PETITE PAUSE G.R.P…

 PETITE PAUSE GRP…


Dave Grusin, Larry Rosen production…
Fondé en 1978 to 1995 (Tommy LiPuma reprend les rênes du label)…
En peu d’années le label GRP a été représentatif d’un jazz rock devenu fusion.
Aujourd’hui il est uniquement utilisé en Verve Reissues.
Un retour au passé donc…

Les grosses pointures du jazz rock passées fusion, du jazz fusion tout court et de l’aventure post analo devenue digitale, numérique, synthétique FM sont passées et ont enregistré pour le prestigieux label. Posséder un album GRP c’était avoir un gros son fusion, des pointures sorties de studios (en vrac et surtout CTI) qui se prêtaient aux projets et une floppée de jeunes qui voulaient en découdre, possesseurs d’une technique laissant pantois et que tout à chacun visait (en oubliant que ça c’est travail, talent, innovation et même génie tant musical qu’instrumental).
Une sorte de must.
Nombres d’artistes par la suite sortis du label ont critiqué sévèrement les contrats du label.
Autres histoires…
Mais la musique et son reflet d’une courte époque reste – avec des artistes « pas des moindres ».

GRP c’est Dave Grusin qui prend en mains son somptueux jouet label pour mettre ses projets, sa créativité et ses moyens souvent démesurés, au grand jour.
Lui n’est pas à proprement parler un pianiste d’une grande technique ou du moins estampillé comme tel. Il est plutôt un fédérateur d’énergies. Il a un réseau et un respect dans la profession qui lui permettent de réunir sous le même toit les plus grands musiciens de sessions du moment et des/de la décennie(s) précédente(s).
Il a aussi une belle fortune personnelle amassée en droits de compositeur, arrangeur, etc… pour le cinéma. Un affairiste en somme mais aussi un visionnaire artistique qui aura mis cet axiome en lettres d’or sur son idée d’un label « actuel », trempé dans le jazz, le blues, la fusion et un groove-funky actuels ou du moins actualisés.

Des albums GRP, j’en ai un paquet, tous en CD.
Là encore le label même si l'on trouvait des transferts analos à partir d’enregistrement numérique (le monde à l’envers) est l’archétype de la matérialisation de l’objet culte en ce nouveau format, le CD.

GRP c’est les fers de lance aux côtés de Grusin :
Lee Ritenour, ce guitariste absolument inclassable tant que génial avec lequel il va enregistrer quelques merveilles.
C’est surtout pour les fans de cette mutation jazz rock vers jazz fusion l’entrée en matière du Chick Corea Elektric Band qui en l’espace de cette poignée d’années du label va transformer le paysage musical jazz, ce, tout court, je n’ai pas de scrupules à l’affirmer. Et, au passage de ce Band seront issus une jeune génération qui fait encore date référentielle à ce jour avec le batteur Dave Weckl, le bassiste contrebassiste John Patitucci, le saxophoniste Eric Marienthal et certains guitaristes comme Scott Henderson ou encore Frank Gambale, entre autres car le band a muté très vite et d’autres sont encore arrivés…
Des albums tous aussi incroyables que créatifs les uns que les autres, un Chick Corea en grande forme, au visage pluraliste et multi-labels, capable de passer de cette fusion totalement électrico – digitale -numérique – synthétique, à du jazz moderne pur et dur chez ECM, entre autre…
Une période de l’artiste encore plus foisonnante qu’à l’accoutumée.
Luxe ultime, GRP s’est offert le plus brillant des Big Bands, intitulé GRP Big Band réunissant les pointures contractuelles du label, sans parler des « jam sessions » où, là encore, on a pu assister (DVD bien sûr, tant que CD dédiés) à une débauche de savoir-faire, de talent, de classe.
Que Spyro Gyra ou encore Yellowjackets, déjà pas vraiment jazz rock et sans étiquette véritable si ce n’est un jazz binaire de haute volée entrent dans l’écurie GRP ne m’a en rien surpris et m’a même réjoui.
Et puis GRP a, bien avant cette réminiscence en Verve Reissues redonné du blason à ces stars passées, les Big Bands de Basie, Glenn Miller et même Duke dirigé par Mercer - des albums aux titres de « digital »…

Alors, au-delà de ces axes, si l’on creuse… y’a qui d’autre ?...

