COMPIL « SOUL PARTY » - alternate version...

 COMPIL « SOUL PARTY »

Coutume oblige, quelques compléments rapport à la compil' Soul Party en mode participatif sur  : 
Blog | Les rubriques en vrac du rock

Texte initial en Italique.
Pour le complément, c'est du perso, fidèle à l'esprit d'ici.
ça plait ou pas...

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Pas vraiment sûr cette fois d’avoir rigoureusement respecté le timing K7 par face, mais bon…
Soul, j’ai remarqué que dès que ce terme a été lu il m’a évoqué directement la voix. Sachant que la voix ça peut être aussi une voix instrumentale, option que je n’ai pas choisie ici, l’histoire est juste l’engagement, la foi et l’abandon de soi par la voix ou l’instrument, vecteur de transmission de l’âme.
Party, à partir du moment où l’âme prend le dessus, il y a là je crois transcendance, notion de fête, de partage, de communion, donc le terme party, même s’il se réfère à la fête disons et au corps qui danse, ne peut être réducteur. La transe je l’ai vue et vécue lors d’une messe gospel à Harlem et franchement, cette prise de conscience pouvait très bien s’apparenter au mot party.

Face A

A01 – « Ascension (Don’t ever Wonder) » - Maxwell « Live from MTV Unplugged, Brooklyn NY, May 1997 ».
Quand j’ai découvert cet artiste avec sa suite urbaine, j’ai été immédiatement captivé par sa voix, son feeling, sa précision et son groove. WahWah Watson sorti des Headhunters de Herbie n’est pas là pour rien. Et là, en public, d’emblée, qu’il soit unplugged ou r’n’b bourré de sons vintage l’artiste m’emmène direct dans l’espace.

Maxwell n’est pas vraiment ni suivi ni plébiscité en France.
Confidentiel donc.
Il a pourtant une discographie qui, à défaut d’être abondante, préconise une qualité de production systématique, ciselée, taillée pour les charts.
Ce qui est intéressant c’est la sortie des EP, parallèles à la sortie d’album avec des versions complémentaires, alternatives (pas ancrées dans la folie du « remix »), live… Parfois ces Ep s’organisent sur un seul titre et celui-ci, à lui seul s’organise tel une suite, toujours magistralement exécutée par son staff.
Il y a de nombreuses années quand on a demandé à Céline Dion quel était l’artiste qui vocalement l’impressionnait le plus « actuellement », elle l’a cité sans hésiter.
On peut étiqueter la dame Diva tant qu’il nous plaira, on peut même lancer les fléchettes les plus acerbes sur ce qu’elle nous impose de variet’ internationale qui, je l’affirme, ne m’intéresse pas le moins du monde, mais côté vocal… cet avis m’avait interpellé.

A02 – « Open your eyes, you can fly » - Lizz Wright « Salt ».
Un titre de Chick Corea et Neville Potter dont la chanteuse aux fortes influences gospel s’empare.
Comme toujours avec elle … avec une foi et une conviction… inébranlables.

C’est en lisant les « crédits » de cette piste que je me suis rendu compte que ce titre était une récup’ d’un standard passé aux oubliettes de Chick Corea. Peu importe, si ce n’est, forcément, la qualité d’écriture du sujet.
Lizz Wright, on l’écoute une fois et on sait que là, rien n’est superficiel. Cette chanteuse a la foi et ça s’entend. Elle parle de Dieu comme Marley de Jah. Elle le prêche en chaque phrase, vocalise, inflexion et forcément, qu’on adhère ou pas, il est impossible de passer à côté de cette profonde conviction musicale et personnelle qui passe par la musique.

A03 – « Bittersweet » - Lianne LaHavas « Live at the Roundhouse ».
Sa voix, juste sa guitare et l’émotion la plus dense.
Me fout le frisson à chaque fois – j’y peux rien…

C’est ma grande découverte de l’an dernier.
Ecoutée en boucle, genre happé par ce charisme vocal absolu.

A04 – « Could you believe » - Al Jarreau « Look to the Rainbow – Live 1977 »
Quand un fils de pasteur qui devient la nouvelle voix du jazz, qui scatte comme jamais et aura traumatisé des générations prend le temps de poser un titre gospélisant, live, juste soutenu par le Rhodes et mû par un groove interne réellement palpable – on se laisse convaincre.

