kick me suffisent largement à imaginer Noël sous la boule à facettes.

05. MICHAEL MCDONALD : « O Holy Hight ». Universal 2005.

La grande voix soul blanchie tant en chevelure qu’en texture de Michael McDonald, l’un des chanteurs qui me fait toujours instantanément vibrer, passe en mode cocooning bossa nova.
Il rejoindrait presque l’autre Michael, lui aussi, étiqueté Calif’ … Franks.
Sur ce thème de Christmas songs pas forcément courant, il va se laisser aller, en toute quiétude et va laisser Mark Douthit, au sax ténor s’échapper avec lui dans la nuit étincelante.
L’écrin est cotonneux. Il neige.

06. GEORGE EZRA : White Christmas ». Sony 2017.

Formidable enrobage de quintet de cuivres pour cette mélodie que nous savons tous fredonner.
Puis ce sera la guitare en bottleneck slide sous un axe mi country qui va vite se jazzifier dixieland qui va créer la surprise.
Arrangement décalé, subtil, multiformes, voix de velours, charmeuse.
Cette douce et éternelle mélodie, comme ça, superbe !

07. MIRO QUARTET : « Silent Night ». Pentatone 2025.

Pause en dentelles de flocon en mode quatuor à cordes, très classiquement arrangé, idéalement ciselé pour ces textures chambristes.
L’équilibre est parfait, l’harmonisation et ses contre chants qui se tuilent quasi horizontaux, presque contrapuntiques, en écriture chorale sublime le tout.
C’était la pause.

08. THE SECOND HAND ORCHESTRA : « Blue Christmas ». Sing a Song 2025.

Un air de bayou, un groove presque rythm’n’blues, une guitare qui flirte avec Arto Lindsey (souvenez-vous des Lounge Lizards), un sax qui porte le gimmick avant de partir en final à la Zorn.
C’est carrément déjanté, ça barre free, c’est la grande surprise de cette playlist…

09. DANIEL HYDE AND THE KING’S COLLEGE CAMBRIDGE : « Silent Night ». King’s College 2025.

Une telle version recueillie, emplie de paix et à la captation sonore de cathédrale me rappelle cette enfance où avec la maitrise je chantais à chaque Noël.
Cette plénitude, cet espace intemporel, cette quiétude…

10. GWEN STEFANI : « Last Christmas ». Interscope 2017.

Insistance du coté du rythm’n’blues et du doo-wop pour ce titre de George Michael/Wham qui est là encore dans toutes les têtes et qui a – chose rare – pris directement la place de standard du genre pour une chanson créée spécialement pour cette occasion universelle en se plaçant immédiatement dans les titres les plus écoutés « Christmas »..
Faut dire qu’ici, comme dans tout ce qu’a créé le duo, tout est fait pour accrocher immédiatement faire chanter ensemble, partager, être unis par la musique.
Que dire de cette version de Gwen Stefani ?
La rythmique est obsédante et insiste, les chœurs renforcent bien sa voix éraillée et les cordes quelque peu téléguidées font cependant un travail alternatif, au niveau de l’écoute, des plus crédibles.
Dans une playlist, en tout cas, ça la crée, cette alternative.

11. EURYTHMICS : « Winter Wonderland ». A&M 1987.

Comme toujours avec les Eurythmics on n’est pas déçus.
Annie s’offre en intro le verse, faisant se demander si on ne s’est pas gourrés de titre tant on n’en a coutume. Puis c’est parti pour un package typique de leur cru où le synthétique au packaging computer tout en un l’emporte.
Annie aime toujours autant user d’un petit trait bluesy et elle va en profiter à la fin pour enfoncer un peu le clou dans cette direction
C’est issu de ces compils « a very special Christmas » en général pleines de très bonnes surprises.