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« KALAHARI » - Dave Valentin | 1984.

Dave Valentin est l’un des autres fers de lance principaux du label GRP, le latin jazz fusion par excellence, il fut le premier artiste signé GRP.
Aujourd’hui le flûtiste, digne successeur des Farrell, Laws et autres quelque part, Collette est passé à la trappe.
Il est vrai qu’il est et reste connoté à ce son du label et à cet esprit dévié vers la fusion, claviers DX7, batteries en mode Gadd hyper matées, basses aux multiples cordes en jeu poppin’ ou slappé, grattes cocottes obligato ou acoustiques nylon (ici le talentueux Kevin Eubanks) et percussions soit marquées ou en jeu coloriste.
Un esprit et un son en préfiguration de ce mode smooth qui, finalement collerait presque bien à nombre de ces productions GRP.
Une oreille plus qu’hasardeuse incite à embarquer sans trop d’hésitations vers ces contrées désertiques du Kalahari.
La flûte de Dave Valentin sous son expertise va puiser dans des ressources inhabituelles, presque inédites, ou du moins sortant du spectre habituel de cette sonorité classique.
On a en tête ce qu’en fait Ian Anderson, le pro du prog Jethro Tull.
On sait ce qu’en font ou firent les sus cités.
Les jeux d’effets dans ce tuyau semblent infinis et permettent l’expression par le son en une sorte de prolongement vocal.
Il apparait évident que des réminiscences de jeux issus des techniques et usages des musiques traditionnelles sortent naturellement ici du panier où Dave Valentin puise tout à loisir.
L’omniprésence de la flûte et son approche multifacettes aurait pu inciter des générations de jeunes instrumentistes. Force est de constater que ça n’a guère eu l’effet escompté.
La flûte (parfois piccolo) a, en latin jazz, renforcé les tenants de l’axe salsa, elle a adoucit les sections de big bands (le premier Laurent Cugny était constitué d’un pupitre entier de flûtes), eu quelques déviants mais dans l’imagerie populaire de l’instrument on en est resté à Jethro Tull ou à des saxophonistes qui parfois, en usent ou encore à Rampal et Bolling…
L’album est donc un album de flutiste…
La sonorité de Valentin est exemplaire et l’on a l’impression d’être au cœur d’un instrument pourtant peu enveloppant semble(rait)-t-il…
Des compositions intéressantes, pas forcément renversantes mais destinées à l’instrument, forcément.
Deux inclusions de standards rarement joués – « Fall » de Wayne Shorter et « Real life » de Sonny Rollins – viennent réorienter le chemin tracé par Grusin, maitre d’ouvrage.
Lincoln Goines est à la basse est son jeu est remarquable du début à la fin et avec Robert Ameen ils posent une assise rythmique tant sobre que redoutablement efficace, un point assez rare pour le label habitué à engager des gros techniciens instrumentaux en ces domaines rythmiques.
Remarquable aussi le jeu de Bill O’Connell aux claviers, qui ambiance en finesse l’ensemble.
Je ne sais si l’on écoutera(ai) cet album en boucle, c’est selon.
Ce que je sais c’est qu’on est face à un produit d’excellente facture, soigné, inventif sans pour autant être effectivement révolutionnaire.
Un produit sous l’égide du plaisir qui se déguste comme un bon Mojito, et il est rare d’en trouver de bons car la mode de ce cocktail a lissé le produit et l’a rendu malheureusement commun, alors quand on a une bonne adresse…
J’en ai une…
Et là, prendre le chemin des albums de Dave Valentin c’est somme toute avoir la certitude de se délecter d'un cocktail musical savoureux, ensoleillé et quelque part, très raffiné.

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« LIVE AT THE APOLLO » - B.B King | 1991.

