SYMPHOMANS

 

SYMPHOMANS

J’use volontiers et volontairement du cliché de la bien belle chanson de Sheller.
Le piano…
Ici il sera au centre de toutes les intentions et attentions musicales, posé en Roi, arpenté en arpèges, martelé en triomphants accords, caressé avec volupté et sensualité, à queue et de concert, forcément…
Majestueux, obligatoirement.
Ils le servent et s’en servent avec dextérité, grandiloquence, en abusent parfois en se laissant aller à des débordements digitaux et virtuoses, faisant courir leurs doigts agiles sur cette immense route blanche et noire.
A leur service et à son service on aura engagé, pour le soutenir, la crème des studios et on aura enrubanné sa sonorité ample d’orchestres savamment agencés, arrangés.
Allez, mettez votre chaîne stéréo en mode concert ou activez le 5.1, il va y en avoir de partout…

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BOB MAMET « Signs of Life » - 1994-Atlantic Jazz.
Alex Acuna, Dean Parks, Jerry Hey, Jim Haslip, Larry Carlton, Richard Elliot, Sam Riney, William Kennedy.

Je ne sais plus vraiment par quel chemin de curiosité je suis aller trouver ce pianiste qui m’était jusqu’alors inconnu, mais j’avoue avoir pas mal écouté cet album.
D’abord cette musique est remarquablement écrite, agencée et servie par des musiciens précis, sensibles et rigoureux.
Puis, cette musique semble comme une passerelle usant des insertions du classique dans un style communément estampillé rock prog – en cela et avec cette écriture ample, reposant sur des modes classiques et non réellement jazz, le propos ici force l’intérêt car il impose l’attention et souvent la surprise.
Le jeu musical, cependant, quant à lui penche ou plutôt oscille vers un jazz rock ou plus exactement ce qu’à partir de la mi eighties l’on va étiqueter fusion.
Les compositions sont véritablement attachantes et elles sont remarquablement orchestrées et chaque part instrumentale s’organise autour du jeu pianistique qui a ici la part belle et prédominante.
Le saxophoniste Richard Elliot, catégorisé smooth jazz a pourtant un son âpre et rock bien nerveux qui apporte rugosité et hargne sur ce propos qui aurait une tendance logique à « romantiser ». Il se partage les plages avec Sam Riney qui lui, par contre s’inscrit en jeu comme en sonorité dans ce moule instrumental smooth décrié mais très populaire et toujours servi par des pointures de studio.
Haslip (bassiste gaucher) et Kennedy on les aura appréciés au sein, entre autre, de Yellowjackets, l’un de ces groupes post jazz rock qui a emmené le terme vers la fusion.
Acuna (ex Weather Report) vient coloriser de percussions tout cela, en finesse, sans débordements …
Ils complètent : Carlton et Parks, vraiment le packaging luxe côté six cordes et Hey, un habitué des sessions studio, trompettiste et l’un des arrangeurs de section cuivre que j’admire.

Avec un tel casting Bob Mamet a de quoi positionner avec pertinence d’écriture son projet... ou se planter en laissant ces pointures prendre le dessus et laisser les egos respectifs s’autoriser à.
Alors, rien ici n’est laissé au hasard et l’écriture précise et pointue côtoie l’improvisation elle aussi particulièrement réfléchie et appropriée. Le jeu pianistique est délicat et souple, ample, aéré et voluptueux et même s’il est au cœur de la musique, il laisse de l’espace à chacun tout en marquant de sa présence chaque instant, en médiateur musical.
Un standard, « Nardis », histoire de rappeler qu’on connait ses « classiques » avec un thème libéré des fioritures habituelles et exprimé à l’essentiel.
Pour le reste et le principal, finalement, des compositions vraiment ciselées et de fort belle facture.
Un album posé là et qui aura été répété à maintes reprises d’envies de sonorités de touches noires et blanches.

 

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DAVID FOSTER « THE SYMPHONY SESSIONS » - Atlantic 1988

Un dilemme, une sorte d’énigme…
Dès les premières notes la grandiloquence, la surcharge quelque part, comme quand tu ne peux t’empêcher de mettre beaucoup de chantilly sur les trois boules de glace dont finalement tu vas estomper la véritable saveur.
Alors viennent des références pas franchement réhabilitantes…
Disney songs, Broadway soap, prog à l’américaine, jazz de salon d’hôtels, générique de soap TV…
Mais je suis tenace et je creuse.

