FELICIA ATKINSON.

 

FELICIA ATKINSON.

Intrigué…
Fasciné…
Captivé…

Il fallait que je creuse.

Felicia Atkinson, 1981, artiste française communément classée dans la musique électronique.
Pas simple de se renseigner plus avant sur cette femme compositrice, écrivaine, plasticienne…
L’art à part entière.
Un peu de renseignements ici :
SP — Félicia Atkinson
et ici, entre peu d’autres, selon les critères de recherche :
Félicia Atkinson – La Criée centre d'art contemporain

Une bonne semaine que je n’écoute presque plus qu’elle – vous savez, quand j’accroche j’aime à aller plus loin, comprendre, chercher, fouiller.
Son espace musical mais également artistique me fascine, ça ne s’explique pas, c’est un tout et ça s’écoute.
Un mix entre musique électro, musique électroacoustique, musique concrète, contemporaine, pop underground de tous âges… j’ai eu un rapide flash Laurie Anderson.
Rapide.
Elle va tellement plus … loin.
Avec la musique contemporaine j’essaie toujours d’avoir l’esprit ouvert au maximum afin de pénétrer dans l’univers des artistes et la supercherie, le camouflet des machines et des sons, l’idéal matos en place du véritable concept musical et artistique et tant d’autres effets de frime, de manche, de mode, de volontés de choquer sont tellement communs qu’avant de trouver de réels esprits créateurs il faut soit en bouffer de ce fatras sonore, soit tomber par biais interposés sur des artistes de cette trempe.

J’ai pris au pied de la lettre et des sens ces quelques mots évoqués dans une de mes chroniques précédentes… et récupérés sur Wiki, à défaut.
Le premier mot qui m’a attiré est : hasard.
J’ai instantanément cherché à me souvenir de ce fait dans l’axe créatif et de ce qu’il peut engendrer.
Un son… et l’on va tout élaborer autour.
Un simple accord qui va déclencher une progression et offrir un paysage harmonique.
Une pensée et l’on va s’y fixer pour lui trouver un habillage…
Le hasard est partout, il suffit d’avoir l’esprit ouvertement propice à l’appréhender et à « l’utiliser ».
Il est certainement l’un des meilleurs moteurs de la création artistique et même si l’on est apte à « expliquer » ce qui a fait que l’on a créé telle ou telle œuvre, l’on n’a pas souvent souvenir qu’en fait cela était le fruit… du hasard de la vie.
Puis je me suis arrêté sur Science-Fiction.
De plus loin que je me souvienne dans mon enfance j’ai été nourri à la science-fiction, par mon père qui m’a passé cette passion. Sous toutes ses formes : romans, bien entendu, BD, obligatoire, films, forcément… (dont rares sont les B.O qui sortent vraiment de « l’ordinaire ») et l’extrapolation visuelle de l’art abstrait ou fantasy, ou autre.
Créer pour imager et imaginer le futur… avec optimisme ou pessimisme, réalisme et effectif…
Et accompagner ces pensées, ces images, ces « perspectives » d’une bande son générée dans l’esprit et pour laquelle aucune sonorité, aucun univers sonique ne peut être in-envisagé.
Le bruit…
Un jour il faudra bien que ce terme entre définitivement dans la création musicale et que ce bruit, tel qu’un certain Pierre Henry l’imaginait en le traitant comme concret, devienne note, partition, réalisme dépassant ce que les compositeurs d’antan tentaient « d’imiter » avec instruments, mélodies et effets pour « imager » afin de créer une autre et nouvelle conception musicale.
Le bruit n’est en aucun cas « vilain » et le sample permet avec toutes ses possibilités créatives de dépasser cette idée que d’un côté il y aurait le paradis des notes et de l'autre, l’enfer du bruit…
La poésie.
Felicia Atkinson aime conter, raconter, parler, traiter le vocal non chanté mais juste parlé comme l’élément humain musical et affectif, expressif et sensoriel ultime. Tout y passe et ces voix qui sont finalement présentes, comme celles que l’on a dans notre environnement quotidien auxquelles l’on peut soit prêter une attention afin d’en saisir le sens ou les considérer comme faisant obligatoirement partie de l’univers environnemental du lieu, emplissent sa musique. L’on cherchera à en saisir le sens textuel ou l’on appréhendera celles-ci comme étant des éléments sonores à part entières.
Improvisation et composition sont forcément au cœur de l’action créative et dans sa musique, comment pourrait-il en être autrement ? ...
Afin d’être plus ciblés Wiki parle d’usage de drones, à ne pas confondre avec les joujoux des familles en sortie le week end. Il s’agit simplement de « bourdons », notes qui lissent un espace et sur lesquelles l’on peut s’appuyer afin d’élaborer la musique. C’est ancestral.

