De jours en semaines…

 

De jours en semaines…

Bientôt une nouvelle compil’ sur le blog des rubriques en vrac du rock.
« Soul Party » comme thématique…
ça m’a permis de retourner à quelques fondamentaux que rechercher à organiser les titres et artistes qui viennent d’emblée à l’esprit.
Semaine rythmée par quelques grooves implacables, des jaillissements cuivrés, des voix addictives et un feeling auréolé « d’absolu ».
Tous ces choix seront certainement prochainement dévoilés parmi d’autres visions compilatoires mues par les participants.
En bagnole, ça fait du bien …
A la maison ça rend efficace, surtout pour les tâches quotidiennes …
Au boulot, ça m’a permis quelques excellents prétextes à faire repiquer des patterns rythmiques (guitares, sections de cuivres, lignes de basse, plans de clavinet, de rhodes et bien entendu beats de drums) …
Mais comme le mot party se précède de soul, celle-ci a tempéré l’implacable envie de bouger le corps pour ne pas négliger l’âme.

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HUMBLE PIE « Smokin’ » - A&M 1972.
Peter Frampton est parti…
Son remplaçant, Clem Clempson (futur compagnon de Colosseum et de Jack Bruce) aux côté de Marriott envoie du très lourd.
L’orgue crache sa hargne (tenu chose curieuse par… Stephen Stills).
Le blues est omniprésent ici, rugueux, âpre et saturé d’énergie brute.
Quelques standards du « genre » (« C’mon everybody »/  « I’m a roadrunner »…), des jam sessions vives et directes, des titres plus soignés… dès « Hot’n’Nasty » on est juste happés avec l’envie d’aller au bout de l’album.
Oui, de l’album – Oui... écouter… un album… et celui-ci, qu’est-ce que j’ai pu l’écouter (et le réécouter).
Un joyeux bordel électrique et énergique.
Remplace avantageusement, dès le matin, la barre de céréales et le café.
1972… là on a franchi le cap du terme vintage, mais bon Humble Pie c’est … indémodable.

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Mercredi …
Pause entre deux cours.
Numéro inconnu, mon téléphone m’indique un message.
J’écoute et j’en tombe sur le c…
Un message de Zemmour incitant, avec son argumentaire minimaliste, à voter pour lui ce dimanche.
Tellement choqué que je l’ai fait écouter à mes collègues présents – m… comment est-ce possible que ce zozo et ses sbires aient pu mettre mon n° de portable sur leur listing ?...
On s’est regardé, interloqués. La limite a été franchie…
Là il ne s’agit plus des éternels messages et appels pour, en vrac, la formation, l’isolement à économie d’énergie de la maison, le cadeau offert en fin de repas aux retraités invités dans un restau, les conseillers bidons qui vous expliquent comment moins payer d’impôts, et j’en passe…
Tant de n°s inconnus bloqués par semaine…
Zemmour a acheté les clients d’opérateurs pour balancer son fiel avec sa voix insupportable.
Pauvre clown …

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LAVINIA MEIJER « Are you still somewhere ? » - Sony Classical 2022.
La harpe est rare…
Souvent coincée dans les affres celtiques avec Loreena en tête, bloquée dans un rôle orchestral souvent malheureusement peu engageant et surchargé de clichés d’écriture, on ne la rencontre que trop peu en soliste.
Son répertoire véritablement dédié n’a pas franchi de véritable degré de popularité et les adaptations de pièces destinées à d’autres instruments restent de mise.
C’est donc bien trop rare et justement suffisamment notable que se retrouver face à un projet mettant l’instrument en valeur.
Lavinia Meijer n’en est pas à son premier round, elle a un actif d’albums sur lesquels se pencher semblera quasi curiosité obligatoire après l’écoute de celui-ci.
Ici, des compositions originales, à souligner donc.
Ici, des compositeurs qu’il est plus qu’agréable de retrouver sous ces sonorités envoutantes et délicates (Sakamoto, Arnalds, Alexandra Streliski) et on termine avec « Mom and Dad » scandé par Iggy Pop, qui bien qu’anecdotique vient participer avec juste ce qu’il faut de présence, à ce projet.
Ici il suffira de quelques notes pour s’intéresser et se laisser charmer.
Ici l’on est en paix … et par les temps qui courent ce havre est largement bénéfique.

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‘tain, c’est vrai, c’est dimanche !
Déjà ?...
Mais quel merdier que ces « élections » …

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PATRICIA PETIBON « La Traversée » - Sony Classical 2022.
Il est bien exceptionnel qu’un album de chanteuse(eur) présentant un répertoire classico-baroque sous la forme, encore une fois, de projet, m’insupporte.
Impossible pourtant ici, de dépasser (même en tentant d’avancer dans l’album) l’écoute de plus de trois titres. Comme si les compositeurs effacés n’avaient plus lieu d’être face à ce pouvoir vocal exagéré, exacerbé, inutilement démonstratif et pérorant.  
Orchestre au demeurant remarquable, embarqué dans ce délirium vocalisant.
Prise de son magnifique.
Une traversée qui n’impose aucune halte, aucune envie d’attardement.
Rare que je me retrouve face à un tel manque d’intérêt quant à une musique que pourtant j’affectionne particulièrement.
Effaçable.

