SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (04)
SI VOUS AIMEZ LE JAZZ … (04)
Allez, la suite de ces petites playlists en format K7
PLAYLIST 07.
01. BENNY GOLSON « Don’t Get Around Much Anymore » - Album
« Horizon Ahead » / High Note 2016
Benny Golson (Tenor Saxophone), Mike LeDonne (Piano), Buster Williams (Basse),
Carl Allen (Batterie).
Pas besoin de longs discours, il suffit d’entrer de plein pied dans l’ouverture
de cette playlist surchargée de swing intense dont ce thème ellingtonien est la
porte d’entrée.
Tout est là, chaque instrument(iste) distille les moindres détails de ce qui
fait le jazz, de ce qu’est le jazz, de ce que représente le jazz.
Hard Bop : c’est inscrit… à la clé de portée.
Exemplaire.
02.
HERB ELLIS « One Note Samba » - Album « Softly… but with that
feeling » / Verve 1961.
Herb Ellis (guitar), Victor Feldman (piano), Leroy Vinnegar (bass), Ronnie Zito
(drums).
Cette année j’ai remis ce standard à l’honneur, un trait de génie que ce titre
au prétexte de composition sur une seule note, l’harmonie évoluant en fonction
de celle-ci, immuable dans les partis A du thème puis se transformant en une
simple (!) gamme pour le trait de la section B.
Et je me suis souvenu de cette éminente version du guitariste Herb Ellis
glissée dans une de mes compilations CD Verve (Jazz en Verve).
Elle avait ce rapport étrange que je n’ai jamais franchi alors que cela parait
presque une excellente idée, à savoir exposer le thème en bossa rapide puis
décliner les improvisations en swing presque bop.
En 1961 (cf également la version d’Oscar Peterson de « Girl from
Ipanema » et tant d’autres ce même chez Ella), l’insertion, l’intrusion
même de la bossa nova avec ses thèmes et thématiques, ses méandres harmoniques
et sa beauté mélodique dans le jazz et ses usages se fait lentement…
Le musicien de jazz reste consolidé dans son jeu ternaire et même s’il va
arriver à binariser ou quelque part rigidifier quelque peu ce jeu, en le
réduisant à un pattern d’accompagnement, il préférera le « confort »
et l’aisance libertaire du swing à la place d’un cadre rythmique qu’il n’a pas
encore réellement inscrit dans ses codes d’usages.
Il n’empêche.
Cette version est très certainement la première que j’ai entendu de ce titre à
l’idée de composition ingénieuse.
Elle n’a pas bougé d’une seule note dans mon esprit et ma mémoire.
03.
HERBIE MANN « Blues in The Closet » - Album « My Kinda
Groove » / Atlantic 1964.
Le jazz invite la touche cubaine, une direction que Dizz a bien creusé, en big
band, principalement.
La mariage flûte – percussions c’est un truc qu’on va beaucoup pratiquer,
l’association flûte – guitare (additionnée ici du piano de Don Friedman) là
encore… et ici ce mélange de grains est révélateur.
J’apprécie encore beaucoup cette manière légère d’aborder ce qui deviendra
malheureusement plutôt gueulard et souvent caricatural, débridé de façon
excessive… quand le jazz s’en empare, à savoir les styles dits latino tels que
mambo, salsa, cha cha, etc…
Ici, sur une ligne de basse bondissante (Jack Six) et une base de congas,
bongos (Carlos Valdes-Willie Bobo + Bobby Thomas on drums) … de tenue rythmique
voilà que tout va s’organiser, sans heurts, sans la moindre surpuissance, sans
surlignage harmonique ou même rythmique, autour de ce thème qu’il fait bon
retrouver sous cette parure.
Alors on va prêter l’oreille au leader, il va de soi, mais également au
guitariste Attila Zoller, qui malgré un nom de fin d’alphabet et un actif
musical souvent remarquable, reste inconnu du public… même jazz.