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Felicia Atkinson.
Sa musique est empreinte de « culture » analo-sensorielle.
L’on y trouve tout un fatras de brocanteur, là où l’on tombe sur de petites choses désuètes, uniques, spéciales, étranges, attrayantes…
Chez elle l’impression que j’ai c’est que les notes de musiques et leurs instruments deviennent bruits, pulsations et autres sonorités aléatoires, alors que le bruitisme devient, lui, musique, notes, entrelac mélodique et même parfois la notion d’une progression proche de l’harmonie.
Un inverse étrangement cohérent et à l’organisation déroutante se présente face à nos habitudes et il faut reprendre nos « concepts » auditifs.

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Felicia Atkinson.
Elle a d’abord de 2009 à 2013 produit ses univers sonores sous le nom de « Je suis le Petit Chevalier » en référence à une chanson de Nico.
Là encore j’aime à comprendre le déclic, l’orientation, le référencement, le… pourquoi.
Il suffira d’écouter ce titre absolument minuscule : « Le petit chevalier », album « Desertshore » et qui sait, une partie de l’énigme sonore qui surgit dans toutes les plages musicales de Felicia Atkinson sera, non levée, mais en tout cas engagée dans nos esprits…

Avant d’aller plus loin il faut aussi savoir qu’avec son compagnon ils ont créé la maison d’édition « Shelter Press » qui réunit tout, ou la majeure partie de son travail créatif.

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Commençons…

« An Age of Wonder » - Je suis le Petit Chevalier | Shelter Press 2012

L’on parle aussi de pulsations pour définir l’un des axes de ses textures musicale.
« Fever Dunes » pourrait effectivement en être l’une des illustrations avec cette toile de fond qui installe cette pulsation à divers degrés selon que l’on désire un découpage segmenté et rapide, un autre plus métrique ou encore l’idée d’un « temps » fort…
Plusieurs entrées, plusieurs séquences, une forme d’hypnose, des voix à l’origine à peine chantée non identifiables, des bribes à peine mélodiques et d’apparence aléatoires… pour 18 mn d’envahissement et d’immersion totale dans ce nouvel univers qui va évoluer lentement et où le son va emplir le temps et l’espace en dégénérant vers le bruitisme réverbéré le plus troublant.
« The First Forest » d’un minutage identique met l’auditeur dans une zone futuriste sous contrôle, une sorte de salle d’attente de transfert vers un ailleurs où un pseudo orgue à la religiosité paradisiaque omniprésent se confond avec des machines robotiques étrangères.
L’orgue se saturera, à l’excès, cauchemar ou simple déformation à l’intérieur de notre esprit ?...

« Dark Morse » - Je suis le Petit Chevalier | Shelter Press 2013

Dark est bien, effectivement, l’environnement dans lequel dès « Drying in Abou Dhabi ».
Là encore, la notion de pulse s’omniprésente et joue son rôle d’hypnose répétitive, rebondirait presque, se sature à force de, enveloppe tant le charnel que le mental.
Un vocal lointain, de « science-fiction » vient prendre place au milieu de cette sécheresse étouffante. Mais où est-elle donc ?
« Esmeralda on the Lake » n’est que la continuité sur ce battement de cœur artificiel qui dérive. La voix peine à prendre place. Elle devient « machine » et la machine cherche la musique.
« Broken Drum » me rappelle les expériences des trains de Henry, ce mouvement perpétuel, ce rythme qui envahit le corps et prend la place de tout.
Puis, tout va s’enchaîner tel un chapelet mouvant et indéfinissable, chargé de percussions inexactes et curieusement scientifiquement agencées…
« The Names », l’oppressant « The War », bourdonnant comme le serait le cerveau et l’ouïe après explosion et désastre humain.
Tout s’achève dans un taudis « The Slum Nun » sonne le glas de cet album en mode Ep ne dépassant guère les 36 mn.
36 mn d’après chaos, d’après destruction, sans reconstruction, avec juste un constat, une errance, un regard sur l’obscurité que l’homme est capable d’engendrer.

« Dark Morse » ne sera pas l’album que l’on écoute afin d’agrément. Il sera celui où le son nous met face à l’absurdité humaine, face à certainement la destruction ultime et ce que le futur nous laissera.
Une B.O sur laquelle les images de notre cruelle actualité se suffisent désormais.