Quand on a découvert Al Jarreau, en 76, on était en seconde.
On s’entassait dans la petite cabine d’écoute de la FNAC et on passait son premier album, puis son second presque « religieusement ». On n’était pas spécialement fans de jazz, mais cet artiste nous était « commun ».
Au fil de mes économies, j’ai acheté ses albums. Alors on allait chez R les écouter les week-ends à la campagne. On écoutait du classique contemporain, du Zappa, du prog bien sûr et toujours Al Jarreau.
Ca nous mettait en joie.
Puis il y a eu ce live… et il a bouleversé ma vie de musicien.
Cette aisance, ce son du Rhodes, cette implication, cette énergie, cette fraicheur – et là, j’ai compris que c’est vers le jazz qu’il me faudrait aller.

A05 – « You are so beautiful » - Joe Cocker « Organic ».
Cette chanson de Billy Preston, impossible à ne pas associer à cette idée de soul, ce pianiste qui a sublimé tant de titres en sessions, est juste, ici, magnifiée par l’immense Joe Cocker.

Avec cette chanson et sur le même album « Can’t Find My Way Home » de Steve Winwood, a commencé l’aventure de notre amitié avec JM.
Une aventure musicale également.
Je ne crois pas au hasard – il fallait que cela soit.

A06 – « How do you keep the music playing » - James Ingram/Patti Austin « It’s your Night ».
Les deux pointures vocales du « Dude » de Quincy, réunies ici sous la production du maitre pour un duo signé Michel Legrand. J’accepte les remarques sur l’idée de soupe…
Mais parfois la soupe c’est bon – juste une question d’ingrédients…

J’ai toujours été fasciné par la voix de James Ingram, un peu (carrément) mis de côté après « The Dude » malgré quelques gros tubes dont un avec Michael Mc Donald (quand on parle de soul il est directement là). Ce gars avait l’envergure, la profondeur et une aisance technique hors normes (écoutez ses falsettos, son registre, ses inflexions…). Peu d’albums, souvent produits avec un son eighties à l’américaine qui fait révulser certains.
Mais derrière ça …
Il aurait pu/dû renverser Whitney ou être son pendant masculin.
Un autre destin tragique.

A07 – « I’m the one » - Average White Band « Person to Person/live ».
Je les ai découvert à la télé lors d’une émission de De Caunes.
Et depuis… si je veux du groove et du feeling…

Et j’en suis resté des années à ce live que j’avais enregistré sur K7.
Et alors j’ai fait le chemin des albums studio – mais ce double live est juste un monument de groove. Steve Ferrone est à la batterie et ce n’est en rien anecdotique.

A08 – « Trouble Man » - Marvin Gaye « Trouble Man ».
Parler de soul sans Marvin, c’est impossible… Donc acte.
Magie, oui c’est le mot.

Marvin, comment dire… c’est l’artiste qui me transporte à chaque fois.
Cette voix, si délicate, là encore si chargée d’âme, de réalité, de profondeur.
Toute sa vie passe dans ce chant et c’est bien pour ça qu’il touche, immédiatement.
Il est et reste unique.

A09 – « What’s Going On » - Michael McDonald and Billy Preston « Live on Soundstage ».
Sans Marvin donc…
Chanson toujours malheureusement d’une cruelle actualité et là les deux amis s’en donnent à plein feeling.

« What’s Going on » est un pamphlet d’actualité, il y en a eu et en aura d’autres. La folie de la guerre, décidée par quelques éminences folles, tout ça pourquoi ? pour qui ?...
L’artiste s’en empare, l’exprime, le chante, est suivi, adulé, compris, entendu, chanté, fredonné, encensé… par des millions de gens, partout, sur la planète, avec ces messages.
Mais les politiques n’écoutent ni les gens et surtout pas les artistes.

A10 – « Why Can’t We Live Together » - Timmy Thomas « Why Can’t We Live Together ».
Pour la première fois… la boite à rythmes (qui s’emballe pour un solo de batterie improbable) et un titre 100% économique puisque tout en un à l’orgue Hammond et un message, le même, éternel.
Un « tube » indéboulonnable.

Je crois bien que c’est là que j’ai eu, au-delà des incartades solo de Lord (« Lazy »), Emerson (« The Endless Enigma »), Wakeman (« Roundabout »)… ma première passion pour ce son du Hammond.
J venait d’acheter le 45 tours. Elle avait bien dix années de plus que moi et je passais souvent les week-ends au sein de sa famille. Elle m’a fait découvrir énormément de musiques. Je n’y comprenais pas grand-chose mais ces écoutes répétées ça s’inscrit forcément dans l’esprit – à la note près, forcément.