David Foster c’est Airplay, c’est EWF, c’est le succès canadien américain de C.Dion…
Toutes les grandes stars américaines sont passées par ses habiles textures orchestrales et de producteur… un son donc.
Carey, Madonna, W.Houston, Buble, Bocelli, Michael comme Janet Jackson
2012 il devient le président de Verve Records…
Ça devient intriguant qu’un tel cv…

Ici le Vancouver Symphony Orchestra pose l’écrin, Lee Ritenour égrène de merveilleuses parties de guitare acoustique, Johnny Mandel vient renchérir les orchestrations de D. Foster centrées autour de ce piano mis en évidence romantique américaine de B.O de série ou de film genre sentimentalo-love.
Ici la pop de Billy Joel prend toute sa démesure et finalement toute sa valeur « réalité » et cette « variété » aux autocollants indiquant internationale, alors que typiquement américano/canadienne, chargée de vocaux souvent portés par des divas aux performances que toutes les gamines de « the Voice » rêvent un jour d’effleurer, a finalement un véritable sens culturel.
Alors il faut oublier cet éternel rapport européen face à cette écriture jugée kitch ou sucrée, alors il faut reprendre le chemin des cordes soyeuses qui auréolent Frankie, qui subliment Mariah, qui enrobent Whitney, qui adoucissent encore plus Michael en usant de tous ces poncifs classiques dont Puccini savait les recettes émotionnelles et prendre cette musique telle que ressentie, créée et présentée, comme telle avec sa culture, son histoire et ses rapports historiques d’une Amérique de comédies musicales, de BO, de séries télé et de divas stars.

Le piano s’éclaire alors, prend une autre lumière et sous cet angle, une musique vraiment américaine teintée de pop, d’un rock écrit en symphonisme, d’harmonies jazz mâtinées Broadway et de romantisme de film en Panavision s’installe et finalement, le plaisir de cette chantilly addictive prend au palais auditif, comme par magie disneyphile.

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MARCUS ROBERTS « Portraits in Blue » / Sony Classical 1996.
Members of the Orchestra St Luke’s – Lincon Jazz Center orchestra – dir : Robert Sadin

Jazz Symphonique…
Finalement on réalisera là l’aberration qui a classé George Gershwin, l’inclassable compositeur, orchestrateur également pianiste ahurissant au rayon « classique »…
Qu’en faire ?...
Où… bien le ranger ?
Admiré de Ravel à qui il demanda de lui « enseigner » tant des us pianistiques qu’orchestraux – chose que le compositeur français en tournée américaine refusa argumentant à Gershwin que sa musique était celle de la culture américaine et que le jazz considéré alors comme une musique de seconde zone était LA véritable musique représentative de ces Etats Unis et qu’il en était le représentant sachant joindre l’écrit et l’improvisation. Lui insuffler des us séculaires occidentaux du vieux continent paraissait totalement anti productif à Ravel et sûr de son sentiment quant à l’avenir du jazz il laissa là le fan de sa musique face à ses interrogations…
C’est, à l’inverse, chez Ravel que l’on décèlera dans nombre d’œuvres où le piano est Roi une totale influence de Gershwin et de cette écriture orchestralement symphonique mais fondamentalement ancrée dans le jazz et… forcément Broadway.


Marcus Roberts s’est principalement fait connaitre auprès de Wynton Marsalis succédant au regretté Kenny Kirkland. L’école Wynton c’est l’avant-gardisme des « Young Lions » mâtinée d’une obsession de la culture jazz patrimoine, identitaire, enracinée à l’extrême dans un son tant blues que jungle, puisant dans les sonorités âpres du Duke émergeant, dans les traits caractéristiques de Monk, imbibé de l’école Blakey et drivée par un patriarche prénommé Ellis qui a ouvert par une éducation de tradition tant que de créativité une bande de fistons (et petits fistons) tous aussi excellents les uns que les autres.
Marcus Roberts est né en 63 et aveugle depuis l’âge de 5 ans.
Avec Wynton, également référent interprète de nombre d’œuvres classiques en tant que concertiste trompettiste, il a forcément ouverts son esprit vers l’univers de la musique dite classique.
Ici l’incroyable pianiste revisite de façon identitaire, mais avec une sorte de prolongation de ce que Gershwin faisait en interprétant ses œuvres, autour de l’écrin écrit de façon majestueuse les grandes pages du fantastique et génial compositeur américain.