« Those Vermillions Sands » - Je suis le Petit Chevalier | Shelter Press 2013

Tout au long de l’album on va retrouver le même principe environnemental obsessionnel entre concret et notes/harmonies induites.
« Sculpture, Georges ? » …  Déroutant au possible, chargé de voix susurrées qui finissent par prendre le dessus sur ce vertige sonore. Extraordinaire expérience que d’entrer là, à la recherche de Georges…
« Big Hands Animal Saffron » apparait plus « classique », comme si l’on était passés de l’inédit, de l’incertain, du méconnu où seules les voix sont repères aux duettistes de Chrome ou de Suicide sortant de leurs tombes. Un presque repère de séquence minimale mélodique, un faux rythme, une pseudo-basse. Des semblants de repères, quoi.
« Cold Flame » s’étale entre le bruit assourdissant d’une usine ou d’un volcan et toujours ce murmure vocal imperceptible, chuintant et futuriste, sorti de vos films de SF les plus tangents.
« The Orchid Cantata » nous fait changer de pièce. Le bruit devient bourdonnement, la voix érotique nous chuchote, murmure, chantonne à l’oreille et un spectre aigu s’insinue en nous, omniprésent, se vrille, se déforme. En toile de fond, un rythme va apparaitre…
« Vermillion Sands » cherche à donner du sens mélodique, à organiser le désordre. Une basse électrique semble sortir de son placard et tenter de donner une direction fondamentale.
Felicia nous/vous parle depuis le début… Mais que dit-elle ?... Ce message caché semble définitivement et délibérément un bric et broc subliminal.

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« Je suis le Petit Chevalier ».
Trois albums, EP…
Trois brulots soniques déclarés sur la « quasi » même dimension expérimentale diront certains, assumée penserais je sans hésiter.
Hasard peut être parfois…
Musique volontairement affirmée sans aucun doute.
Notre petit Chevalier, enfant de comptine naïf et charmeur, surgit dans la chanson de Nico a ouvert les yeux et a découvert le « monde » des humains.
Il présente l’image sonore de notre aspect de l’âme le plus sombre, réalité qui en 2012/13 et 10 années plus tard en 2024 naissant s’est encore accentuée. Peu d’espoir semblerait émaner de cet environnement sonore obscur, (re)présentant ce qui fut caché au fond de nous tous, collectivement, représentés par des dirigeants autocrates et désaxés de l’humain, l’embarquant dans leurs spirales infernales.
Et pourtant… la magie de cette musique électro-concrète opère en nous mettant face à notre reflet, sans déformation, juste tel qu’on n’ose le voir, tel qu’on sait ne pas l’aimer.
Tel qu’on le rejette.
Artiste complète et à considérer sous cet « angle » général (pictural, littéraire, musical…), Felicia Atkinson avec ces trois albums impose directement par le son des références visuelles, des pensées dont sa lecture, en toile de fond ne serait qui sait que l’expression à voix basse et intime de celles-ci.
Penser à voix basse.
Secrètement.
Avoir l’esprit occupé par des événements sonores indéfinissables selon le terme réducteur de « musique » et leur donner sens et vie.
Emplir le tout de l’image, réelle ou virtuelle.

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Continuons.

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Je rétrograde.
2011, sous le label Home Normal, Felicia Atkinson sort « O-re-gon ».
Elle a donc trente ans.
Et artistiquement à l’écoute de ces deux titres, elle a largement dépassé le cadre expérimental pour une véritable identité expressive dans laquelle son langage, que j’ai tenté de décrypter plus haut, est parfaitement et déjà tant limpide que compréhensible.
Deux titres au timing se différenciant de 20 secondes et aux images inversées.
« Grey and Green » - 15 :37 mn
Et déjà le schéma répétitif sous hypnose autour duquel la musique s’organise est omniprésent.
Lentement, autour d’une note unique et pulsée, un agglomérat de sonorités dont on cherche de quelle guitare, de quel bruit, de quelle origine il est issu va surgir, s’installer, disparaitre, réapparaitre, jongler, rebondir, prendre place et s’additionner… entrer en vous.
« Green and Grey » - 15 :07 mn
Un vibraphone, des « nappes » aigues qui s’insinuent, en vrille, la voix, un semblant de piano, des sonorités cordées et le temps s’emplit de ce paysage sonore, de cette vie répétitive, de cet enfermement, de ce « paysage » quotidien - ni confortable, ni oppressant.
Juste là.
Le vibraphone s’estompera, le piano prendra le relai… peu importe.
A quoi bon penser repères ici et croire que les instruments sont tels qu’on aimerait avoir l’habitude de les entendre, écouter, comprendre, même.

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« Crystal Arrows For a Cosmic King » - Sangoplasmo Records, 2012.

J’entre directement dans un univers industriel, urbain, fait de tubes, de tuyaux, de fumées, de hangars, de mécanique bruyante, de stress, de mystère et d’urgence.
Un vieil orgue, identifiable comme tel, tente tant bien que mal de mettre un peu de sphères paradisiaques dans cet enfer mécanique.
L’humain n’est pas, n’est plus, ne sera plus.
Un bruit obscur et opaque a remplacé la note, rendant ce drone, ce bourdon, ce lissage sur lequel tout est construit absolument et inconsidérément nauséeux, difforme et envahissant.
Je ne passe pas pour autant.
Ce Roi Cosmique, nouvellement Cramoisi a détrôné les autres.
Mettez la série B de SF glauque que vous voulez, le film idem…
Peu arriveront au niveau de cette étrangeté musicale qui n’a pas à être pour autant, négligée ou déconsidérée.
Qui dit encore que le « beau » en art est seul critère ?
Cela fait bien longtemps que cette pseudo notion s’est estompée au profit de la « juste » expression par l’art.