A11 – Many Rivers to Cross » - Jimmy Cliff « Reggae Greats ».
Si cette voix n’est pas soul, alors…
Si ce titre n’est pas habité par l’âme, alors…

Des tubes, du reggae de dance floor, des duos parfois accrocheurs…
Et puis ce titre avec cette voix qui semble s’imprimer en nous.

Face B

B01 – « Superwoman (Where were you when I needed You) » - Stevie Wonder « Music of My Mind ».
Quand on parle de soul / d’âme il ne faut jamais oublier Stevie.
Et ce titre, surtout pour sa seconde partie avec cette transition aux synthés qui semble sortie des délires de Joe Zawinul, s’inscrit en haut de ma liste de l’immense production de ce génie.


La discographie de Stevie c’est encyclopédique.
Des tubes à gogo, genre qu’on joue toujours les mêmes d’ailleurs…
Et puis des best off qui remettent ça sur le tapis, bref, comme si ce génie ne se résumait qu’à une simple trentaine de titres…
Et puis on va écouter ses albums et là, à chaque passage de « track » c’est une magie indescriptible qui opère.
Moi, j’aime piocher et repiquer dans cette mine d’or et me mettre au piano pour jouer ces pépites.
Il y a là des harmonies issues du jazz, des mélodies directement populaires, une conviction humaine profonde, des textes impliqués, souvent… une jouissance palpable de chaque note.
Un génie donc.
Et cet album, je le place plutôt haut…

B02 – « Lonely Avenue » - Ray Charles « The Ray Charles Story, Vol 1 ».
Il a tout mixé, revisité les racines et créé ce style unique et inaltérable. Il reste dans nos âmes.

Ado, je n’étais pas vraiment intéressé par Ray Charles – vas t’en comprendre…
Puis le jazz a envahi ma vie et là encore, à part quelques tubes ça restait anecdotique.
Comme si j’étais passé à côté.
Mais le temps parfois rattrape ce qui est perdu et un jour, une compil’ de Atlantic Years a tout changé…
Et un jour on l’a joué « réellement » en rythm’n’blues…
Et la boulimie a commencé.

B03 – « You Keep on Movin’ » - Glenn Hughes « Soulfully Live in the City of Angels ».
Deep Purple, Mark III… Avec Dave ils tiraillent le groupe ancré dans le Hard/Heavy pour barrer dans le blues presque profond et pour Glenn dans cette soul dont il ne renie pas – même revendique – l’influence, Stevie en tête de ligne. « Come Taste the Band » sera le glas avec la fuite de Richie et l’entrée fugace de Tommy Bolin. Ce titre y est emblématique et Glenn y puise sa soul avec une éternelle performance vocale caressant les cieux.

15 ans. Anniversaire.
La classe de troisième au complet est invitée à la maison pour fêter ça. On appelle ça « une boum ».
Les minettes amènent Claude François, Mike Brant…
Je passe mes Zep, Purple et voilà qu’arrive le cadeau, cet album « Come Taste the band », sorte de glas du groupe avec Bolin…
Directement je le mets sur la platine.
Directement j’en suis fan.
J’ai été fan du pourpre depuis l’enfance – j’ai honteusement préféré « Burn » et « Stormbringer » à « Machine Head » (trop écouté ? au point, ado, d’une saturation ?) et le « Live in Europe » avec Dave et Glenn. Alors forcément les orientations bluesy/soul sur rythmiques de plomb métallique ça ne pouvait que me plaire. Et cet album aura été certainement l’un des Purple que j’ai le plus disséqué afin d’en comprendre l’essence et puis Lord commence à triturer les synthé, alors…

B04 – « People get Ready » - Eva Cassidy « Live at Blues Alley ».
Ce titre de Curtis Mayfield, incontournable… à inscrire au patrimoine de la musique soul.
Cette chanteuse, décédée si tôt avec à son actif une poignée d’albums tous aussi magnifiés par sa voix et cette âme. Culte…


Eva Cassidy est devenue mythique.
Ce n’est que justice – si peu d’albums, un destin encore tragique et une telle immensité artistique.

B05 – « You can’t Always get What You Want » - Aretha Franklin « Love all the Hurt away ».
LA voix soul nous balance ce relifting du tube des Stones.
L’entrée de la Diva dans les eighties, synthés, rythmique funky discoïde, solo guitare épique et chœurs gospels pour la party stratosphérique. Clap your hands !