Et encore une fois, la mode d’user du vibraphone dans les sections latinos va
s’avérer le décorum gagnant (Dave Pike)
Et puis il y a ici du très beau monde, des arrangements tous aussi réussis et
subtils les uns que les autres et le titre terminé on se demande presque si
l’on ne s’offre pas un petit rembobinage, histoire d’en profiter un peu plus et
de siffloter ce ‘tit blues devenu le temps de ce détour latinisé, tant jovial
que dansant.
Sinon, y’a l’album…
04.
JOHN SCOFIELD « Lawns » - Album « A Momnet’s Peace » / UMG
2011
Il m’est difficile de résister, quel que soit le style qu’il aborde, fusion
funk, groove, expérimental et bien sûr jazz pur souche au moindre album de
Scofield.
Son jeu imaginatif, original et unique, reconnaissable entre mille,
Son « charisme » musical,
La haute valeur de ses projets,
Son amour démesuré pour la musique qui a
surpassé les difficultés de sa vie…
John Scofield est un artiste qui a toute mon admiration depuis… probablement
les premières fois où je l’ai entendu comme par exemple, je crois bien, avec le
Billly Cobham and George Duke Band.
Depuis, je n’ai eu ce cesse de suivre son abondante carrière, d’autant que nous
partageons avec mon ami Jean Marc, cette passion Scofield.
Alors comment résister à ce plaisir de le caser ici avec, de surcroit, ce thème
de l’une des compositrices jazz toutes catégories confondues que je place au
plus haut (à savoir Carla Bley à laquelle j’ai consacré nombre d’articles).
« Lawns » est abordé par John et ses acolytes de façon littéralement
jazz et swing, se détachant ainsi d’un original pourtant déjà immédiatement
attractif.
Et quels acolytes !
Brian Blade, Larry Goldings… de quoi partir directement écouter l’album, sans
être certain de repasser par la case départ playlist.
05.
« MILT JACKSON « The Pink Panther » - Album « The Big
3 » / Pablo 1976.
L’association des trois grands pour cet album dont l’intitulé insiste sur ce
point.
Joe Pass, Milt Jackson et Ray Brown se livrent là à un plaisir amical/musical
et passent à leur moulinette un bon nombre de standards.
Ici, c’est la panthère rose, mais uniquement en canevas et non en resucée
thématique qui passe de mains, en cordes et en baguettes.
C’est subtil, délicat, frais comme un cornet de glace en ces temps chaleureux,
ça pétille comme une eau gazeuse ou une coupe de champagne – bon vous avez
pigé, c’est peut être bien la pause gourmet de cette face.
06.
STEPHANE GRAPPELLI « Ain’t Misbehavin’ » - Album
« Violinspirations » / MPS 1975
Stéphane Grappelli violon et piano électrique and the Diz Disley Trio (Diz
Disley et Ike Isaacs, guitares et Isla Eckinger basse)
Qui en 1975 pouvait encore s’intéresser à un album de Stéphane Grappelli ?
Surtout un album basé sur ses vieux poncifs et usages directs de son
association avec Django.
Des fans, des mélancoliques, des nostalgiques, des passéistes…
Et pourtant, quand on se plonge dans sa discographie abondante, ses rencontres
avec des artistes totalement inconnus – comme ici – sa faculté à partager avec
tous et toutes générations dans des contextes parfois surprenants (je pense à
son album mythique avec Michel Petrucciani)… on n’est jamais déçus et même on
se laisse immédiatement charmer par ce jeu violonistique facétieux, souriant,
léger et tellement innovant, sachant ce que l’artiste a apporté à l’instrument
dans le domaine de cette musique.
Ce titre, cet album… apportent le bonheur dans la maison et me rappellent sa
B.O sublime de « Milou en Mai ».
Mythe.
07.