2012 – ça va être dur de dépasser le label obscur pour signer un grand cru avec un tel acte.

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2013 serait une année importante, si on lit et croit une presse un peu attentive, et l’album « Visions/Voices », sorti en double vinyle apparait comme représentatif de son travail artistique entre 2010 et 2012, réunissant nombre de pièces sorties en éditions limitées.
Le label, Umor-Rex.
Elle affirme désormais son nom : Felicia Atkinson et a rangé son petit chevalier dans le placard de ses visions.
L’intitulé… musiques du monde…
« The Impermanent Gold » ouvre ce recueil de huit titres, aux timings divers et aux influences éparses, sorte de kaléidoscope où l’onirique, l’étrange se mélangent pour une curieuse plongée dans un univers musical comme parallèle où les repères sont là, mais inhabituels à appréhender.
A en juger cette voix chantée et vocalisante qui semble prise d’une transe inconsidérée, comme sortie d’un « autre monde ». Une solitude ineffable, une pièce vierge, une femme qui chantonne, ayant saisi un vague sitar et qui laisse le son de sa voix et de l’instrument envahir la neutralité du lieu.
Une forme de folie cérébrale magnifique.
« Hooves Drummed » décolle tel un titre courant d’ambient music en faisant émerger d’une densité synthétique une suite de notes pouvant s’apparenter à une mélodie. Ce seul et simple axiome va ainsi s’étaler sur toute la plage pour se détuiler progressivement en fin de parcours laissant la seule mélodie émerger enfin de ce trop plein de strates sonores.
« Infant Vampire » par son titre ira chercher au plus profond de nos angoisses quand l’évocation de ces créatures machiavéliques, d’un simple mot, se fait. La puissance du mot, de l’image rejointes par le son, lointain, d’outre-tombe et cet harmonium…
« All the roads are circular » est effectivement une pensée circulaire mise en reliefs de textures sonores. Là encore, les fréquences servent de pulse et l’organisation et la forme musicale se nuance avec et autour de celles-ci.
« Entomology » est une bien étrange façon d’étudier les insectes, le traitement des orgues est littéralement somptueux et la voix semble comme collée à leurs émanations.
« The Owls » est la pièce maitresse de l’album, par sa durée, mais également par son développement.
La musique répétitive et son école s’invitent ici, sous couvert de ce libre espace où s’enchevêtrent un flot de petites boucles, aériennes, légères et nocturnes. Evasion…
« Franny » … replonge dans l’univers solitaire du premier titre, un dépouillement initial et vocal qui va progressivement s’envouter autour de l’axe cordes percussif, jusqu’à la transe.
« Badlands » n’a pas grand-chose à voir avec notre ami Bruce… mais cette fois, la voix chantonnante interne semble s’être apaisée, elle semble avoir trouvé une forme de paix intérieure qu’elle semblait jusqu’alors chercher presque vainement, en usant compulsivement du son « à portée ».

Sûr que cet album aura pu marquer et être remarqué.
Sûr que là, une véritable identité créatrice aura dépassé la seule curiosité de l’éventuel passant musical en posant un recueil identitaire et solitaire, intime et futuriste.
La suite sera probablement autre.
La brèche est maintenant ouverte et elle a laissé entrevoir un labyrinthe de couloirs et de pièces vides de sens que l’artiste aura à même d’emplir, seule propriétaire de cet espace désaffecté.

Il faudra compléter cet album par le long titre « organisé » et organique « With Her Own Hands » réalisé la même année un peu plus tardivement et sorti seul. Une sorte de lever de soleil sur une planète inconnue au paysage décharné qui s’épanche en un long crescendo de cumul sonore et aléatoirement improvisé pour s’évaporer tel qu’il est entré en notre esprit. Autre B.O idéale d’un film, roman, d’une nouvelle… de S.F.
Chez nous, ou ailleurs, le soleil n’apparaitra peut-être plus que dans des espaces temporellement restreints, donnant à son apparition une valeur sans précédent avant de le voir décliner et espérer le revoir, un jour.