Moi j’aime bien Aretha quand elle va ailleurs, se met « à la mode », s’entoure d’un casting boostant.
Là encore, sortir des poncifs, oublier l’éternelle compil’ avec les « Respect », « Chain of Fools »… et la poignée d’autres que nous/vous connaissons (ez) tous.
Cette conviction vocale, cette performance de chaque phrase, inimitable, impossible à faire, imitée par tant de gueulardes qui te fracassent les oreilles estivales.
Bon, et si on allait voir dans d’autres albums ce qu’il en est… là on découvre des trucs pas possibles. Un peu comme ce « Lush Life » d’une de ses voisines de chant, Donna Summer…
Arrêtons de classer les artistes…


B06 – « Joy and Pain » - Maze « Joy and Pain ».
L’équipe à Frankie (Beverly), au falsetto en voix de velours…
Rythm box scintillante, cocotte de gratte irrésistible, synthés kitchs – puis … il chante et là…

Ok, Maze…
Des inconnus ?
En fait j’en sais rien et je ne sais vraiment si vers chez nous ils ont un peu de « succès ». Ce que je sais, par contre, c’est que ça fait un bail que je les ai découverts et que là encore c’était par un live bien resté en mémoire.
Cette souplesse, cette voix de velours, ce truc qui bouge incidemment au fil des titres.
Tout un art…

B07 – « Soul Power » - James Brown « In the jungle Groove »
Tout est dans le (les) titre(s) – celui de l’album compris.
JB qu’il soit, soul, funky et forcément party est obligatoire et tellement jouissif.


J’ai 13 ans quand mon prof de musique du collège – trompettiste des premiers « Haricots Rouges » - pose sur la platine l’interminable « Sex Machine » en live, de JB.
Il s’embarque dans des explications sur le pouvoir de cette musique, nous fait détailler les mécanismes qui de toutes façons nous ont fait gigoter, sans aucun besoin de détails.
Je me mémorise la pochette – on y est dans le ghetto, sur une aire de basket…
C’est resté en mémoire et James Brown est devenu indispensable dans ma vie.

B08 – « El Brujo » - Bobby Mc Ferrin
On termine par une communion en live du performer avec le public qu’il fait chanter en chœur, juste en empilant des tierces et il va prêcher la musique avec cette fusion. Un instant de pure émotion et de feeling, soul bien entendu. Oui, une fête certainement pour ceux qui ici furent engagés dans ce partage.

On me parle de ce type qui défraie la chronique.
Les solitaires qui savent tout faire sont à la mode (cf Stanley Jordan).
Je me procure cet album et là… justement avec le « I feel Good », entre autres performances comme « Blackbird » c’est toute une « vision » de la voix mais aussi du linéaire en musique qui vont m’aider à piger plein de choses.
Bobby Mc Ferrin je ne l’aurais pas vraiment suivi par la suite – comme s’il s’était cristallisé avec cet album, ce, afin de ne pouvoir être en cas, déçu…


Bon, la compil’ c’est là : Cadeaux des lecteurs (9): Vos compilations Soul Party! | Les rubriques en vrac du rock
Et, au passage, je vous recommande vivement d’aller visiter ce blog ami particulièrement intéressant tant que détaillé.
On y fait des tas de découvertes, on s’y exprime avec respect et la gratuité d’opinion n’y est pas de mise…

Allez, bonne compil’.

 

 

Commentaires

  1. "Soulfully Live in the City of Angels" écouté plusieurs fois cette damnée version de "You Keep On Moving". J'ai cherché le live complet. avec l'espoir de trouver le temps d'y plonger. Comment j'ai fait pour ne pas entendre un ingrédient Deep Purple? Quelle prestation!!

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    1. C'est le dimanche des belles surprises, j'adore la plupart des titres, ça va être bon pour le cardio ça. Je suis même surpris du chant qui évite ce que j'aime moins dans le hard, cet aigu, mais là... pffffff

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    2. J'ai toujours été un gros fan de Glenn Hughes, ce dès le Mark III du Purple.
      La voix, d'abord, pourtant il y avait eu Gillan, mais là, ce côté soul, associé au côté bluesy de Coverdale ça m'avait directement accroché.
      Ado donc ce Purple là m'a vraiment laissé de formidables souvenirs et influences.
      Puis j'ai suivi sa carrière rédemptrice, car il en a bavé le bougre.
      Un des albums de lui que j'adule et qui est très difficile à choper est "First underground Nuclear Kitchen", qui mélange tous les ingrédients fétiches de l'artiste, sans équivoque et dont cette version live donne un excellent aperçu de cette orientation de l'artiste.
      Si tu veux pousser plus avant il y a aussi un live acoustique absolument renversant où sa performance vocale est hallucinante.
      Bon t'as fait le plein d'énergie, je vois...
      Et, au passage, merci pour le dernier Bruce, que j'ai largement réécouté de mon côté.
      A très vite.

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