EDDY LOUISS « Autumn Leaves » - Album « Eddy Louis Orgue »
/ America 1972
J’ai certainement mis le pied (les) dans l’orgue Hammond jazz par et avec Eddy
Louiss avec le trio HLP dont les albums enregistrés en public m’avaient
profondément marqué.
On ne présente plus l’artiste, pantagruélique épicurien du jazz à la française,
figure d’ailleurs incontournable du jazz français.
Un autre temps, un temps où le jazz en France était encore joué de façon
spontanée hors des sentiers battus par celui qui aujourd’hui est devenu
malheureusement « d’école ».
L’énergie, l’oreille, la connaissance des standards, des usages et codes, une
certaine culture et une véritable « scène » musicale jazz française
avec ici des accompagnateurs qui lui sont affiliés.
Gourley, Clarke, Pedersen.
Un thème, tiens donc bien français et tellement usagé par le nombre de reprises
de tout poil qu’on se demande encore quel intérêt on pourrait maintenant lui
trouver…
Mais le bon Eddy va remédier à toutes ces questions et il a certainement la
(bonne) réponse.
08.
CHUCK LOEB « Sway » - Album « In a Heartbeat » /
Shanachie 2005.
Ne vous attendez pas à un déferlement latino mais ici, en toute coolitude, face
à une petite section bien cuivrée (re-recordings de David Mann), le guitariste
à l’étiquette smooth va nous permettre en infinie souplesse, jusqu’au point de
coda en cliché Basie, de conclure cette première face avec décontraction pour cette composition qu’il signe.
Il faut savoir se laisser faire et aller… et avec ces artistes-là, il est fort
simple finalement, de lâcher la moindre prise et de surfer sur cette douceur de
vivre, ce farniente inutile et pourtant tellement utile.
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Face B
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PLAYLIST 08
01.
PAT METHENY-CHARLIE HADEN « Waltz For Ruth » - Album « Beyond
The Missouri Sky » / Universal 1996
Repartir avec ce titre composé par Charlie Haden, ce duo !...
Pat Metheny a toujours eu la guitare semblant facile et qu’il soit électrique,
synthétique ou comme ici acoustique, qu’il façonne un Orchestrion dépassant
l’idée de novateur tant le concept technico-musical dépasse l’imagination du
quidam moyen (du musicien moyen donc, ici) ou qu’il balance des giclées de
guitare synthé en mode free comme en mode assimilé fusion, le musicien
impressionne.
Le guitariste aussi.
Les deux vont ici, si l’on parle de Pat, vraiment de pair.
De paire il est donc question dans cet album intimiste où le dialogue musical
entre Charlie Haden, ce contrebassiste miraculeux, ayant lui aussi participé à
tant d’aventures ayant trait au jazz et le flambant guitariste impressionne,
intimide et rend chaque chose, donc note, donc ambiance, donc composition, donc
improvisation, donc inspiration… belle.
Il s’agit bien de beauté et ce titre majestueux où la simplicité semble primer, en atteste.
02.
ELIANE ELIAS « Angel Eyes » - Album « Love Stories » /
Concord 2019.
Quel que soit le sujet dont elle s’empare, Elian Elias a ce don de la
sublimation, sans heurts, sans bruit, sans excès, souvent (et depuis quelque
albums déjà) sous l’égide de la bossa nova dont, pianiste, chanteuse, activiste
peut être bien, elle est l’une des plus représentantes les plus populaires à ce
jour.
S’attaquer à « Angel Eyes », ce titre en mi ballade, teinté de la
note bleue semblerait presque incongru dans cet emballage mi pop orienté bossa.
Mais, et c’est bien là sa force, son art et sa culture, Eliane (tout comme son
alter ego Diana… Krall), sait tout passer à cette moulinette brésilienne pour
en extraire le meilleur et transformer le sujet en le sublimant.
Comme toujours (ou souvent) le tapis de cordes (avec quelques insoupçonnables
pizz) aplanit de bonheur cette « reprise ».