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« A Readymade Ceremony » | Shelter Press 2015
Cet album sera sélectionné parmi les vingt albums expérimentaux de l’année 2015 par Pitchfork.
On s’en tape un peu, mais la « reconnaissance » pour une artiste qui s’embarque sur ce terrain esthétique est, quelque part, essentielle.
Felicia va progressivement décliner ses titres également en français, ce qui donne un sens plus littéral à ses compositions très vite classées musique concrète.
« Against archives » et son lourd battement de cœur profond et percussif d’où se dégage la voix angélique,
« L’œil » où la voix murmure - telle maman racontant une histoire - surplombant un fatras entre tonnerre terrestre et évasion céleste.
« The book is the territory », se déjoue des repères entre notes éparses et bruits-notes, lissé par des nappes synthétiques grandioses.
« Carve the Concept and the Artichoke » titre aussi étrange en pensée que la musique qu’il promet.
Felicia aime les métaux percussifs et aime en jouer.
« Recherche de la base et du sommet » conclut au fin fond de quelques notes de piano gravissimes cet album passionnant et qui embarque complètement, si l’on veut bien se laisser prendre par la main et cette voix intemporelle de semi conteuse. Les éléments sonores d’antan, qui installaient un malaise, une forme d’oppression et d’angoisse parfois lors des plages de ses expérimentations et découvertes précédentes n’ont pas disparu, ils restent délibérément intégrés et font partie de ce vocabulaire sonore qui fait le langage de notre artiste.
Cependant le « ton » s’est épuré, le traitement de l’espace, du mix, des usages s’est clarifié et spatialisé et Felicia semble aller plus directement à l’essentiel, installant lisiblement son propos, sa vision spirituelle et mentale de façon plus conceptuelle.
La brocante a été rangée et organisée, chaque objet classé est à la place qu’elle a souhaité, sa place donc. Le ménage a été fait et les rares parasites qui pourraient encore tenter de circuler sont immédiatement cadrés ou dégagés.
Felicia déclare que cet album est comme la deuxième partie de son livre « improvising sculptures as delayed fictions », l’on y retrouve aussi ses lectures de jeunesse.
Sa culture.

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« Comme un seul Narcisse » - Felicia Atkinson/Jefre Cantu-Ledesma | Shelter Press 2016
Je vous invite à regrouper les titres ci-dessous tels qu’ils se présentent sous une pochette pastichant le « Sticky Fingers » de nos Stones planétaires.
Une fois le mystère levé voici que cette musique du quotidien reflètera à la perfection ce message simple et codé.
O
B
J
E
TS
ME
LA
NC
OL
IQUES

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« Hand in Hand » | Shelter Press 2017.

Tel que sa pochette le suggère « Hand in Hand » serait le filigrane contemporain idéal d’une chorégraphie déviante, d’un défilé de mode hors normes…
Une attache velcro au visuel, le support idéal de tout univers futuriste « matérialisable ».
Un an de gestation pour cette dimension surréaliste épurée où l’idée de relatifs silences, en tout cas de dimensions spatiales, respirantes, hors métrique serrées et stressantes, hors bourdons abyssaux permet une approche plus « publique ».
C’est « immédiatement » perceptible (« I’m Following You »).
L’axe « spoken music » se précise, lumineux et détaillé (« Valis »).
Les instruments percussifs tapotent en aléas pour finir par installer une autre rythmique autour de laquelle le jeu synthétique robotique surgit (« Curious in Epidavros »).
« Adaptation assez Facile » est une association fraiche et passionnante de lecture sous laquelle le bruit annoté est organisé en rythmique, souligné par des marimbas. Une lecture à voix basse, détachée, comme on lit des notes.
Des notes… ai-je dit…
« Monstera Deliciosa » avec ses slides de basse et ses étrangetés sonores qui circulent dans une stéréo ample et large est un jeu de rôles sonores qui attise la curiosité. On finira par prêter une attention particulière à cette minuscule mélodie qui va tenter de surgir pour se faire dévorer par ce son guttural et abyssal.
« Visnaga » est apaisant, reposant sur une addition de séquences agissant en pulsations lentes espacée et qui mettent la respiration vocale là encore parlée, en valeur.
Un véritable exercice de composition d’éléments sonores.
« A House A Dance A Poem » en est la continuité, son développement avec des cymbales samplées qui s’ouvrent et se ferment au gré d’une improvisation, certainement, de pads.
« Hier le désert » est constitué sur la même pulsation interne. Un ensemble minimaliste de sons en delays réverbérés, synthé, percussions électroniques, cloches du lointain posent un échafaudage de pulsations envoutantes.
J’ai une attirance toute particulière pour l’atmosphère générée par ce titre.
« Vermillions », décidément cette couleur… installe une probable harmonie tonale sur un fond de métaux rebondissants, de battements cardio. La voix tente de percer alors que la robotique des arpeggios sortie du krautrock semble venir d’un autre âge.
« Not Fear but Anticipation » va conclure l’album dont un véritable concept sonore peut être, à l’issue, décliné. Quelques oisillons synthétiques s’ébattent dans cette jungle mécanique du futur et terminent en batifolant amoureusement.

Cette fois le voyage était apaisé.
La musique provoquant une forme d’apesanteur laissait place au temps, sous une certaine zenitude, auréolée d’une atmosphère optimiste et relaxante bienveillante.
J’ai personnellement mis cet album régulièrement afin qu’il emplisse de ses sonorités lumineuses et clairvoyantes, l’espace de mes pièces de vie.