Juste une tuerie que cet album.
Le lieu mythique de Harlem, la foi et le sens qui se dégagent de chaque enregistrement faits sur cette scène emblématique n’échappent pas à la règle.
Ici B.B King est au taquet. Il prend ses propres standards, les chante avec une ferveur et une énergie lui faisant s’embarquer dans des falsettos pas possibles.
Il balance de fantastiques solos de guitare, estampillés de sa sonorité immédiatement reconnaissable.
Le maestro du blues est là, au centre d’un écrin lumineux appelé Big Band au casting qui laisse rêveur, soutenu d’une façon parfaite et remarquable, genre grand show TV, genre remise de prix de carrière (d’ailleurs il en a obtenu un de Grammy avec cet album…).
La totale quoi !
Tout le grand B.B y passe et l’on comprend l’enthousiasme du public à l’entrée de chaque titre, directement sous adrénaline. Les arrangements sont de la grande écriture, soutenus par une rythmique forcément pile dans ce truc qui est blues, sans être pour autant exclusivement roots.
Gene Harris, miraculeux (piano et direction) – Ray Brown, solide (basse) – Kenny Burrell, au service (guitare) – Harold Jones, massif (Batterie)…
Pas simple à expliquer, disons que le jazz est l’invité et qu’il se met au service de ses racines.
Harlem a forcément plus que vibré ce soir-là, l’Apollo - au public d’une très grande intégrité exigeante est conquis – est au-delà de participatif et célèbre l’un des héros de l’identité musicale afro américaine et du blues.
Pas plus, pas moins…
Un moment live que GRP a pris grand soin de mettre en relief musical (arrangements) et sonore (prise de son exceptionnelle).
Festif à souhait.

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« NEW FACES » - Dizzy Gillespie | 1985.

J’ai un rapport particulier avec cet album.
J’ai eu la chance d’interviewer Dizzy lors de la tournée qui a suivi la sortie de ce « New Faces ».
Un journal local m’avait sollicité afin d’une interview un peu plus spécialisée que celle qu’aurait fait un journaliste habituel. Le journaliste local, une professeure d’anglais qui était là pour traduire, bref, tout pour que ça se passe au mieux.
On a chopé Dizzy au sortir de sa limousine, l’interview a été rapide dans le salon de l’hôtel, le journaliste a retranscrit ça de façon peu fidèle, mais bref… au-delà de ces tracas s’apparentant à un loupé, j’ai tout de même causé avec la légende Dizzy puis j’ai filé au festival l’écouter.
Dizz était fatigué, usé, par la vie, les tournées et certainement quelques consommations moins légères que les jus de fruits.
Il est passé d’un état amorphe à un état jubilatoire en l’espace d’une frontière ténue symbolisée par un rideau de scène et le franchissement de coulisse à scène.
Là, en un clin de rythmique, en embouchant sa trompette coudée, il est passé de l’ombre à la lumière, de la vieillesse à la jeunesse… comme un retour à la vie, quoi.
Sur scène il a donc joué l’intégralité de cet album qu’avant l’interview j’avais écouté en détails et dont je connaissais les moindres recoins.
En 84, j’étais jeune, vraiment inexpérimenté et certainement peu capable du moindre recul quant à interviewer une telle pointure, légende, identité du jazz…
Mais finalement je crois que je ne m’en suis pas trop mal sorti même si le papier final ne reflétait aucunement la teneur de l’interview.
Moi je n’avais vu qu’une chose…
J’avais rencontré, échangé et mieux, interviewé Dizzy Gillespie…

