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PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter three)

  PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter three) Du piano … comme toujours du piano … finalement du piano. En dessins et architectures. Avec bien des registres … --- ROBERTO LOREGGIAN – « Händel : 8 Great Suites for Solo Harpsichord (HWV 436-433) – Da Vinci Classics 2024. Pour ouvrir ce nouveau chapitre partons pour un voyage dans un temps où le piano n’était même pas encore forte, un temps où le clavier se tempérant s’exprimait en ornementations, trilles et autres mordants. Il était alors soit clavecin, épinette, ou orgue majestueux. Et ses compositeurs, déjà, le vénéraient et en faisaient leur principal instrument/outil permettant d’élaborer leurs pensées et idées d’une musique qui n’était pas encore vraiment art, mais plutôt science. La science de l’organisation du son, ce savoir éminent, ce domaine particulier consistant à agencer l’abstrait pour en faire, par une organisation rigoureuse, théorique, méthodique et aux règles en constante évolution, un moment s’inscrivant da

PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter two)

PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter two) Du piano … à jamais du piano … évidemment du piano. En grande formes et postures. Avec bien des surprises… --- JADEN EVANS – « Evans on Evans » - Shamus Records 2024 with Vincente Archer (contrebasse) & Marcus Gilmore (batterie). Tout juste 16 ans, petit-fils de l’immense Bill Evans, voici Jaden, graine de pianiste de jazz qui part en première aventure reconquérir la musique de son grand père. Faut-il s’attendre à ?... Enfin, j’entends par là passer l’album au crible en s’interrogeant sur les éventuelles comparaisons. Comme toujours, ce petit jeu n’apportera pas grand-chose et il va falloir arriver à se détacher de la familiarité toujours innovante de l’illustre défricheur modal du jazz pour prendre réellement en compte ce que propose son petit-fils. Des réminiscences évidentes sont là et un album intitulé « Evans to Evans »   - qui en plus reprends les titres emblématiques de son répertoire - se doit d’accrocher l’univers du

PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter one)

  PIANO … pianissimo … (2024 - Chapter one) Du piano … encore du piano … toujours du piano. Sous toutes ses formes et attitudes. Avec ses stars et des découvertes. --- KHATIA BUNIATISHVILI – « Mozart piano concertos N° 20 & 23 » - Sony Classical 2024. J’ouvre ce qui sera trois chapitres (pour l’instant) dédiés au piano dans toute sa magnificence au fil des sorties d’albums de 2024. Et quand on parle de magnificence, il faut commencer avec cette nouveauté dépassant l’idée d’enthousiasmante, signée Khatia Buniatishvili. C’est d’ailleurs la plongée immédiate dans cet album qui sublime Mozart qui m’a donné l’idée de creuser ce qui sort aujourd’hui du côté du piano. Ces deux concertos, je les ai passé et repassé des heures durant, m’imprégnant tant que soif se peut de cette infinie beauté indescriptible, excepté par ce seul mot. Perahia… Et puis voici qu’arrive cette réelle « vision » que nous offre l’immense pianiste géorgienne et qu’en l’éclair de son entrée elle va d

RITA STROHL – Compositrice (8.07.1865 Lorient / 27.03.1941 La Gaude).

  RITA STROHL – Compositrice (8.07.1865 Lorient / 27.03.1941 La Gaude). Je veux vous parler ici de mon immense dernier coup de cœur musical, d’une musique qui m’a subjugué tant par son immensité que par la profondeur sensorielle qu’elle dégage. D’une musique symphonique écrite avec la douceur féminine rare mais à la puissance orchestrale magistrale. D’une musique chambriste aux touches impressionniste, parfois romantiques, surtout intense… ou vaporeuse… qui distille l’image, l’imaginaire, qui évoque et suscite et use des contrastes les plus saisissants afin de désorienter l’auditeur du moindre chemin semblant tracé préalablement. D’une musique qui use savamment, mais sans le moindre intellectualisme démonstratif de toutes les avancées, recherches et expérimentations en place ou émergentes de son temps (gammes par ton, chromatisme récurent, etc.), pour en faire l’expression la plus directe, ultime et véridique. Je veux vous parler de cette immense compositrice – Rita Strohl – qui,

JAZZ 2024 ... ça (et ce qui) se passe à Londres ...

JAZZ ?... étiquette, style, ou simplement musique ?... C’est difficile de franchir le cap : a/ d’une écoute prompte au zapping, b/ d’une écoute en plusieurs sections, c/ de l’écoute complète qui sera réitérée plusieurs fois. Le jazz se pluralise, le jazz s’est toujours métissé, le jazz est devenu une étiquette de plus en plus prétexte à la revendication de moins en moins ciblable. Les repères du jazz sont désormais déviés, saupoudrés en artefacts ou clichés. Accords tendus et apparemment usuels ou référentiels, usage revendiqué de l’improvisation et de « repères » culturels quant à celle-ci… Le bon vieux « chabada » inondant d’une sécurité rythmique bienfaisante n’est quasiment plus, remplacé par des halftimes en pagaille, muté en grooves empreints au funk, bref même les repères rythmiques « classiques » en ont pris un grand coup. Il fut un temps où le jazz s’était accoquiné avec l’énergie électrique du rock pour devenir - sous l’égide d’artistes multiples surfant sans vergo

QUAND LE JAZZ EST LA … (03) - GEORGE COLEMAN - MAX ROACH - GASPARE PASINI - MILES DAVIS

QUAND LE JAZZ EST LA … (03) - GEORGE COLEMAN - MAX ROACH - GASPARE PASINI - MILES DAVIS Vous en voulez encore. "One more time" comme le dit si bien Basie à la fin de son « April in Paris ». --- GEORGE COLEMAN « Amsterdam After Dark » - Timeless 1979 George Coleman, sax / Hilton Ruiz, piano / Sam Jones, bass / Billy Higgins, drums. C’est parfait pour commencer cette nouvelle visite d’albums jazz que celui-là. George, tout sourire, pause - bien avant les influenceuses retouchées - sur le célèbre pont à Amsterdam (vers la gare), laissant voir derrière lui, l’un des principaux canaux, la ville et ses maisons serrées, entassées, colorées aussi – sauf que là, le temps était carrément nuageux. Une bicyclette, le ténor rutilant, la banane… George aurait pu de nos jours être l’influenceur d’une agence de voyages. Bon, il dresse le code qui va nous être révélé au cours du parcours fait principalement de ses compositions (on exceptera « Autumn in New York » - décidément