Alors on ne voudra plus écouter « Rhapsody in Blue » autrement que selon cette orientation véritablement authentique, enracinée profondément dans le jazz, le rag, le stride, le Broadway style et bien évidemment le Blues.
L’on découvrira ensuite la « Rhapsodie Nègre » : « Yamekraw », composée en 1928 par le pianiste stride James P. Johnson, se référençant au nom d’une communauté noire de Savannah, en Géorgie.
Un moment d’un romantisme jazz absolu servant de passerelle et de pause aux deux axes gershwiniens car dans la foulé ce sera la suite « I got Rythm » qui va ensorceler notre intérêt.
Comme dans tout concerto digne de ce nom, la « cadenza » pianistique est de mise et elle va nous plonger dans cette couleur d’un jazz des débuts où l’influence classique se heurte à la pompe stride et au blues. Et, tout au long de l’œuvre, l’orchestre tutti concertant, en formule marching band, ballade bluesy ou New Orleans swing, dialogue avec le soliste…
C’est un pur bonheur.
Un délicat récit… et c’est parti !
Les notes disséminées ça et là du célèbre « I got Rythm » vont inonder l’espace musical.
Variations multiples, hyper technicité, débordement gershwinien oblige, la batterie est venue prendre le pouvoir, la contrebasse n’est pas oubliée… la formule trio va donc être au cœur de ce dialogue concertant et elle va nous offrir en ces quelques 12 mn d’immenses moments d’un jazz de très haute volée.
Et les solistes cuivrés, de même que le big band du Jazz Lincoln Center Orchestra viennent s’additionner à ce festival symphonique en plusieurs mouvements, en forme variation sur thème.
Tout l’album est servi par une prise de son exceptionnelle qui cisèle chaque détail.
On se réjouit à chaque apparition de l’orchestre, on se délecte de chaque moment improvisé en solo comme en trio jazz, on redécouvre Gershwin.

Symphonique je ne crois pas arriver à l’écouter autrement désormais – ici l’essence réelle du compositeur a été saisie et transmise.

Il est à noter que Marcus Roberts a composé « Spirit of the Blues » un concerto… jazz.
A découvrir en complément, bien entendu.  

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KEITH EMERSON « Piano Concerto N°1 » / Album « Works Vol 1 ».
LSO direction John Mayer.
1977.

Il est possible de donner une seconde ou nième chance.
Tu parles, 1977, ils ont osé…
Le trio mythique des débordements du rock prog sort un album « Works Vol 1 » (qui sera suivi d’un opus 2). Le nom du groupe est déjà une addition de noms, d’égos…
Alors, l’idée est aussi simple que « bonne ».
A chaque face d’un double album chacun s’offre une récré musicale et présente publiquement ses orientations musicales sous forme de compositions, voir reprises.
Keith présente son premier Concerto.
Greg ses chansons et veut affirmer là sa position de songwriter.
Quant à Carl il oscille entre réminiscences classiques et un penchant certain vers le jazz rock.
La face quatre, en deux titres revient au trio mais additionné de l’écrin de l’orchestre national de Paris dirigé par Godfrey Salmon.

Je me souviens de ma tête d’ado post revêche dès la mise en platine de cette face A concertante…
Fini l’orgue, finies les réadaptations des pièces classiques qui firent dire à notre crétin national Manoeuvre que le rock prog n’était rien d’autre que de la musique classique avec des gros amplis…
L’ouverture d’esprit… je ne suis pas sûr que je l’avais à ce point à cette époque…
J’aimais vraiment les musiques, je pense, mais j’aimais surtout les repères cloisonnés ou la découverte inédite.
Là, une écriture post classique, par un afficionado de l’orgue saturé s’épanchant sur un Steinway et réinjectant en écriture les us de ses longues impros dont on a un aperçu dans le triple live « Welcome Back… » - j’ai d’emblée laissé de côté.

Puis, le temps passe, l’idée de curiosité prend le dessus et je me suis repenché sur cette pièce surchargée d’influences où l’on pourra tour à tour retrouver les orientations celtiques du trio, les débordement lisztiens du protagoniste, l’écriture imbibée de Copland à la tonicité américano symphonique et forcément B.O, le lyrisme absolu en mode grandiloquent d’un rock justement symphonique…
Flutes et piccolos sont prédominants, le piano est délibérément « orchestral » et pas si soliste que cela, entendons en cadenzas. Il agit en cascades de notes souvent augmentées par l’écriture orchestrale et si l’on peut penser qu’en l’espace de 18mn et demi Keith a chargé la mule orchestrale de l’urgence de présenter au monde l’essentiel de ses influences musicales, il faut cependant admettre et donc reconnaitre qu’il l’a fait ici avec savoir orchestral et brio, avec une connaissance du langage de l’orchestre et qu’il a su, finalement effacer sa verve digitale virtuose sans pour autant l’éliminer, au profit de cette écriture majestueuse.
Majestueux ne veut pas forcément dire pompeux ou lourdaud…
Ici l’association des timbres et des orientations musicales laisse au sortir une sensation de légèreté, de clarté et de limpidité là où l’écueil de la surenchère d’effets et de masse eut été – connaissant les débordements egocentriques des protagonistes du trio – de mise logique.
La musique donc a ici pris la dominante et finalement l’écoute de ce concerto qui serait plus symphonie concertante avec piano que rapport soliste / orchestre s’avère captivante car pleine de surprises dans une progression agencée avec savoir et soin… et créativité identitaire, il va de soi.