Solo pianistique qui insuffle sa finesse féminine, rythmique féline, voix
sensuelle.
L’invitation au voyage brésilien.
03.
CHARLIE HADEN QUARTET WEST « Hermitage » - Album « Quartet
West » / Verve 1987.
On va rester dans le cadre Haden / Metheny.
J’aurais du mal à oublier le choc émotionnel que m’a produit cette version de
la composition de Metheny, originellement interprétée à la guitare acoustique,
seule.
Le quartet de Haden (Watts, Broadbent, Higgins) transcende littéralement cette
vision introspective que l’on a chez Metheny.
L’écoute globale tant qu’individuelle place chacun ici dans une sorte de summum
dont j’ai mal à me défaire.
Broadbent installe un solo d’une rare poésie en jazz.
Ernie Watts reste depuis la magie de ce titre l’un des saxophonistes qui a ma
préférence, son solo est renversant d’expressivité.
Le jeu de Billy Higgins – et en particulier ses cymbales – est d’une limpidité
envoutante, sans prise de pouvoir, avec une rare musicalité.
Et Haden est et reste le pilier de cette osmose.
J’ai écouté et vu ce quartet à Vienne… il reste l’un de mes plus grands
souvenirs de concert jazz avec un solo de Ernie Watts, totalement habité dans
le « Lonely Woman » d’Ornette qui a duré quasiment 30 mn et a mis le
public sous hypnose.
Ici tout est réuni pour le plus haut degré de perfection.
04.
FRANK SINATRA « How Insensitive » - Album « Sinatra/Jobim, The
complete Reprise Recordings » / Reprise 1967-69.
Arrangements au choix dans cet album,
Ogerman (67), Deodato (69) …
Ce mode d’écriture deviendra vite une référence avec cependant un budget
certainement plus restreint que pour d’autres productions du chanteur.
Sinatra s’attaque donc à la bossa nova, il s’entoure des meilleurs, comme
toujours et ne rate pas son coup, comme toujours…
Il invite à jouer, chanter et s’exprimer les représentants emblématiques du
« genre » et offre des interprétations qui frisent l’incorrection
émotionnelle tant le frisson parcours l’être, tant la larme viendrait, comme
ici, aisément à l’œil, tant l’expression est paroxysme de retenue… et de
vérité.
Quand j’écoute cet album j’ai une pensée émue (ce qui en rajoute) pour mon ami
Patrice qui m’a fait découvrir cet univers qu’il chantait délicieusement et qui
composait des chansons inouïes, dans un esprit similaire.
Je lui écrivais les arrangements et j’ai puisé toute mon inspiration en ce sens
de cette magie, de ces albums intemporels qui ont certainement contribué à
populariser au-delà du jazz et de la bossa elle-même, cette musique si
merveilleuse.
05.
OSCAR BROWN JR « Dat Dere » - Album « Sin & Soul … and then
som » / Columbia 1960.
Un album culte, dont ce titre est bien représentatif de l’engouement qu’il
suscite dès sa première écoute.
Pour ce titre chanté, issu du répertoire des Jazz Messengers et composé par l’inspiré
Bobby Timmons, tributaire de nombre de standards hard bop de haute facture, je
recommande également la version de Kevin Mahoganny, assez proches en fait de celle-ci
mais plus exprimée dans un axe crooner.
Ici on a d’une part la performance vocale qui en à peine trois minutes envoute
totalement, par une verve sans faille, un phrasé et une articulation à faire
pâlir un Al Jarreau et un enracinement soul indéniable.
Oscar Brown Jr est totalement habité dans cet album où il semble avoir surgi d’un
espace parallèle, chanté sa poignée de chansons et être reparti aussi vite et
furtivement qu’il est apparu.
Cet album, ce titre, passent comme un éclair, mais quand l’éclair et la foudre
tombent sur la terre, cela laisse des traces bien souvent indélébiles.
06.