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« Coyotes » | Georgraphic North 2018.

Dans la lignée du précédent, « Coyotes » (dont l’on aura la description encyclopédique murmurée) est l’un de ces moments électroniques, contemporains et concrets dans lesquels il fait bon plonger, se laisser prendre, ouvrir son âme et son esprit pour partir à la découverte et explorer de nouveaux horizons.
Une évasion intime, interne et cérébrale qui suscite la curiosité, l’attention…
Pleine de surprises, luminescente.
De profondes inspirations, amples et larges jalonnent « Lighter than Aluminium » puis, une fois le coyote décrypté on va entrer dans une minuscule transe rythmique qui va se développer pour se désagréger, telle la course rapide de l’animal décrite ici.
Ce crescendo rythmique finira par s’épuiser pour s’élaguer et de vibraphones, pianos en Rhodes tout va rentrer dans un calme relatif.
Un documentaire sonore, un cheminement animalier, une autre dimension musicale et artistique.
Quinze minutes plus tard entre en piste « Abiquiu » une pièce où improvisation, hasard et aléatoire pourraient être maitres mots. Des éléments disparates, synthétiques, instrumentaux… jouent à cache-cache anarchiquement pour se réunir autour d’un orgue fantomatique.
Puis Felicia prend le murmure sur (ou sous) un amalgame moelleux et en troisième partie de développement tout va se réorganiser et trouver une pulsation commune.
Enveloppant…

« Coyotes » sera le second album écouté plusieurs fois afin de tenter de saisir et d’entrer dans cette musique parallèle, cette dimension abstraite faite sons et musique, musique et sons.
Ces deux pièces sont à placer quelque part en priorité d’écoute pour celles et ceux qui voudraient réellement pénétrer cet universalité sonore.

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« The flower and The Vessel » | Shelter Press 2019 s’inspire de la nature et en particulier de l’Olympic National Park, situé dans l’état de Washington, à proximité de Seattle.
Un voyage de sensations, d’impressions, d’images, de souvenirs, de réalisme paysager.
Il y a là des pianos, des « ambient sounds », des bestioles électroniques, des drones qui installent l’horizon, de la lenteur d’observant, des gens, une « relation », de la quiétude et du bien-être.
Du repos…
Du recul et des vacances aussi.
Des éléments, des pierres, des reflets, de l’eau, du bois… la nature.
Du grandiose et du minuscule.
Il y a là la vie.
La notre et celle à laquelle l’on a oublié de prêter attention.

« Des pierres » a été réalisé en collaboration avec Stephen O’Malley du groupe « Sunn O))) » et cette fois Felicia rend audible son parlé.
Cette longue pièce conclusive flirte allègrement avec l’ambient music et la musique noisy.
Le concept et le contexte s’y prêtaient.

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En 2020, en pleine pandémie et isolement, Felicia reste sept mois en résidence artistique.
Il en sort l’album « Echos », quelque part plus « acoustique », épuré, libre et véritablement poétique.
Beaucoup de pianos, des instruments ciblés, un concept où les instruments « de musique » reprennent place sur l’échiquier jusqu’alors bruitiste et électronique, samplé et réverbéré, mentalement murmuré.
Aux confins d’une certaine ambient music qui semble maintenant prendre direction dans son espace créatif « Echos » joue sur le réalisme sonore mais n’oublie pas pour autant les compositions sur données concrètes tel « A Swan », « The Waves »…
Pandémie oblige, j’aurais imaginé un album plus dark ou introverti et me voici face à une sorte de fraicheur naturelle bienfaitrice.

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« Everything Evaporate » | Shelter Press 2020.

Suggestif, symbolique, évasif… tant que réel.
« Everything Evaporate » reprend nombre d’usages d’un univers et de langages propres à l’artiste.
La caractéristique d’un espace plus ample et vaste dans le concept de l’agencement des compositions semble désormais de mise, même si la « pulse » sous quelque forme qu’elle soit, ce même sous forme d’une rythme répétitif, reste génératrice.
L’instrumentarium « repérable » (pianos, cloches, sitars, guitares, marimbas… ce jusqu’aux synthétiseurs analos) en plus présent dans ses/ces paysages sonores (« Transparent, in Movement ») et contraint à une écoute plus empreinte de familiarité qui orientera plus aisément l’auditeur.
Le « chant » s’invite, du moins le vocal susurre mélodiquement, mais n’oublie jamais son axe « spoken ».
précédent « This is the Gate », s’ouvrant sur une nouvelle dimension, libre et entrouverte, encore à défricher, « Don’t Assume » cherche mais ne trouve et s’emploie à se désorienter.
Oui, tout s’évapore… comme l’indique la pochette.