///

L’été se termine.
Le piano a été ma principale source de plaisir musical et il me l’a bien rendu…
Autour de lui, COVID reste le mot décliné sous toutes les formes et langues…
Il / Elle a été là… omniprésent et parfois oublié pour mieux ressurgir.
Politisé, économisé, statistiquement et diversement présenté, méprisé ou à l’inverse craint à l’extrême, ce virus, cet invisible et microscopique assassin n’en a pas fini avec nous…
Il a tenté de faire agir les consciences, il a failli réussir…
Mais voilà…

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Alors, vacances finies, bonne reprise à tous.















Commentaires

  1. Hi Pax,.. je vais prendre plein de notes pour aller fouiller.
    Le piano, un autre fil conducteur avec la guitare. Les premiers souvenir pour moi, bah c'est Sheller, ça c'était avant Keith Jarrett et cette baffe à Bercy quand j'ai entendu Kenny Kirkland auprès de Sting .. "Bring on the night", énorme. Une autre grande étape pianistique, c'est la famille Neils Frahm et tous ceux qui le malaxe avec le silence. Rachel Grimes.. les paysagistes.
    Grosses lacunes jazz du coup.. je prends des notes :D
    Merci

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  2. .. pis comme tu dis..bonne reprise-de-tète :(

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  3. Hello,
    le piano... tellement de pianistes sur cette planète...
    et dans tous les genres... de quoi largement satisfaire les curiosités.
    merci du passage
    à + et bonne reprise à toi aussi.

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  4. Un petit tour chez les copains pas oubliés, et ça me manquait un peu ses lectures. Et je suis bien gâté ici. J'ai écouté avec attention le Bob Mamet, un vrai plaisir, je retrouve l'initiation à ces sonorités en partie par toi et aussi un peu quand Joe Jackson louche vers ce genre pianistique. Un coup de coeur pour quelques titres "South For The Winter" & "On Track", je conçois bien le rejet de certains quand c'est trop accessible, j'ai relu ton coup de gueule à propos de ceux qui savent...
    Maintenant, la claque c'est le Marcus Roberts et Rhapsody In Blue, là c'est un autre vocabulaire qui me vient: vivant, jouissif, allez bandant même. Envie de croquer, colle bien avec mon humeur du moment. Vraiment super.
    Reste Emerson, je vais te lire, mais j'hésite à abandonner Marcus pour vérifier ... bon, quand même, avec mes oreilles fraîches (un peu) et une humeur bienveillante et ta chronique bien entendu... Keith que je risque, hein? (Mes calembours? Il y a des choses qui n'évoluent pas hélas ;-) )

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    1. Merci d'être passé.
      Que dire...
      M Roberts a effacé tellement quand je l'ai découvert par le biais de mon ami Leonardo Montana (pianiste de triphase / Anne Paceo).
      On avait monté la suite I got Rythm à deux pianos (son épouse et lui) et le troisième larron ma pomme, orgue/claviers chant.
      Notre base de travail a été cet album je le connais donc sur le bout des notes puisque je faisais les parties orchestrales réduites par mes soins aux claviers. Un beau projet qui ne me rajeunit pas vraiment... mais l'évoquer.
      Et quel pianiste ce Leo...
      Et quel album inoubliable et si inspirant.

      Depuis ce coup de gueule de début d'été j'ai malheureusement eu l'occasion de continuer à constater cela...
      Un virus qui gangrène la scène et l'enseignement du jazz et pour lequel malheureusement je ne crois pas en un quelconque remède.

      Emerson ?
      Oui certains ont acheté works ou se le sont procuré... même si, parfois ça a été aussi ma faute ;)

      bonne fin de dimanche.

      et t'en fais pas, le tour des blogs copains, je le fais malheureusement de moins en moins - trop de boulot, donc de zic (mais s'en plaindre ? je ne risque pas)

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  5. ... Au fait, Emerson... je l'ai.. et pourquoi? Parce que un certain P.Georges en 2012... ;-)

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  6. Ces dernières années j'ai acheté 3 vinyles d'Emerson Lake and Palmer dont celui-là 😁 bon c'est celui qui me plait le moins mais faudrait que je réécoute 😉

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    1. Quand c'est sorti je m'étais rué dessus et j'ai mis du temps à l'apprécier, je me cantonnais à la face 4, en groupe...
      Puis progressivement j'ai lorgné vers les autres.
      la face Palmer est la plus accrocheuse mais on s'en lasse vite, la face Lake m'a toujours peu intéressé et celle de Emerson au final est celle qui a résisté au temps...
      merci du passage.
      bizs

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