Alors, qu’en est-il de cet album ?
On retrouve Robert Ameen à la batterie, ainsi que Lincoln Goines à la basse, une rythmique GRP « maison » donc. Lonnie Plaxico joue sur deux titres et puis il y a là le tout jeune Branford Marsallis avec le compagnon des frangins Branford et Wynton : Kenny Kirkland.
Et là… c’est carrément le pied que cette étincelle due au choc « vieux baroudeur et jeunes recrues » …
Dizz est en forme olympique (il a 67 balais – il décédera en 1993), sa technique et son jeu volubile, jouissif, trituré, hurleur de bonheur est à chaque recoin de l’album.
Le « latin jazz » (« Tin Tin Deo ») dont il est l’incitateur avec un « Manteca » et un big band inoubliable (Lalo Shiffrin) est central, le son y est plus actualisé, comme celui des albums de Sonny Rollins en ces mêmes années.
Branford et Kenny ne lui font pas de cadeau, saisissant cette chance à pleine musique, ils posent là un jeu tant juvénile que frais et immédiat, direct, énergique.
Un jeu « actuel », plein d’un pouvoir sensuel et enchanteur.
Ce trio, Dizzy, Branford, Kenny… c’est juste un festival !
Un pur régal.
« New Faces » … est certainement l’une des pépites cachées de GRP.
Le gros oeuf de pâques au fond du jardin...

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« IN TRIBUTE » - Diane Schuur | 1992 

S’il est une artiste GRP pour laquelle j’ai une affection toute particulière c’est bien Diane Schurr, dès l’album « Talkin’ about you » (certainement l’un des hommages à Ray Charles les plus réussis que j’ai écouté), j’ai immédiatement été sous le charme de cette voix sensuelle, vibrante, expressive, plongée dans le gospel, forgée à Ella, chargée du blues…
Ici la chanteuse rend hommage aux « grandes » à travers ces standards qui les ont accompagnées et les ont rendues célèbres.
Ses influences, forcément.
Billie Holiday, Helen Morgan, Anita O’Day, Sarah Vaughan, Carmen Mc Rae, Ella Fitzgerald, Peggy lee, Dinah Washington, Ivie Anderson, Nancy Wilson et Mabel Mercer, un programme ambitieux, copieux, gourmand même.

GRP a sorti la très grosse artillerie pour mettre ce projet en lumière.
Big Band et orchestre à cordes confiés aux soins des arrangeurs Alan Broadbent, Clare Fischer, Billy May, Johnny Mandel, Jeremy Lubbock et même Diane elle-même, tous s’y sont mis.
Cette débauche de compétences d’écriture, sans parler des musiciens à la liste longue comme le bras, qui ont participé aux sessions pourrait d’emblée inspirer une sorte de méfiance, mais ce serait sans compter sur le pouvoir du talent de la chanteuse qui ici prend simplement sa place de lead en toute simplicité, avec une évidence incontestable.
Le mixage va bien entendu en son sens, mais l’équilibre des écritures laisse une belle place aux musiciens et même si parfois le trait est très largement forcé (« Sweet Georgia Brown ») il faut resituer le jazz en ces années 90, en perte de vitesse totale après une poussée de revival due à une récupération d’image qui lui est désormais collée comme un patch dont on aimerait se défaire.
De tels projets, ambitieux, portés par une chanteuse « à voix » sonnent comme un « remember »…
Ils n’auront malheureusement pas flatté l’auditoire des vieux, restés figés dans le son des labels Blue Note/Verve/Impulse.
Ils n’auront que peu accroché la jeune génération qui est dans la fusion technicienne dont le label est l’un des flambeaux américains.
Restent les curieux, ceux qui pensent musique avant tout et se fichent des clivages.
Restent les passionnés d’écritures majestueuses, sensuelles et savantes (« Round Midnight »).
Et restent finalement les inconditionnels de la voix en son sens le plus beau qui soit (« Body and Soul »), cet instrument si fidèle de l’expression de l’âme, si représentatif de la personnalité, qui impacte si immédiatement le prochain, capable de le faire pleurer, rire, s’émerveiller (« How High the Moon ») …
En tout cela, « In Tribute » est une rare perle vocale nichée dans un écrin somptueux et un album digne d’un immense respect tant envers son artiste lead qu’envers l’ensemble de ceux qui se sont mis à son service.
Et pour ceux qui en douteraient, oui, c’est bel et bien… du jazz…

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« REUNION » - Gary Burton | 1989.