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« Mada Kokuni Iru, original Soundtrack Recomposed » - Felicia Atkinson, Takuma Watanabe, Akira Rabelais | Inpartmait Inc 2020.

En partant de la bande son originale composée par Takuma Watanabe, compositeur de musiques de films japonais (qui fut partenaire de tournée de David Sylvian), Felicia traite la bande originale sonore du court métrage « Je suis toujours là » pour embarquer vers une sorte d’impressionnisme électronique fort en évocations et en sensations.
4 titres, beaucoup de reverse sounds, de réverbérations, mais peu importe cet « aspect » purement technique.
A part tant que parallèle à son œuvre, cet album installe une véritable poétique japonaise musicale et imagée.
Incontournable et d’une grande et délicate sensibilité féminine.

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« Un Hiver en plein Eté » - Shelter Press 2021.

Je terminerais mon parcours de la discographie artistique presque sélective d’un petit chevalier devenu Felicia, qui de cassette en cd, a fait un chemin aux tracés et contours affirmés, revendiqués et identifiés.
Cet album (le dernier « image langage » je l’ai chroniqué juste précédemment et c’est lui qui m’a incité à creuser l’ensemble du parcours de l’artiste) ne va pas déroger aux précédents.
L’on y trouve l’ensemble de ce qui fait désormais « langage » tant bruitiste, synthétique, parlé, donc vocal, pulsé, naturel et instrumental de Felicia Atkinson.
Je mets l’ouvrage de façon à ce que cette musique enveloppe littéralement le son 5.1 de mon salon.
Je pars une dernière fois à l’écriture de cette chronique, en voyage avec sa galaxie sonore.
Mes animaux sont intrigués…
Les chattes apparaissent et cherchent, corps tendu, aux aguets face à ce flot sonore envahissant et pour elles indescriptible.
Ma chienne a les yeux grands ouverts, elle cherche autour d’elle d’où sortent ces bruits étranges qui la mettent en éveil.
Le piano de « Quelque chose » les remets un certain temps dans la familiarité, mais « Septembers » et ses voix enfantines lointaines et comme célestes, avec son profond marimba et sa flute aérée ouvre à nouveau une autre pièce de ce couloir dans lequel j’ai aimé à fuir le quotidien, ouvrir chaque porte et entrer, parfois à tâtons, parfois en … hésitation, mais aussi sereinement, ou encore avec sureté, laissant le son et ses surprises musicales me happer littéralement.
Chaque titre, comme encore ici avec ses récupérations difformes d’un orchestre acoustique de vents de brocante, chez Felicia Atkinson, chaque album, chaque Ep, chaque B.O imaginaire ou pseudo réelle, virtuelle ou te faisant créer ton propre chapelet d’images, chaque titre, chaque séquence interne à un titre, bref, du plus large au plus microscopique… la vie musicale, sonore, mentale, artistique, la pensée même de cette artiste est un lieu où l’on part à l’aventure et où l’imaginaire est sollicité, incité, cérébralement motivé.

« Un Hiver en plein Eté » semble plus « pacifié », peut-être, plus serein, probablement, plus méditatif, on penserait. Les instruments « traditionnels », utilisés de façon forcément peu conventionnelle côtoient la nature, le quotidien des bruits.
La vie mise en espaces sonores avec l’interaction de la pensée et de ses ruptures rapport à l’environnement quasi physique…

Terminer ce long et captivant voyage au gré de son évolution et de sa maitrise compositionnelle par ce merveilleux album dépasse l’idée d’approprié.

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Voilà, c’est plutôt très rare que je prenne le temps et l’envie d’aller aussi profondément dans de telles esthétiques musicales et créatrices qui, au demeurant, m’ont toujours passionné.
Mais quand ce qui se qualifierait de génial, sans redondance, sans inutile aveuglement, s’offre là, au détour d’une première écoute qui incite par un sentiment plus précis que la curiosité… il faut chercher et oser, il faut mériter et donner un sens à ce qui est autre, différent, ailleurs, parallèle ou qui sait, céleste.
Alors entrez dans les pièces que le long couloir neutre et vierge de cette artiste invite à ouvrir et laissez votre esprit et vos sens partir « ailleurs ».