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Les semaines passent et la guerre en Ukraine, après avoir été à la une de chaque infime moment où l’on allumait la télé, est installée – désormais – dans l’espace quotidien.
Macron tourne en rond … se faire réélire … contrer les candidats qui le pointent bien plus que du doigt …
Apaiser tant que faire se peut la grogne sociale qui commence sérieusement à gronder.
Calmer, si toutefois cela était imaginable, la folie de Poutine.
La guerre, ici ou ailleurs, n’a jamais cessé.

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LISA BATIASHVILI « Echoes of Times » / KATHIA BUNIATISHVILI « Rachmaninov »
Ukraine, exode, guerre, dictature, emprise…
Ces deux femmes, géorgiennes, connaissent bien – malheureusement – cette actualité.
Toutes les émotions, tous les ressentis, tout leur passé, leur vécu, lié(e)s à ce qui, finalement continue, est indissociable de leurs interprétations.
Ces deux albums renforcent, s’il en était besoin, cette sensation prégnante en chaque note exprimée.
Ils sonnent malheureusement « encore plus justes » face à cette réalité qu’elles n’ont eu de cesse de dénoncer, de combattre, de vouloir mettre en conscience, tellement concernées par ce qui n’est que la suite d’un cheminement poutinien dont elles ne connaissent que trop les objectifs dictatoriaux.
Beauté de l’interprétation face à horreur de la guerre – renfort du paradoxe.

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Victoire…
De plus de 2 € le prix du gasoil est « redescendu » vers les 1.70/80…
Saluons benoitement la nouvelle …
En attendant qu’une prochaine coupe/ligue ou autre, de foot, nous annihile un peu plus.
« Donnez-leur des jeux » qu’il disait.

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BETH HART « A Tribute to Led Zeppelin » - Provogue 2022.
Forcément, ça attire, ça titille, ça motive qu’un tel album avec cet intitulé.
Tu lis le nom de Led Zeppelin et automatiquement y’a comme un aimant qui t’impose d’y aller.
J’ai résisté quelques jours, puis, n’y tenant plus, par un bel après-midi, en veillant à calmer l’envie – si jamais elle se retrouvait mue par la musique – d’appuyer sur le champignon plus que coutume (prix du carburant oblige, on calme le poids du pied) j’ai décidé que cette fois, j’étais prêt.
C’est instantané !
De riffs (« Black Dog », « Whole lotta Love » - forcément) en titres (« No Quarter » - « Stairway »), de titres obligatoires (comment éviter « Kashmir », surtout si l’on a qui plus est, un orchestre – ou encore « The Rain Song » somptueusement redimensionné – ou le trépidant « Good times, bad times ») … en « tiens donc, super d’avoir aussi mis celui-là » (« The Crunge » - « Dancing Days », « Babe I’m Gonna Leave you », « When the Levee breaks ») voilà bien un album qui réjouit, fédère, impose le bonheur et le plaisir.
Le but formidable est atteint, ne pas faire oublier le Zep et pourtant le faire accepter là, autrement, ou du moins tel que Beth Hart a envie de le jouer et de s’éclater avec.
Être plus original que l’original ne servirait donc à rien.
Ici - à part un renfort symphonique qui ne s’échappe pas du sujet, un axe délibéré qui évite l’égarement et magnifie, au sortir le propos – il n’y aura aucune réelle surprise, déformation ou idée de « cover » à la mode déplorable.
Le fond tant que la forme sont dans le pur esprit du Zeppelin, accrocheur, immédiat et « travaillé » à la fois. Le socle et la matière subissent tout juste un regain d’actualité sonique.
Beth Hart est « idéale » dans ce registre et le parallèle Plant/Hart qui pourrait d’emblée se poser n’a même pas court.
Dorian Crozier connait son Bonham par cœur, au break prêt, à la masse prêt et en place de l’idée d’un simple copiage nous voici finalement face à un repère. Et pas des moindres.
Les grattes fusent de partout et Jimmy est en tribute à chaque recoin, sans oublier le boulot représentatif autour des lignes tortueuses de John Paul.
Le groupe connait son background à la perfection et la chanteuse peut décoller et entrer en fusion avec ce répertoire qu’elle a, d’évidence, en affection, en référence passionnée, en elle, tout simplement.
A mettre avec le mode repeat…

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Deux jours de studio pour enregistrer un projet piano dont, qui sait, je parlerais peut être un jour ici dès que l’album sera sorti.
Deux jours d’échappatoire musical pendant lesquels le temps s’arrête, l’esprit se fixe, la musique impose sa loi.
Deux jours de partage avec mes amis, accordeur, ingé son, auditeurs perspicaces pour avis…
Deux jours hors de ce quotidien semblant impossible à éviter, même si l’on veut en faire l’effort – mais on ne peut pas enregistrer tous les jours pour passer en parallèle et le zapper.

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Bonne fin de semaine et pourquoi pas… bon dimanche 😉







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