Pat Metheny / Guitare
Mitch Forman / Claviers
Will Lee / Basse
Peter Erskine / Batterie
Gary Burton / Vibraphone

C’est Gary Burton qui va repérer le jeune étudiant de la Berklee.
Le guitariste en devenir intégrera son groupe entre 1974 et 1976 puis il volera de ses propres ailes en signant comme artiste leader chez ECM.
Un tel album aura forcément sonné comme un événement musical et ravi les fans de l’un comme de l’autre.
Et effectivement.
Il y a là un matériau musical somptueux, des compositions taillées à la mesure de ce projet de retrouvailles. Des retrouvailles parfaitement soutenues par une équipe de requins des studios, tous heureux de prêter main forte à cette initiative artistique.
Gary Burton est égal à lui-même, tactile, sensible et faisant parler les froids métaux de son instrument.
Pat Metheny est souple, délicat. Il ne fait que l’essentiel, chose parfois rare avec lui et que l’on sait apprécier quand c’est le cas, car c’est un musicien entier qui se laisse trop souvent déborder par son trop plein d’énergie naturelle. Ici la musique parle sous ses cordes, ici il est attentionné envers elle (« Origin »), ce même quand il utilise sa guitare synthé (« Panama ») ou en met sans esbrouffe "plein la vue" ("Quick and Running")...
Mitch Forman est le claviériste idéal pour de tels projets. Ses claviers, son piano apportent la juste touche qui met en valeur, auréole, fait remarquer, met en lumière… Un rôle d’arrangeur, de designer.
Will Lee a adopté la maison GRP et celle-ci l’a aussi adopté. Chacune des sessions pour le label auxquelles il a participé a été sublimée par son jeu, sa sonorité mais aussi sa créativité instrumentale. Solide, subtil tant qu’efficace. Un bassiste exemplaire ce même quand il use de la mode du slap (« Will you say you Will » - qui lui est destiné ?).
Peter Erskine est l’un des batteurs que je cite instantanément quand on me propose dix batteurs de jazz. Qu’il soit en session mode Calif’, qu’il soit pilier de Big Band (Mintzer, par exemple), participant à des projets hyper créatifs (avec John Abercrombie) ou LE référent de Weather Report… il sort vainqueur du projet, à l’écoute, subtil… une sorte de perfection.

 On retrouve donc Pat en pleine maturité de moyens, Gary somptueusement délectable, Mitch en décorateur, Will et Peter en incitateurs dans cet album qui agit crescendo, une progression subtile en mode strates de plaisir. On entre en douceur puis le frisson s’installe, le bien être s’invite, l’admiration se glisse, l’impossibilité d’en sortir prend forme et nous installe définitivement.
Conclusif, "Quick and Running" tord définitivement le débat virtuosité/musicalité, ça coule tout seul, c'est mélodique et, vraiment... injouable avec qui plus est une telle "décontraction".



Notre parcours GRP est maintenant terminé pour cette chronique.
Encore une fois il est à se demander pourquoi de tels labels sont restés sur le carreau, ce même si leur « gestion » interne a pu faire des retours critiques.
Critiques ou pas, quand je vois la qualité, le niveau, la spécificité… des artistes qui ont participé à l’aventure, quand on les sait récurrents en sessions, projets, groupes… j’imagine qu’ils savaient, en participant à l’aura d’un tel espace, qu’ils intégraient un domaine de reconnaissance, ou de de tremplin pour les plus jeunes.
Pour l’amateur de jazz de ma génération, GRP est tombé pile en succession de la période jazz rock, un style qui s’alourdissait, devenait trop étouffant techniquement et qui s’essoufflait.
Les jeunes groupes et artistes jouant jazz dans cet esprit binaire, qui avaient simplifié tant le propos du matériau créatif que celui purement instrumental vers un langage plus direct, bien que tout aussi compliqué coté technique ont pu, sous ce terme de fusion (puis désormais souvent de smooth) trouver là un espace en parfaite correspondance avec leurs velléités artistiques.
Il suffisait qu’un compositeur, pianiste arrangeur et un ingénieur du son se réunissent pour que cette esthétique prenne place reconnue et identifiée dans la jungle des étiquette musicales.
C’était des visionnaires… peut être pas des gestionnaires… mais ils nous ont laissé sous cette égide de somptueuses productions musicales.





 

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