 





Commentaires

  1. Quel papier Pax !!! je m’intéresse à Felicia depuis longtemps, via un label (Home Normal) ou une collaboration (avec Sylvain Chauveau), et je me suis mis à fouiller dans son parcours labyrinthique et fantastique. Ses axes, mettre en son le phrasé.. alors j'écoute la cassette "Readymade ceremony" en te lisant. J'aime aussi ses collaborateurs (Jefre), tout ce monde de paysagistes sonores, ou architectes. Pas facile de trouver ses opus, c'est surement bon signe. A part Gibert à une certaine époque, je ne l'ai nulle part ailleurs. Très "cinématographique", j'aime beaucoup quand elle nous invite chez elle, dans sa tète, ses points de fuites, à peine remplir l'espace avec toutes ses vibrations, ses ondes. C'est très rare des artistes comme elle par chez nous. Tiens, je vais aller voir s'il n'y a pas qq opus à dénicher sur la toile. Musique nouvelle..contemporaine, electro.. pas facile des étiquettes sur elle, ça aussi c'est bon signe. Merci pour ce voyage passionnant. La biz

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    1. merdouille désolé.. tu peux en spliter un..ça fait Alzheimer ou radoteur :).. et du coup, j'ai fait un billet sur elle aussi ;D

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  2. Voici un papier précieux qui suivra les explorations à venir. J'ai jeté mon dévolu sur "Visions , Voices" La pochette a son importance, une nature inquiétante qui réveille en moi des peurs enfantines. Noir et blanc, minéral peu accessible... Hier en pleine écoute Pascale est venu interrompre, "qu'est ce que tu écoutes? Arrête ça c'est angoissant" J'avais mis le volume fort et "Infant Vampire" n'avait rien de charmant. Baisser le son n'a pas perturbé l'écoute.
    Tu évoquais les BO de films de SF, je pensais à tout un pan du cinéma d'horreur Italien et les tentatives musicales de créer du malaise, c'est d'autant plus réussi que l'image était somme toute banale. Ce matin j'ai repris "The Owls" et la suite, "The Owls" m'a envouté, tu évoques la musique répétitive. Des compositions patientes pour nous laisser le temps de se poser sur l'onde musicale.
    Il y a beaucoup à dire, mais le débat n'éclipse pas l'écoute.
    Donc bien content de cette période musicale. Merci
    Et j'espère bine trouver du temps pour revenir dans ces dimensions.
    Si tu es encore à croiser des informations, quelques références sur AMG
    https://www.allmusic.com/artist/f%C3%A9licia-atkinson-mn0001579906#biography
    Bon dimanche

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  3. Mince, je crois bien que j'ai perdu mon comm chez toi. Je t'ai laissé une tartine hier, pas vu apparaître. Je te parlais de Felicia, cette artiste formidable et invisible que je suis depuis très longtemps. « Roman anglais » en collaboration avec Sylvain Chauveau qui m'a amené à elle, puis un label Home Normal (O RE GON)que j'ai suivi longtemps..du coup Felicia a déboulé.
    J'écoutais « Readymade Ceremony » hier en t'écrivant.. cette mise en son, ses ondes et ondulations, son silence et son phrasé sur des tranches de quotidien. C'est toujours une invitation, un moment où tout s’arrête et se suspend à ses paysages, dessins, tableaux, urbains ou naturels. Des points de fuite et des couleurs changeantes. J'ai ressorti une cassette de 2012 que je ne trouve pas répertoriée sur Discogs (« Je suis le petit chevalier / Dark Horse » sur Skelter Press).. Felicia en cassette, rare et lourd de sens. Du coup je vais tenter de choper qq opus sur la toile.. elle qu'on ne trouvait que chez Gibert il y a qq années.
    En tout cas quel papier Pax, elle est si rare, merci pour ça.

    (je copie mon comm pour le cas où:))

    A+ et la Biz

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  4. Bonjour à vous deux,
    Dev',
    Papier précieux, j'en attendais pas tant mais quand on s'accroche à une telle dimension artistique alors effectivement l'on devient curieux et quasi envouté. Et parfois l'entrée en matière selon l'angle d'attaque pourra paraitre déroutant, étrange... pour qu'au sortir on n'arrive pas justement à en sortir parce que l'on décèle là quelque chose que l'on aurait vainement cherché ailleurs en s'étant baladé dans des esthétiques similaires mais que l'on a été rarement touché. Alors on s'accroche, on creuse, on se veut méritant eon gagne, car le gagnant est toujours celui qui "se" dépasse et creuse, s'interroge, pour finir par - parfois - aimer.
    Vincent,
    Je reconnais bien là le collectionneur dans une démarche là aussi de curiosité, car une fois qu'on est entré, qu'on a ouvert la porte, alors on en veut et cherche d'avantage. je faisais cela il y a bien longtemps de vinyles en vinyles, de cassettes en cassettes (ce format qui revient et avec lequel on enregsitrait en home studio sur des 4 ou 8 pistes chez tascam ou fostex...), de cd en cd, de hd en hd et désormais à tout va...
    Puis on stocke, on cumule, on collectionne...
    J'en ai tellement collectionné... et je fouille encore, parfois...

    En tout cas que vous soyez venus ici commenter sur ce sujet me rappelle les fervent suiveurs de ce blog que vous restez et cette qualité d'échanges me fera dire que ça vaut tout de même le coup de continuer, encore et tant que faire se peut, à partager.

    merci à vous.
    Bonne fin de journée.

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