12. STING : « Gabriel’s Message ». A&M 1987.

Dans cette édition de 1987, justement se trouvait cette merveilleuse version à la Sting de Gabriel’s Message, truffée de ces chœurs dont il se rappellera certainement quant il enregistrera Purcell, bien plus tard. Il s’est bien amusé en studio à se prendre à lui seul pour un chœur luthérien. Et bien entendu, connaissant son immense culture, ça fonctionne…

13. RYUCHI SAKAMOTO : « Merry Christmas Mr Lawrence ». Masterworks 1983.

A chaque Noël je ne peux m’empêcher de me passer ce merveilleux titre de Ryuchi Sakamoto.
Forcément japonisant, sur ce thème hypnotique, le morceau se décline comme un thème avec variations jusqu’à un crescendo orchestra-synthétique final souligné d’ostinatos obsédants.
Que ce soit la version chantée par David Sylvian ou celle-ci instrumentale, ce titre de B.O, pour un film de luxe, il faut le reconnaitre, avec entre autre D.Bowie en acteur, est un monument incontournable du genre cinématographique et… Christmas…

14. PAUL CARRACK : « Let it Snow, Let it Snow,Let it Snow !». Carrack UK 2019.

Accompagné par le formidable et swinguant SWR Big Band, Paul Carrack nous fait revenir au jazz pour un arrangement qui fonctionne dans le mille, osant même un cliché Jingle Bells.
On chante en chœur sur ce thème à jamais fédérateur et entrainant.
Cuivres rutilants, rythmique bondissante, saxs voluptueux, voix de crooner, tutti ample et généreux. Tout est là, jusqu’à l’échappée de solo de sax, minime mais rentre dedans.
Que du bon.

15. WYNTON MARSALIS : « Sleigh Ride ». SMCMG 1989.

 Wynton ne pouvait éviter la tradition de Noël et comme il se doit il va la présenter façon bien oldies jazz, comme sortie du jungle du Cotton Club, sa came depuis des lustres que de faire le revival de cette sonorité dont il connait par cœur les racines et le rendu.
Tempo up, chant festif et jubilatoire du grand scatteur Jon Hendricks.
Quand ce jazz là s’empare de Noël, c’est d’emblée un cadeau.

16. RUFUS THOMAS : « I’ll Be Your Santa Baby ». Craft 2023.

Allez on va réveiller un peu l’ambiance, il est temps de débarrasser la table et de passer au digestif. Toutes cocottes dehors les guitares funk tournoient en clichés à la JB, la section de cuivres pousse Rufus à brailler son blues funk profondément urbain.
Chœurs obligatoires, clavinet bondissant, piano surprenant.
Faut vite aller écouter l’album.

17. TILL BRÖNNER : « Christmas Time is Here ». MAsterworks 2021.

Ce titre est l’un de mes standards de Noël préférés. Ces trois temps souples, cette mélodie peine de charme, de mélancolie pudique. Tant de versions et celle-ci, où le bugle surgit, caressant, sensuel et sensible. Till chanteur, comme Chet, entre le chanteur et l’instrumentiste pas de différence…
Jazz, oui, c’est sûr.

18. EAGLES : « Please come Home for Christmas ». Elektra 1978.

Et oui, les Eagles ont aussi sorti leur album de Noël.
Un bon gros 12/8, genre slow rock des familles pour ce titre tout de même vraiment bien taillé.
Piano en ostinato de genre, guitare en arpèges de genre et purée ce solo, minimal, mais tellement là… et une petite oreille à cette intro puis fin pianistique qui en mode bells verrouille le tout.
Bon, y’a du savoir-faire… et faut pas s’en priver.

19. BOOKER T & THE M.G.’s : « Santa Claus is Coming To Town ». Atlantic 1966.

Impossible me connaissant de ne pas placer un bon coup d’orgue Hammond dans une playlist, quel qu’elle soit… Alors ce sera ce titre soulfull par Booker T soutenu habillement par ses potes M.G.’s.
Un groove implacable, ce côté roots rythm’n’blues dont on a tant besoin pour le fun, le plaisir, dans la vie.
Immédiat, instantané, plaisir direct, ce gars dès qu’il pose ses doigts sur l’orgue, tire les tirettes et lance sa Leslie… c’est prenant, sans réfléchir on fonce.

 20. DUKE PEARSON : « Jingle Bells ». Blue Note 1969.

On va terminer avec le plus saucisson des standards du genre, le célèbre « Jingle Bells », tellement passé à toutes les sauces qu’on l’a goûté épicé, sucré, moelleux, fort en bouche, amer, acide…
Cette fois ce sera festif latin-jazz avec cette version de Duke Pearson posée sur tapis de percussions (Airto-Mickey Roker), avec le subtil Bob Cranshaw à la basse.
La neige a fondu, le soleil inonde la pièce.
Noël, finalement, c’est partout…








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