MARK WHITFIELD « Freddie Freeloader » - Album « Mark Whitfield »
/ Warner 1993.
En trio guitare, contrebasse, batterie pour exploser de virtuosité ce thème
issu du mythique album de Miles (« Kind of Blue ») qui a traumatisé
tant que révolutionné l’histoire et le jeu du jazz.
Pour ceux qui aiment ce son de guitare demi-caisse, cette dimension digitale
sans faille jonglant entre traits issus du bop et chords en dimension évidente
de référence Benson, ce titre et cet artiste vont les ravir.
La rythmique est idéale, le solo est limpide, inspiré, guitaristiquement
impressionnant (le dernier solo de guitare, pour ce titre, qui m’avait tant
attiré était celui de Stanley Jordan sur son premier album, c’est dire …), le
son est remarquable et tout ça passe avec un formidable sourire…
Allez, les gars, à vos gammes.
07.
RON CARTER « All Blues » - Album « All Blues » / CTI 1974.
On va rester chez Miles avec les reprises des titres de « Kind of Blue »
et aller voir ce qu’en fait Ron Carter qui fut son pilier dans le second
quintet (Shorter, Hancock, Carter, Williams).
Et c’est juste phénoménal !
Une retenue qui explose sous les fulgurances absolument renversantes de Billy
Cobham ici dans ce contexte purement jazz, ses racines dans lesquelles il aime
à reprendre le flambeau juste à côté du jazz-rock pour lequel son jeu est une
si ce n’est la référence.
On adorera l’évidence jam session avec un Joe Henderson qui tombe là un solo de
la plus haute envergure, le genre qui ne peut laisser un amateur de jazz
indifférent.
Ron va user du re-recording pour son solo, un solo qui tourne autour de la même
phrase qu’il va tourner et détourner jusqu’à son épuisement, avec il faut l’admettre
une justesse toute relative (mais avec Ron on est habitués à cela, ça fait
quelque part partie de son jeu).
Roland Hanna, au piano tient tout ce beau monde sur la ligne fixée par ce ¾ obsessionnel
– il aura l’occasion d’en dire plus dans l’album lui-même.
Puis ils vont « moduler » en coda, histoire de nous faire imaginer
vers quoi et qui ils pourraient s’échapper plus avant…
Absolument essentiel.
08.
RICHIE COLE « Little Darlin’ » - Album « Profile » / Heads Up
1993
Il paraitrait qu’à l’origine ce titre obligatoire de Count Basie avait été
présenté par Nestico sur ce tempo up.
Mais le comte, las de ces tempos rapides et médiums suggéra de le jouer avec
une lenteur indécente, l’introduisant par un moment pianistique devenu
également incontournable.
Richie Cole reviendrait-il donc à l’axe original ?
Il y a fort à parier qu’il a eu cette idée en tête.
Et ça marche de façon évidente, c’est logique en fait vu l’intention initiale de
Nestico.
En digne suiveur de Bird, Richie Cole envoie la sauce. Richie Cole qu’il faut
là encore remettre à une forme d’honneur tant ce saxophoniste altiste (encore
assez rare – alter ego de cette génération Mr Phil Woods) en a sous le capot et
possède un jeu littéralement enthousiasmant de feeling, de swing et d’aisance.
On conclura avec lui cette avant dernière K7 de playlist jazz.
Des playlist volontairement emplies de références (artistes, titres, albums)
mais également de curiosités ... et c’était mon souhait que d’aller creuser un peu vers des
contrées parallèles, juste à côté, sorte de chemins de traverse, routes de
campagnes où l’on découvre d’autres angles et une beauté cachée, en écoutant d’autres
titres et surtout, d’autres artistes dont les albums parfois rares à se
procurer imposent une autre écoute.
A+ pour la suivante et pour les suiveurs.
hello chris,
RépondreSupprimerAvant dernière, pour l'été...
après je passe à autre... choses... playlist ou pas d'ailleurs
à +